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 Le 03 janvier 1459

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Le 03 janvier 1459 Empty
MessageSujet: Le 03 janvier 1459   Le 03 janvier 1459 EmptySam 15 Jan - 23:05

Elianor_de_vergy a écrit:
La duqueseta était ravie de retrouver son bel hôtel bordelais. Un peu moins cependant de voir l'état dans lequel elle le récupérait. Oh, certes, ses gens avaient entretenu un minimum les lieux. Un minimum. Mais l'on avait beau dire, quand le maître s'absentait, les tâches étaient accomplies avec bien plus de désinvolture, voire même de négligence. Bref, la petite duchesse se retrouvait avec une demeure entière à reprendre en main.

Pour l'heure, elle avait paré au plus pressé: faire rallumer l'ensemble des cheminées du bâtiment pour chasser la persistante humidité froide qui s'y était installée, faire aérer et battre les tapisseries, regarnir convenablement caves et garde-mangers. En un mot, redonner aspect noble à cette demeure. L'on pourvoirait aux détails par la suite. Pour l'heure, il lui fallait se préparer à accueillir Ancelin et Evania afin de voir s'ils pouvaient trouver leur place en sa mesnie.

Et comme chaque fois qu'elle discutait affaire, la jeune quintefeuille avait demandé à son notaire d'être présent à ses côtés. Le rusé homme de loi savait veiller avec discrétion et efficacité sur ce genre de négociations.

Evania a écrit:
Eva arriva un peu hésitante devant la demeure de la de Vergy.
Elle entra à sa suite et la laissa partir devant et dispatcher les ordres.
Certes, il faisait froid mais l'endroit était à son goût.
Les tapisseries lui faisait envie et même le reste de la décoration était toute aussi délectable.
Elle attendit mains jointes, ayant parée ses plus belles perles et son plus beau bustier pour l'occasion. Elle étouffait, l'air venait souffler sur sa peau, cela la rafraîchissait, l'air humide la rafraîchissait également. Elle ne supporterait pas un long entretien, elle tournerait de l'oeil rapidement au motif d'un corsage trop serré.
En attendant qu'on la mène dans le cabinet de la de Vergy elle se tourna et regarda dehors, sourire aux lèvres, Ancelin était là lui aussi.
Elle ferma les yeux et sentit le souffle chaud du maître d'arme contre elle.
Décidément, cet endroit serait une renaissance pour elle.
Elle regarda, admira son peut-être nouveau chez soi.

Elianor_de_vergy a écrit:
S'asseyant dans sa cathèdre favorite, la duqueseta fit un petit signe de la main à ses interlocuteurs afin qu'ils prennent place sur les sièges prévus pour eux.

Un regard à la jeune femme brune la lui montra quelque peu oppressée. Avec le sourire aimable bien qu'un peu distant qui est toujours le sien avec ceux qui lui sont sympathiques mais inférieurs en rang, elle lui tendit un gobelet rempli de vin de Lesparre, à la belle robe rouge sombre.


Tenez, goûtez. C'est le vin de mes terres de Lesparre, il n'a pas son pareil pour réchauffer le corps et le coeur.

Alors, vous me disiez avoir quelque expérience en tant que dame de compagnie? Narrez-moi donc cela... Quelle dame avez-vous servi? Etes-vous restée longtemps près d'elle?

Evania a écrit:
Eva rejoint la duqueseta sur les chaises aménagées pour Ancelin et elle.
On lui tendit rapidement du vin, bien que très appétissant, Eva n'arrivait pas à en boire une gorgée sans avoir de nausées.
Elle prit le verre tendu, par politesse, y trempa ses lèvres et sentant le mal-aise monté elle tendit le verre à Ancelin.


-Tiens goûte ! C'est fabuleux !

En temps normal elle n'en aurait fait qu'une mince gorgée mais les circonstances étaient différentes aujourd'hui.

Elle tourna la tête vers la duqueseta et à moitié tourné elle narra son histoire avec quelques regards vers son compagnon.


- J'avais quinzes ans à l'époque; j'étais à Rohan, je errais comme une pauvre âme en peine quand je décida de me prendre en main et de retrouver mon père.
Dame Zoyas m'a hébergé quelques temps et fort de ça j'ai rencontré Geoffroy, un vicomte Lyonnais. Je n'ai pas profité longtemps de ma position de Dame de Compagnie car Dame Zoyas au cours d'une balade s'est noyée puis est tombée gravement malade après quelques soins.
J'ai quitté son château après cet incident pour rechercher mon père après ça. Quand j'y suis repassée son château semblait abandonné ...
C'est triste je m'amusais bien là bas ...
Enfin ..
J'ai retrouvé un père que j'ai fuis quand j'ai appris qu'il voulait me marier à un brigand et ma mère ne pouvait rien, personne ne pouvait rien pour moi.
C'est une renaissance que vous m'offrez Dame, sâchez le.

Elianor_de_vergy a écrit:
La petiote avait écouté avec attention le récit d'Evania. Récit contenu, loin sans doute de tout dévoiler, mais qui suffisait à émouvoir la tendre adolescente. Et puis, si elle voulait être tout à fait honnête, il fallait bien avouer que jouer le rôle de la grande dame prêtant assistance à plus faible qu'elle la tentait terriblement. Mais, honnêteté là aussi, elle ne pouvait laisser la jeune femme se décider sans lui parler un peu de ce qui l'attendait si elle entrait à son service.

Les circonstances de votre départ furent bien tristes, en effet, mais vous n'y étiez pour rien. Et si cet emploi vous plaisait, je suis prête de mon coté à vous en proposer un semblable dans ma maison. Il me faut quand même vous prévenir: me tenir compagnie n'est pas toujours de tout repos car je voyage beaucoup: sur mes différentes terres tout d'abord, ce qui veut donc dire Guyenne, Maine, Alençon, Auvergne, Lorraine. Ma charge de héraut m'appelle par ailleurs fréquemment à Paris, tout comme mes fonctions d'intendante des menus plaisirs de Sa Majesté. Et puis..... Un petit sourire avant de poursuivre Et puis il y a les tournois, joutes et autres mondanités auxquelles mon rang m'appelle à participer. En bref, j'espère que vous n'avez rien contre les voyages!

Pour le reste, je crois être d'un caractère assez aisé à vivre, je pense donc que nous n'aurions guère de mal à nous entendre.

Voici ce que je vous propose: faisons l'essai pendant... disons deux mois. Si au bout de cette période, l'une d'entre nous n'est pas satisfaite, nous en resterons là. Mais si la situation nous convient à toutes deux, je vous prendrai définitivement à mon service. Vous aurez cent écus de gages par moi, serez logée et nourrie en mes demeures. Vos vêtements seront en revanche à votre charge, mais je vous offrirai deux fois l'an une vêture complète: pour la Noël et pour la Saint Jean d'été. Et vous pourrez également bénéficier des talents des tisserandes de mon atelier bordelais, qui auront consigne de vous faire des prix de faveur. Cela vous convient-il?

Evania a écrit:
Manon fut surprise; deux vêtures par an, nourrie, logée, blanchie. Des réductions pour des vêtements ? Intéressant mais la brunette ne le faisait pas pour cela.

- Deux mois cela me conviens. Les voyages j'aime beaucoup mais j'aurais préféré rester ici à Bordeaux ...
Et il y a une chose que je dois vous dire également.


La brune aux turquoises soupira longuement puis chercha la main d'Ancelin qu'elle prit entre les siennes.

- Il y a un mois j'étais à Craon. L'homme qui m'était promis et contre lequel j'ai fuis m'a attrapé et n'a pas hésité a abusé de moi ...
Sur le bateau j'avais des nausées terribles et une fatigue énorme ...
Arrivée ici j'ai consulté des médicastres ... Le résultat est sans appel ... Je suis enceinte d'un enfant que je ne veux pas ...


Elle serra la main de son compagnon. Elle se mordit les lèvres, inquiète quant à la réaction de la duqueseta.

- Quant au logement, je pense que cela sera inutile Dame ...
Je laisse à Ancelin le soin de vous expliquez de quoi il retourne !


Une douce pression de la main, lui signifiant que c'était à lui de jouer. A lui d'expliquer à la duqueseta ce qu'il éprouvait et ce qu'il voulait.

Messire_ispica a écrit:
De passage à Bordeaux, pour une nuit, Ispica se devait d'aller voir sa marraine qu'il n'avait point vu depuis longtemps. Après avoir recueilli des informations en taverne, il arriva devant la bâtisse.

Avec son baluchon de voyageur, et sa petite mine, il espérait qu'elle le reconnaitrait. Il arriva devant la porte puis frappa deux grand coups secs, puis attendit qu'on lui ouvre.

Le portier, incarné par Elianor_de_vergy a écrit:
En entendant frapper deux grands coups à l'huis de l'hostel, le portier poussa un gros soupir. Ah ça pour sûr! La jeune duchesse était de retour! Lui qui était si tranquille en son absence, logé et nourri avec peu à faire.... Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et le retour au bercail de la maîtresse des lieux signifiait reprise des visites. Et qui donc avait la charge d'ouvrir aux visiteurs? Lui, bien sûr!

Il se résigna donc à ouvrir la massive porte de bois de la demeure, et resta quelques instants perplexe. L'homme qui se tenait devant lui n'était pas un pouilleux, mais il avait tout de même une drôle d'allure avec son baluchon. Pas le genre qu'on se serait attendu à voir devant chez une noble. La mine étonnée, le portier s'enquit donc de l'identité du visiteur.


Le bon jour l'homme! Je n'crois pas t'connaître, qui es-tu?

Messire_ispica a écrit:
Ispica resta stoïque devant cet homme qui s'adressait à lui de manière bien trop familière. Il devait sans doute être un valet, un servant au service d'Elianor de Vergy. Comme à son habitude il toussota avant de parler, et ne se gêna pas pour adopter le même ton.

Alors d'abord l'ami, au cas où tu ne l'aurais vu, il fait noir, ce qui signifie que nous sommes en soirée, alors on dit 'bonsoir' plutôt que 'bonjour'. Ensuite, on ne me tutoie pas de la sorte, c'est compris? Je ne suis pas un maraud, alors adopte un ton un peu moins familier.

Il fit un instant de silence et le fixa dans les yeux.

Et puis, tu vas arrêter de poser tes questions et aller dire à ta maîtresse, que son filleul vient lui rendre visite, qu'il part ce soir et qu'il aurait bien aimé la saluer. C'est bon, c'est pas trop de demander mon bonhomme?

Ispica, posture droite et digne, attendit que celui-ci réagisse.

Ancelin a écrit:
Le géant était seul au milieu de la pièce, entouré des deux femmes qui régissaient maintenant sa vie, sa petite maîtresse et sa magnifique amante et cette situation lui plaisait. Ancelin avait su quitter sa vie du jour au lendemain pour suivre une guyennoise dans un bateau vers l'inconnu, enlevant par la même une magnifique jeune femme à ses pensées moroses.

Au milieu de la pièce avec son pourpoint matelassé de cuir et un surcot aux armes de Lesparre, le géant jurait un peu au milieu de ce salon. Se retrouver par la suite avec une coupe à la main alors qu'il avait l'autre sur le pommeau de son épée rajoutait encore un peu plus au décalage d'ambiance de la scène.

Alors qu'Evania racontait son histoire, Ancelin, comme un breton qu'il était, tétait son verre de vin au lieu d'en déguster le goût. Il était ailleurs, impassible aux discussions sur le passé des deux jeunes femmes, simplement réveillé de ses pensées à l'évocation de son nom. Il devait maintenant expliquer qu'il partageait le sol, à défaut de la couche avec une femme qu'il ne connaissait que depuis quelques semaines. La situation pourrait être des plus cocasses si l'on oubliait de mentionner que le géant breton mourrait d'envie de l'y emmener, cette magnifique inconnue, dans cette couche.


Vostre Grasce, dame Evania logera dans la chambre dont vous avez la gentillesse de me louer

Il l'avait avouer d'un ton franc et direct. Les deux serviteurs vivaient dans le même logement, cette situation platonique ne dérangeait pas beaucoup Ancelin - outre le fait qu'il aimerait qu'elle évolue - mais connaître la situation sans en avoir une complète vision pouvait laisser à penser qu'ils vivaient dans le pécher. Et cela, Ancelin n'y avait pas songé.

Evania a écrit:
Eva regarda Ancelin avec un air de remerciement.
Elle n'aurait ôsé le dire à la Dame, peut-être Sa Dame.
Après l'avoir entendu, quelque chose la chagrina qui la força tout de suite à expliquer le fond de sa pensée.
Il avait -sans doute sans le vouloir- fait sous-entendre qu'ils entretenaient une relation.


- Dame je vous rassure ! Ancelin et moi ne sommes que des amis ! C'est parce que je n'avais aucun toit qu'il m'a proposé sa couche et puis je lui ai dis que je lui laissais le confort et que je dormirais au sol ! Mais il n'a rien voulu savoir et il dort par terre aussi !
La situation est assez grotesque je dois l'avouer ...


Elle baissa docilement la tête, réprimant un rire.
Grand Dieu non ! Quelle idée ! Jamais elle n'aurait une quelconque relation sans l'aval de la Maîtresse de maison ! Et le fait que la brunette enfante n'aidait rien. La Dame pouvait la refuser à ce motif et à cet instant ce serait Ancelin qui devrait demander l'aval de la Dame pour entretenir une quelconque relation.
Eva entendait comme une chamaillerie dehors et ce depuis quelques minutes.
Ni une ni deux elle adressa un "Veuillez m'excuser une minute" à la Dame puis se leva et alla voir.
Elle détailla le Messire quelques secondes puis s'inclina bien bas.


- Noz Vat. Je suis Evania de Montbazon Navailles, dicte Manon de Brisquet.
Vous venez voir Dame Elianor je présume ?


Elle avait parler d'un ton calme et emplit d'une certaine gentillesse voyant les esprits échaudés.
Elle sourit doucement, histoire de montrer qu'elle n'était pas du même bois que le valet et que le Sieur pourrait adresser sa requête en toute quiétude.

Elianor_de_vergy a écrit:
Là, ça commençait à faire beaucoup d'informations à digérer pour la poupée. Une grossesse, une cohabitation hors mariage qu'on lui expliquait être purement platonique. Il fallait qu'elle trie un peu tout cela. Voyons, voyons.

La grossesse? Ma foi, celle-ci n'avait visiblement pas été désirée. Et puis, la petite duchesse avait une peur panique de cet état. Dans sa jeune naïveté, depuis ses noces, elle se sanglait jusqu'à en étouffer dans ses robes et se gavait de pommes acides et de vinaigre dans l'espoir d'éviter une enflure du ventre. Elle ne pouvait donc que plaindre de tout son coeur le jeune femme à qui pareille épreuve était imposée. Restait la cohabitation. L'idée de tolérer une relation pécheresse répugnait à la pieuse et rigide gamine. Mais on lui assurait que tout ceci restait chaste et avouable.... Certes, mais enfin, cela ne devait tout de même pas être des plus pratique. Avec un sourire compréhensif, elle décida de passer outre ce qui n'était, au fond que des détails. Posant doucement sa menotte sur la main de la jeune femme, elle lui confirma donc sa volonté de s'attacher ses services.



Tâchez de ne pas vous torturer l'esprit avec cela Evania. Cela ne change point ma décision. Et s'il faut pourvoir à l'avenir d'un enfant, je vous y aiderai si besoin.

Elle s'apprêtait à entamer la discussion avec le breton lorsque le bruit d'une conversation "animée" à l'entrée de son hostel se fit entendre jusque dans la salle où ils se trouvaient. Aussi intriguée qu'Evania, elle sortit à la suite de celle-ci et trouva son portier, l'air buté, face un homme dont le visage ne lui était pas tout à fait inconnu. La poupée s'approcha en boitillant, examina le visiteur d'un peu plus près. Et afficha un sourire en le reconnaissant.

Mon filleul! Quel plaisir de te revoir! N'en veux pas à mon portier, son zèle à défendre ma porte le rend souvent un peu bourru ! Entre donc. Voilà bien longtemps que nous ne nous sommes vus, que deviens-tu? Es-tu toujours dans l'ost?

Ancelin a écrit:
Le géant serra le pommeau de son arme alors qu'un brouhaha commençait à se faire entendre à l'extérieur, il redoutait de devoir intervenir de manière guerrière contre des gens comme lui mais s'il advenait que sa maîtresse soit en danger, il n'hésiterait pas à assumer son rôle. La situation pourrait peut-être évoluer s'il devait devenir violent devant la femme qu'il aime, celle-ci ne voudrait sûrement plus de lui s'il devenait le même style de brute que celui qu'elle avait fuit.

Sortit sur le parvis de la demeure, Ancelin pu s'apercevoir que le bruit n'était dû qu'au zèle de l'un de ses confrères de la maisonnée. Celui qui était considéré comme un "intrus nuisible" n'était autre que le filleul de la maitresse et devait donc être traité avec respect. Le breton s'aperçut alors qu'il avait presque sorti l'épée de son fourreau, la lame visible sur une dizaine de pouces. Il s'empressa de rengainer son arme, ne voulant pas effrayer l'assistante ni montrer son mal-aise.

Evania a écrit:
Eva avait à peine terminer sa phrase que la Dame et Ancelin étaient là, lui en retrait.
Son regard turquoise s'arrêta sur lui, il rangeait son épée dans son fourreau; elle comprenait, il ne fallait prendre aucuns risques pour la Dame, sinon cela risquait d'être fort fâcheux.
Elle laissa la Dame s'occuper de son invité et alla près d'Ancelin.
Elle le regarda fixement; un léger sourire orna son visage.
Elle risqua même une main sur la joue de cet homme qui la voulait elle, non pas pour l'aider à supporter l'arrivée de son bâtard non mais pour elle ! Cela la brunette avait du mal à y croire, on lui faisait la charité depuis qu'elle se savait enceinte mais lui, c'était différent, elle le sentait dans ses paroles, ses gestes; elle voyait tout dans ses yeux. Il était d'une telle bonté, Eva croyait cela irréel. Il était comme le prince Charmant arrivé un peu trop tard mais présent tout de même la prenant dans ses bras et dissipant chacuns des nuages noirs.
Elle le regardait toujours fixement puis soupira un bref instant, elle ferma les yeux et se posa contre son torse.
Elle se sentait protégée de tout à présent. Elle était tout simplement bien à ses côtés et espérait que cela dure encore et encore; car le bonheur ne vient jamais sans un malheur à côté, cela ,la brunette en avait fait l'amère expérience ...

Hull19 a écrit:
Le Mestre se promenait tard dans les rues. Sacrebleu qu'il faisait froid! Le vent de la Garonne qui frappait, la neige qui tombait. "Marre, marre de ce bourbier" se dit-il. Le Vétéran avait vu plus d'une mobilisation. Mais ceux de janvier étaient toujours si péniblent! Et défection! Sa tente aux campement allait être complètement geler. Le désaventage d'être officier? On a froid en hiver. Point final.

"Brrrrr....... et la couche froide.... et cette maudite odeur de gnole!"

Voui voui, le gnole que ses amies lui avait versé sur la tronche. Pas vraiment gentilles c'est trois là. Dire qu'il était vouer à les voirs si jamais il osait aller en taverne!

Mais, soudainement, le Mestre s'arrêta. Tel une étoile pointant le nord bénit, un signe claquait dans le vent. L'Hostel de Vergy! Celle qui avait réouvert après une semi-abandon!

Et que trouve-t-on dans un hotel? Un bain chaud! Enfin.... habituellement. Il l'esperait! Hull avança jusqu'à la porte et se risqua à cogner. Un client, sa vient à n'importe quel heure de la nuit, non? Et puis, il y avait été invité par la demoiselle! Eva.

Le Portier, incarné par Elianor_de_vergy a écrit:
Ah bah v'la que ça continuait tiens! A peine la duqueseta avait-elle entraîné son filleul, puisque filleul il y avait, vers l'intérieur de l'hôtel, qu'un nouvel arrivant se présenta à la porte de la demeure.

Echaudé par sa récente mésaventure, le cerbère s'adoucit quelque peu dans son accueil. Manquerait plus qu'il offense un autre familier de la d'moiselle!


Oui m'sieur?

Hull19 a écrit:
Il avait bien eux le temps de se geler quelques articulations avant que le portier ouvre. C'était la peine d'être en permition?! Il allait le savoir bientôt. Au moins, le portier était doté d'une langue civil. Ou peut être était-ce parce qu'il faisait 1 mètre 82 et portait une uniforme d'Officier de Guyenne? Ou encore la cape rouge sang?

Le Mestre de Camp ne réussit pas à cacher son sourire, replaçant plutôt son bandana rose avant de parler. Le portier lui demandait se qu'il voulait... à un Hostel. Ironique, n'est-ce pas?


"Portier, je te laisse réfléchir sur ce que voudrais un homme à un Hostel tard le soir, lorsqu'il fait froid et que le visiteur semble s'être fait verser une bouteille de gnôle dessus.

La réponse n'est pas une femme."

Et puis, son uniforme avait besoin de se faire éventer. Et pouvoir décrocher son écus de son dos et enleversa cote... il rêvait en couleur depuis le temps, le vétéran!

Evania a écrit:
Un nouvel arrivant. Elle avait entendu un nouvel arrivant. Se retournant elle perçus une discussion moins mouvementée que précédemment.
Elle quitta les bras de son grand protecteur et alla voir une nouvelle fois.
Elle esquiva la duqueseta et le Messire qui l'accompagnait, elle sortie et posa sa main sur l'épaule du vieux portier pour lui signifier que tout allait bien, que le visiteur était un ami.
Elle sourit au vétéran puis s'inclina; quand elle se redressa elle tendit la main au vétéran pour qu'il la saisisse et qu'elle l'emmène à l'interieur.


- Heureuse de vous revoir Monsieur. Madame acceuille un ami déjà mais je suis sure qu'une conversation à plusieurs peut également vous convenir.

Un sourire enchanteur vint se figer sur le bouche de la brunette. Elle jeta un bref regard à Ancelin, le maistre d'arme, le maistre de son coeur également.

Hull19 a écrit:
"Madame"..... cela voulait donc dire que les rumeurs du retour de la chère De Vergy était véritable.... et que l'air de renouveau de l'Hostel était justifiable! Le Mestre sourit à la demoiselle Evania. Charmante jeune femme qu iavait du faire tourner les têtes de plusieurs.

Son regard se tourna vers le fond du couloir. On voyait, dans celle-ci, un homme de sa carrure. Grand et sans doute fort musclé; Ancelin, si sa mémoire était bonne. Un noble coeur pour la petite demoiselle.

Incertain si il le devait ou pas, le Seigneur de Rìmons prit la main tendu de Evania. Sa petite main se perdait dans sa main ganté. Il revint à son esprit une image, comme celle-ci, qui s'était passé auparavant, au Languedoc. Il sourit brièvement au moments du passé.


"Il n'y a aucun soucis que la Duqueseta soit avec un invité; je suis venu ici pour rendre hommage à ce que l'on dit être un Hostel merveilleux..."

Retient sa respiration une seconde; il hésite. Mais il fait froid. Et puis, c'est un Hostel ici, non?

"...qui, selon les rumeurs, contient la plus rare des perles..."

Dira ou dira pas?

"...le bain chaud. *cough**cough* Que dis-je? Pour rnedre hommage à la Duqueseta. Son retour fut attendu longuetemps par certains."

Evania a écrit:
Elle l'emmena à l'interieur; sa main dans celle du géant semblait être celle d'une toute jeune fille.
Que ce soit à côté du Seigneur ou à côté de son amant, Eva avait l'air d'une petite fille.
Elle le fit asseoir dans un fauteuil de l'Hostel puis se dirigea vers Sa Dame d'un pas qui se voulu le plus grâcieux possible.

Elle attendit la fin d'une phrase et s'approcha le plus possible de Sa Dame pour lui murmurer à l'oreille.


- Madame ... Vous avez un nouvel invité, d'importance cette fois. Seigneur Hull ... Je l'ai fais s'asseoir sur un fauteuil en attendant la décision de Madame.

Eva s'inclina aussitôt son message délivré. Elle se recula quelque peu et attendit la réponse de Sa Dame. Un coup d'oeil vers Ancelin, son breton, son Maistre d'arme, celui qui ne la laisserait jamais; et lui sourit, affichant un regard calme et plein de tendresse.

Elianor_de_vergy a écrit:
Vous avez bien fait Evania! D'ailleurs, messire Hull est non seulement une personne de valeur, mais également le vassal de la duchesse de Castelmoron d'Albret. Et si la duchesse l'honore de sa confiance, c'est assurément qu'il le mérite, et nous pouvons donc en faire autant !

La petite duchesse sourit, joyeuse de voir tant d'animation chez elle. Elle inclina aimablement la tête pour saluer son nouvel invité. Puis, malicieuse, ne put s'empêcher de le questionner.

Le bon jour messire Hull, c'est un plaisir de vous accueillir chez moi! Dites-moi, avez-vous parlé avec Charlyfelger à propos des joutes? Je compte beaucoup sur vous pour le convaincre, j'aimerais tant que la Guyenne participe à ce grand tournoi !

Hull19 a écrit:
- Madame ... Vous avez un nouvel invité, d'importance cette fois. Seigneur Hull ... Je l'ai fais s'asseoir sur un fauteuil en attendant la décision de Madame.

Il aurait roujit si il n'avait pas été aussi habitué. Au fait, assit dans un fauteuil dans une salle d'attente, il n'avait rien entendu. Mais l'on connaissait les manières plustôt humble du militaire.

Lorsqu'Evania revint, elle le menna à la Maîtresse de l'Hostel; Elianor De Vergy. Il s'inclina légèrement.


"Bonjorn Duchesse de Vergy! Nul besoin de me faire de messire. Après tout, ce mot sont généralement relier aux Grec árchontas et trávigma. Seigneur et tyran. Hull est mon nom, Hull est bien. À moins que vous désiriez une discution formel et rigide."

Hull sourit. Sa justification de son refut face au messire, un peu rechercher, mais fondé. Il répondit ensuite à la question de Joutes, un grand sourir aux lèvres.

"Et bien, ce matin même, j'ai reçut une missive de sa part déclarant qu'il y prendrai part et qu'il allait s'inscrire. Il devrait contacter la Héraut de Guyenne d'ici peu." Il fit un clin d'oeil à son interlocutrice.

"Et je dois dire que j'aimerai bien savoir, après tant de camaraderie, qui d'entre nous sera battu par l'autre. C'est une chose qui ne fut jamais décider, même à l'issu d'une joute amicale de roturier au fort Hâ l'année passé. La belle Guyenne aura un représentant de choix!"

Evania a écrit:
Elle écouta la discussion puis ôsa proposer quelque chose.

- Madame, comptez-vous y faire participer votre maison ? Ancelin a le bras solide et l'âme pure. Il peut vous représentez à ces joutes, qu'en pensez vous ?

Elle s'éclipsa ensuite, Ancelin. Il lui fallait être dans ses bras contre ou à ses côtés.
Elle se plaça donc à côté, et caressa son bras le regardant laissant La Dame décider pour les joutes.

Ancelin a écrit:
Alors que les gens continuaient de se mouvoir autour de lui et qu’ils avaient fini par le laisser seul sur le perron de cet hôtel particulier, Ancelin restait fixé sur les deux actions qui se déroulaient devant ses yeux ébahis. Lui, le grand breton grand ours au cœur tendre, ne rêvait que de trois simples choses : sa Femme, être Charpentier comme son père et aller à la chasse.
Ces trois petites choses seraient amplement suffisantes pour faire d’Ancelin un homme heureux et comblé. Être face à ces deux scènes du quotidien qui lui tenait à cœur laissait Ancelin pantois, il avait devant lui, au fond de la cour près des écuries, plusieurs hommes d’armes et écuyer se préparaient gaiement à aller à la chasse certainement sur les terres de la duchesse. A travers la grande porte restée ouverte, le breton pouvait également apercevoir le charpentier qui se situait juste en face de l’hôtel. L’homme au travail devait certainement être en train de réaliser une barque ou petite chaloupe, il travaillait le bois d’une manière si sensuelle qu’Ancelin en eut un frisson.

Ayant retrouvé ses esprits, le géant retourna parmi les gens de la maisonnée. Laissant à l’homme dans le vestibule le soin de s’occuper de son épée et de son pourpoint de cuir, Ancelin se débarrassa de ces couches en trop et se retrouva assez vite vêtu d’une simple chemise et d’un gilet en laine qui lui donnait une mode des plus paysannes dans cet hôtel bourgeois.
Ayant compris que l’on parlait de lui, Ancelin regarda Evania d’un air perplexe quand elle vint dans ses bras, en quoi pouvait-il bien être concerné par ce nouvel arrivant ? Le géant n’en avait cure, il était prêt à faire presque n’importe quoi pour à la foire servir sa maitresse et rendre fier celle qu’il voulait être son amante et femme.


Que voulez-vous que je fasse, ma dame ?

Prenant la main de sa bien-aimée, Ancelin attendit patiemment la suite des évènements.

Pardon pour le retard : Exam + Freebox qui tarde à venir^^

Evania a écrit:
Citation :
- Que voulez-vous que je fasse, ma dame ?

Un sourire, puis elle lui expliqua doucement.

- Je proposais juste à Ma Dame si elle voulait t'avoir pour bras le jour des joutes. Je sais que ton bras est solide et vaillant. Et puis cela peut-être divertissant !

Ses turquoises cherchèrent les yeux de son amant. Elle ne ferait que l'y encourager bien sur ! Dans son état elle devait se modérer.
Elle avait posé ses mains sur son bras et un nouveau sourire étira ses lèvres.


- J'aimerais que tu y participes avec l'accord de la Duchesse. J'ai confiance en toi et ton bras.

Puis elle s'approcha encore plus de lui et vint lui sursurer.

- Il faut que je prenne le lit ce soir, la couche n'est plus agréable pour mon dos ... Voudras-tu m'y rejoindre...?

Ancelin a écrit:
Ancelin n'avait jamais participé à un quelconque concours sauf peut-être de ceux que l'on fait avec ses camarades durant l'enfance. Mais le géant doutait que sa maitresse veuille connaître la distance à laquelle il peut pisser ou le nombre de ricochet fait dans une marre.

Mais de ces jeux d'enfants à la participation à un tournoi, il y a un pas que le breton hésitait à franchir. Entre ses peurs, son ego et sa volonté de plaire à sa maitresse et à son amante, l'esprit du breton était étriqué et son visage fermé représentait bien le dilemme qui se jouait dans sa tête.



J'y participerais si vous le souhaitez, madame.


Observant Evania tout sourire, le géant était heureux et se prit même à rêver d'une possible évolution charnelle avec celle qui occupait déjà ses rêves. L'idée de dormir à côté de ce corps qui lui faisait envie et qui portait la vie emplissait Ancelin d'une joie indescriptible.

Je serais celui qui te loveras de ses mains dans la couche ce soir.

Elianor_de_vergy a écrit:
La jeune fille sourit en entendant les propos du seigneur de Rimons.

Si Hull vous convient, cela me va également; je n'avais en effet nullement l'idée d'un entretien rigide, rassurez-vous. Et je me réjouis que vous ayez pu convaincre Charly! Au moins il ne sera pas dit que la Guyenne ne compte parmi sa noblesse que des pleutres trop lâches pour affronter la lice!

Une petite pointe d'aigreur dans la voix de la poupée? Pas impossible, tant elle était déçue du manque de réactivité des autres nobles, tout juste bon à venir régler mesquinement leurs comptes lors des présentations de patentes, sans jamais assumer le moins du monde leur rang.

Bref, ce n'était pas le moment de ressasser son amertume. La proposition d'Evania en revanche la prit au dépourvu. Elle ne voulait nullement décourager la bonne volonté des nouveaux membres de sa mesnie, mais elle ne pouvait pas, cette fois, leur donner satisfaction.


Cela ne sera malheureusement pas possible Evania. J'ai toute confiance en la solidité et la vigueur du bras d'Ancelin, mais les joutes sont réservées la noblesse et Ancelin ne possède pas de fief, il ne peut donc pas me représenter à cette occasion.

En revanche, puisqu'il est désormais mon maître d'armes, j'ai une autre tâche à lui confier, pour laquelle je lui octroie toute ma confiance: recruter et entraîner ma garde privée. A ce propos Evania, auriez-vous déjà rencontré des Bordelais qui pourraient être intéressés pour intégrer cette garde? Peut-être pourriez-vous leur faire rencontrer Ancelin?

Evania a écrit:
Citation :
Je serais celui qui te loveras de ses mains dans la couche ce soir.

Elle vira au rouge pivoine. Il voulait d'elle avec plus d'hardiesse ce qui prit au dépourvu la jeune femme.

[b]- Ancelin vous m'envoyez confuse ...


Ses turquoises dans les yeux du géant, elle était perdue cela se voyait sur son visage.


- J'ignore si cette décision est vraiment bonne ... Nous ne sommes mariés ...

Puis la Duqueseta la fit revenir d'un coup brusque du petit nuage où elle et son amant s'était installés.

Citation :
Cela ne sera malheureusement pas possible Evania. J'ai toute confiance en la solidité et la vigueur du bras d'Ancelin, mais les joutes sont réservées la noblesse et Ancelin ne possède pas de fief, il ne peut donc pas me représenter à cette occasion.

En revanche, puisqu'il est désormais mon maître d'armes, j'ai une autre tâche à lui confier, pour laquelle je lui octroie toute ma confiance: recruter et entraîner ma garde privée. A ce propos Evania, auriez-vous déjà rencontré des Bordelais qui pourraient être intéressés pour intégrer cette garde? Peut-être pourriez-vous leur faire rencontrer Ancelin?

- Pardonnez mon enthousiasme et ma volonté de vouloir bien faire Ma Dame.

Elle s'inclina, elle ignorait tout de la noblesse à vrai dire. Elle apprendrait sur le tard tant pis.
Des bordelais ? Elle en avait croisé beaucoup. Elle rechercherait dans sa mémoire et trouverait des hommes motivés pour constituer la garde de la Duqueseta.


- Je trouverais Ma Dame je vous l'assure.



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Le 03 janvier 1459 Empty
MessageSujet: Re: Le 03 janvier 1459   Le 03 janvier 1459 EmptyLun 28 Fév - 13:05

Ancelin a écrit:
Ancelin n'avait pas anticipé que ses paroles pouvaient choquer voire même blesser Evania, lui qui avait laissé son esprit fonctionner en roue libre durant les dernières minutes ne s'apperçut qu'ensuite de ce qu'il avait dit. Certes, c'était ce qu'il souhaitait mais il aurait pu être légèrement plus diplomate envers cette femme qui avait tant souffert.


Être cru dans ses paroles collait surement à son habit de soldat, mais cela ne correspondait guère à l'homme derrière l'épée et sous la cuirasse de cuir bouilli. C'est donc mal-à-l'aise et le rouge aux joues qu'Ancelin s'excusa furtivement de ses paroles.


Je suis désolé. Je ne sais pas si c'est bien ou non, ...

...mais c'est ce que je souhaite. Ancelin n'avait pas finit sa phrase et c'était mieux ainsi au mileu de tout ce monde. Se retournant vers le reste de l'assemblée, Ancelin se devait de soumettre à sa maitresse les quelques projets qu'il avait au sujet de la mise en place d'une garde privée

Ma Dame, je pense que l'on peut facilement réorganiser les dépendances pour constituer un petit baraquement au milieu des étables et des écuries. Assez pour une dizaine d'homme, écuyer, femme et monture je pense.

Ancelin n'avait jamais mené d'homme au combat et n'espérait pas le faire dans les prochaines années mais s'il le devait, il serait le premier au combat. L'esprit breton ne se perd pas.

Evania a écrit:
- Ancelin nous ne sommes mariés ... D'ailleurs pour le mariage il faut être baptisé. L'es-tu ?
Je vais l'être moi.



Elle baissa la tête puis le laissa partir parler avec Sa grâce.
Elle s'assit éreintée et les écouta assez distraite, elle posa les mains sur son ventre et ferma les yeux, elle l'avait sentit bouger et voulait qu'il recommence. Elle savait qui était le père et cela la dégoûtait.
Caressant donc son ventre elle oubliait ce qui l'entourait; elle plongeait dans ses pensées et des questions lui vinrent à l'esprit.
Puis elle en sortit se rappelant de ce qu'elle devait dire à Sa Dame sur la venue d'un visiteur particulier. Ancelin parlant déjà elle resta assise et attendit la fin de cette conversation.

Ancelin a écrit:
Baptisé, Ancelin l'était. Poser cette question à un breton revenait à demander si un savoyard aimait la fondue ou si les normands étaient des pochtrons. Haïr les normands aussi était très bretons même si cela restait très humains, ces mangeurs de pomme, voleur de mont n'était qu'une sous-branche de breton qui ne s'assumait pas. Il était surtout devenu arrogant à l'extrême depuis l'escapade grand-bretonne d'un de leur duc en manque d'espace.

Enfin, pour revenir à nos moutons, oui, Ancelin était baptisé. Lui qui avait été servent de messe durant plus de cinq ans pouvait aisément prouver sa bonne foi. Le curé de son bourg natal pouvait tout à fait le recommander s'il fallait. L'idée même de mariage n'était pas venue à l'esprit d'Ancelin, lui qui vivait une sorte de rêve en ce moment s'était arrêté à l'idée de vivre avec la femme qu'il aimait et d'élever cet enfant comme s'il était le siens.

Se marier, l'idée n'était pas mauvaise. Cet enfant na viendrait pas au monde illégitime et surtout, Ancelin pourrait avoir une vie "conjugale" plus avancée que dormir par terre à côté de la femme qu'il aime.



Je suis baptisé depuis mon enfance.


Il marqua une pause, la réflexion suivante était assez tordue en elle-même

Peut-être devrions-nous marier. Je vous aime, cela n'est pas une surprise ni une nouveauté.

Peut-être devrions-nous marier. Pour nous, et pour lui.



Ancelin posa la main sur le ventre de son amour, certes cet enfant n'était pas de lui. Mais il comptait bien s'en occuper et l'élever comme s'il était de son sang/

Evania a écrit:
La demande lui fit l'effet d'une masse sur la tête. Depuis qu'il lui avait avoué son attirance et ses sentiments elle n'attendait qu'une déclaration.
Ses yeux brillèrent à cause des larmes qui vinrent se loger dans les coins de ceux ci.
Elle regardait Ancelin se mordillant les lèvres.


- Peut-être vais-je dire oui Ancelin ...

Les larmes coulaient sur ses joues. Elle était heureuse; sa vie allait enfin mieux.
Baptême, mariage, grossesse, et bientôt dans un ordre royal, cela elle l’espérait de tout son coeur.


- Ancelin, je serais votre, quoi qu'il m'en coûte.

Elle posa ses petites mains dans les mains de son fiancé, ces mains si grandes qu'elle la faisait paraître pour une enfant.

Ancelin a écrit:
Revenons quelques semaines en arrière. Il y a moins de trois mois, Ancelin n'était encore qu'un soldat démobilisé et désœuvré qui laissait s'égrener les journées à la pêche ou à profiter grassement du butin amassé durant la campagne. Loin de lui l'idée de vivre en pacha local, mais la grosse caissette de pièce d'or prise à ce porte-oriflamme du roi sous les murs de Fougères lui suffisait totalement pour ne pas se soucier du lendemain. Mais vite rattrapé par sa conscience et par la présence, dans ses songes, des dizaines de mainois et de normand qu'il avait occis et des quelques mainoises qui continueraient ad vitam eternam de se souvenir du géant breton entre leurs cuisses qui se débattaient, Ancelin avait fait un don généreux pour la restauration de l'église de sa paroisse. Ainsi le fruit de ses pillages servirait la cause de Dieu, c'était un petit soulagement sur le chemin de la rédemption.

Pour terminer totalement la mue du mercenaire sanglant en un homme neuf et empreint d'honneur et de respectabilité, Ancelin avait choisit d'émigrer de sa Bretagne natale. Quoi de mieux pour changer un homme que de changer d'air.... Grâce à une connaissance rencontrée fortuitement dans les plaines du Maine, il pu se faire embaucher chez une noble guyennoise qu'il ne connaissait alors que très peu. Passer de mercenaire à homme d'arme n'était pas un très grand changement en soi, mais servir à protéger plutôt que tuer pour piller représentait pour Ancelin un énorme pas. Avant son départ, il eut un autre moyen de faire pénitence, ce pas de plus vers sa rédemption se nommait Evania. Une jeune et bien éprouvée jeune femme qui débarqua avec l'ensemble de son malheurs dans une taverne où Ancelin était venu fêter son embauche. N'y voyant sur l'instant que l'occasion de servir une bonne âme que le destin avait écarté de la vision de Dieu, le géant breton décida d'emmener loin de ses soucis celle qui emplissait maintenant son cœur.

C'est après avoir entendu la réponse positive d'Evania qu'Ancelin fit ce récapitulatif. Définitivement, Evania n'était pas un pas vers sa rédemption. Ancelin la considérait comme une ange déchue tombée d'un ciel lointain pour lui permettre d'aimer et de faire le bien. Cet enfant n'était pas de son sang, mais il serait le sien. Cette femme n'était sa promise et pourtant ils allaient se marier. Sans doute était-ce ça être un homme respectable, être capable d'aimer les défauts des autres.




Attrapant les mains de celle qui était maintenant sa promise, Ancelin les baisa délicatement. Il pensait à plein de chose en cet instant magique, que ses parents ne le verraient jamais marier, qu'il faudrait qu'il demande à sa maîtresse une plus grande chambre, qu'il n'avait pas d'alliance ni les moyens de les acheter, et qu'il était heureux.


Je vous aime, Evania.

Au-delà de cette constatation, les premiers soucis inhérent à la situation faisaient leur apparition.

Peut-être devrions-nous en parler à la maîtresse.

Evania a écrit:
Le temps s'était figé, les mains dans celles d'Ancelin, les yeux dans ceux d'Ancelin; elle aurait pu rester des heures comme cela.
Puis vint cette phrase, ce genre de phrases qui extirpe d'un moment si doux qui stoppe cette contemplation qui arrête net tout désir, toutes envies.


- Eh bien dès qu'elle aura fini de parler nous irons la voir et lui dire. Lui demander si nous pouvons mais je crois déjà connaître sa réponse.

Elle regarda les mains de son géant de fiancé. Elles étaient grandes, assez propres, mais marquées par l'usure (sans aucuns doutes) des armes.
Il était né pour manier les armes et avaient dût très tôt en avoir en sa possession, d'un côté cela l'effrayait, si jamais un accès de colère le prenait, d'un autre côté cela la réconfortait.
Son regard se posa ensuite sur ses petites mains, mains d'enfants, mains de couturières, mains soignées.
Elle se voyait dans une petite maison de campagne isolée à recoudre les vêtements déchirés d'Ancelin ou tricoter des choses pour l'enfant. Une vie bien monotone en soit, bien loin de ses rêves de soirées mondaines, de train de vie luxueux et autres petits plaisirs que s'octroient les ambassadeurs et autre politiques.
Elle rêvait de la vie de son père; père qu'elle a hait de toutes ses forces jusqu'à son dernier souffle, père qu'elle méprisait, père qu'elle voulait mort; c'était chose faite quand elle arriva à L'Hostel Dieu et qu'elle croisa le regard vitreux de son vieux père agonisant, suppliant les saints et le Très Haut de l'emmener sans délais rejoindre celle qui l'avait peut-être aimé ne fut-ce qu'un instant. Ce regard là dans cette pièce là sembla durer des heures, tout comme le regard qu'avait échangé les fiancés; à l'inverse de celui de L'Hostel Dieu, celui là était amplis d'amour et de tendresse; elle ne se serait jamais cru capable de cela; et pourtant cela lui tombait en ce jour sur le coin de la figure, elle se prêtait à des jeux d'amours.

Ancelin a écrit:
La phrase d'Ancelin stoppa net les multiples caresses et autres manifestation de joie des deux tourtereaux. Il s'en voulu assez rapidement d'avoir arrêter de cette manière trop brusque et la réaction d'Evania trahissait aussi la réprobation de la situation. Elle aussi aurait aimé que cela dur plus longtemps et, même d'une manière indirecte, elle avait laissé passer la message à son géant breton.

Redescendu sur terre, Ancelin se retrouva devant un cas de conscience. De toute sa vie, la mère d'Ancelin avait toujours enseigné à son fils qu'il devait faire une demande propre à la femme qu'il souhaitait épouser. Que son père avait fait une demande traditionnelle et qu'il devait faire de même, certainement qu'une demande effectuée dans les couloirs d'un château sans même de bijoux ou quoi que ce soit ne devait pas plaire à la mère d'Ancelin où qu'elle soit.


Je vais demander. J'aimerais que nous puissions vivre dans une maison bordelaise plutôt que dans les chambres de l'Hôtel.

Qu'en dis-tu ?


Ancelin avait aussi dans l'idée d'aller voir un orfèvre en douce, histoire de pouvoir effectuer sa demande d'une manière plus formelle et plus conforme à ce que sa mère aurait attendu de lui.

Evania a écrit:
-Cela risque d'être un peu dur si nous habitons trop loin d'être là rapidement quand La Dame nous demande mon promis.
Je pense surtout pour moi, pardonnez mon égoïsme, mais je ne marche pas vite avec ce ventre qui loge la vie je le crains fort.
Pourquoi donc ne pas demander une chambre plus grande ? Cela nous sera alors plus confortable et puis nous pourrons demander à Ma Dame de nous réserver une pièce à côté pour l'enfant et sa nourrice qu'en pensez vous ?
Je pense cette solution meilleure, si Ma Dame me demande je n'aurais que peu d'effort à faire pour me retrouver à ses côtés.
Pensez-y mon promis et dites moi ce que vous en pensez.


Elle lui décocha un petit sourire au coin des lèvres, il illuminait son visage. Elle pu percevoir son désarroi, que quelque chose minait son esprit. En cherchant bien ce qui clochait dans cette demande elle trouva ... Mais bien sur ! Une bague ! Eva gardait précieusement celle de sa mère, une bague d'or avec une magnifique émeraude. Son père avait payé cher, sa mère ne l'avait pas porté longtemps car des tensions étaient survenues avant son accouchement, et sa mort.

Elle l'avait trouvé en cherchant dans le bureau de son défunt père, elle quitta la compagnie d'Ancelin quelques instants pour aller chercher dans ses affaires, dans leur appartement, et trouva le magnifique bijou.
Elle ne put s'empêcher de le regarder des minutes durant avec attention histoire de graver dans sa mémoire le bijou, comme si il allait changé quand elle le mettrait, comme si la pierre allait se transformer en rubis, saphir ou autres pierres tout aussi précieuse.

Elle revint vers lui, lui sourit puis lui tendit le bijou.(le dit bijou : Le 03 janvier 1459 Bagueormeraude )


- Tenez, ce bijou a appartenu à ma mère, un cadeau de mon père.
Je vous sens contrarié mon promis et cela me contrarie aussi.
Je vous fais don de cette bague, de l'or et de l'émeraude, que mon père a dût payer cher.
Je suis sure qu'il serait ravi que vous me l'offriez. Je suis sure qu'il serait fier de vous aussi.


Elle prit délicatement sa main et déposa la bague au creux de celle ci.

- Libre à vous d'en faire notre bague de fiançailles ou d'en faire une bague pour les soirées mondaines.

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MessageSujet: Re: Le 03 janvier 1459   Le 03 janvier 1459 EmptyDim 7 Aoû - 13:23

Ancelin a écrit:
C'était certes un magnifique ouvrage d'orfèvrerie, mais ce n'était pas un qu'Ancelin aurait hésité à acheter devant un orfèvre impatient avant de l'amener tout tremblotant vers sa dulcinée. Il n'en restait pas moins magnifique et certainement hors d'atteinte pour la petit bourse du maître d'arme, la babiole qu'il aurait pu acheter n'aurait pas pu soutenir la comparaison.

La question était donc de savoir s'il devait accepter ce présent d'Evania, lui permettant de faire sa demande en y mettant un toucher noble qui n'était à sa portée, ou alors s'il devait poliment refuser avant de courir à l'orfèvre le plus proche pour faire un achat plus personnel. Il ne faudrait pas non plus que le temps de réflexion paraissent grossier à la maintenant fiancée du grand breton.


J'espère pouvoir vous surprendre lors que ma demande, plus formelle, sera faite. En attendant, j'irais demander à notre maîtresse pour les chambres.

Conscient de la demande impromptue et implicite d'un délai pour la demande, Ancelin continua

Je ne tiens pas à vous blesser par ce délai. Je souhaite juste profiter d'un moment plus intime pour me livrer à vous corps et âme.

Evania a écrit:
Elle l'écouta; son enthousiasme se ravala bien vide dans sa petite gorge, elle baissa la tête déçue.

-Non je comprend ... Ne vous en faites pas mon promis ...

Ses mains s'abaissèrent une fois la bague dans le creux de sa main et elle regarda le bijou longtemps, s'amusant à le tourner vers la lumière de temps en temps.
Elle regardait la bague tristement puis prit la chaîne à laquelle la bague était pendue et l'enfila autour de son cou tant bien que mal.
Elle regarda le géant avec une petite moue, ne sachant que faire d'autres à part cela.
Elle posa un regard sur son ventre, il avait grossit, elle en était à son 6eme mois et demi, autant de temps qu'elle souffrait d'avoir cette vie grandissante en elle, cette horreur, cette chose qu'elle ne désirait pas, elle enfantait contre son gré; comme si son père avait voulu la châtier de la haine qu'elle lui portait quand il était encore en vie. Elle s'assise et regarda la bague qui plongeait désormais dans son décolleté. Elle regarda de nouveau son futur époux; elle contemplait son visage, ses trait, comme si elle était fascinée d'avoir quelqu'un à ses côtés pour de vrai, pour de bon, jusqu'à ce qu'elle soit comme ses parents, emportée.

Ancelin a écrit:
La maîtresse était maintenant partie dans une autre salle avec son invité, certainement dans le grand salon puisqu'il n'était pas convenable de recevoir dans le petit ou dans l'entrée. Après une dernière caresse et une dernière main posée sur le ventre de sa bien-aimée, son beau visage était maintenant mis en valeur par une jolie pierre et cette vision lui donnait encore plus envie que d'habitude de baiser ces légères lèvres.

Mais à nouveau, il se devait de contrôler ses ardeurs. Las de cette situation, Ancelin parti retrouver sa maîtresse afin de faire valoir ses vues et de demander la permission pour plusieurs points. Il lui fallait d'abord demander l'autorisation de se marier avec la dame de compagnie de sa maitresse, même s'il était celui qui l'avait introduite, il n'avait pas le droit de le faire sans permission. Il fallait aussi qu'il réclame une chambre de taille plus importante afin de pouvoir loger sa petit famille.

Trouvant sa maîtresse dans le grand salon, Ancelin se fit violence et arpès un léger effort pour combattre sa timidité, il parvint à émettre quelques sons.


Madame, j'aurais quelques demandes à vous faire, si je ne vous dérange pas.

Evania a écrit:
Elle l'avait laissé partir après une chaste caresse sur la joue et une caresse à l'intention du bébé.

Un sourire délicat vint sur ses lèvres. Elle s'assise, son ventre, n'avait jamais été aussi gros, on eut dit qu'il était prêt à exploser.
Elle était exténuée, lessivée, depuis l'acquisition de son champ elle travaillait d'arrache-pied pour que cela soit rentable.
Sa grossesse arrivait bientôt à terme.

Cela faisait huit mois ... Huit long mois qu'elle supportait nausée accès de colère et le lot quotidien des femmes enceintes à cause d'un sale type.
Mais quand elle prenait le temps de regarder Ancelin, elle souriait, cela valait la peine.
Ses souffrances n'étaient pas veines car elle savait que tout irait bien tant qu'il serait là.

Elle voyait dans le regard de son fiancé toute son admiration, elle voyait qu'il la trouvait belle et radieuse. Elle se trouvait tout l'inverse; mais elle le laissait dire, cela lui faisait plaisir.

Elle ferma les yeux et posa ses mains sur son ventre, elle se mit à chantonner une comptine pour enfant qu'on lui avait chanté il y a de cela deux dizaines d'années.

Elle soupira à la fin de la chanson, bientôt la fin d'un calvaire, mais le commencement d'un enfer.

Ancelin a écrit:
Des justifications, toujours des justifications. Désolé pour la longue absence... J'ai décidé de reprendre comme si Ancelin avait eu une longue absence RP aussi, que l'on reprenne une sorte de déroulement logique.

Il avait été demandé à Ancelin, en sa qualité de maître d'arme, d'aller prendre le commandement de la petite troupe qui cherchait depuis plusieurs mois à capturer la bande de pillard qui sévissait sur les terres mainoises de la duchesse. Depuis plusieurs mois, des brigands détroussaient toutes les caravanes marchandes qui traversaient les terres de la duchesse et ce quelque soit la contrée d'origine. Alors que les grandes foires de printemps et des moissons allaient débuter, la duchesse avait souhaité résoudre rapidement ce problème avant qu'il ne décourage les marchands des contrées lointaines de se déplacer.
Loin de chez lui et dans un territoire qu'il ne connaissait pas, le géant breton avait mis du temps avant de prendre réellement en main la situation et la mission qui devait originellement durer quelques semaines avait perduré un bon mois. Mais elle avait été achevée, non sans difficulté, une aide d'un des sergent avait permis de préparer une embuscade autour d'une caravane de marchand. Transportant des ballots de toile camouflées en tissu de qualité, les hommes d'Ancelin s'étaient laissé attaquer à la lisière d'une forêt par ces brigands mal-entrainé et sous-armé.
La bataille avait tourné court, les brigands avaient chargé une caravane entourée de soldat de métier. Arrivé au contact, Ancelin avait chargé avec quelques autres sergent à cheval, entourant ainsi les brigands qui s'étaient rendus assez rapidement. Il avait ensuite livré les prisonniers au prévôt local, se désaisissant ainsi de pouilleux avant de penser à rentrer. Ancelin pouvait se féliciter de n'avoir perdu aucun homme même si l'un d'entre eux avait été blessé au bras de manière assez sérieuse. Laissant là la petite troupe, Ancelin prit le chemin du retour avec le sergent qui l'avait aidé.

Sur le chemin du retour, Ancelin ne pouvait s'empêcher de penser à la belle et douce qu'il avait laissé au pays. Lui qui avait du partir précipitamment s'en voulait d'avoir laissé Evania seule dans ces moments où elle nécessite plus que toutes autre les mains d'un homme la réconfortant au coin d'un feu. Le géant breton s'était arrêté pour la nuit à Saumur et il avait découvert un orfèvre qui savait travailler l'or avec un doigté qui était proche de la perfection. Laissant une grande part de sa solde, il acheta un bel anneau d'or ciselé main, présent plus personnel pour une demande qu'un qui aurait été fournit par la future fiancée.

Bordeaux enfin ! Chevauchant à bonne allure, Ancelin et son sergent arrivèrent rapidement à la demeure tant espérée. Laissant son cheval, comme si ces derniers instants d'attente représentait une éternité à côté du mois passé dans le Maine, Ancelin se précipita dans le grand salon. Elle était là, assise dans un fauteuil auprès du feu, ses mains sur son ventre arrondi. Le breton était charmé et en avait la larme à l'oeil...

Evania a écrit:
Elle avait attendue, attendue encore et toujours son retour, elle se sentait seule, elle aimait sa présence.
Elle avait des nouvelles régulièrement, mais cela ne remplaçait sa présence.Son ventre avait grossit, il était très rond désormais, comme s'il allait exploser.
Quand Ancelin arriva elle voulu se lever, mais elle était clouée au fauteuil avec un mal qui durait depuis le lever.


- Tu rentres après une longue absence ...

Elle le regardait avec douceur, puis sentit que quelque chose n'allait pas. Entre ses cuisses, il y avait un liquide qui coulait, cela était anormal.
Elle regarda Ancelin paniquée.


- Ancelin, emmène moi chez le médicastre, vite ...
Je crois que, l'enfant arrive ...


Elle essayait encore de se lever, c'était impossible, il fallait qu'il la porte.
Elle tendit ses mains vers lui, avec un regard suppliant.
Une pique de douleur la frappa, elle poussa un cri, elle savait que l'enfant arriverait.

Ancelin a écrit:
Il espérait une certaine émotion à son retour de campagne, mais certainement pas ce qui allait arriver. Lui qui avait réfléchit, très longuement, durant plusieurs jours à ce qu'il allait dire, comment il allait se comporter se trouvait maintenant dans une situation qui était tout à fait différente de ce qu'il avait imaginé. La vie en avait décidé ainsi.
Alors qu'il aurait pu paniquer dans cette situation nouvelle et stressante, c'est l'entraînement militaire du breton qui prit le dessus, aussi absurde que cela pourrait paraître ce n'est pas un amant qui s'occupa d'Evania mais bien d'un maître d'arme qui s'occupait d'un soldat blessé. Certes une femme qui enfante n'est pas comparable à un soldat blessé, mais le comportement à adopter que ce soit au niveau rapidité qu'au niveau attention restait semblable.

Comme il aurait pu faire pour un blessé, Ancelin attrapa de ses deux bras la future jeune mère. Bien bâti, il n'eut aucune difficultés à soulever sa promise et il la cala contre son torse, les bras légèrement pliés afin de dessiner une sorte de siège sur lequel Evania serait adossé et appuyé au niveau des genoux. Une fois la position bien sécurisée, après une bonne inspiration, le jeune breton repassa le seuil qu'il venait à peine de franchir, n'ayant pas même eu le temps de fermer la porte.



Tout va bien aller


La phrase était mécanique et elle n'aurait surement pas l'effet escompté mais cela permis au breton d'évacuer un peu de pression. Sur le parvis, devant la demeure, il eut à réfléchir sur son chemin; il était trop longtemps parti de Bordeaux et il avait maintenant un peu de mal à se diriger dans cette ville. Mais de manière presque automatique, il su se diriger rapidement vers le couvent qui était un bâtiment attenant à la cathédrale. Les bonnes sœurs sauraient certainement plus y faire avec Evania que le breton.

Evania a écrit:
Portée.
Elle était portée.
Sur les épaules du géant, d'un coup sec elle était passée du fauteuil à ses épaules.
Elle était stupéfaite, étonnée, elle était ailleurs l'espace de quelques secondes qui avaient durées un temps certain.
Elle sentait la douleur dans son ventre qui croissait en intensité au fur et à mesure.
Elle pensa à Sa Dame, elle serait stupéfaite de ne pas la voir durant quelques temps, le temps que la jeune mère reprenne des forces après un accouchement douloureux et riches en émotions pour cette jeune brunette d'ordinaire si impassible.
Mais revenons dans le présent, le bébé arrivait, une douleur intense, immense la prenait et elle ne craignait qu'une chose, finir comme sa mère, terrassée par l'accouchement.
Ils arrivaient dans un bâtiment qu'Eva ne reconnu pas de suite, elle voyait trouble à cause des larmes qui embuaient ses turquoises.
L'église, ils étaient à l'église. Elle ne savait pas pourquoi le géant l'avait emmené ici plutôt qu'à l'officine médicale où elle aurait pu recevoir des soins si jamais le besoin s'en faisait sentir.
Elle s'accrochait à son futur époux avec force jusqu'à ce qu'on la dépose dans une couche, loin des regards des fidèles qui faisaient leur prière quotidienne.
On souleva sa robe et ses jupons pour faciliter la venue au monde du bébé. Elle respira comme on le lui indiqua, puis au moment où on lui hurlait "Poussez !" elle broya la main du soldat en gémissant.
Après une heure d'acharnement que le nouveau né poussa son premier cri.
Elle reprenait son souffle, on posa un linge blanc et le petit être sur sa poitrine, c'était un garçon, un bastard, mais leur bastard enfin après quelques secondes de contemplation, on le lui retira, pour le nettoyer et appliquer une mixture sur le bas ventre de la jeune mère afin qu'il ne lui arrive rien de mal dans les prochaines heures. L'instant où elle croisa le regard du nourrisson arrêta le temps autour d'elle.
Dans ce regard elle cru voir le père de l'enfant, cet homme qu'elle haïssait du plus profond de ses tripes, cet homme, ce sagouin, ce porc, cet idiot ... Pas assez de mots pour décrire cet homme atroce à l'allure pauvre et à la carrure primitive.
Elle se mise à pleurer -encore- en voyant cela dans le regard de l'enfant, ce petit être qui n'avait demander à avoir cet ascendance là, qui était bien né, mais du mauvais géniteur.
Elle tourna un regard vers son fiancé, en attente d'un signe de réconfort, de larmes, où quelque chose qui témoignait de son ressenti présent.
Elle était pâle, avait des cernes, et était recouverte de sueur, à cause de l'effort.

Ancelin a écrit:
Père.
Ancelin était maintenant père, cela changeait toute sa situation. Il avait maintenant des responsabilités qui ne lui donnaient plus le droit de partir à l'aventure comme un guerrier solitaire et il allait devoir discuter avec sa maîtresse d'une possiblité d'être cantonnée aux missions locales. Loin de ces seules considérations d'ordre pratique, c'était l'intégralité du coeur du géant qui était entrain de fondre à la vue de ce petit être qui n'était même pas de son sang. Cet enfant restait le "sien" et il allait se comporter comme un père, sans aucune apréhension ou arrière-pensée.

Alors que le géant commençait à avoir les larmes aux yeux, il regarda sa future. Elle était fatiguée et des cernes entouraient ses beaux yeux, la sueur et l'apparente fatigue musculaire laissaient facilement envisager l'épreuve qu'elle venait de traverser, en donnant la vie.
Se penchant délicatement, il vint déposer un léger baiser sur le front de sa promise, prenant ses mains dans les siennes.


Notre fils...

Il regardait à nouveau le petit être.

Evania a écrit:
Elle avait longuement regardé Ancelin.
Elle avait vu la larme qui menaçait de couler le long de ses joues.
Un sourire.
Son visage s'alluma d'un sourire heureux, sa souffrance n'avait pas été vaine, il aimait cet enfant, malgré le fait qu'il ne soit pas de lui.
On lui remit l'enfant une fois lavé. Elle regardait ce petit être, ses cheveux sur le haut de son crâne, ses petites mains qui se refermaient sur les doigts de sa créatrice.
Elle ne regardait que lui, oubliant tout ce qu'il y avait autour.
Puis ce petit être si frêle poussa un gémissement.
Désemparée elle regarda son fiancé, elle était angoissée de ne pas comprendre le langage de son enfant.
Elle le berça, les cris étaient encore là, elle regarda s'il n'avait pas eut envie de se soulager, non plus.
Elle savait alors qu'il avait faim.
Elle regarda Ancelin, puis nourrit l'enfant de son sein.
Elle le laissa se nourrir puis elle lui fit faire son rot.
Elle regarda son fiancé et lui tendit l'enfant.


- Prend le ... Papa.

Ancelin a écrit:
Papa


Ce mot sonnait à l'oreille d'Ancelin d'une manière insoupçonné, lui qui avait perdu ses parents durant la guerre bretonne aurait souhaité plus que tout les rendre fier de devenir grand-parent.
L'enfant dans les bras, le géant breton eut une petite larme à cette pensée. La vie continuait et c'était maintenant à lui de connaître les joies de la paternité outrepassant dans son bonheur toutes les considérations de filiation pure. Il était père.

Alors qu'il tenait ce petit être contre son vêtement, Ancelin pensait maintenant à la vie qu'il allait avoir. Une promise bientôt femme, un enfant et un emploi avec une bonne solde qui lui permettait de voir dans l'avenir avec confiance. Il allait pouvoir acheter sa terre et cultiver son petit lopin de terre. Mais il savait aussi que sa maîtresse avait des attentes à propos d'une création de compagnie franche dans la région bordelaise, il allait falloir jongler avec tout cela.

Mais l'avenir était loin et le soldat profittait de l'instant présent, son fils dans les mains.

Vawen a écrit:
[Mai, fin d'après-midi]

Après une après-midi passée avec Chlodwig, Vawen avait eu de sa part tout les renseignements qu'elle souhaitait avoir de son épouse.
Il s'était montrer avec elle très gentil et avait répondu à la moindre de ses interrogations.

Ils avaient ensembles discuter de tout les points concernant la noblesse et s'est soulagée et déterminée que Vawen prit la route vers l'Hotel de Vergy où Chlodwig lui avait donner rendez-vous.

Suivant le plan à la lettre, elle arriva enfin devant la majestueuse demeure de Chlodwig et Elianor. Elle s'avança jusqu'à la porte, prit une profonde inspiration et frappa quelques coups pour signaler sa présence au garde qui, sans nul doute, devait se trouver derrière la porte.

Evania a écrit:
Eva vint ouvrir.
Cela faisait déjà quelques jours qu'elle était rentrée avec Ancelin et leur fils.
Elle se baladait tranquillement dans la demeure quand elle entendit frapper.
Posant doucement son fils dans le berceau elle alla voir qui venait frapper.
Elle ouvrit la porte et vit la Dame.


- Bonjour, vous venez ici pour quoi ?

Elle avait parlé doucement, avec une voix chaleureuse. Elle attendit la réponse de la Dame, elle ne la pressa pas.

- Vous voulez vous entretenir avec Ma Dame Elianor ? Ou bien Mon Sieur Chlodwig peut-être ?

Elle attendit ainsi, sur le pas de la porte.

Vawen a écrit:
Vawen était envahie par ses pensées et elle sursauta en entendant la porte s'ouvrir et se dévoilée sur une femme. Evania, cette charmante dame qu'elle avais déjà croisé plusieurs fois en taverne.

Elle lui sourit et prit la parole après une profonde inspiration, légèrement anxieuse.


- Le bonjour dame Evania. Je suis ici à la demande de Son Altesse Chlodwig.
Celui-ci m'as inviter à venir icelieu afin de discuter car je souhaite offrir mes services à la noblesse de Guyenne et celui-ci m'as dis qu'il y avais possibilité de travailler au service de la couronne.


Voilà, c'était dit. La machine était en marche et tout aller enfin démarrer.
Elle attendit qu'Evania lui proposa d'entrée... ou pas. Puis, elle ce souvint qu'Evania avait dû accoucher, depuis le temps qu'elle ne l'avais plus vue.
Glissant à son oreille un petit
félicitation pour le bébé, j'ai appris que vous aviez accouchée. , elle sourit attendant la suite.

Ancelin a écrit:
Ancelin avait servit à l'ombrière durant les derniers jours, la déposition semi-armée du Duc à quelques jours des élections avait mobilisé quelques hommes de la Duchesse, même si celle-ci n'était pas impliquée personnellement.

Maintenant que les élections étaient passées, le breton avait été démobilisé et pouvait rentrer chez lui revoir sa douce promise et son fils. Il la retrouva dans le salon de l'hostel, prête à attendre tout visiteur ou à servir au mieux leur maîtresse commune. Lui avait déjà déposé ses affaires dans leur maison, en avait profitté pour baigner son corps et le débarasser de la crasse de ces derniers jours.
Bien qu'il avait envie de revoir Evania, Ancelin revenait surtout pour faire son rapport auprès de sa maîtresse, et de son maître, ainsi que pour prendre ses ordres.


Ma douce.

Elle était là, assise sur le petit couffin des servantes de la maison. Un léger baiser sur la joue, en attendant mieux, et Ancelin reprit son cheminement vers sa maîtresse.

Evania a écrit:
[hrp][désolée du temps de réponse je fais dans l'ordre chronologique]
[/hrp]

Elle avait fait rentré Vawen. Lui avait montré le poupon qui dormait paisiblement.


- Mon fils me rempli de bonheur ... J'ai l'impression d'être enfin utile et de compter pour ma famille ...

Elle disait cela un sourire aux lèvres. Elle avait ensuite reposer le nourrisson là où il était et elle amena Vawen à la maîtresse qui la redirigerait si besoin.
Elle revint s'occuper du petit.

Quelques jours plus tard, elle assista au retour de son fiancé.
Elle l'embrassa chastement, comme à son habitude.
Elle berçait son fils avec douceur.

- Ma douce.

- Oui Ancelin ?


Elle leva ses turquoises vers lui. Elle serra doucement l'enfant contre elle.

- Il va bientôt s'endormir, le petit ange ...

Elle poussa un long soupir et posa le petit.

- Ancelin, il faudra songer à une nourrice ... Avec Ma Dame et ses voyages je préfère le savoir en sécurité chez une nourrice plutôt que de le carencer d'affection ...
Je pense que ce sera mieux pour lui Ancelin ... Mon petit Marc me manquera, mais je préfère que cela soit comme ça, il ne souffrira pas du manque de parents ...
Qu'en penses-tu ?


mise en encart HRP par {Cheshire_cat}
Pensez à mettre les propos hrp dans les balises adéquates

Ancelin a écrit:
Alors que la Guyenne était en alerte et que plusieurs villes étaient tombées, Ancelin avait effectué plusieurs services de garde sur les remparts de la ville. Il n'était pas non plus improbable qu'il soit obliger de partir en opération pour servir à la défense des villes voisines.
Durant ces journées sombres pour la Guyenne, il n'avait pas pu voir sa promise ni même son fils et bien qu'ils aient discuté de l'engagement d'une dame d'atours pour aider Evania le géant n'avait eu le moindre moment pour y repenser. Peut-être allait-il demander à la femme de l'un de ses hommes d'arme, certainement que l'un d'elle serait d'accord pour aider.

Après ces dernières journées éprouvantes, Ancelin rentrait enfin chez lui. Dans la pièce principale il trouva Evania ainsi que le berceau de bois avec son fils à l'intérieur. Alors qu'il avait envie de le prendre dans ses bras, il arriva à se retenir, le petit dormait profondément.



Avant de devoir repartir, j'ai pensé que nous pourrions demander à une femme de l'un de mes hommes pour vous aider.

Evania a écrit:
Durant ses absences elle s'occupait de leur fils.
Il était souvent absent mais elle savait pourquoi.
Il aidait la Guyenne à faire face à tout mal extérieur qui viendrait perturber l'équilibre familial qu'ils avaient instaurés.
Elle comprenait et le seul moyen de le remercier c'était de lui être dévouée et de bien s'occuper de l'enfant ainsi que de Sa Dame.
Quand il lui proposa de l'aide, ce fut une claque. Elle interpréta sans doute mal ses paroles et elle le regarda sans vraiment comprendre.


- Ancelin ... Je m'occupe très bien de notre fils ! Il est hors de question que l'on m'aide !

Puis elle se rendit compte qu'elle avait un peu trop haussé le ton, le bébé s'était réveillé.

-Pardonne moi, mais je n'ai aucunement besoin d'aide je m'en sors très bien seule. Je m'en sors quand tu n'es pas là et même quand tu es là.

Elle se pencha et prit son fils dans le berceau, elle le berça avec douceur, embrassa son front à de multiples reprises.
Elle réussit à l'apaiser puis tendit l'enfançon à Ancelin.


-Il réclame une présence plus masculine on dirait.

Elle avait un doux sourire aux coins des lèvres. Elle aimait voir ce soldat avec un enfant dans les bras. Elle appréciait le tableau qu'ils contituaient.
Elle s'approcha d'Ancelin et risqua un baiser sur ses lèvres puis embrassa le front du bébé.


- Mes hommes ...

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