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 (1er août 1457)

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Messages : 281
Date d'inscription : 26/06/2010
Localisation : Archiviste de la Halle de Bordeaux

(1er août 1457) Empty
MessageSujet: (1er août 1457)   (1er août 1457) EmptyDim 27 Juin - 5:38

Eloin a écrit:
[rp]N° 1, Demeure d'Eloin [/rp]

(1er août 1457) 090801010440512341

Un soupir satisfait s'échappa de la demeure, suivi de près par la sortie d'icelle dans la rue donnant sur sa maison.

Sa maison... Celle qu'elle avoit acquéri quelques jours plus tost, et dont elle avoit passé ce temps à la récurer de fond en comble. L'endroit sembloit ne point avoir esté occupé depuys bien longtemps, à en juger par l'épaisseur de poussière trouvée sur les quelques meubles restants, et au nombre d'araignées et de leurs toiles, qu'elle avoit retiré et jeté au dehors durant son nettoyage. Les bestioles rampantes s'en estoient allées aultre part, tandis que les toiles gisaient à costé de la porte de derrière, destinées à enrichir le petit jardinet de leurs déchets.

Sa maison... Une demeure dans laquelle elle vivrait seule, avec son fils survivant lors des rares fois ou elle l'emmenait avec elle. Il restoit souvent à Lesparra, sous la surveillance de Maïtena, la nourrice des enfants de la défunte duchesse de Bellesme.
Sans son mari, qu'elle avoit laissé en Maine puisqu'il ne vouloit point quitter ce comté. Et, depuys qu'elle s'estoit installée en Guyenne, et ce malgré deux courriers, elle n'avoit point eu de ses nouvelles. Il devoit luy faire la teste, n'acceptant point son départ loin de luy, maugré ce qu'il luy avoit dict le jour ou elle luy fict cette annonce.

Soupir un peu moins joyeux qui franchit ses lèvres, tandis qu'elle jette un regard observateur sur la facade extérieure de sa demeure. Bon, il luy faudrait encore nettoyer les carreaux des fenestres, mais cela restoit un détail, désormais que la poussière, les rongeurs et les rampants estoient mis hors d'état de nuire à la propreté du 1, quartier de la Bourse !
Quatres pièces, deux à chaque étage, composaient la maison de taille modeste comparée à l'hostel particulier que possédait sa filleule à deux pas de la cathédrale... Mais cela estoit amplement suffisant pour elle, elle y avoit donc respecté la disposition initiale des meubles dans les différentes salles. On entroit dans la maison par la grande salle, qui ouvroit au fond sur la cuisine, et la porte de derrière donnant sur un carré de terre qu'elle ne manqueroit point de planter d'herbes médicinales et odorantes. Ensuite, par l'escalier de la grande salle, on atteignoit l'étage et les deux chambres, une grande et une plus petite. Un petit cagibi pouvoit accueillir le logement d'une servante, que pour l'instant elle se gardoit bien de recruter. Son maigre pécule ne luy permettoit guère, pour le moment, de pouvoir garder à demeure une servante. Il luy falloit jà économiser pour pouvoir un jour accéder au statut d'érudite, et pouvoir estudier un peu plus la médecine au seing de l'université de Guyenne. Pour le moment, elle devoit se contenter du non moins intéressant séminaire médical dispensé par l'ordre lescurien...


L.ouise a écrit:
Par une claire fin d'après-midi, alors que les rayons du soleil doraient les bâtiments et les rues de Bordeaux avec douceur, la jeune Louise s'accordait un temps de flânerie au gré de ses pas et des ruelles qui la conduisirent vers le quartier de la Bourse.
Elle avait en tête de chercher dans ce quartier un lieu où séjourner, et peut-être plus tard, y garder un pied-à-terre, si déménagement il doit y avoir, en vertu de son futur époux.
Ayant réussi à trouver un emploi chez une particulière (Choune, plus exactement!), afin d'avoir les écus nécessaire pour racheter le champ d'Enorig demain, Louise esquissa un sourire satisfait de sa journée rondement menée. Et demain, aura-t-elle peut-être même la possibilité de vivre dans ce quartier? Si Dieu le veut!

S'autorisant une pause dans ses lentes pérégrinations bordelaises, la petite blonde se posa mollement sur un banc en pierre qu'elle avait aperçut au détour d'une rue...
On disait, ici, qu'habitait une dame des plus secrètes et discrètes.
Une femme mystérieuse pour beaucoup.
Juste au premier de cette rue.
Une rue qui avait le charme de celles qui offrent assez de quiétude et de fraîcheur pour qu'on s'y sente bien tout de suite.

La petite blonde leva les yeux vers les toits des maisons, et le ciel bleu qui les couronnait, puis sourit légèrement en inspirant avec bien-être.
Les mains posées sagement sur sa robe.
Son regard de sinople, songeur.


Eloin a écrit:
[rp]N°1, Demeure d'Eloin[/rp]

Et justement, ce jour-ci, la dame avoit décidé de sortir de sa demeure, en laquelle elle estoit restée enfermée plusieurs jours durant, mettant à jour ses affaires qui avoient récemment pris du retard.
Sa dernière leçon de médecine envoyée à son professeur par fidèle pigeon, Eloin avoit rangé ses documents dans un coffre de la salle principale, et avoit passé autour de sa taille un tablier blanc.
Un chiffon humide à la main, elle s'attela à astiquer les vitres de sa demeure, en commençant par celles donnant sur l'arrière de la maison, façade donnant sur le petit jardin de simples qu'elle avoit commencé à planter le matin-mesme.

Un long moment plus tard, les vitres de la façade arrière propres et nettes, elle ouvrit grand la porte d'entrée de sa maison et faillit pousser un cri de surprise en voyant une jeune fille assise sur le banc s'appuyant à la devanture du mur de son habitation.
Ayant néanmoins sursauté, surprise de voir quelqu'un dans sa rue alors que la ville estoit généralement déserte, mesme lors des jours de visites des marchands ambulants, elle rangea son chiffon dans une poche de son tablier et prit nonchalamment place à costé de la jeune blonde aux yeux verts. Après l'avoir brièvement observée, elle prit le parti de se présenter la première.


Bonjour, je me nomme Eloin. Vous estes une habitante de Bordeaux ?

Elle se rappela soudain avoir vu la jeune fille au seing du bureau du cadastre, mais sans qu'icelle n'ait prit, ce jour-là, la peine de se nommer, et sans qu'elle-mesme n'ait eu l'idée de luy demander son patronyme...


L.ouise a écrit:
Une porte, près d'elle, s'ouvrit, en engloutissant dans son mouvement un grand bol d'air qui frolait les joues rondes de la blondeur.
Cette dernière, étonnée de sentir et d'entendre de la vie dans cette rue si paisible à ses heures, tourna sa petite tête blonde et enveloppa de son jeune regard la dame qui venait de sortir de ladite porte.
Ses traits fins et ses manières délicates eurent vite raison du soupçon de crainte de la part de Louise quant aux intentions de la dauna lorsque celle-ci s'était approchée d'elle pour s'asseoir sur le banc.
Et sans malaise, elle se présenta à elle, avec la voix voilée d'une douceur presque palpable.

La blondeur esquissa un sourire enfantin.

Adiou, Eloin. Je suis Louise, et c'est peut-être étrange à dire, mais vous rencontrer ici et maintenant me ravit. C'est vrai: pendant un instant, j'avais quitté le brouhaha du marché et des ruelles assidûment empruntées, pour trouver ici un calme olympien, et un silence... Un silence! D'une qualité monacale.
Durant ce moment de quasi recueillement, je me suis même permise à songer un brin en regardant les toits des maisons autour de nous, admirant l'azur si pur du ciel du jour d'hui, et puis avec un sentiment indescriptible, j'ai eu le souhait un peu naïf d'espérer une présence malgré tout... Un peu de vie dans cette étendue muette.


D'un revers de main, elle indiqua la rue elle-même, tournant sa tête vers ce qu'elle pouvait appeler "d'étendue muette".
Puis ses yeux obliquèrent vers Eloin.

Effectivement, je suis bordelaise... Depuis peu. Si je me suis aventurée dans ce quartier, c'est qu'en réalité, je cherche une maisonnée où m'installer. Juste ici. Dans ce joli quartier. Pourriez-vous m'y aider?

Louise croyait au destin aujourd'hui!


Eloin a écrit:
De la méfiance...

Si elle en fut peinée, cela ne la surprit point oultre mesure, estant donné que, vu sa récente arrivée en Guyenne et le peu de monde qu'elle y connaissoit, son nom et les fonctions qu'elle avoit pu occuper en Maine n'avoient point fait leur chemin jusqu'ici...

Son salut et son sourire luy firent chaud au coeur, et elle se prit elle aussi à sourire, ce qui ne luy estoit point arrivé récemment qu'en compagnie de sa fragile filleule et de sa mesnie.
Louise... La jeune fille portoit donc le mesme prénom que la jeune servante qui estoit restée en Maine, dans le domaine qui désormais appartenoit à Guilhem, ce freluquet pour lequel elle n'avoit plus aucune estime. Ce prénom luy serait donc aisé à retenir, en ce qu'il évoquoit de doulx souvenirs d'une période désormais révolue sans espoir de retour.

Une étendue muette, c'estoit pourtant vrai ce que la petiote luy contoit là. Bordeaux estoit bien plus endormie que ce que l'on avoit bien pu luy dire avant son départ du Maine.


Enchantée, Louise. Effectivement, Bordeaux est une cité fort calme, et j'ai bien du mal à m'accoustumer à ce calme profond qui tranche véritablement avec la forte activité qui caractérisoit mon ancien village mainois...

J'espère que cette belle cité sortira bientost de son endormissement, je suys preste à m'investir pour cela s'il le faut, malgré le peu de temps que je puys consacrer à la politique ou la religion en ce moment.


Le coeur d'Eloin manqua un battement à la phrase suivante, et approuva vivement de la teste en se retenant de battre des mains pour exprimer sa joie à l'idée d'avoir prochainnement une voisine.

Pour sur que je suys en moyen de vous apporter mon aide, Louise ! Je suys chargée du cadastre de Bordeaux, et je puys aisément vous dire que je suys pour le moment l'unique habitante du quartier de la Bourse...

Aussi, avoir une voisine, mesme à plusieurs maisonnées d'ici, serait pour moy un certain réconfort, vu le peu de monde résidant en la capitale guyennoise...


Elle désigna à son tour les demeures environnantes d'un large geste de la main.

Est-il une demeure qui vous faict envie, à moins que vous n'ayez un souhait particulier concernant vostre future résidence...


L.ouise a écrit:
A l'annonce de sa charge de gérer le cadastre, le visage de Louise s'illumina d'un sourire jusqu'aux oreilles (oui, c'est difficile à imaginer, parce que jusqu'aux oreilles... Hum, soyons fous!) et dans une spontanéité candide, prit les mains d'Eloin dans les siennes.

Oh mais dauna, ça c'est une nouvelle, et une bonne en plus!

Enfin... Pour ce qui est du quartier inhabité, c'est autre chose: et encore, je ne pense pas que cela sera éternel, fort heureusement!

Mais être votre voisine m'enchanterait, pour sûr!


Puis relâchant sa prise quelque peu sur les mains d'Eloin, elle épousa le geste de la dame de son regard et paraissait réjouie.

Oh... Vous savez, mon souhait le plus simple qui soit, est de vivre... Hum... Pourquoi pas... Eh bien pourquoi pas cette demeure qui jouxte la vôtre? Elle est tout bonnement ravissante, et nous serons pour la peine à côté l'une de l'autre!

Si bien sûr, cela ne vous dérange point.


Eloin a écrit:
Voir la jeune fille exprimer vivement sa joie la fict sourire un peu plus, amusée qu'elle estoit de voir tant d'innocence meslée à tant d'intelligence.

Presque par automatisme, elle serra doulcement les mains de Louise entre les siennes, comme il luy arrivoit de le faire avec Aélis ou Elianor. Parfois son fils avoit luy aussi droit à ce geste d'affection, mais le nourrisson prenoit cela pour un jeu plutost que pour une marque de l'attachement maternel !

Un hochement de teste répondit aux paroles de sa désormais voisine, et elle la laissa observer les maisons alentours. Eloin retint un petit rire amusé en oyant la décision de la bordelaise. Ainsi elle serait moins seule en cette grande cité, désormais, avec une voisine dans la demeure jouxtant la sienne.


Alors, c'est dict, je vous octroie le 2, quartier de la Bourse !

Me déranger ? Que nenni, Louise, bien au contraire ! Je suys fort heureuse de trouver en vous une voisine, moy qui me désolais de voir ce quartier rester vide de tout habitant aultre que les chats errants...


Se relevant prestement, elle pénétra en sa demeure sans plus dire un mot. De l'extérieur, on entendit fourrager dans un coffre, des bruits de feraille accompagnant le chant des oiseaux.
Quant la jeune mère ressortit dans la rue, elle tenoit à la main un troussseau de clefs qu'elle tendit à Louise.


Tenez, voici les clefs de vostre demeure ! La grosse clef est pour la porte de devant, la petite pour la porte donnant sur la cour, et la troisième ouvre une cave dont la trappe se situe dans la cuisine.

Et, faisant signe à la jeune fille de se lever pour la suivre, elle l'emmena visiter ce qui serait désormais sa maison, s'arrestant sur le seuil pour tourner la clef dans la serrure. Après le bruit caractéristique d'un verrou qui se libère, elle tourna la poignée et posa le pied dans la salle principale, chassant de sa main les particules de poussière volant au gré de la bise légère de l'été...

Voila... Bienvenue chez vous !


L.ouise a écrit:
Avec ravissement, elle découvrit sa nouvelle maison, la porte s'ouvrant dans un grincement agréable à l'oreille de la petite blonde.
Ses pommettes remontèrent progressivement au fur et à mesure qu'Eloin l'amenait dans les pièces de cette demeure aux pierres rassurantes.
Louise ne pouvait même pas rêver mieux: l'endroit était idéal, Eloin, maintenant sa voisine, d'une grande sympathie, et elles étaient au moins tranquilles dans ce beau quartier qu'était le quartier de la Bourse.

Suivant Eloin partout dans sa visite, avec des yeux reconnaissants, la blondeur ne put retenir un soupir heureux à la fin de la visite.

Elles étaient là, toutes les deux, dans cette demeure bordelaise devenue demeure de Louise, face à face.
Joignant ses mains, la blondeur baissa un peu la tête, une mine radieuse.

Dauna, je ne sais pas comment je pourrais vous remercier, pour tant de gentillesse!

C'est si aimable de votre part... Et me voilà maintenant chez moi. Réellement chez moi!
Mes quelques affaires m'attendent déjà à l'auberge où je séjournais, et mes écus trépignent d'impatience de me permettre l'achat de quelques objets nécessaire pour mon quotidien ici!

Je...


Elle se mordilla la lèvre inférieure, avec une liesse assez palpable dans le regard.

Je suis si heureuse!!

Merci dauna! Merci beaucoup!


Aussitôt dit, aussitôt fait: dans la journée, la petite blonde s'affaira dans la belle Bordeaux pour placer ses effets dans sa nouvelle demeure, au numéro 2 de "leur" rue, puis dans le début de la soirée, se mit en chasse aux meubles primordiaux pour une humble demeure bordelaise.


L.ouise a écrit:
[rp]N°2, Demeure de Louise.[/rp]

(1er août 1457) 090810115152473350


Les premiers jours passés dans sa nouvelle demeure donnèrent à Louise un sentiment d'identité à sa ville, partageant avec l'air léger de la chaleur estivale les pièces encore un peu vides de celle-ci.
Elle n'avait plus vraiment le temps de se laisser aller à une paresse qui aurait pu être méritée: non, c'était l'agitation, l'empressement, l'effort des premiers pas dans une vie nouvelle pour elle.
Etait-ce là les signes d'une maturité annoncée?
La petite blonde le sentait bien, et avait maintenant à coeur de se charger de responsabilités, et de mise en place dans cette nouvelle vie qu'était la sienne à présent.
Chez elle, tout n'était que sobriété. Peu de meubles. Seulement le nécessaire requis. Et puis c'était pas plus mal! Le reste n'était pas un vide, mais empli de l'été et d'heur.
Quand elle eut enfin un instant à elle, elle l'appliqua à se poser près d'une fenêtre ouverte aux nuages, si libres et insouciant (on devrait en prendre exemple, on en vivrait que mieux ouh! Poulpissime!), sur une chaise. Pendant presque une heure.
Et puis une idée lui vint subitement!

Elle se redressa aussitôt, radieuse, et referma la vitre.

Louise quitta sa demeure au pas de course, ombrelle en main, puis quitta le quartier, le pas aérien.


Eloin a écrit:
Elle la laissa visiter sa nouvelle demeure, restant un pas en arrière, répondant aux questions et aultres demandes de la jeune fille.
Un long moment plus tard, la totalité de la maison fut visitée, le jardin survolé du regard, et les clefs remises dans la main de leur nouvelle propriétaire.
Les deux femmes se saluèrent en se promettant de se revoir régulièrement, et chacune regagna son domicile et ses occupations.


Quelques jours plus tard...

Assise devant la fenestre de sa chambre, une broderie à la main, Eloin observoit le calme du quartier de la Bourse. De temps à aultre, un chat traversoit la rue, à la recherche d'un peu d'eau ou d'un coin d'ombre.

Sa voisine avoit occupé les jours qui suivirent son emménagement à la remise en estat de sa demeure, ce qui luy rappela les heures qu'elle avoit elle-mesme passées à nettoyer la maison qui estoit désormais la sienne.

Mais, ce jour, ce n'estoit point le quotidien du quartier qui la préoccupoit. Non, ce matin, en ouvrant ses volets, elle avoit remarqué que l'Hostel d'Harlegnan avoit de nouveau un habitant. La fenestre de la chambrée occupée d'ordinaire par le sieur Phillau estoit ouverte, signe de la présence certaine de l'homme qui s'estoit faict rare, ces derniers temps. Une certaine agitation se remarquoit dans la cour, les serviteurs déchargoient un chariot empli de meubles et d'affaires en tous genre : le seigneur d'Ypres revenoit s'installer icelieu pour une période plus ou moins longue...

Eloin poussa un soupir, songeant aux conséquences qu'auraient la fugue d'Elianor et Faran en Périgord. Les enfants avoient esté retrouvés par un noble périgordin et le vassal de Perturabo, amenés à Angoulesme, et séparés ensuite. Elianor avoit esté menée tambours battants à Paris, au seing de l'hostel Barbette, acquis par la blondinette Aélis. Son contrat de mariage avec son promis avoit esté signé dès l'entente trouvée entre eux et le comte de Beaumont, et sa filleule n'eut droit qu'à signer le document et se taire.

Faran, luy, fut envoyé chez les moines réfléchir aux dangers auxquels il avoit exposé sa soeur et sa propre vie, à la folie qu'estoit ce voyage et à l'inconscience qui s'estoit saisie de luy le jour où il avoit décidé, luy, petit homme encore loin de la majorité, à entraisner dans son sillage une soeur promise à un bel héritage et un fastueux mariage, et deux serviteurs, dans sa lubie de visiter un fief, qui, de toutes manières, luy reviendrait un jour ou l'aultre !

Et elle, elle estoit à la fenestre de sa chambre, brodant le blason des Bellecour sur un mouchoir qu'elle offrirait à son fils plus tard, se demandant de quoi serait bien faict l'avenir...
Un avenir sombre pour sa part, avec un mary muet dont elle ignoroito s'il l'avoit remplacée dans son lit, si tant estoit que cela ne soit jà point faict en son coeur... Elle avoit des doutes, depuys quelques jours, se disant que, peut estre, ce silence estoit du à la présence d'une femme dans la vie de son espoux, mais sans pouvoir le vérifier. Et elle ne se sentoit point le courage de mandater l'un de ses amis à espionner celuy qu'elle pensoit estre l'homme de sa vie...
Alors elle patientoit, pour le moment, attendant une lettre, une explication à ce silence, une raison de croire encore à un mariage qui sembloit pourtant bien parti à veau-l'au...


--Miaou_le_chat a écrit:
[rp]N° 1, Demeure d'Eloin.[/rp]

(1er août 1457) Stickermiaoulechat03471 (1er août 1457) W407


Il était un petit chat, pirouette cacahuète!
Il était un petit chat,
qui miaulait à sa fenêtre,
qui miaulait à sa fenêtre.
Le miaou la regardait, pirouette cacahuète!
Le miaou la regardait,
avec des yeux de merlan frit,
avec des yeux de merlan frit.
Il regardait sa broderie, pirouette cacahuète!
Il regardait sa broderie,
en relevant la queue bien haut,
en relevant la queue bien haut.
Ce chat était curieux, pirouette cacahuète!
Ce chat était curieux,
tant et si bien qu'il sauta,
tant et si bien qu'il sauta.
Il sauta sur ses genoux, pirouette cacahuète!
Il sauta sur ses genoux,
et Eloin contrainte de le caresser,
et Eloin contrainte de le caresser.
Car miaou y insistait, pirouette cacahuète!
Car miaou y insistant,
et effleurait son nez avec sa queue redressée,
et effleurait son nez avec sa queue redressée.
A la caresse il répondit, pirouette cacahuète!
A la caresse il répondit,
par un ronronnement des plus sonores,
par un ronronnement des plus sonores!


Eloin a écrit:
[rp]N° 1, Demeure d'Eloin[/rp]

Elle avoit certes ouï les miaulements d'un chat non loin, mais, perdue dans ses pensées, n'y avoit donc presté nulle attention.
Le regard dans le vague, s'évadant bien au dessus de la rue de faict, puisqu'elle observoit au dessus des remparts de la cité bordelaise les champs de vigne et de blé s'étendre à perte de vue. Elle regardoit sans voir cependant, comme une aveugle fixant le soleil au risque de s'y brusler des yeux inutiles.

Quand, soudain, un poids survenu brusquement sur ses genoux, l'empeschant de reprendre son travail de broderie, interrompit ses pensées moroses.
Eloin retira son doigt de sous le petit animal à la robe blanche et sable, déposant l'aiguille et son fil sur le rebord de la fenestre. Avec un léger sourire, elle pencha son regard vers la boule de poils et le caressa, esquissant un rire amusé en l'oyant ronronner de plus en plus fort.


Eh bien, jeune sans-gesne, a qui appartiens-tu donc, pour t'en venir ainsi chez moy ? Se surprit-elle à murmurer doulcement.

Un long moment encore, elle laissa l'animal quémander de l'affection, puys le prit dans ses bras et descendit à la cuisine.
Posant par terre son léger fardeau, elle prépara des restes de viande séchée qu'elle découpa en fins morceaux, les déposa dans une petite coupelle et présenta la gamelle de fortune à l'animal qui sembla satisfait de l'attention ainsi portée à sa petite personne, et prit place sur une chaise pendant qu'il se nourrissoit.

Abbandonné, errant, né dans la rue, mesme, elle ne savoit guère, mais l'animal ne sembloit point avoir de maistre dans les environs. Elle pourroit peut estre le recueillir, cela luy permettraist d'avoir un tant soit peu de compagnie dans cette ville calme...
Mais quel nom luy donner, à ce compagnon imprévu ?
[/i]


--Miaou_le_chat a écrit:
(1er août 1457) Stickermiaoulechat03471 (1er août 1457) W407

Cette année-là
Je miaulais pour la première fois
Le quartier ne me connaissait pas
Oh quelle année cette année-là!

Cette année-là
On venait d'inventer la salade chèvre au miel
Et dans mon coin je ronronnais belles belles belles
Et le quartier aimait ça

Déjà les Bordelais étaient des Guyennois dans le vent
Et moi ma chanson disait tord d'la croupe tout droit
Cette année-là
Quelle joie d'être l'idole des humains
Pour des fans qui lançaient dans les airs des nains
Plus j'y pense et moins j'oublie wow wowowooww

Oh
J'ai découvert mon premier mon dernier amour
La seule, la grande, l'unique dame Eloin et pour toujours
Cette année-là
Dans le port passait une sacrée "armada"
Un baleinot qu'on appelait Lorca
Oh quelle année cette année-là

C'est là qu'on a dit adieu à Stager parti à La Teste-de-Buch
Tandis que notre Duc aérait enfin son appart' bordeluche
Cette année-là
Les luths tiraient sur les violons
On croyait qu'une révolution arrivait cette année-là

Oh c'est aujoud'hui mais pas hier, miaou miaou miaouwouwouuuw
C'est le même métier qui ce soir recommence encore
C'était l'année des matouwouwouwouuuuw...


Phillau a écrit:
[rp]Dans les rues du Quartier de la Bourse[/rp]


Phillau et Aélis avaient dérivé lentement depuis les débuts de leur escapade nocturne, ils étaient partis vers les quais de la Garonne et voilà qu'ils arrivaient maintenant dans le Quartier de la Bourse.

Le juge de Guyenne commençait à boiter légèrement et il prennait de plus en plus appui sur sa vieille canne de bois. Ces petites douleurs qui laissaient parfois des rictus sur le visage de Phillau n'allaient pas tarder à apparaître et il le savait. Ne voulant pas se montrer ainsi faible devant sa nièce, il ralentit le pas.


Ma nièce, que pensez-vous des beautés de la ville de Bordeaux ?


Ilargia a écrit:
Toute à sa découverte de la ville, la blondinette aligna machinalement son pas sur celui de son oncle sans remarquer le ralentissement de leur rythme. Les bords de Garonne lui avaient beaucoup plu, et elle s'était divertie à long moment à regarder le trafic des embarcations sur le fleuve, que la nuit tombante ralentissait sans pourtant l'interrompre. Gabarres assurant la liaison entre les deux rives, cogghes arrivant ou partant du Port de la Lune, petites barques de pêcheurs... Repensant à ce modeste trafic tandis qu'ils s'éloignaient du fleuve pour regagner le centre de la cité, elle y trouva matière à répondre à la question de son oncle.

C'est une belle ville mon oncle, je le reconnais volontiers. L'on peut reprocher bien des choses aux Goddons, mais ils ont laissé derrière eux quelques bien beaux monuments. Pourtant, elle me semble si calme, cette cité... J'imaginais que le trafic sur le fleuve était bien plus intense que cela, que le commerce y était plus développé. N'y a-t-il point de comptoirs marchands à Bordeaux?


Phillau a écrit:
Les quais de Bordeaux étaient calme en cette soirée et les deux compères continuèrent leur pérégrinations vers l'intérieur de la ville. La petite nièce était curieuse de savoir si le port était le seul endroit de commerce et elle le saurait assez rapidement.

Nous nous dirigeons vers le quartier de la Bourse un des quartiers marchands.

Phillau connaissait bien le quartier, même s'il y était moins à l'aise qu'à la foire Saint-Germain ou à Bruges, il s'y plaisait. Son sens des affaires rentrait en éveil, même si les boutiques étaient fermées si tard le soir.


Ilargia a écrit:
La blondinette cheminait aux côtés de son oncle, observant les alentours. Du quartier marchand, la Bourse affichait les étals _ relevés et clos à cette heure tardive, mais nettement identifiables _ les enseignes dont la variété était toujours source d'amusement pour elle, quelle que soit la ville visitée. Elle nota également qu'entre ces lieux de commerce se nichaient nombre de maisons d'habitation. La plupart toutefois montraient fenêtres obstruées de lourds volets de bois, huis close, et à l'occasion toiles d'araignées dans les encoignures de porte. Bordeaux avait encore de la place à offrir...

Ce doit être un quartier plaisant à voir en journée, lorsque chalands et badauds se pressent aux étals. Nul doute qu'il deviendra fort prisé des bourgeois avec le développement de la ville, peut être même des nobles. A moins que ceux-ci ne préfèrent, comme nous, le voisinage de la cathédrale et de l'Ombrière.

La jeune fille garda un moment le silence, hésitant à poser la question qui trottait derrière son front pâle. Elle se souciait au fond bien peu du lieu de résidence de la noblesse bordelaise. A l'exception d'un seul, qu'elle serait sans doute amenée à fréquenter; pas de gaieté de coeur mais le plutôt serait le mieux se dit-elle en songeant à sa taille qui s'élargissait...

Décidée à satisfaire sa curiosité mais ne voulant point pour autant attiser celle de son oncle, elle trouva une voie détournée pour s'enquérir de ce qui l'intriguait.


Ces demeures doivent être de bon rapport, peut-être devrais-je en acquérir une au nom d'Elianor et la donner à bail pour faire fructifier ses biens... Je gage que la ville doit avoir un cadastre tenant à jour la liste des propriétaires de Bordeaux. Savez-vous qui le tient mon oncle? Et où l'on peut le consulter?


Eloin a écrit:
[rp]N°1, Demeure d'Eloin.[/rp]

Belle soirée, qui faisoit suite à une belle journée.

Elle estoit rentrée en sa demeure, après une journée passée à vérifier la maturité de son champ de légumes. Elle avoit faict, avant que de rentrer chez elle, un détour à la mairie pour passer une annonce le lendemain, puisque nombre de plantes devoient estre cueillies prestement, et, pour sa part, elle avoit tant de choses à faire que le temps luy manquoit pour se charger elle-mesme de la récolte...

Pourtant, le destin se chargera, une nouvelle fois, de la détourner de ses estudes médicinales et religieuses. Car, une nouvelle fois, cynique et cruelle, la Grande Faucheuse a décidé de frapper...

Un vas-y-dire toque à la porte, mandaté par la jeune femme pour luy faire parvenir les nouvelles royales et religieuses, en priorité celles concernant Guyenne et Maine.
Une pièce remise à l'enfant qui s'en va tandis qu'elle referme l'huis et s'installe à la table de la salle pour lire, notant la provenance princière de l'annonce.


Citation :
Nous, Armoria de Mortain, Grand Maître de France, à tous ceux qui le présent écrit liront ou se feront lire, salut ;

C'est avec tristesse et colère que nous venons d'apprendre le trépas du Vicomte Redshark, Surintendant de France.

Tristesse, pour ses proches et ses amis, parce que l'homme était bon et droit, parce que jamais le Royaume n'avait eu la chance de trouver un meilleur Surintendant des Finances ;

Colère parce qu'il a été assassiné alors qu'il accompagnait un convoi de marchandises ;

Que celui qui l'a tué sache que la Grande Prévôté de France le traque déjà ; que celui qui a armé l'assassin tremble de même, parce qu'avec l'aide de Dieu, si jamais cet acte ignoble a été commandité, cela sera su, et châtié avec la dernière sévérité.

Ce soir, nos prières vont vers la veuve du Vicomte, qui a courageusement offert de tenir sa charge aux Finances dans l'attente de la personne qui succèdera à feu son époux. Nous soutenons, saluons et remercions la Vicomtesse Arfee de cette abnégation.

Fait à Compiègne, ce 27 d'Août 1457,
Pour la France, pour le Roy,
Armoria de Mortain


(1er août 1457) Grandmaitredefrancejayj4

Et bouche qui s'arrondit en signe de suprise, poing libre qui se serre sous la révolte, yeux qui s'humidifient par le chagrin éprouvé.
Redshark... Red... L'Ecommoy... Un pilier du Maine, un grand homme dévoué à son comté et à leur Roy... Un ami...

Longtemps elle reste prostrée sur sa chaire, incapable de faire le moindre mouvement, accusant le coup et laissant libre court à sa peine, pensant qu'elle l'avoit vu pour la dernière fois à son mariage, moins de deux lunes auparavant. Songe ironiquement que la dame aura eut bien peu le temps de profiter de son espoux et de son bonheur tout neuf, pour maintenant devoir se parer de noir et tenter de combler le vide laissé par l'absent.

Enfin, elle se relève, le visage défait, la missive humidifiée par les larmes gisant au sol. Lentement, elle quitte son poste d'assise, ramasse le vélin et monte à l'étage, dépliant la planche de bois de son secrétaire, avant que de s'asseoir et de tremper une plume dans l'encrier.


Citation :
Bordeaux,
Le premier septembre mil quatre cent cinquante sept.

Madame,

Je viens de prendre cognoissance de l'annonce du trépas de feu messire vostre espoux, par une lettre publique de Son Altesse Armoria de Mortain.

Je me permets de vous écrire pour vous faire part de mes plus sincères condoléances, moy qui n'ai qu'à peine eut le temps de faire vostre cognoissance le jour de vos espousailles, quand fut venu le temps de présenter mes présents.

Messire Redshark estoit pour moy un grand personnage qui compta beaucoup pour le Maine, et, de plus, un ami comme il s'en trouve peu en ce monde. Sa perte m'affecte grandement, et croyez-bien que je prierais pour son repos.

Puys-je vous demander ou et quand auront lieu les funérailles ? Le chemin entre Bordeaux et Le Mans est certes fort long, mais je ferais tout mon possible pour pouvoir dire Adieu à celuy que j'ai eu plaisir à cottoyer en salle du Conseil Comtal mainois.

Veuillez accepter mon respect et mes salutations, madame.

Eloin Bellecour.
(1er août 1457) 090901060752393639

Relecture attentive, puys elle appelle son hirondelle et luy attache le message à la patte, l'envoyant vers le Nord, vers cette femme séparée de son aimé et envahie par le chagrin...


L.ouise a écrit:
La petite blonde sortit de sa demeure, enveloppée dans une robe... Bordeaux! Se retourna vers la porte, la referma doucement, puis tourna les talons et traversa sa rue tout du long, quittant le quartier d'un pas vif. Des choses à faire pour un mercredi...
Sans nouvelle de sa chère Eugénie. L'espoir qu'elle ne cède pas aux abysses de la mélancolie et de la mort semblait bien mince jour après jour. Prier, dans ce cas?


Eloin a écrit:
[rp]N°1, Demeure d'Eloin.[/rp]

Nulle réponse à sa lettre ne survint, malgré plusieurs jours d'attente. Elle avoict faict contre mauvaise fortune bon coeur, rangeant au fond de son asme cette impatience qui la caractérisoit trop bien. Se disant que, de toutes manières, estant donné la candidature qu'elle avoit donnée pour la mairie de la cité, elle ne pouvoit guère s'éloigner de Bordeaux sous peine de ne point pouvoir prendre ses fonctions si elle venoit à estre élue bourgmestre !

Et puys, ce matin-là, les nouvelles de l'AAP luy apportèrent une solution.


Citation :
Elections au conseil du Comté du Maine (Domaine Royal) : MEM recueille la majorité absolue des sièges

PARIS (AAP) - La liste Maine En Mouvement est arrivée en tête lors de l'élection au conseil de Comté du Maine (Domaine Royal), et obtient la majorité absolue des sièges. Elle pourra donc gouverner seule.

Répartition des suffrages exprimés :

1. "Maine En Mouvement" (MEM) : 100%

La répartition des sièges au scrutin à la proportionnelle conduit à une nouvelle répartition des postes du conseil :

1 : Assirian (MEM)
2 : L0velune (MEM)
3 : Alteaultima (MEM)
4 : Juanny (MEM)
5 : Stratovarius (MEM)
6 : B2oba (MEM)
7 : Legoby (MEM)
8 : Dimaro (MEM)
9 : Niwok (MEM)
10 : Ephrem (MEM)
11 : Athena44 (MEM)
12 : Lysesl (MEM)

A cela s'ajoutoit l'habituel paragraphe sur la recgnoissance du régnant et la nomination du nouveau conseil, mais, pour sa part, et au vu des résultats, elle avoit une petite idée de celuy qui serait élu comte du Maine.
Prenant donc papier et plume, elle s'attela à rédiger une missive, à laquelle elle souhaitaict fort avoir une réponse, cette fois !


Citation :
De moy, Eloin Donatello-Bellecour,
A vous, Assirian, chef de la liste "Maine En Mouvement".

Messer,

Recevez mes sincères félicitations pour la victoire de vostre liste et mes voeux de réussite pour les prochaines semaines que vous passerez au conseil comtal. Je sais d'ores et jà que vous ferez bonne oeuvre, pour avoir travaillé avec vous du temps ou j'estois encore chambellan du Maine.

Pour ma part, la vie en Guienne se déroule tranquillement jour après jour, et je m'intéresse de plus en plus à la politique ducale, mesme si elle semble bien plus ardue à intégrer qu'en Maine.

Mais assez de ce préambule courtois. Si je vous écris ce jour, c'est pour obtenir une information importante à mes yeux.
J'ai eu cognoissance, de part un courrier de Son Altesse Armoria de Mortain, du trépas de messer Redshark, avec qui j'eus plaisir à travailler et pour qui j'éprouvois un grand respect. J'aurais aimé estre présente à ses funérailles, aussi, vous serait-il possible de m'informer de la date et du lieu de cette funeste cérémonie ?
J'ai envoyé une missive à sa veuve afin que de cognoistre ces renseignements, mais la dame, dans sa douleur, n'a point du songer à me répondre, aussi je m'en accommode et me tourne vers vous.

Mes hommages et mon respect vous accompagnent, messer.

Rédigé et scellé à Bordeaux,
Le neuvième de septembre mil quatre cent cinquante sept.

(1er août 1457) 090901060752393639

Après relecture de sa missive, elle la sabla pour aider l'encre à sécher plus prestement, apposa son scel et l'attacha à la patte de sa fidèle hirondelle, avant que de laisser cette dernière s'envoler vers le Maine.
Et de rester songeuse à sa fenestre, se demandant comment pouvoit bien se porter son mary dont elle n'avoit plus aucune nouvelle...


--Miaou_le_chat a écrit:
[rp]N° 1, Demeure d'Eloin.[/rp]

(1er août 1457) Stickermiaoulechat03471 (1er août 1457) W407


Que pensent les hommes quant on ne les lâche pas ? oh, oh, oh
Quant on est a fond à s'frotter à leurs jambes mille fois ? woh
Quand pour un bout d'lard on se met à miauler rauque parfois ? oh, woh no
Quant on minaude juste pour qu'ils caressent là, qu'ils caressent là, oh wo woh

Je sais souvent qu'les rues de Bordeaux sont relou
Et jamais y'a une bagarre, même pas une attaque au biniou
Je me dis c’est ce qu’ils aiment chez nous, chez nous
Ne restent à Bordeaux que les têtes brûlées ou les plus fous
Et qu'est-ce qu'on fait, nous, les matous? Les matous?
On leur miaule des cancons... Euh des chansons en couinant des youyouyouyouille
Je me dis c’est ça qu'ils kiffouillent

Tout le temps bipèdes
Tout le temps criant à l'aide
Tout le temps humains, trop humains
Ça fait leur charme pour nous, compagnons félins...
Tout le temps faut leur miauler qu'à Bordeaux
Sans chat, ça s'rait comme un Conseil sans barjo:
On a besoin de nous, oh woh woh
C’est comme ça qu'la Guyenne roule et boule, avec vous, oh
On met tout l'temps de l'eau dans not'e lait, tala
Le gros poisson en soutane s'étant barré, tala, oh!
Mais on ronronne avec, on fait les micheuh-mich'mich'tos
Y'a qu'ici qu'on peut l'faire, qu'à Bordeaux-wowo-eaux!...


Eloin a écrit:
[rp]N°1, Demeure d'Eloin.[/rp]

L'hirondelle revint prestement en la cité maritime, la patte chargée d'un mince parchemin offrant la réponse de celuy qui estoit le nouveau régnant du Maine.
Eloin offrit une petite gamelle de vers de terre à son volatile, la gratifiant de quelques caresses sur le haut du crasne. Elle décacheta ensuite la missive et en prit cognoissance, refermant finalement icelle pour la glisser dans le tiroir du grand vaisselier qui tronoist au fond de la pièce, face à l'escalier menant à l'étage.
Deux jours de deuil en le comté mainois, pour saluer la mémoire d'un ancien comte, et d'un financier hors du commun. Un minimum, estimoit-elle en son fort intérieur, au vu des capacités et du dévouement de cet homme pour une province qui n'en estoit point issu.
Pour la date des funérailles, il luy faudroit attendre un nouveau courrier du sieur Assirian, à moins qu'une annonce officielle de la GMF ne leur parvienne et luy permette de se rendre en Maine pour la funeste cérémonie...

Une annonce se glissa sous sa porte, ce matin-là, une annonce plus heureuse, et qu'elle accrocha au mur avec un petit clou, pour ne point oublier la date.


(1er août 1457) 090910023217569108

Un cours commun entre l'ordre de Sainct Lescure et l'office de l'Hostel Dieu, c'estoit là une occasion d'encontrer de futurs médicastres, comme elle, et un moyen d'entrer en ce lieu important qu'estoit l'Hostel Dieu, et que, pour le moment, elle n'avoit eut le temps de visiter.
Ce serait également une bonne raison de pouvoir revoir dame Nennya Blackney, qu'elle avoit connue du temps ou elle estoit chambellan du Maine, collègue normande diplomate dont elle avoit apprécié la gentillesse et la vivacité d'esprit en matière de diplomatie commune au Domaine Royal. Projet d'ailleurs avorté en raison de certaines volontés contraires à la leur, mais elle ne doutoit point que cette idée serait un jour remise sur la table des négociations du Salon des Diplomates...

Elle sourit en voyant arriver le matou qui s'estoit attaché à elle depuys quelques temps, et se pencha pour le prendre dans ses bras, le gratifiant luy aussi de caresses dans le cou comme il les aimait.


Eh bien, ou estois-tu donc passé, Matou ? Voilà bien plusieurs jours que je ne t'ais point vu icelieu ! Aurais-tu trouvé quelques rongeurs à ta convenance ?

Discussion assez stérile avec le félin, évidemment, puisque ce dernier ne pouvoit guère luy apporter en réponse que des miaulements de différentes intensités et un ronrenement exprimant sa satisfaction, mais c'estoit pour elle suffisant. La solitude de sa demeure luy pesoit assez souvent, et la présence de ce petit animal estoit un certain réconfort.
Moment calin dérangé par le traditionnel vas-y-dire venu luy apporter LA nouvelle du jour...


Citation :
10-09-1457 : Formarie est élu maire de Bordeaux

Formarie a été élu maire de Bordeaux. Il recueille la majorité des suffrages exprimés.1. Formarie : 78.9%
2. Eloin : 21.1%

Petite déception qui se peut lire sur le visage de l'ancienne mainoise, et papier mis de costé en haussant les épaules, avant que de s'adresser de nouveau au matou tendrement lové au creux de ses bras.

Je ne serais point bourgmestre de cette cité de sitost, Matou, je le crains ! Enfin, nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve, n'est-ce point ?
Bah ! Tu te moques bien de ce que je puys te dire, toy...


Aldebarand a écrit:
En arrivant sur place, Aldébarand considéra toutes les maisons vides et se dit qu'il y aurait bien un endroit où lui et sa douce pouvait élire maisonnée... Il se mit en quête de Dame Eloin comme lui avait conseille Damme Louise, mais il ne vit pour l'instant personne, si ce n'est un superbe matou qui vint ronronner en se frottant à ses jambes... Il lui gratouilla le menton et s'assit, espérant la venue de quelqu'un...


Kaylie a écrit:
Aenor s'étant couché tard , s'était réveillé plus tard que d'habitude ce matin et Aldebarand était déjà parti ... Elle se souvint de leur discution d'hier soir a propos du Quartier de la Bourse et de leur projet d'y enmenager si cela était possible .
Persuadé de savoir où il se trouvait , elle enfila quelques vêtements et s'empressa de partir a sa recherche .
Une fois arrivée à l'entrée du quartier , elle apperçu un peu plus loin la silhouette de l'homme qu'elle aime , il était assis sur une marche et semblait pensif , attendant quelque chose ou quelqu'un .
La jeune femme s'approcha doucement de lui en arrivant par derriere pour qu'il ne la remarque pas et passa délicatement ses mains sur ses épaules . Elle rit en le voyant légèrement sursauter et lui déposa un doux baiser dans le cou :


Je savais que je te trouverai ici dit elle en souriant
Comment vas tu ? tu es parti bien tôt ce matin ...
Tu as pu voir la Dame dont nous a parlé Louise hier , ou est ce elle que tu attends peut être ?


Aenor s'assit à ses côtés et pensa que le quartier était bien calme , tout comme la plupart des rues de Bordeaux d'ailleurs ...


Eloin a écrit:
[rp]N°1, Demeure d'Eloin.[/rp]

Un courrier glissé sous sa porte de bon matin, qu'elle avoit ouvert à son réveil, le matou ayant comme de bien entendu filé juste après avoir reçu son premier repas du jour !
La jeune femme s'agenouilla donc pour prendre entre ses doigts le parchemin, et y découvrit un message qui luy tira un léger sourire. A défaut de diriger une mairie, elle aurait peut estre sa place en une liste pour les prochaines élcetions ducales ! Heureuse que l'on puysse penser à elle pour compléter une liste, maugré le peu de temps qu'elle vivoit en Guyenne, Eloin prit retourna le parchemin et y rédigea sa réponse, pour le moment ni positive, ni négative. Il luy falloit des précisions avant que de s'engager à l'aveuglette dans la politique, surtout dans un duché aussi complexe et aussi fier que la Guienne...
Le parchemin confié à un jeune garçon, avec la promesse de recevoir un écu s'il remet en mains propres le courrier, elle ouvrit grand les fenestres de l'étage de sa demeure afin que de l'aérer, puys sortit au dehors, une grande panière en osier emplie de linge occupant ses bras. Depuys un long moment elle vouloit se rendre au lac afin que d'y laver ses vestements, draps et linges, mais le temps luy avoict manqué.

Remarquant cependant le couple qui s'estoit arresté à quelques pas de là, elle fict demi-tour et s'en alla déposer sa pannière en sa demeure, puys se dirigea vers les jeunes gens. Sa curiosité avoit pris le pas sur les taches ménagères laissées en suspens par manque de temps libre, elle leur adressa un aimable sourire, songeant qu'elle ne les avoit point encore vus se ballader dans le quartier avant ce jour.


Bonjour ! Puys-je vous aider en quelque chose ?

Mieux valoit leur demander en effet, car, mis à part elle et Louise, pour le moment nul ne résidoit en ce quartier qui sembloit bien calme, en comparaison des rues jouxtant le port ou le Palais de l'Ombrière...


Kaylie a écrit:
Aenor discutait depuis un bon moment avec Aldebarand quand elle vit une Dame sortir d'une maison a quelques pas de là .
Un sourire aux lèvres le couple se leva et s'approcha de la femme qui devait très certainement être Dame Eloin .


Bonjour Dame , je me nomme Aenor et voici mon fiançé Aldebarand . annonça t elle
Je suppose que vous êtes Dame Eloin ? nous avons entendu parler de vous Smile
Est ce vous qui s'occupe du Quartier ? car en réalité nous cherchons une maison où nous installer et ce quartier paraissant très agréable nous nous demandions si ... si c'était possible d'y enmenager ...


La jeune femme fit un grand sourire et regarda Aldebarand en esperant que la reponse soit positive et qu'ils pourraient habiter ici meme


Eloin a écrit:
La jeune femme fut la première à luy répondre, d'un ton fort aimable et en mesme temps assez hésitant.

Eloin hocha la teste avec un léger sourire. Baissant les yeux sur ses mains, elle y vict des tasches d'encre qu'elle se hasta d'essuyer sur le tablier blanc qu'elle avoit attaché sur son jupon. Elle estoit encore loin de savoir écrire sans rastures, mais refusoit de faire appel aux services d'un scribe. Ces derniers fesoient payer bien cher leur art, elle préféroit donc s'escrimer plusieurs heures sur un bout de parchemin s'il le falloit plutost que de débourser une somme mirobolante que ses faibles revenus ne pouvoient guère luy assurer. Et elle n'estoit point femme à contracter un prest devant ces banquiers venus d'Italie !


Enchantée, damoiselle Aenor. Je suys Eloin, en effet, résidant au numéro un de ce quartier.

Je m'occupes de l'installation des nouveaux habitants, oui, en l'absence de quelqu'un pour s'en charger, et je dois dire que cela me plaist. Je devrais aller voir le maire pour luy demander d'officialiser ma fonction, un de ces jours !


D'un large geste de la main, elle désigna les maisons alentours.

Ce quartier est fort calme et fort agréable, de faict. Nous ne sommes que deux à y résider pour le moment, dame Louise ayant emménagé au numéro deux.

Ensuite... Les aultres maisons, c'est à dire une bonne dizaine, sont libres de tout occupant, mis à part, peut estre, quelques rats ou araignées ayant establi leur demeure dans ces maisons inoccupées par les hommes ! Est-il une façade qui vous attire d'ores et jà parmi celles-ci ?


Devant eux, le quartier s'offroit à la vue, ensemble de maisons collées les unes aux aultres, offrant un tableau que, pour sa part, elle jugeoit magnifique...

(1er août 1457) 090912070145150174


Kaylie a écrit:
Aenor observa les maisons avec beaucoup d'attention chacune leur tour . Elle avança et repéra à environ 2 ou 3 maisons de là ou ils se trouvaient une charmante petite demeure , enfin pas si petite que cela en réalité , elle avait l'air spacieuse et n'était pas trop éloigné des deux autres maisons déjà occupés .

Celle ci serait parfaite ... esperons qu'elle plaise à Aldebarand chuchota t elle de façon a ce qu'on ne l'entende pas


(1er août 1457) 4n01



Je trouve celle ci vraiment charmante mais je ne sais si cela sera dans nos moyens ...
Mon amour qu'en penses tu ? As tu vu une maison qui te plairait plus particulierement ?


La jeune femme regarda Aldebarand qui semblait réflechir et attendit son avis en trépignant d'impatience ... elle avait hate de pouvoir enmenager dans ce superbe quartier quelque soit la maison qu'ils choisiraient ...


Aldebarand a écrit:
Aldébarand considéra les maisons disponibles... Outre le fait qu'elles étaient déjà logées par les araignées et autres indésirables, il convint que le quartier se prêtait à une nouvelle vie.
Ma Douce, nous enménagerons ici dès que possible, dès demain je commence à y construire mon échoppe...


Kaylie a écrit:
Aenor folle de joie , sauta dans les bras d'Aldebarand et déposa un doux baiser sur ses lèvres . Puis se rappellant tout a coup qu'ils n'étaient pas seuls , la jeune femme se reprit , un peu géné par sa réaction si ... impulsive ...

Oh euh excusez moi Dame , c'est que ... je suis tellement heureuse ! c'est une nouvelle vie qui s'offre à nous !

Elle sourit les joues un peu rouges et regarda a nouveau la maison qu'elle désigna à Dame Eloin .

Voici la maison que nous avons repéré , est elle disponible ? Ce quartier me parait vraiment charmant je suis certaine que nous allons nous plaire ici et je serais ravie de vous avoir , vous tout comme Louise en tant que voisines

Aenor ne tenait pas en place , elle se voyait déjà a l'intérieur de cette ravissante maison et s'imaginait en train de tout amenager et décorer avec son amour . Un grand sourire aux lèvres comme toujours elle attendit que Dame Eloin lui donne une réponse ...


Eloin a écrit:
Elle regarda les deux jeunes gens discuter et se mettre d'accord pour leur demeure, souriant en voyant la blonde jouvencelle saulter au cou de son homme dans un élan incontroslable de félicité.
Elle se souvint, lors, de ce qu'elle devoict donner une image similaire, quelques temps avant leur mariage, lorsqu'elle s'estoit découverte grosse de son aimé, à la suite d'une unique nuit d'amour. Un acte qu'elle estoit loin de regretter, mais souvent, désormais, elle se tournoit dans son lit en se demandant quelle mouche l'avoict piquée d'avoir tant précipité les choses, puisqu'elle avoict quitté un mary absent et un père qui, pour le moment, n'avoict point cognoissance de son fils et qui ne luy donnoit nulle nouvelle, pas mesme de demandes pour savoir comment se portoit le fruit de leurs entrailles réunies.

La voix de damoiselle Aenor luy parvinct alors, déchirant le voile de ses douloureuses songeries, et elle mis quelques instants avant que de luy répondre.


Cette demeure est inoccupée, vous pouvez donc vous y installer sans problème... Vous serez donc les occupants du n°3 !

Elle s'excusa auprès du jeune couple et s'en alla en sa demeure chercher les clefs de la maison choisie, et revint vers eux en déclarant.

Voici les clefs de vostre demeure ! La grosse clef pour l'atelier de messire, la clef de bronze pour la porte principale de la demeure, et la petite clef pour la cave, dont la porte est dans la courette, au sous-sol...

Je suys également heureuse de vous avoir comme voisins, le quartier se réveille petit à petit et c'est une très bonne chose à mes yeux !


Kaylie a écrit:
Aenor regarda Dame Eloin s'éloigner et revenir avec 3 clefs , elle écouta les explications et prit le trousseau qui lui était tendu . Toujours un grand sourire aux lèvres elle remercia la dame

Merci pour tout Dame Eloin , nous allons nous installer dès aujourd'hui .
Le peu de meubles que nous avions suffisait a remplir l'endroit où nous habitions , mais ici , la maison va paraitre bien vide , alors nous n'avons plus qu'à ouvrir notre bourse
dit la jeune femme en riant
Si je puis faire quoique ce soit pour vous afin de vous remercier n'hésitez surtout pas !

Elle se retourna ensuite vers Aldebarand qui contemplait la maison qui était désormais la leur .

Mon amour tu es prêt à déménager ? cette maison est le commencement de notre vie tous les deux , un de nos premiers projets qui se réalise !
je t'aime ... lui chuchota elle pour finir

Dame Eloin encore une fois merci ! vous n'imaginez pas a quel point nous sommes heureux de pouvoir enmenager ici et en plus aussi rapidement ... Nous vous souhaitons une bonne journée je crois qu'il y a du boulot qui nous attends Smile
Et n'oubliez pas si je peux vous être utile ... vous savez ou me trouver de toute façon !


Aenor salua longuement la Dame et se dirigea vers leur nouvelle maison , Aldebarand a côté d'elle . Ils s'arretèrent sur le pas de la porte ne réalisant pas encore qu'ils étaient réellement chez eux ...
La jeune femme prit une longue inspiration , tourna doucement la clef dans la serrure et poussa la porte .
Ils entrèrent et admirèrent la grandeur des pièces , cela changeait de la petite maison où ils étaient provisoirement installé jusqu'a aujourd'hui ...
Des étoiles plein les yeux elle regarda Aldebarand et annonça


Oh mon coeur ... nous voilà chez nous ... vraiment chez nous ! ... Tu as vu comme c'est grand ?
Bon allez , visitons chacune des pièces et mettons nous au travail ! J'aimerais que nous puissions dormir ici ce soir même !


La jeune femme fut prise d'un élan d'énergie , et courait partout dans la maison , elle ouvrit chacune des fenêtres , l'odeur de renfermé étant tout de meme bel et bien présente . Leur visite de la maison terminé elle tendit la grosse clef , étant celle de l'atelier à Aldebarand puis lui donna un balai et de quoi nettoyer . Effectivement il y avait du travail , elle attrapa le meme équipement et éclata de rire en le voyant tout bredouille son balai à la main .

C'est parti ! ... A moins que tu ne préfèrent commençer a installer ton atelier dès maintenant ? dans ce cas je me débrouillerais ne t'inquiète pas dit elle en souriant

C'était une vrai tornade , Aenor qui était d'ordinaire plutôt calme ne s'arreta pas une seconde , elle nettoya la maison toute entière en un temps reccord et faisait sans cesse des aller retour entre son ancienne maison délabré et celle ci , rapportant tout ce qu'elle pouvait porter dans ses petits bras car oui Aenor n'est qu'un petit bou de femme mais visiblement débordante d'énergie ... Aldebarand devait se demander ce qui lui prenait ... A cette pensée elle rit et l'embrassa au passage .
Les heures défilaient à une vitesse incroyable et après avoir couru pratiquement toute la journée elle s'accorda enfin une pause ...


Aldebarand a écrit:
En plaçant son enseigne Aldébarand espéra que ses affaires marcheraient aussi bien que dans son Aragon lointain.... Puis il sourit en pensant à sa Douce.... Il lui tardait de la revoir rapidement...


Aldebarand a écrit:
Aldébarand s'étira doucement puis il se décida à bouger de ce lit trop accueillant.. Aenor était déjà partie, durant la nuit.... Vivement Mercredi qu'elle cesse ses gardes et qu'il ait le plaisir de se réveiller auprès d'elle. Il mangea rapidement un fruit puis alla s'occuper de sa jument.. Satine s'était remplumée rapidement et elle l'accueillait toujours par un petit henissement de satisfaction.
Puis il se décida à ouvrir son échoppe... Il glissa la grosse clé dans la serrure et ouvrit grand les volets qui donnaient sur la rue. Puis il se dirigea vers le foyer et décida qu'il lui manquait encore certaines choses pour commencer à travailler... Il était de bonne heure, il se mit en route sous le marché et ne tarda pas à être trempé par une averse aussi soudaine que drue ! L'été se finissait et l'automne frappait déjà à la porte..

Arrivé au Marché, il se mit en quête de minerai de fer et de peaux. Il trouva rapidement ce qu'il désirait et après avoir payé, il reprit le chemin de sa forge. En arrivant, il se mit en devoir d'allumer son feu. Bientôt, la chaleur de l'âtre envahit l'atelier...


Kaylie a écrit:
Aenor avait passé la journée sur les remparts , après 5 jours de garde sans repos elle était épuisé et n'attendait qu'une chose ! Pouvoir rentrer chez elle , retrouver Aldebarand et se reposer de ces folles journées qu'elle passait depuis quelques jours ...
Après un petit passage en taverne accompagné de son cher et tendre , ils arrivèrent devant chez eux ( un peu ivre c'est vrai Embarassed ) , la jeune femme ouvrit la porte et se dirigea vers la cuisine afin de préparer 2 tisanes ... elle sortit un petit sachet , cadeau d'une amie qui fut de passage il y a quelques temps et prepara les boissons avec cela , un remède très efficace pour éviter les migraines le lendemain Laughing .


Mon amour ? tiens je t'ai preparé une tisane , cela évitera que nous ayons une mauvaise tete demain

Aenor rit et bu sa tisane assise dans le salon a côté de son fiançé . Une fois terminé elle repartit a la cuisine afin de nettoyer et ranger le peu de vaisselle qui trainait encore .
Epuisée elle fit sa toilette et s'empressa de rejoindre Aldebarand dans la chambre . Elle s'installa confortablement et se blottit contre lui .


Aldebarand a écrit:
Après avoir forgé ses couteaux, Aldébarand se débarbouilla et embrassa sa douce qui s'affairait dans la maison.... Puis il se mit à écrire au sire Martirisky, afin de lui signifier qu'il ne pouvait satisfaire sa commande, forgeron qu'il était, alors que le Sire necessitait un Tisserand !
Il s'en fut ensuite par les rues vers la mairie de Bordeaux pour se présenter et voir comment il pouvait se rendre plus utile...


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MessageSujet: Re: (1er août 1457)   (1er août 1457) EmptyDim 11 Juil - 8:42

L.ouise a écrit:
[rp]II _ Demeure joualvertienne.[/rp]


Rayons du soleil couchant dardés sur la capitale de la plus belle province du monde; clarté mi-miel, mi-ambrée, qui peint les murs, et ceux de la demeure de Louise.
La bourse se remplit, des meubles s'adjoignent en un agencement sobre mais efficace, et peut-être même un dada finira au rez-de-chaussée dès que le mois d'octobre fera irruption en l'année, avec son lot de devoir, de départ et de solitude.
Mais nous n'y sommes pas encore.
Et Louise n'entend pas prêter une seule seconde d'attention à ces futures dépenses, d'écus, de joie, de vigueur.
Jouir de ce qui est, et non pas ce qui était ou de ce qui sera: voilà la véritable félicité.

Assise en face de sa table au bois sombre et austère, tout autour relativement dépouillé, aux couleurs agrestes, la jeune blondeur s'incline mollement au-dessus du plan de travail qui est à présent sien. Une planche de bois, aux sillons et aux scissures grossiers, mais en leur grossiereté, harmonieux, et dessus s'y dépose trois oignons. Fraîchement acquéris en milieu d'après-midi, pour le souper de la maison. Souper unique. Soit.

La gazille bordelaise décortique le premier oignon, l'entrain de mise: concentration donc froncement des blonds sourcils, dont les yeux, rivés sur ces bulbes, n'offrent que le paysage d'une détermination forcément gastronomique. Parfois, il y a de petits à-coups. L'oignon veut résister à son lugubre sort. Peu s'en faut: Louise écarte d'un revers de main, potelée, les épluchures indésirables, vers la droite, puis prend le couteau. Bourreau de l'oignon. Qu'on lui tranche... La tige! Le bruit sec de la décapitation d'oignon tranche à son tour la quiétude silencieuse de la pièce. A part Louise, il n'y a personne. Le vide, et le silence quasi monacale d'une demeure qui ne souffre pas de l'absence d'exubérance ou d'agitation en son sein. La jeune fille ne parle pas encore au plafond.

Entreposé plus avant, trônant comme un joyau parmi les détritus de peaux d'oignons et de tige sectionnée, le premier oignon laisse place au second.
Le troisième ne connaîtra pas le même sort: c'est que la blondeur n'a pas grand'faim ce soir.
Coupée, comme la tige, comme qui dirait.
La faim, fluctuante, n'est pas du goût de Louise en ce moment.
Une vague mélancolie la submerge, souvent la noie, épisodiquement. Chagrin mal vécu de fiançailles rompues prématurément. De ce fiancé, anciennement fiancé, disparu par la présence, par les mots, pas les égards et la prévenance.
Chagrin davantage insupportable car provoqué: encore que... Peut-être n'a-t-il pas reçu la lettre solennelle?
Questionnement... Toujours impregnant Louise d'une lancinante douleur, l'accablant par moment, ou bien lui donnant une amertume précoce.

Ses doigts s'enfoncent dans les épaisseurs enveloppées l'une sur l'autre du légume. L'oignon lui fait l'effet d'un nuage de picotement aux yeux. S'embrumant dans un endolorissement mordant, ils ne voient qu'une situation nébuleuse et imprécise. Des craquèlements accompagnent la noyade des mirettes de Louise dans cette marée irréprimable. Alors, elle marque la pause. L'oignon reposé sur la rondelle de bois à cet effet, elle cesse l'effeuillage. Pour, d'un geste mal aisé, tenter d'essuyer de son avant-bras si pâle, les coins repliés de ses yeux larmoyants. Quelques petites saccades, timidement ébaucher, et enfin elle y voit... A peine plus clair. Tant pis. La blondeur renifle diverses fois, plissant ses billes rougies péniblement. Mais la besogne reprend. Du moins elle doit reprendre aussitôt. Sinon, ça n'est plus à l'heure espagnole qu'elle souperait... Ca serait à... Une heure trop indécente.

Louise termine l'effeuillage, non sans peine. Chaudes larmes qu'on ne souhaite guère! Voilà ce qui peine. Et puis les mains impraticables... Il n'y a plus qu'à se dire:" Je n'ai plus que mes yeux pour pleurer. Et parfois mon nez pour renifler, mais ça, c'est selon chacun. " Bientôt, l'amas d'épaisseurs non gratae s'accroît. L'oignon second est bon. Plus qu'à châtrer. Et pour châtrer... La blondeur châtre! Couteau ramassé avec un soulagement bienheureux, elle soulève la lame au-dessus de ce brin, à forte portée symbolique aussitôt qu'elle repense à ce vert Reani, puis l'abat sur la tige. Enfonçant nettement ladite lame jusqu'au bois anfractueux. Même sonorité que la fois précédente. Mais avec cela une pointe de vivacité qu'une fin âprement souhaitée laisser deviner...


L'affaire est dans le sac. Ou plutôt dans la marmite. Après coup.


On entend gémir le parquet au frottement de la chaise repoussée par Louise. Debout, elle va amorcer la partie la plus exigeante de sa cuisine. Mais sans larme, cette fois-ci. Et sans heurt.


Kaylie a écrit:
[rp]n°3 : Chez Aldebarand et Aenor [/rp]

Journée plutôt tranquille par rapport a celles auquelles Aenor s'était habitué ces derniers temps . Mais malgrès cela , la fatigue se faisait tout de même sentir ... Les journées commençaient a devenir de plus en plus courtes , l'automne est de retour ! Cette saison aux couleurs chaleureuses mais pourtant signe de l'approche de l'hiver tant détesté ( bah oui il fait froid l'hiver brrr ) .
La jeune femme arrivait devant chez elle , elle tourna la clef dans la serrure et entra en refermant doucement la porte derrière elle .


Mon Amour ? Tu es là ? Je suis rentré ! cria t elle

Pas de réponse , Aldebarand devait surement être a la forge . Déçu de ne pas pouvoir se réfugier dans les bras de son fiançé mais tout de même contente d'avoir terminé sa journée , elle prit son élan et se jeta dans le fauteuil du salon ( un enfant de 5 ans n'aurait pas mieux fait ^^ ) s'installant confortablement , elle ferma les yeux quelques minutes . Aenor se rappela soudain qu'elle avait oublié de nourrir les cochons aujourd'hui ce qui la tira brusquement de sa somnolence , elle se leva comme une fléche , se dirigeant vers la petite cabane abritant le maïs , elle prit un sac et le traina jusqu'a la mangeoir des cochons . Les bestioles étaient déjà agglutiné derrière elle , la bousculant pour pouvoir manger !

Rhaa mais vous allez vous calmer oui ? Il y en aura pour tout le monde alors cessez donc ce tintamarre nom d'un chien !

Décidemment j'aime vraiment pas les cochons ... murmura t elle dans ses dents avant de repartir vers sa demeure .

Voilà cette fois elle était certaine de n'avoir plus rien a faire quoiqu'elle vérifia encore une fois en énumérant chacune de ses taches quotidienne.
Non , elle en était sûr , sa journée était réellement terminé ! Elle se prépara une tisane qu'elle but tranquillement en relisant les réponses des courriers envoyés dans la journée .


La jeune femme se mit ensuite en route pour la taverne esperant y trouver son fiançé un peu plus tard dans la soirée .


Eloin a écrit:
[rp]N°1, Demeure d'Eloin[/rp]

Dépitée...

Dépitée et migraineuse, les yeux plissés regardant le sol plutost que la rue pour éviter de croiser un rayon de soleil assassin, le voile blanc couvrant sa chevelure ramené sur son front pour faire un pare-soleil, la jeune femme poussa la porte de sa demeure en retenant un soupir déçu.

Ainsi était-ce cela la politique guyennoise ? Des personnes hargneuses et des décrets ajoutés à la va-vite à quatre jours de l'élection d'un nouveau conseil ? Un duc dédaigneux et hautain dans ses paroles, pressé de se faire couronner et de recevoir l'allégeance des nobles, pour ensuite s'en aller se vautrer dans son fief de retraite ?

Eloin soupira en se laissant choir sur la chaire à bascule près de la cheminée. Jamais elle n'aurait pensé qu'Alexandre*, l'actuel regnant de Guiena, pouvoit cacher une telle personnalité. Et en plus, il se permettoit de fricotter avec la promise de Constantin ! Mariage voulu par la ducale volonté d'une défunte qui devoit jà se retourner dans sa tombe, elle qui avoit tant resvé pour l'avenir de ses enfants. Se pouvoit-il qu'elle se soit fourvoyée en livrant son cadet à une telle peste ? Une damoiselle qui se faisoit passer pour prude alors que, chaque soir, elle s'en alloit se coller au corps du seigneur du Breuil de Lesparre ? Alors que le mariage d'iceluy estoit à peine annulé ! La belle affaire, la belle rumeur, idéale pour alimenter un moulin à ragots qui ne s'éteindrait jamais en Guyenne, pas plus qu'ailleurs en ce bas monde...
Et c'est justement ce qui estoit en train de se produire en place bordelaise, juste aux pieds de l'Ombrière. Les petits problèmes privés des testes de liste venant surpasser les questions des programmes de ces élections ducales. Et elle, au milieu de tout cela, interdite de voir comment la situation évoluoit, se trouvoit bien dépourvue en tenant de comprendre tous les tenants et aboutissants de l'affaire.

Elle avoit faict monter l'estrade de sa liste, n'estant pourtant que numéro quatre. Mais, craignant que le parti Horizons ne vole la vedette et ne prenne trop de voix à défaut de voir les aultres listes s'installer sur la grand place de Bordeaux, Eloin avoict pris sur elle d'aller afficher le programme de PPG. Mal luy en prit, puisque Sancte et compagnie s'estoient précipités sur cette première liste rivale pour attaquer tous les points d'un programme rédigé avec soin et des idées que, pour sa part, elle ne trouvoit point tant idiotes...

Dépitée, donc, et soudain découragée de voir tout ces remous autour des élections, Eloin se demandoit si elle n'avoict point commis une énorme bestise en acceptant la proposition de la vicomtesse Ombres. Et de se mettre à souhaiter, bien égoïstement, que son parti ne remporte que peu de voix, de manière à ce qu'elle ne puysse point entrer en salle du conseil. Certes, si elle obtenoit un siège, elle irait assumer son devoir, mais rien de plus. Une fois encore, elle se rendoit compte que la politique estoit bien décevante, en cela le Maine et la Guyenne se ressembloient grandement !

...

Un long moment plus tard, après s'estre endormie, bercée par le chant des oiseaux, la jeune femme se dit qu'il luy fallaict prendre des nouvelles du cadet De Vergy. A quelques semaines de sa majorité, iceluy n'avoit toujours point réapparu en les domaines familiaux, et nul ne savoit ou il pouvoit bien estre.
Se relevant, Eloin alla prendre son nécessaire d'écriture et s'installa à la grande table de la salle. La plume noircit bien vite le papier...


Citation :
Bordeaux,
Le 27 septembre 1457.

Messer Constantin,

J'en viens à vous écrire ce jourd'huy car nul, en la mesnie De Vergy, n'a de vos nouvelles depuys une fort longue période. Et, voyant la majorité de damoiselle Elianor approcher à grands pas, il me plairaist fort de savoir ce que vous devenez, vous qui devez estre maintenant un fort beau jeune homme.

Je ne suys point mandatée par vostre tutrice et soeur aisnée, n'ayez crainte, et je ne dirais rien de vostre réponse si vous me le demandez, cette missive n'a pour unique but que de prendre de vos nouvelles, moy qui vous ai vu en vostre berceau, alors que vous n'aviez que quelques heures de vie, ayant pris mon service auprès de vostre mère le jour mesme de vostre venue au monde.
Croyez bien que vostre devenir m'est donc cher, autant que celuy de vostre jumelle dont je suys la marraine. Icelle épousera bientost son promis, je m'atèle à la réalisation de son trousseau, et je me doutes que la date des espousailles doit approcher pour vous également.

Mais il me faut vous avertir d'une information de la plus haulte importance, et je me maudis jà d'estre porteuse d'une fort mauvaise nouvelle. J'ai appris, par le truchement des ragots de Guyenne, et j'ai pu vérifier la dicte rumeur par moy-mesme en me rendant en grand place de Bordeaux, que vostre fiancée vous est infidèle alors mesme que vos espousailles ne sont point encore célébrées.
Damoiselle Von Strass est la catin -pardonnez-moy le terme violent, mais il illustre tout le courroux qui me parcourt en évoquant cette fille de petite vertu- de l'actuel duc de Guiena, sieur Alexandre*, vassal de feu vostre mère... Je ne sais si vous vous doutiez d'un tel faict, mais la nouvelle vient d'éclater en place publique alors que nous sommes en pleine période électorale, et elle m'a surprise autant que révoltée.

Je sais que vous n'estes nullement obligé de me répondre, Constantin, mais j'aimerais grandement savoir si vous vous portez bien, de là ou vous estes, et si vous réussissez à faire un deuil qui, pour ma part, assombri encore nombre de mes jours.

Permettez donc que je vous embrasse, jeune homme. Dieu vous garde...

Eloin.

Et elle appela sa fidèle hirondelle, luy attachant la missive pliée en quatre à la patte, et la laissant s'envoler vers le Limousin, dernière villégiature connue du jeune homme...


L.ouise a écrit:
La jeune fille avait fini son repas, fort viandé.
Chez elle, le calme et la solitude avait laissé place à un enthousiasme presque palpable.
Le déroulement de cette campagne et l'approche des résultats du vote y jouaient pour beaucoup, mais il y avait aussi la promesse de devenir enfin artisan à la fin du mois d'octobre, et ça... C'était assez pour provoquer une effervescence sans précédent dans la vie et la maisonnée de la Joualvert.
Aussi, elle s'affaira, dans nombre de sens, à mener à la fois campagne et déménagement en sa demeure. Il fallait plus d'espace, il devait y avoir plus de lumière: c'est pourquoi elle avait décidé de quitter les lieux, n°2 du quartier de la Bourse, pour s'en aller trouver une maisonnée plus loin. Et les meubles, qui de jour en jour, se multipliaient gaiement dans les différentes pièces de la demeure, se virent attroupés en plusieurs coins de celle-ci, en vue de cet éventuel déménagement.
La blondeur préparait, tel la venue d'un enfant au monde, l'évènement de son passage chez le conseiller ducal. Elle avait devant elle trois semaines avant de pouvoir entrer dans le métier de la charpente, et ça n'était pas de trop en ce qui concernait les changements que cela impliquait!

Elle appréciait grandement ses voisins: d'un côté dauna Eloin et son fils, de l'autre le jeune couple que formaient Aenor et Aldebarand.
Mais pour son futur atelier, il lui fallait une seconde bâtisse: et son souhait le plus cher était d'avoir une unité d'habitation, qui comprenne à la fois sa demeure et son atelier en cette même unité.

Ainsi, Louise s'en retourna vers Eloin, pour lui en faire part.
Devant sa porte, elle prit le heurtoir aux décorations si raffinées, et frappa trois coups pour la prévenir de sa venue.
La mine radieuse.


Eloin a écrit:
[rp]N°1, Demeure d'Eloin[/rp]

Revenue en sa demeure après avoir attribué au sieur Hannibal sa nouvelle demeure en le quartier de la cathédrale, Eloin s'estoit attelée à un nettoyage en profondeur de la grande cheminée de la salle, se disant qu'il luy faudrait faire venir un ramoneur d'ici à la fin de l'hiver pour éviter les ennuis d'un conduit encrassé...

Agenouillée, une brosse à la main, elle trempoit régulièrement l'ustensile dans un sceau d'eau chaude pour frotter les briques du fond de la cheminée. L'eau devenoit petit à petit noirastre et la poussière ainsi remuée et meslée à la suie froide formoit une nuée sombre autour d'elle, retombant sur sa vesture marron et son tablier blanc d'origine.

Toute investie dans sa tasche, la jeune femme sursauta en oyant tambouriner à sa porte, elle qui n'attendoit personne. Elle soupira en se relevant, d'ores et jà embarassée de se devoir présenter à un visiteur l'allure aussi sale, la face noircie par la poussière et les yeux rougis par les larmes versées quelques heures auparavant.
S'époussetant du mieux qu'elle pouvoit, Eloin traversa la pièce et ouvrit la porte, pour tomber nez à nez avec sa voisine. Elle adressa un pauvre sourire à Louise avant que de s'effacer pour la laisser entrer en sa demeure.


Adiou, Louise. Pardonnez-moy d'estre aussi peu présentable, j'estois en plein nettoyage de la cheminée...

Le seau et la brosse abandonnés dans le foyer, ainsi qu'une pelle emplie de suie pouvoient attester de ses dires, et elle tira une chaise, faisant signe à la blondinette de s'asseoir.

S'excusant un instant, elle s'éclipsa en cuisine et se lava prestement le visage et les mains à l'eau fraische, et revint dans la salle en portant un plateau contenant deux cruches et deux gobelets.


Voici du jus de pomme, ou du calva, que préférez-vous ?


L.ouise a écrit:
[rp]N°1, Demeure d'Eloin[/rp]

Surgit alors une Eloin aux traits tirés, qu'un malheur aurait provoqué, forçant la joie aux lèvres là où on devinait le sillon d'anciennes larmes sur les joues de la gracieuse dame. Et dans sa figure ovale et diaphane luisaient deux quinquets rougis. Louise inspira imperceptiblement, taisant sa stupéfaction de la voir dans cet état si inhabituel. Fronçant légèrement des sourcils, seule chose trahissant la jeune fille de son effarement, elle baissa du chef devant Eloin qui, aussitôt, s'était retirée de l'entrée pour la laisser passer.

Adiou, Eloin. Je... Heum... Je vous suis reconnaissante, merci de m'ouvrir. Quant à votre atour, ne vous tracassez donc point: je ne puis que trop comprendre les vicissitudes d'une cheminée quelque peu... "Enrouée".

La blondeur lui adressa un sourire franc et amical, souhaitant tout simplement lui être agréable en ce moment où elle percevait bien qu'elle l'importunait dans sa tache. Et à l'invitation d'Eloin à s'asseoir, Louise s'exécuta en silence, les yeux filant à droite et à gauche pour observer et contempler le bon goût qui siégeait en ces murs.

Sagement, elle attendit Eloin. Jusqu'à ce que le minois attendu apparaisse. Chargée d'un plateau. Regardant les cruches, qu'elles n'étaient pas d'ailleurs (hum), Louise releva lentement la tête vers Eloin et sur un ton joyeux, lui répondit.

Du jus de pomme, ça serait mon régal d'aujourd'hui!

D'ailleurs, aujourd'hui... Hum... Je vais vous annoncer une grande nouvelle, Eloin: à la fin de ce mois-ci, je risque très fortement de devenir artisan! N'est-ce pas une nouvelle merveilleuse? J'en suis si impatiente! C'est l'effervescence chez moi! J'ai déjà commencé à paqueter, ranger, déplacer, trier... Parce que...


Tandis qu'Eloin servait Louise, et que cette dernière décida de goûter le jus de pomme à ce moment précis, la jeune fille se rappela que dans son excitation juvénile, elle allait un peu trop vite. Redressement. Calme. Et sa soif s'apaisa en suite d'une gorgée de jus. Elle expira doucement, et les yeux pétillant, continua son explication.

Parce qu'en réalité, je souhaiterais ardemment déménager dans un lieu plus spacieux que ma demeure actuelle, afin d'y accueillir mon futur atelier de charpentière. Pensez-vous que cela soit possible? Votre jus de pomme est délicieux.

Aussitôt, elle replongea sa bouche ronde dans le jus, le buvant, et regardant la réaction d'Eloin. Inquiète, toujours, de ce qui lui arrivait. Mais laissant Pudeur envelopper leur relation tout juste naissante.


Eloin a écrit:
Hochant la teste, l'oblate cistercienne servit donc du jus de pomme dans les deux récipients, prenant soin de reboucher la bouteille après l'avoir reposée sur la table en chesne. D'ordinaire elle laissoit la bouteille débouchée, au cas où son visiteur souhaiterait un second verre, mais là elle ne pouvoit laisser sans protection le mince orifice qui se trouverait envahi par la suie flottant près des poutres sombres du plafond.

Ayant gardé le silence jusque là, Eloin s'installa face à sa voisine et prit une gorgée du breuvage sucré.


Oui, d'autant plus que ma demeure, d'après certaines archives que j'ai retrouvées en remettant de l'ordre dans le grenier, fut longtemps laissée inhabitée.

Un vieillard m'a mesme dict, quelques jours après que j'ai emménagé, que l'ancien propriétaire avoit assassiné toute sa famille dans un accès de folie, en se donnant la mort après.

Il paraistrait mesme que la maison soit hantée par leurs ames...


Elle secoua la teste avec un petit rire, signifiant là qu'elle n'accordoit nul crédit à de telles histoires de vieilles femmes, et que le récit du vieux bonhomme l'avoit bien faict rire.

Un franc sourire vint éclairer ses lèvres lorsqu'elle oya la jeune blonde luy conter son devenir prochain.


Oh ! Vous m'en voyez ravie d'avance pour vous, Louise !

Elle se souvenoit de la joie qui s'estoit emparée d'elle le jour ou elle reçu du conseiller comtal l'assurance d'estre désormais artisane, autorisée à ouvrir une échoppe et à vendre le fruit de son labeur.

Elle avoit ouvert une boucherie, qu'elle ferma plusieurs mois après, ayant trouvé l'amour sur son chemin et portant la vie, toucher une arme ou un coutelas luy estoit devenu tout bonnement impossible.

Et depuys elle se contentoit de son champ de légumes, mesme si elle se disoit que peut estre, dans quelques temps, elle pourrait fort bien reprendre une échoppe, d'autant plus qu'en sa demeure elle avoit la place nécessaire pour installer un atelier ou une boutique.

Eloin accueillit donc la demande de la donaisela en hochant la teste, repassant en sa mémoire toutes les demeures vides du quartier de la Bourse. Il en restoit assez pour accueillir une bonne dizaine de foyers, pour sur, mais tous ne conviendraient point à l'establissement d'un atelier de charpentier...


Humm... Je vois... Il vous faudra donc une demeure munie d'une façade ouverte sur la rue pour pouvoir installer vostre atelier, et peut estre mesme un petit apentis ou une cour pour entreposer le bois et le gros matériel ?
En ce qui concerne la partie habitable, souhaitez-vous quelque chose de plus grand que celle que vous possédez meshui, ou bien vostre superficie actuelle vous suffit ?


Elle avala une deuxième gorgée, jetant un regard discret à la jeune fille, se disant qu'il serait fort dommage qu'une aussi ravissante personne ne trouve point chaussure à son pied...


L.ouise a écrit:
A l'histoire d'Eloin, Louise manqua de peu de boire son zus de traviole.
Les yeux écarquillés par la stupeur, elle était de ceux qu'on peut aisément effrayer avec des histoires de fantômes, maison hantée, ogres ou malin génie inclus. Et puis le rire d'Eloin suffit à faire sourire timidement la jeune fille: comme quoi, les choses simples seules ont le secret de rassurer.

S'ensuivirent des questions fort bien ciblées, qui n'étonnaient guère Louise de la capacité de sa voisine à cerner les problèmes efficacement. Elle hocha de la tête.

Effectivement! Néanmoins, concernant la partie façade, je préfère de loin la discrétion des vieilles demeures. Voyez, j'imaginais... Un petit cloître. Par cela, je pourrais avoir accès à la fois à mes appartements, à mon futur atelier, et aussi... A un humble jardin en son centre. Avec à la porte de l'entrée une grille me permettant de voir les gens toquant à ma porte. Me semble qu'en un temps lointain, la Rome Eternelle avait connu ce genre d'habitation! Pensez-vous que cela se trouve aussi ici?

Elle se gratta le haut du crâne, puis reprit sur un ton incertain.

De l'ancien cadastre, j'avais souvenir d'un quartier de Bacalan, où encore personne n'y était installé. Est-ce toujours le cas?
Non pas que de quitter votre aimable voisinage ne m'attriste point, mais je souhaiterais tenter de donner plus de vie à ce quartier quelque peu délaissé.


Eloin a écrit:
A la mine déconfite qu'arbora celle qui ne serait bientost plus sa voisine, Eloin ne put s'empescher de répondre par un sourire amusé.

Le vieillard sembloit estre certain de ses affirmations, mais, pour ma part, je n'ai encore jamais esté éveillée par des bruits estranges, ni remarqué la disparition ou le mouvement incongru d'objets dans ma demeure.

Les anciens aiment à conter de telles histoires, afin que d'effrayer les enfants trop turbulents...


Du moins c'est ce que luy avoit toujours dict et répété soeur Madeleine, du fin fond de leur couvent isolé dans la campagne mainoise !

Elle fronça légèrement les sourcils en réfléchissant à la demande de la candidate aux élections municipales. Pour sur, Louise avoit une idée bien arrestée du genre d'habitation qu'elle souhaitoit posséder pour cette nouvelle étape de son existence !


Et bien... Je crois me souvenir de l'existence d'une vieille batisse existant en ce quartier, mais je n'en suys point certaine, n'ayant point eu le temps pour le moment d'aller visiter ce coin de Bordeaux.

Il me souvient avoir posé quelques questions au dict vieillard, lorsque j'eus l'occasion de le revoir. Il m'a entretenue un long moment, me contant l'histoire de nostre ville, et au passage le récit de la vie mouvementée de la duquessa Aliénor... Je crois bien qu'il m'avoit affirmé qu'un ancien couvent, de taille fort modeste au demeurant pour une congrégation religieuse, existast depuys des temps reculés dans le quartier de Bacalan...

Peut-estre pourriez-vous allez voir par vous-mesme, et vous viendrez me trouver lorsque vous aurez trouvé la demeure qui vous convient ?


Elle prit une nouvelle gorgée de jus en attendant la réponse de la jeune fille.


Elianor_de_vergy a écrit:
Dans les rues puis au n°1, demeure d'Eloin

J'avais finalement décidé d'aller moi-même chercher ma chère marraine. Je trouvais grossier de lui apprendre mon retour par un garçon de cuisine, et je voulais d'ailleurs lui parler des projets dont je débordais. Et puis, cela me permettrait de découvrir un peu la ville. J'avais donc confié la ptichounette trouvée dans mes écuries aux bons soins de la dévouée Maïtena, qui avait nourri et soigné toute ma fratrie, moi compris et se trouvait désormais tristement désoeuvrée, faute d'enfantelets en bas âge à s'occuper. Et c'était suivie, comme à l'habitude, de Pascual que j'avais quitté l'ostal. car depuis nos mésaventures de Périgueux, je n'osais plus sortir seule et préférais sentir derrière moi la rassurante mais discrète présence du soldat.

Voyons voir... Le quartier de la Bourse... Je me mis gaiement en chemin, observant avec curiosité les gens et les bâtisses qui m'entouraient. La cathédrale bien sûr, qui dressait sa masse imposante tout près de notre demeure. La maison de ville également, ou une nouvelle consol màger avait été élue. Et puis des boutiques et des échoppes, encore que peu nombreuses. Une bâtisse dont s'échappait quelques bruits de ferrailles: forgeron? Non, manquaient l'odeur caractéristique du fer chauffé et les bruits de marteau. Salle d'entraînement de l'ost alors peut-être?

Sans m'attarder, je poursuivis mon chemin et atteignis finalement la demeure que ma marraine avait mentionné dans sa dernière lettre, la première du quartier.

Emportée par l'impatience, j'en oubliais de frapper à l'huis et pénétrai tout de go dans la maison en lançant un joyeux salut.


Lo bonjorn ma marraine!

Et de m'arrêter net sur le seuil de la pièce et de rougir jusqu'aux oreilles en m'apercevant que ladite marraine avait de la visite.

Oh! Je suis confuse! Je te pensais seule!


Eloin a écrit:
Sa voisine sembloit perdue dans ses pensées, au vu du long silence qui suivit ses paroles, luy permettant à elle aussi de laisser vagabonder son esprit en sirotant son jus de pomme.
Directement venues de sa seigneurie mainoise, les bouteilles s'entassoient dans la petite cave située sous la demeure, luy assurant une réserve de boisson saine jusqu'au prochain printemps.

La porte de sa demeure s'ouvrant en grand la fict sursauter, puys frissonner du faict du grand froid qui régnoit sur la cité bordelaise depuys l'aube. Les dernières brumes ne s'estoient point encore dissipées malgré l'avancement de la matinée, cela estant du à la proximité du fleuve et du port donnant sur cette immense étendue d'eau salée qu'estoit l'océan.

Se levant, Eloin adressa un grand sourire à sa filleule, agréablement surprise de recevoir sa visite.


Adiou, donaisela, et bienvenue en mon humble demeure...

Elle sourit de plus belle en l'oyant s'excuser, la tristesse ressentie à son réveil estoit définitivement oubliée.

Il n'y a point de mal, et j'en profites pour vous présenter ma voisine et amye, donaisela Louise_Joualvert. Elle est depuys peu nostre nouvelle bourgmestre, d'ailleurs.

Puys, se tournant vers la dicte blonde, elle procéda à la suite des présentations.

Louise, j'ai le plaisir de vous présenter Sa Grasce Elianor de Vergy, duchesse de Bellesme, baronne de Lesparre et de Castelnau de Médoc, Hérault de Guyenne, ma filleule.

La fierté qui illuminoit le visage de la jeune mère en cet instant se déceloit des lieues à la ronde, sans que la principale intéressée n'en ait conscience. S'en allant dans la cuisine, elle amena un troisième gobelet et servit du jus de pomme à Boucles d'Or, et tira une chaise qu'elle amena en bout de table, la duqueseta se retrouvant placée entre les deux bordelaises.

Que me vaut l'honneur de ceste agréable visite, mon enfant ?

Entre elles, point de dame ni de duchesse, juste un respectueux vouvoiement de la part de la maistresse de maison.


L.ouise a écrit:
La blondeur, en pleine réflexion et dégustation de jus de pomme chez Eloin, sortit de sa torpeur lorsqu'une personne familière à son hôte intervint à ce moment précis.

Elle se leva de son siège, affichant un sourire poli à la nouvelle venue, puis à Eloin lorsque cette dernière eut fait les présentations.
Louise inclina du chef en la présence de la damoiselle de Vergy.

Adiou, damisèla, ravie de faire votre rencontre.

La jeune fille avala d'un coup, d'un seul, son fond de verre, puis reposa délicatement ledit verre, et se redressa de toute sa petitesse.

Je vous remercie, dauna Eloin, de cette agréable accueil. Je m'en vais chercher la perle rare, et je vous préviendrais lorsque j'y parviendrais. A présent, veuillez m'excuser, il me faut rejoindre mon labeur quotidien!

S'écartant pour laisser place à la filleule d'Eloin, Louise prit le chemin de l'entrée, puis avant de franchir la porte menant à la rue de leur quartier, se retourna et leur lança un "Adishatz!" avant de disparaître de leur champ de vision. Et de prendre congé pour rejoindre ses bureaux.


Elianor_de_vergy a écrit:
Ouf, ma marraine ne semblait pas m'en vouloir de mon impolitesse, pas plus que son invitée. Me rappelant _enfin! _ les bonnes manières, j'inclinais à mon tour ma tête et mes boucles devant la bourgmestre.

Enchantée de même donaisella consa.

La jeune femme ne s'attarda point cependant, invoquant l'urgence de ses tâches communales qui, certes, devaient être lourdes et prenantes. J'avançai donc dans la pièce, libérant ainsi le passage vers la sortie avant de répondre au salut final de la damoiselle.

A vous revoir donaisella!

Je pris ensuite place à la table de ma marraine et attrapai le gobelet en souriant. Quelques jours auparavant, j'avais échangé quelques mots plutôt vifs avec l'amiral Sancte, qui voulait à toute force me faire ingurgiter du jus de pomme lui aussi, quand je ne voulais entendre parler que de vin. Mais évidemment, je n'aurais jamais contrarié ma marraine de la même façon, et j'avalai avec plaisir une gorgée du breuvage servi avant de répondre aux diverses questions de ma chère Eloin.

En fait, je suis venue de parler de plein de choses marraine! Mais avant tout, aurais-tu le temps de passer l'hostel? J'ai recueilli une pauvrette au fond de mes écuries, et je crains qu'elle ne soit blessée: elle porte de vilaines marques sur le corps et les jambes...


Eloin a écrit:
Elle sourit en voyant Louise se lever, sonnant ainsi l'heure pour la bourgmestre de retourner à son labeur. La jeune fille s'estoit fixé des objectifs de chocs, et il luy falloit avoir une attention sur tout à chaque instant pour réussir à remettre sur pieds une mairie trop longtemps gérée plutost qu'animée !

Adiou, Louise, et bonne chance dans ceste recherche !

Une fois la porte fermée, elle reporta son regard vers sa filleule, notant avec un léger étonnement qu'icelle sembloit porter un regard peu amène sur la boisson servie.
La petite n'aimerait-elle point la pomme ? Elle n'en avoit nul souvenir, mais, puisque cette dernière ne s'opposa point à boire le dict breuvage, Eloin laissa courir.

Ses sourcils se froncèrent lorsqu'elle oya le motif de la visite de la duchesse, et elle vida son verre d'un trait avant que de se lever.


Ma foy, vous semblez faire grand cas de l'état de cette petite, ma filleule ! Accordez-moy donc un instant, que je rassemble quelques affaires !

Et elle disparut dans l'escalier menant à l'étage, saisissant sa pochette de tissu ouvragée dans laquelle elle déposa plusieurs fioles, pots en terre et sachets de cuir, ainsi qu'un nécessaire de cousture et l'indispensable duo du mortier et du pilon.

Ainsi parée, la jeune mère redescendit les marches aussi vite qu'elle les avoit montées, saisit une ceinture de cuir à petits mousquetons de fer, l'attacha à sa taille et y accrocha la pochette, noua également un fourreau de cuir noir contenant une dague, utile pour les cautérisations, et, pour finir, jeta sa cape de laine sombre sur ses épaules.


Je suys preste ! Lança-t-elle à sa filleule avec un léger sourire. Cette petite a-t-elle souffert du froid, d'après vous ? Il est fort possible également qu'elle ne puysse point manger à sa faim tous les jours...

C'estoit-là le sort de nombre de pauvres, hélas !


Elianor_de_vergy a écrit:
La remarque de ma marraine me prit quelque peu au dépourvu, et je m'aperçus soudain ce qu'il y avait de saugrenu à venir ainsi la déranger en sa demeure pour une pauvresse que je ne connaissais même pas. Je me mis à me mordiller doucement la lèvre, m'interrogeant in petto. Qu'est-ce qui me poussait à me soucier ainsi de cette enfant après tout? Je finis par hausser doucement les épaules et livrai à ma marraine la seule réponse qui me venait réellement à l'esprit.

C'est vrai marraine, cette pitchoune me préoccupe. C'est que je l'ai trouvée chez moi vois-tu, je me sens un peu... responsable d'elle. Ce ne serait pas aristotélicien de la rejeter à la rue.

"Un paysan nourri rapporte plus et se plaint moins, il faudra t'en souvenir plus tard ma fille". Surgi brusquement de ma mémoire, le pragmatique conseil de ma défunte mère me revint en tête. Etait-ce pour cela que j'avais recueilli l'enfant? Assurément non, mon mouvement avait été impulsion pure. Mais à la réflexion, ce qui valait pour les paysans valait sans doute également pour le reste des gens: l'on trouverait sans doute sans peine à cette enfant une tâche dans la mesnie si elle souhaitait y rester. Auquel cas il fallait qu'elle fût en forme.

Voyant ma marraine prête à partir, je laissai là mes réflexions et m'apprêtai à lui emboîter le pas.


Du froid? Très probablement marraine, la pauvrette était en haillons et tremblait. Et en effet, elle semblait affamée. C'est d'ailleurs en lui promettant à manger que je l'ai... disons... apprivoisée quelque peu...

Nous quittâmes la douillette demeure et prîmes la direction de l'ostal. Chemin faisant, j'en vins à l'autre nouvelle que je voulais annoncer à la jeune femme.

Depuis mon retour à Bordeaux, j'ai trouvé le marché bien peu fourni en vêtures et habits. Je songe à suivre l'exemple de Sainte Marie et à ouvrir un atelier de tisserandes. Crois-tu que ce serait une bonne idée?


Eloin a écrit:
Eloin ouvrit la porte de sa demeure, laissant sortir sa filleule, fermant la porte et donnant un tour de clef dans la serrure, avant que de régler son pas sur la lente allure de sa protégée.

Après le jeune Narvi, voilà que vous recueillez une aultre manante... La mesnie va finir par croire que vous trouvez plus d'attrait aux petites gens plutost qu'à cette noblesse dont vous faictes partie !

Ce n'estoit point un reproche, simplement une constatation amusée, tandis qu'elles remontoient la Grande Rue du Quartier, se rapprochant petit à petit de cet immense bastiment qu'estoit la cathédrale.

Elle baissa la teste pour poser un regard attentif sur Boucles d'Or lorsqu'icelle luy fict part de son projet.


De faict, oui, il n'existe pour le moment que deux tisserands en nostre bonne ville.

Un atelier de plus ne peut qu'estre bénéfique, mesme si nous manquons le plus, pour le moment, de charpentiers ou de forgerons.

Il y a peu d'artisans à Bordeaux, mais la situation devrait s'améliorer dans les mois à venir, il faut juste laisser le temps à la cité de grandir, les jeunes générations prendront à leur tour un champ, puys une échoppe, animant un peu plus une ville qui n'a plus grand chose d'une Belle Endormie, comme elle le fut à mon arrivée !


Elianor_de_vergy a écrit:
J'avais pris avec sérieux la boutade de ma marraine. C'était peut être l'un de mes plus grands défauts d'ailleurs, je prenais toute chose bien trop au sérieux pour mon âge, ce qui surprenait souvent les adultes qui me connaissaient mal, je l'avais remarqué.

C'est vrai que ce sont des gueux, mais ce sont des enfants, comme moi! Et je préfère leur compagnie à celle d'adultes imbus d'eux-mêmes, ne sachant même pas tenir leur rang et qui pourtant se permettent de me donner des leçons, croyant en savoir plus que moi parce qu'ils sont plus âgés! Je déteste cela!

J'abandonnai cependant bien vite ma rancoeur contre les adultes, toute contente de voir que ma marraine approuvait mon projet.

Oui, j'ai bien vu que la mairie demandait en priorité des artisans du bois et du fer mais que veux-tu, ces activités là ne me disaient vraiment rien et puis... Charpentier serait dérogeant, et forgeron est plutôt réservé aux hommes. Alors qu'un atelier de tisserandes convient à mon rang et à mon sexe. Et puis j'aime tellement les vêtements!

J'éclatai de rire. Chacun à la mesnie avait pu constater qu'avec les années, je devenais de plus en plus coquettes et n'avais de cesse de renouveler mes vêtures et mes parures.

C'est dit, il ne me reste plus qu'à trouver une échoppe près du marché! Et puis tu sais, j'ai écrit une missive aux autres tisserands de la ville, et l'idée d'une organisation de notre filière ne leur a pas paru mauvaise. Peut-être que bientôt, nous aurons une puissante corporations de tisserands à Bordeaux, qui sait!

Et c'est vrai, à mon retour, j'ai trouvé la ville bien plus animée que dans mes souvenirs. Bon, évidemment la dernière fois que j'étais venue, on était assiégé, ça n'aide pas...

Cheminant et devisant ainsi, nous avions parcouru la courte distance qui nous séparait de l'ostal où Louanne se trouvait.


Eloin a écrit:
La mine renfrognée de sa filleule amena un nouveau sourire sur le visage d'Eloin.

Je sais combien le comportement de certains Grands vous révolte, duquessa, j'ai moi-mesme en horreur quelques représentants de ceste noblesse, qui se croient supérieurs aux aultres alors que leur coeur n'est qu'ignorance et sécheresse...

L'actuelle duchesse de Guiena tenoit la teste de liste des dicts nobles dont la jeune bordelaise ne pouvoit supporter la simple vue, et ce pour des raisons bien particulières. Mais elle n'en avoua rien à la jeune fille qui cheminoit à ses costés, parce qu'elle savoit fort bien qu'icelle partageoit son sentiment, inutile donc de jeter de l'huile sur un feu à peine éteint.

Elle joignit brièvement son rire cristallin à celuy de Boucles d'Or, ayant noté elle aussi l'attrait de la jeune fille pour les belles vestures, ayant en cela un point commun avec sa défunte mère.
Mais, autant la navarraise se plaisoit à porter des robes largement décolletées et moulantes, autant sa fille cadette préféroit les tenues sages, n'épousant point de trop près les formes de son jeune corps.


Cela vous permettra de pouvoir confectionner vos tenues vous-mesme, et ne point avoir à attendre le travail d'un subordonné.

Et Dieu savoit que, pour certaines tasches, la duqueseta rechignoit à déléguer le travail à d'aultres qu'elle, ne le faisant que lorsqu'elle y estoit vraiment obligée, ou que son rang luy imposoit de ne point s'abaisser à faire le travail elle-mesme...

Elle hocha la teste en oyant l'idée de sa filleule, la trouvant fondée. Après tout, il existoit bien un échevin pour chaque filière artisanale en la cité bordelaise, pourquoi les tisserands n'auraient point droit eux aussi de s'assembler en un groupement leur permettant de mieux diligenter leur ouvrage ?


C'est là une bonne idée, Elianor, et je ne doubtes point que vous réussirez. Il faut que les artisans de nostre bonne ville s'allient pour pouvoir faire face à d'éventuels problèmes, plutost que de rester chacun dans son coin et d'en venir à se livrer une guerre sans merci pour trois fois rien !

Elle aquiesca vivement aux dernières paroles de la blonde donaisela, tandis qu'elles pénétroient en la cour de l'ostal bordelais des Vergy-Harlegnan.

De faict, oui, Bordeaux a réussi à se redresser, maugré les dégast infligés au marché et aux remparts par le siège qu'il fallu subir. Et tout cela tend à s'accélérer, depuys que ma jeune voisine a obtenu le poste de bourgmestre.
Elle est grandement motivée pour redonner à nostre cité la splendeur passée, et nous avons de bonnes raisons d'espérer qu'un jour, Bordeaux ne soit aussi réputée que du vivant de la duquessa Aliénor...

Où est vostre petite protégée ? Savez-vous si elle a un prénom, une famille qui pourrait l'attendre quelque part en ceste cité ?


Elianor_de_vergy a écrit:
Je ris aux propos de ma marraine. En effet, j'aurais désormais mes propres couturières à harceler pour obtenir des vêtures conformes à mes desideratas. Qui n'étaient pas des plus simples à satisfaire, il fallait bien le reconnaître!

Je repris toutefois mon sérieux en arrivant à l'ostal, pour communiquer à ma marraine le peu que j'avais appris de ma petite sauvageonne.


Elle doit nous attendre aux cuisines, je l'ai confiée à Maïtena pendant mon absence. Je craignais que nos gens ne se montrent un peu trop... rudes... avec elle.

Elle s'appelle Louanne. Je la crois orpheline, ou abandonnée très jeune car elle m'a confié n'avoir jamais connu sa mère. Quant à ceux qui se sont chargés d'elle.... Visiblement, ils la battaient comme plâtre, les misérables! Qu'ils ne s'avisent pas de vouloir la reprendre ou je les ferai tailler en pièces!


Aldebarand a écrit:
Aldébarand rentre fort contrarié chez lui.... Plus de pain sur Bordeaux ou à un prix exhorbitant : 12 écus 92.... Certains profitaient de la situation...
Il écrivit un panneau qu'il afficha devant sa forge..

"Bordelais, nous avons tous le droit de manger ! Certains se permettent de bafouer ce droit en pratiquant des prix hors-normes ! Révoltez-vous !"

Puis il s'assit et attendit les réactions...


L.ouise a écrit:
Avant d'aller voir Eloin au cadastre de la ville, Louise vit le panneau, et interpella Aldebarrand, qui lui avait écrit un mot qui l'avait étonnée.

Citation :
"Bordelais, nous avons tous le droit de manger ! Certains se permettent de bafouer ce droit en pratiquant des prix hors-normes ! Révoltez-vous !"

Adiou, je peux savoir ce qui vous prend?

Je vous donne rendez-vous à la salle des doléances, si vous le voulez bien, car ce quartier n'est pas le lieu adéquat pour un tel débat.


Elle en prit la direction, équanime.


Eloin a écrit:
Maïtena... Fidèle meschine de la mesnie, après avoir donné son lait aux derniers rejetons de la défunte duquessa. Une femme ayant pris des rondeurs au fil des années, mais qui avoit gardé ceste gentillesse propre aux gens des campagnes venus trouver du travail à la ville ou auprès d'un grand seigneur. Eloin avoit passé de longues heures à discuter avec la nourrice, tandis qu'icelle berçoit la toute jeune Elianor, née depuys quelques semaines seulement, et laissée aux bons soins de la mesnie durant les absences fréquentes de la remuante mère.

Elle saura la mettre en confiance, lors, elle qui a tant de facilité avec les jeunes enfants... Elle s'occupe admirablement bien de mon fils, lorsque je le luy confies.

Il arrivoit souvent, de faict, que la jeune femme ne dépose, de bonne heure, son petit à l'hostel d'Harlegnan. Maïtena s'en occupoit comme le fils que ses gestations ne luy avoient jamais données, redoublant de vigilance depuys le trépas de Luca, à quelques pas d'elle. La meschine se sentoit responsable du décès de l'enfançon, tombé sur un clou mal enfoncé dans le plancher de la chambre d'Eloin, et ce maugré la grande vigilance des oeuvriers ayant rénové le castel de Lesparra plusieurs années auparavant.

Eloin hocha la teste en oyant les mots de sa filleule, s'efforçant de chasser la peine qui s'estoit emparée d'elle au souvenir de son fils disparu brutalement.


Ils pourraient vouloir revenir la chercher, oui, si elle leur estoit utile pour certains travaux de ménage ou de petite besogne... Mais je fais confiance à vostre autorité sur les gardes de l'ostal pour assurer la vie sauve à ceste petite !
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MessageSujet: Re: (1er août 1457)   (1er août 1457) EmptyDim 11 Juil - 8:46

Eloin a écrit:
[rp] N°1, Demeure d'Eloin [Une bonne semaine après la visite d'Elianor][/rp]

Entre deux visites au cadastre pour vérifier si elle avoit reçu des demandes d'attribution de maisons dans les différents quartiers de Bordeaux, se demandant si elle ne devrait point aller voir le tribun afin que de l'inviter à mentionner le bureau du cadastre dans ses courriers aux nouveaux bordelais, Eloin s'occupa de la régularisation de sa situation auprès du bureau de la police bordelaise, par le biais de sa fidèle hirondelle qui se chargerait de déposer son message à qui de droit.

Ensuite, elle s'estoit rendue au marché, et faict un détour par la grand place. C'est là qu'elle participa à une consultation des habitants de la ville organisée par la bourgmestre, là également qu'elle prit connoissance de la nouvelle grille des prix du marché bordelais, tout juste adopté par le conseil ducal.
Elle en ramena donc un exemplaire à sa demeure, placardant le parchemin sur le vaisselier de la salle à vivre.


Citation :
Décret N°1 : De la pêche

L’accès au port de pêche, ainsi que la vente de poissons sur le marché, sont libres à tous. La Mairie achètera chaque jour sur le marché un certain nombre de poissons au prix maximum de 17.50 écus. Le prix maximal autorisé à être pratiqué pour la vente de poissons sur le marché est de 18 écus. Tout contrevenant se verra hors-la-loi et passible de poursuite judiciaire pour escroquerie.


GRILLE DES PRIX.


Potager:
Légume...... 9.50 écus max.

Culture du blé:
Sac de blé...... 12.55 max.

Culture du maïs:
Sac de maïs...... 3.50 écus max.

Elevages:
Carcasse de cochon...... 16 écus max.
Carcasse de vache...... 32 écus max.

Forge:
Couteau...... 14.50 min... 16.50 max.
Seau...... 39.50 min... 41.50 max.

Charpente:
Barque...... 110 écus.
Seau non cerclé....... 30.50 écus. min... 33 écus max.
Rame....... 27 écus.
Coque....... 37 écus.

Boucherie:
Morceau de viande....... 18 écus max.

Moulin:
Sac de farine.......15 écus max.

Boulangerie:
Miche de pain...... 6.50 écus max.


GRILLE DES SALAIRES.


Embauches à la mairie:
entre 0 et 10 caractéristiques 15 écus minimum,
entre 11 et 18 caractéristiques 17 écus minimum,
à partir de 19 caractéristiques 20 écus minimum.


Toute violation d’un arrêté municipal peut entraîner des poursuites pour escroquerie.

Toute violation d’un arrêté ducal peut entraîner des poursuites pour trouble à l’ordre public.

Toute personne achetant et revendant plus cher sur un même marché se verra considéré comme spéculateur et se verra accusé d’escroquerie.

Tout faquin qui osera utiliser ses dons de noblesse pour embaucher un pauvre innocent à un salaire obscène (inférieur 15 écus) devra répondre d'esclavagisme

Tout comportement portant préjudice à autrui ou portant atteinte à l'intégrité physique ou morale d'un habitant de Guyenne, ou à l'ensemble de la communauté pourra être considéré comme trouble à l'ordre public

Tout refus, manquement, ou omission volontaire ou involontaire par un accusé, en dépit du fait qu’il soit trouvé coupable ou relaxé, de se conformer à une sentence ou à une condition de libération conditionnelle imposé par un juge tel que énoncé dans son verdict, sera sanctionné par un nouveau procès pour trouble a l’ordre publique aggravé.

Toute personne commettant un crime de sang sur une autre personne sans que cette dernière l'est attaquée et/ou dans l'intention de la tuer sera inculpée de Trouble à l’Ordre publique aggravé.


Eloin a écrit:
[hrp]Retranscription d'une partie du RP "Ne contrariez jamais une femme, ni une môme", se déroulant en gargote.[/hrp]

Un jeune homme se proposa de l'aider en se présentant, et elle hocha la teste en signe d'assentiment.

Il demanda ou transporter le corps du blessé, et trouva vite l'endroit adéquat lorsque le carosse du vicomte s'arresta à quelques pas d'eux. Jetant un bref regard au cocher qui n'avoit point fait un seul geste pour tenter de sauver son seigneur et maistre, Eloin remercia d'un sourire celuy qu'elle savoit estre procureur à la cour d'appel, mais dont le nom luy échappoit.
Elle resta un instant à le regarder faire demy-tour pour s'en retourner à ses affaires, puys soutint la teste du vicomte lorsque Robin se saisit sans grand mal du grand corps amolli par l'inconscience pour le hisser dans la voiture de bois.
Elle grimpa à son tour, installant le jeune homme sur l'une des confortables banquettes, puys fit signe au porteur de faire de mesme.


Venez, Robin, vous me serez d'une grande aide pour transporter le vicomte dans ma demeure.

Elle attendit alors qu'il monte, adressant un regard à la petite foule amassée là, remerciant silencieusement ces gens pour l'aide qu'ils avoient apporté à Alexandre.

Lorca a écrit:
Après de nombreux atermoiements, lorca prit sa décision. Il laissa la surveillance du chantier - et le fouet qui va avec - à isambre, déposa son tablier dans la cabane où étaient rangés les plans, et courut vers son atelier. Il en ressortit quelques instants plus tard en portant sous son bras un mystérieux colis, et se hâta de revenir sur les lieux du drame, qu'il atteignit au moment où dame eloin embarquait le fou dans son carrosse. le pêcheur lui tendit son colis.

Ma soeur, ma soeur, tenez, prenez ce flacon ! C'est un vieux remède de pêcheur pour soigner les gars repêchés après un séjour prolongé dans l'eau. Ca va vous le secouer, ptêtre même qu'il aura la fièvre et délirera, mais pas plus que quand il est conscient hein !

Il lança un clin d'oeil à la femme, tandis qu'un petit sourire éclairait le coin de sa gueule tordue.

Ah oui, évidemment, ça contient de l'huile de foie de morue, c'est une recette maison hein ! Rien qu'à son haleine, il saura d'où vient le médicament, héhé !

Lorca plaignit presque alexandre, qui lui serait redevable pour le médicament.

Alexandre* a écrit:
L'eau encore de l' eau....et puis soudain il sentit une douleur, des frottements, des ombres, des bruits...son esprit flottait...

Il etait bien, jamais il avait ete aussi bien...Puis soudain ses poumons emplis d'eau réagissent et propulse l' eau vers la sortie pour l aisser de nouveau l' air les écarter.

Il se mit à ressentir le froid...Que se passait il ? il se sentait maintenant mal. Non il voulait être bien comme il y a quelques instants, ne rien sentir, se laisser aller vers cette lumière blanche au fond de ce tunnel.
C'etait surement Aristote qui l' appelait...

Mais la lumiere s'éloignait doucement pendant que la douleur et le froid l ' envahissait.

Puis il sentit que son corps était déplacer, mais non que ce passait il....Laissez moi avait il envie de crier sans qu un son sorte de sa bouche...Laissez moi je suis mieux là bas.

Soudain une odeur le piqua au vif, mais son esprit s'enfonça sans qu'il ne put l'identifier

Elle ne remarqua point l'arrivée du prestre, et sursauta en s'oyant appeler "Ma soeur" en dehors de l'archevesché ou de l'Abbaye si chère à son coeur. S'approchant de Lorca, elle jeta un regard dubitatif sur le colis en question, se prometttant en elle-mesme de faire des recherches sur l'utilité fondée d'un tel remède avant de l'administrer à celuy qui estoit son premier patient.

Elle tergiversa un moment, mais finit par se décider lorsqu'elle vit les narines vicomtales se froncer sous l'odeur particulière, et sourit à l'orque en prenant le colis.


Merci mon père, je pense en effet que cela luy permettra de se remettre sur pieds. Je vous fais confiance pour m'accompagner dans mes prières pour le salut du sénher de Nérac...

La dernière phrase fut ajoutée avec un soupçon de malice, connaisssant le différend qui sembloit opposer les deux hommes depuys plusieurs moys maintenant.
C'estoit essentiellement une querelle d'ordre politique, et elle ne tenoit point à en connoistre les véritables raisons. Aussi prit-elle congé du clerc.


Pardonnez ma haste à l'emporter avec moy, mon père, mais dans son état, il a surtout besoin de dormir près d'un bon feu...

Dieu vous garde, mon père.


Lorca a écrit:
Vous aussi ma soeur, vous aussi.

Et lorca se recula contre la rambarde du pont pour laisser le carrosse démarrer. Il sortit d'une poche son crucifix en argent, l'embrassa et récita une courte prière pour le malheureux suicidaire.

Elia_von_strass a écrit:
La brunette se baladait dans les jardins du Palais de l'Ombrière. Elle réfléchissait. Elle en avait besoin. Alexandre avait tellement mal pris ce qu'elle lui avait annoncé. Mais en même temps, à quoi avait-elle pu s'attendre?

Alors qu'elle réfléchissait, repensant à tout ce qui s'était passé depuis qu'elle était arrivée en Guyenne... A lui... A son évolution... Encore à lui... Lui toujours prêt d'elle... Lui toujours aimant... Il l'avait soutenu et aimé... Tellement...

Alors un gamin des cuisines surgit de derrière un buisson.


Duchesse! Duchesse!
C'est l'Vicomt'! On dit qu'il a chuté d'un pont au d'ssus de la rivière. Et qu'il a faillit y passer! J'l'ai vu m'dame la Duchesse! L'était là, pas loin d'moi. Mais y bougeait pas beaucoup...


Le sang de la brunette ne fit qu'un tour. Et son coeur se serra. Son aimé... Il n'avait quand même pas pu... Non... Elle repensa à ses yeux quand il était parti...

Elle aurait voulu hurler. Elle aura voulu se laisser tomber à genoux. Mais peut-être qu'il y avait encore un espoir. Peut-être que?


Va prévenir les palfrenier de préparer ma jument et rapidement!

Elle remonta ses jupes et jupons pour pouvoir courrir plus facilement vers le chateau. Il fallait dire que ses robes n'étaient pas prévu pour. Mais elle devait avoir une robe de monte normalement dans son bureau. Elle la gardait au cas où...

Les servantes l'aidèrent à s'habiller, même si la duchesse bougeait dans tous les sens. Elle voulait être prête vite. Et chaque seconde lui semblait une minute. Chaque minute, une heure... Pourtant les servantes avaient été rapides.

Tout comme les palefrenier. Un des leurs tenait Urvina par la bride. Enfin il essayait...
Dès que la jeune fille eut les rênes en main, la jument se calma. Puis elle monta, tel un homme. Ce n'était pas une position pour une dame, mais elle avait besoin d'aller vite, comme sur un champ de bataille. Alors tant pis pour les manières!

La von Strass talonna Urvina et celle-ci se mit au galop, come si elle sentait l'urgence de sa cavalière. Le trajet fut court. Et temps... Parce que, pour Elia, cela lui avait semblé terriblement long... Trop long!

Mais c'est alors qu'elle arriva où le gamin lui avait dit où avait été transporté son aimé. N'osant entrer, elle se contenta de frapper doucement à la porte. Comme si elle avait peur de réveiller les morts...

Eloin regarda Lorca se reculer et embrasser sa croix. Elle ne put s'empescher de se signer, récitant une brève prière en silence, puys alla donner les indications du chemin à suivre au cocher, et plusieurs hochements de teste de l'homme luy indiquèrent qu'il avoit compris.

Le carosse mit peu de temps à quitter les lieux du drame, une fois que son le jeune Robin fut monté et qu'elle eu donné l'ordre de mise en marche au cocher.


[rp]N°1, Quartier de la Bourse, Demeure d'Eloin.[/rp]

Le pont et les rues séparant l'attelage du quartier de la Bourse furent prestement franchis, et la jeune femme sauta à terre dès que les roues se furent immobilisées. Ouvrant la porte d'entrée de sa demeure, elle déplia devant la cheminée un lit de camp qu'elle recouvrit d'une paillasse et d'un drap de lin, puys alluma un bon feu destiné à réchauffer à la foys la maison et le corps du vicomte.

Corps que Robin ne tarda point à apporter, l'allongeant doulcement sur le lit improvisé, et elle le remercia en délestant sa propre bourse de deux écus. Le cocher se rappela à elle avant qu'elle ne referme la porte de sa maison, et elle hésita un instant, hésitant à renvoyer l'attelage à l'Ombrière ou à Nérac, alors qu'il aurait besoin de l'utiliser dans quelques jours, s'il parvenoit à se remettre rapidement de sa mésaventure.
Elle finit par envoyer le cocher et l'attelage aux écuries de l'Hostel d'Harlegnan, pied-à-terre guyennois de sa filleule, puisque sa propre cour estoit bien trop étroite pour accueillir un véhicule de ceste taille. Le cocher renacla bien un peu, arguant qu'il pourrait estre mis à la porte, et, pestant contre sa ténacité, elle s'élança vers l'étage, griffonna quelques mots expliquant la situation et exortant les gardes à laisser passer le cocher, quitte à subir les foudres de Boucles d'Or ensuite, y apposa son scel et redescendit pour tendre le parchemin au serviteur. Iceluy parcourut le bout de papier en haussant les épaules, et elle en déduisit qu'il ne savoit point lire, puys la salua et quitta la demeure. Un instant plus tard, l'attelage prenoit la direction du quartier de la cathédrale, tandis qu'elle retournoit au chevet du Demessy.

Elle étendit sur son corps deux épaisses couvertures, n'aimant guère la paleur de son visage et la fraischeur de ses mains ni de ses joues, puys s'en alla en cuisine préparer un mélange qui aiderait le vicomte à se remettre sur pieds.
Elle achevoit tout juste la préparation quand quelques coups furent donnés à la porte d'entrée. Elle ne fut guère surprise, s'attendant à recevoir la visite de proches du vicomte, un évènement de ce genre devoit jà s'estre propagé dans toute la capitale ! Elle estoit mesme choquée de constater que, pour certains, ceste tentative de suicide fut plus un croustillant spectacle plutost qu'une source d'inquiétude pour la vie ainsi mise en jeu !

Essuyant ses mains sur le tablier qu'elle avoit noué à la haste sur sa robe, l'ambassadrice quitta la cuisine et traversa la salle principale, jetant un oeil rapide sur le convalescent, puys alla ouvrir la porte.

Un hoquet de surprise s'étouffa dans sa gorge lorsqu'elle reconnu la duchesse en exercice, et, mécaniquement, la jeune femme plongea en une rapide mais respectueuse révérence.


Vostre Grasce, il est vivant. Déclara-t-elle sans ambages, sachant pertinemment pourquoi la jeune fille estoit devant sa porte en cet instant.

Et, s'effaçant pour la laisser entrer, elle prit soin de refermer la porte derrière elles, et d'amener un tabouret près du lit pour que la duchesse puysse prendre place.


Il n'a point repris conscience pour le moment, mais cela ne saurait tarder.

Il luy faudra un certain temps pour se remettre d'un tel choc, l'eau du fleuve ayant engourdi ses membres. Il s'éveillera avec des douleurs aux membres, comme s'il s'estoit adonné à un exercice physique important.


Elle se tut et resta debout, plantée comme une idiote, réalisant brusquement devant elle le couple le plus populaire de Guyenne, elle qui ignoroit le drame que venoient de vivre les amants, et qui avoit toujours soutenu la cause de Constantin auprès d'Elianor, mesme si la duqueseta n'eut nullement besoin de sa marraine pour la persuader de la véracité de ce qui n'estoit alors que de persistantes rumeurs.

Elle se retrouvoit donc avec, sous son toit, un vicomte et une duchesse, alors qu'elle n'aurait jamais imaginé une telle chose, sa demeure estant loin de ressembler à un palais...


Alexandre* a écrit:
Le tunnel et cette lumière qui l' attirait tant disparaissait petit a petit.

Il avait froid encore, mais moins. Il entendait des gens parlés et porter son corps qui ne répondait pu à son cerveau.

Un bruit de porte de coche, les fers des chevaux sur les pavés, et puis tout s'arrete. Une femme qui parle mais impossible de savoir ce qu' elle dit.

Une nouvelle fois on le déplace et puis le repose , que fait on de lui. Il veut ouvrir les yeux mais il se sent terriblement fatigué, comme usé. la chaleur est plus intense, il fait un effort sur lui même pour ouvrir les yeux.

Soudain un bruit de porte qui s'ouvre...des voix qui jacassent.

Il veut savoir ou il se trouve : Enfer , Paradis ? Qui parle pres de lui ? Qui s'occupe de lui ?

Il ouvre enfin les yeux, sa vue est trouble mais il devine le visage qui est penché sur lui : Eloin...et fait l'amalgame : Eloin-->Elianor-->Lesparre-->Archybald-->Hérétisme...Ni une , ni deux son esprit s'affole, il est en enfer c' est sur...Il veut crier, mais il ne peut rien dire puis


Non non !!! Aristote pas ça!!!Je mérite pas ça!!!

Il s'agite dans tous les sens, et perd de nouveau connaissance

Istar.333 a écrit:
Tout s'était passé très rapidement, elle regarda le carosse partir en souhaitant qu'il ne soit pas trop tard pour Alexandre*. Toujours sur la berge elle marcha pour se changer les idées mais que c'était-il passé au juste? Un petit éclaire de lumière parmit les débrits sur la rive attira son attention. Elle s'approcha et reconnue la tête d'une licorne. Elle sortie l'objet de l'eau et l'examina.

"C'est bien elle, l'épée d'Alexandre." Elle discuta avec Ben son parrain tout en asséchant l'épée, elle regarda dans sa besace et sortit un petit contenant d'huile. Elle se mit a enduire l'épée d'une mince couche pour empêcher qu'elle rouille.

"On devrait aller aux nouvelles, pour voir si Alexandre s'en est sorti"

Ils se dirigèrent dans la direction prise par le carosse et s'arrêta pour demander des indications supplémentaires. Ils arrivèrent à la maison indiquée. Tout semble bien calme de l'extérieur. Elle s'approcha de la porte et frappa légèrement.

Elia_von_strass a écrit:
La porte s'ouvrit. Le ventre de la brunette se sera un peu plus. Quelles allaient être les nouvelles? Dans quel état allait-elle le trouver? Comment réagirait-elle si jamais... Elle chassa cette idée de sa tête.

Eloin lui ouvrit. Elle l'avait croisée à quelques reprises en Guyenne. Mais elle ne savaient pas grand chose d'elle. Sauf que c'était elle qui s'était occupée de celui qu'elle aimait.

Et là les mots tombèrent :


Vostre Grasce, il est vivant.

La duchesse n'avait pas fait attention à la révérence de la dame. Trop dans ses pensées. Trop dans ses peurs. C'est à ce moment si que les traits de la jeune fille, rongés par l'angoisse s'adoucirent. Car oui elle avait eu peur. Peur de le perdre à jamais...

Mais non, il vivait. Elle se tourna vers Eloin et ne put articuler qu'un simple "
merci". Pas que ça lui en coute, non. Elle avait juste la gorge trop serrée.

Elle acquiessa aux autres paroles. Elle écouta, mais elle ne voulait pas parler. Son visage l'avait déjà assez trahi comme cela. Elle ne voulait qu'une chose, se précipiter à son chevet. Le veiller... Mais elle ne voulait pas gêner la femme qui avait déjà tant fait au final.

Elle était figée. Espérant... Tout simplement.

Ben42 a écrit:
Passé le moment de frayeur, j essayait au mieux de me réchauffer car l eau n était point chaude et je profita du feu de robin pour m assécher, pendant ce temps le carrosse emmenait Alexandre dans un lieu chaud, puis avec istar ma fifi on rassembla tout les effets que l on pu trouvé et elle trouva son épée
quelle enduisis avec de l huile, donc on avait sa cape, son bouclier, et son épée , le reste avait du être amener avec lui, après avoir eu les renseignement de sa destination, on pris nos montures et allions le rejoindre
immédiatement , on arriva vers la maison , la cheminée fumait et la fraicheur tombait je commençait a frissonner et istar alla taper a la porte
doucement pour pas faire trop de bruits .

Shushi a écrit:
Shushi remonta à cheval et suivit la route que le carrosse avait pris et elle arriva quand Istar frappait à la porte de Dame Eloin, et vit que Ben grelottait.

Elle prit une deuxième couverture dans l'autre poche de sa selle, descendit de cheval, et alla la mettre sur les épaules de Ben, sans un mot, en lui fesant un petit sourire, et attendit que la porte s'ouvre aussi, pour avoir des nouvelles de leur ami Alex*.

Tout pendant qu'elle menoit la duchesse vers la cheminée maintenant envahie par un bon feu, Eloin gardoit un oeil attentif sur le visage du vicomte, cherchant à noter toute amélioration, ou pire, dégradation de son état.

Elle vint donc prestement s'agenouiller près de luy lorsqu'elle le vict remuer et poser ses yeux sur elle. Son coeur manqua un battement lorsqu'elle se rendit compte que les prunelles du jeune homme estoient teintées de peur, et les paroles qui suivirent achevèrent de la stupéfier.

Interdite, elle resta un instant silencieuse, avant de poser une main doulce mais ferme sur l'épaule vicomtale. Mais, avant qu'elle ait pu expliquer quoi que ce soit au patient, il sombra de nouveau dans l'inconscience, laissant la médicastre perplexe.
Se tournant vers la duchesse, elle manda.


J'aborde peut estre un aspect privé de vostre vie, duquessa, mais savez-vous ce qui a pu provoquer une telle réaction du vicomte ? Et surtout, ce qui l'a poussé à se jeter du hault d'un pont ?

De tous les hommes qu'elle avoit eu à connoistre, le sénher Alexandre* estoit bien le dernier dont elle aurait pensé qu'il puysse estre capable de vouloir mettre fin de luy-mesme à ses jours, surtout vu la plénitude sentimentale qui estoit la sienne ces derniers temps.
Un coup d'oeil jeté à la dérobée au visage blesme de la jeune duchesse luy donna un début de réponse : une dispute avoit du éclater entre les deux amants, assez violente pour que le vicomte songe à rejoindre plus tost que prévu le Très Hault et son jugement.

La Von Strass, dont elle ne savoit finalement point grand chose si ce n'estoit par les ragots et l'opinion publique des éternels détracteurs de la politique guyennoise, n'eut point le temps de luy répondre que l'on frappa de nouveau à la porte de sa demeure.
S'excusant auprès de la duchesse, Eloin l'invita à s'asseoir sur le tabouret qu'elle avoit amené à son intention, se promettant de luy amener une tisane aux vertus réconfortantes dès qu'elle en aurait la possibilité, quitte à luy faire mener la boisson jusqu'à l'Ombrière par un vas-y-dire.

Ayant traversé la salle principale, elle ouvrit la porte et sortit sur le perron, refermant derrière elle pour garder un maximum de chaleur dans la demeure. Elle reconnu la dame qu'elle avoit vue sur les lieux du repeschasge, accompagnée d'une femme et d'un homme dont elle ignoroit les noms.


Bonjour, et merce de venir prendre des nouvelles du vicomte aussi rapidement.

Malheureusement il est retombé dans l'inconscience et je ne puys vous laisser le visiter avant qu'il ne soit remis un tant soit peu sur pieds. Mais je puys transmettre un message, ou quoi que soit d'aultre que vous souhaiteriez luy faire parvenir...

Pardon, j'en oublie de me présenter à vous, je ne sais si je l'ai faict devant le pont. Je suys Eloin Bellecour, médicastre et boulangère. Et... vous trois, comment vous nommez-vous ? Mais peut-estre souhaictez-vous prendre une tisane dans ma cuisine, avant que de retourner à vos occupations quotidiennes ?


Robindesbulles33 a écrit:
robin allait partire quand il vit la jeune femme lui tendre une piece
etonné robin lui dit
dame je n en ai point besoin je vous le rend , donnée le plutot a un vagabond il en serat tres contant , il aurat un pain avec.

sur ces mots robin croisat la duchesse s inclinant sur sont passage et rejoint ces amis tout pres de la cheminée.

Shushi a écrit:
Shushi se présenta à son tour :

Bonjour Dame Eloin, je suis Shushi de Malemort de Marmande et je suis enchantée de faire votre connaissance, même si j'aurai préféré la faire dans d'autres conditions. Oui je veux bien prendre une tasse de votre tisane, si cela ne vous dérange pas trop surtout, Chère Dame Eloin.

Puis je rentra, et alla à la rencontre de Robin qui avait peut être eu quelques nouvelles.

Istar.333 a écrit:
Istar sourit au propos de Robin mais ne dit rien. Elle écouta la dame.

"Enchanté Dame, je suis Istar. Donc aucun changement dans l'état d'Alex..du Vicomte pardon. Nous ne dérangons pas, vous avez sans doute beaucoup a faire. Mais pourriez-vous lui remettre son épée s'il vous plait, il ne s'en départie jamais ..ou presque".

Elle lui tendit l'épée, enveloppé dans un linge propre de couleur cyan. "Je vous en serais très reconnaissante." Elle inscrivit ensuite ses coordonnées sur un parchemin et le tendit à la dame.

"Si vous pourriez me tenir au courant de son état, j'apprécirais beaucoup." Elle avait reconnue les couleurs de la Duchesse et ne voulait pas s'imposer d'avantage. "Je vous remerci des soins que vous lui apporter, si vous avez besoin de quoi que ce soit ne vous gênez pas."

Elle salua Dame Eloin et s'éloigna en réfléchissant ce tout ce qui s'était passé.

Ben42 a écrit:
Je restait en retrait sur mon cheval qui d ailleurs était très nerveux et vis entrer mes trois amis et je n arrivais toujours point a me réchauffer tant l eau avait été froide et de plus la fatigue du a mon effort commençait a se faire sentir, n y tenant plus je pris le chemin du retour vers mon domaine, je ne compris point oscar se cambrais avant de partir et j avais un mal fou
a le contenir mais finalement j y arriva

Elia_von_strass a écrit:
La brunette se laissa mener jusqu'à la cheminée. Il y faisait chaud. Mais pourtant elle avait froid. Elle se sentait glassée... Elle était figée. Figée et le regard fixé vers son aimé... Pourquoi? Comment? Telles étaient les questions qui se posaient à elle.

Puis il s'agita. Elle resta où elle était plantée. Incapable de bouger. Comme si elle avait été une statut. Elle avait peur. Elle se sentait fautive... Tellement fautive...

Elle ne sortit de sa torpeur que lorsque la dame lui parla. Elle tourna la tête vers elle, les yeux dans le vague. Alors qu'elle ouvrit la bouche pour répondre, tel un pantin, elle entendit des coups à la porte. Sa bouche se referma et son regard se tourna à nouveau vers le Vicomte.

Elle resta plantée là, debout, malgré la proposition de s'asseoir.


Eloin a écrit:
Elle sourit au jeune homme et rangea la pièce dans une poche de sa robe, opina du chef aux paroles de damoiselle Sushi, et se tourna vers dame Istar.

Elle prit l'espée qui luy estoit tendue, soupesant un instant le poids de l'arme, et saisit le parchemin griffonné entre son index et son majeur.


Je vous ferais prévenir dès que son estat se sera amélioré, et son espée luy sera remise, n'ayez crainte.

Elle sourit et salua la dame et son compagnon qui s'éloignoient dans la rue. Faisant passer l'espée en sa main dextre, la tenant par le pommeau, Eloin rentra chez elle, notant machinalement que la duchesse ne s'estoit point assise. La nervosité, et l'inquiétude, certainement.

Restant un instant songeuse, l'arme à la main, elle fict demi-tour et s'en alla ranger l'objet dans un coffre à l'étage, le dissimulant ainsi à qui aurait voulu s'en emparer par mégarde. Elle glissa ensuite le parchemin dans la poche ayant accueilli la monnaie, puys redescendit à la salle principale. Filant en cuisine, elle s'attela à la préparation d'une tisane à base de camomille et de lavande, aux vertus apaisantes.

Elle en prépara une aultre, en infusant une bonne poignée de fleurs de sureau dans de l'eau bouillante. Elle en emplit un bol de cuivre et le posa sur un plateau jà occupé par trois tasses de la tisane apaisante, et porta le tout sur la table de la salle à manger. Elle prit une des tasses et l'apporta à la duchesse.


Tenez, duquessa, c'est à base de camomille et de lavande, cela apaisera vos nerfs.

Elle servit les deux aultres tasses à donaisela Sushi et au jeune Robin, puys prit le bol et s'agenouilla auprès du vicomte.

Posant une main sur son front, elle eut un mince sourire en constatant que la fièvre ne l'avoit point pris, mais rien n'estoit gagné. A plonger dans une eau aussi fraische, un échauffement du corps estoit toujours possible, et il luy faudrait y veiller durant la nuit à venir.

Eloin déposa le bol au sol, s'agenouilla devant le lit de camp, et, tenant la teste du vicomte relevée, elle s'attela à luy faire ingurgiter la tisane par petites cuillerées.


L.ouise a écrit:
En voulant, donc, rentrer chez elle, Louise avait oublié qu'elle n'habitait plus dans le quartier chic'hype de la Bourse, mais à l'autre bout de la ville, dans le quartier Bacalan.


Oupsss!

Demi-tour...


En avant, Arche! Comme disait Noé... :mrgreen:


Kaylie a écrit:
[rp]N°3 Chez Aldébarand et Aenor[/rp]

Après la bataille de miel qui avait été provoqué suite au gage de la veille au soir , Aenor savourait la matinée passée dans les bras d'Aldébarand , depuis son retour du couvent , ils ne se quittaient plus et étaient plus proche que jamais ... Elle avait mené une nouvelle campagne électorale dès son retour et bien que ce fut une défaite ainsi qu'une déception , elle gardait le sourire et était bien décidée a profiter de la vie qui lui était offerte .

Lorsqu'ils s'étaient enfin décidé a sortir du lit , il était déjà plus de midi et la journée était bien entamée .
Une fois le repas terminé , la jeune femme sortit nourrir les cochons , chose qui ne lui prit que quelques minutes . A son retour elle trouva son fiancé allongé dans le grand fauteuil du salon .


Je vois que je ne suis pas la seule a n'avoir aucun courage aujourd'hui dit elle en riant

Tel une enfant , elle ne put résister a l'envie de lui sauter dessus et de le chatouiller ( pour une fois qu'elle avait l'avantage Razz ) . Mais petite et menue comme elle était , il ne fallu pas longtemps au beau blond pour se retourner et reprendre le dessus , ce qui déclencha un éclat de rire sans pareil chez Aenor . Ils finirent cependant tout deux allongés dans le canapé serrés l'un contre l'autre ... Ayant un peu reprit ses esprits elle le regarda amoureusement et lui dit

Tu sais mon amour la nouvelle année approche ... je me demandais si nous pourrions organiser quelque chose pour fêter cela ? je me suis renseigné rien n'est encore prévu et j'ai ma petite idée sur ce que nous pourrions faire afin de réunir tous les Bordelais ... Après tout sa pourrait être amusant non ?

Elle déposa un doux baiser sur ses lèvres se blottissant un peu plus dans ses bras , et mesurant le bonheur présent , elle était si heureuse qu'elle en oubliait tous les soucis . La petit brune savait a quel point Alde désirait se marier ainsi qu'avoir un enfant , il lui en avait parlé a plusieurs reprises déjà et plus le temps passait plus elle était certaine qu'au fond d'elle elle le désirait aussi ... Soudainement submergée par les souvenirs de leur rencontre ainsi que de tous les moments passés ensemble depuis celle ci , une vague d'émotion l'envahit et des larmes de bonheur perlèrent sur ses joues... Se cachant la tête dans son cou , elle lui murmura tendrement :

je t'aime tant si tu savais ...


Aldebarand a écrit:
]Aldébarand sentit sa Douce glisser doucement hors du lit et il se cala à sa place... Le gage du miel l'avait épuisé... Il entendit les cochons grogner et il se décida à s'extirper du nid douillet. Il s'écroula dans le premier siège venu et attendit le retour de son aimée... Elle le surprit en lui sautant dessus mais il la retourna rapidement pour lui mordre l'oreille...
Ils se retrouvèrent rapidement coincés et c'est alors que sa douce lui fit cette remarque...

Citation :
Tu sais mon amour la nouvelle année approche ... je me demandais si nous pourrions organiser quelque chose pour fêter cela ? je me suis renseigné rien n'est encore prévu et j'ai ma petite idée sur ce que nous pourrions faire afin de réunir tous les Bordelais ... Après tout sa pourrait être amusant non ?
Il réfléchit et lui dit...
Tu sais bien mon amour que femme a toujours ce qu'elle désire... Donc on fonce....
Il se pencha vers elle et l'embrassa...
Plus tard, il lui dit qu'il était temps qu'il aille travailler.... Il l'embrassa et la laissa dans leur lit et se dirigea vers le Port..


Eloin a écrit:
Plusieurs jours après que le vescomte de Nérac ait quitté sa demeure, Eloin entendit toquer à sa porte fort tardivement dans la soirée.
Méfiante, car on ne savoit jamais ce qu'il pouvoit se tramer dans les rues à la nuit tombée, et ce maugré l'efficacité du guet, elle se dirigea vers l'entrée de sa demeure, saisissant au passage la canne qui avoit accompagné ses derniers moys de grossesse, puys ouvrit la porte. Elle découvrit un homme emmitoufflé dans une cape sombre, qui luy tendit un pli.


Une missive pour vous, dauna Bellecour.

L'oblate cistercienne prit le parchemin scellé dans sa main senestre, et donna une pièce au messager qui s'inclina en un ordinaire salut avant que de repartir en sens inverse, sa mission accomplie.

Ayant refermé la porte derrière elle, Eloin sourit en recognoissant les armes gravées dans la cire, brillant à la lumière des bougies du candélabre posé sur la table en chesne.
Elle s'assit et s'abima dans la lecture de la lettre.


Nennya a écrit:
Chère amie,

Je n’ai pas donné de nouvelles depuis un certain temps, et la tristesse qui remplie mon cœur m’oblige à écrire. Mes maux se sont atténués, seul la toux persiste et la fatigue. Mon mari prend le large pour partir en croisade contre les hérétiques.

Malheureusement, je ne crains que ma peine et mon mal ne me soit fatal, je ne sais comment je vais arriver à les surmonter.
Je crois que la toux persistera jusqu’à la fin…on dit que personne ne guérit intégralement de cette maladie.

Avec mes amitiés,

Nennya Blackney.


(1er août 1457) Nennya10

Etouffant un soupir navré pour celle qu'elle considéroit comme une amie, maugré le faict qu'elle se cognoissent si peu, Eloin prit plume, papier et encrier, et entreprit de répondre à la duchesse de Mortain.

Citation :
Très chère,

Croyez bien que je ne m'offusque point de ceste absence de nouvelles, j'ai moy-mesme eut beaucoup à faire ces derniers temps et n'ai point songé à vous respondre.

Je suys heureuse de savoir que vous vous portez mieux, j'ai craint de vous perdre, je l'avoue. J'ai ouï dire, de faict, que l'on ne guérit jamais entièrement de la consomption, lorsque l'on a la chance d'y survivre. Je pense que vous pouvez donc vous estimer heureuse d'avoir survécu à ceste affection, mesme si vous en subirez longtemps les inconvénients.

J'ai appris l'appel à la croisade lancée contre les hérétiques, et je prierais pour le salut de vostre époux, tout comme je pries jà pour la survie de tous ceux qui ont choisi d'aller combattre ce Mal. Il me semble que nombre ont esté les hommes et femmes à respondre à l'appel, j'ai bon espoir donc, que ces hérétiques soient écrasés et envoyés en Enfer.

A Bordeaux, la construction du port avance bien, et peut estre mesme pourrons-nous fester son inauguration avant la fin de la présente année, je vous donnerais des nouvelles de l'avancement des travaux, si vous le souhaictez.

Dieu vous garde, duquessa.

Eloin.


(1er août 1457) 091211112504490192

Et, tandis que le messager avoit jà franchi les murailles de la ville, allant livrer la missive d'un aultre noble dans une cité plus au Sud du Royaume, Eloin siffla son hirondelle, luy attacha le message à la patte, et l'envoya rejoindre un certain castel normand...

Elle resta longtemps à osberver la Lune, ce soir-là, réfléchissant sur le sens de la vie et ses priorités.


Kaylie a écrit:
[rp]N°3 Chez Aldébarand et Aenor[/rp]

Après avoir passé un moment en taverne , la jeune femme rentra accompagnée de Zorro18 , en effet elle l'avait convaincue de venir a Bordeaux pour certaines raisons et ne pouvait le laisser dormir dehors par ces nuits qui se font de plus en plus froides . De plus , si elle avait bien compris , ce messire et Alde seraient des connaissances de longue date qui plus est des amis . Aenor était donc certaine que lui offrir l'hospitalité ne dérangerait en rien son fiancé qui , fatigué , était rentré un peu plus tôt dans la soirée et dormait sans doute déjà . Le hasard ferait il a nouveau bien son travail , permettant a deux amis de se retrouver ? ils verraient cela le lendemain matin ...
Elle fit visiter rapidement la maison sans faire de bruits puis monta préparer la chambre de l'invité en disant


Je vous en prie faites comme chez vous , je reviens dans quelques minutes

Aenor vérifia qu'il ne manquait rien avant de redescendre et de demander a Zorro de la suivre , elle lui montra alors sa chambre espérant qu'il y serait bien

Voila votre chambre, je pense que celle ci sera plus confortable que le sable et la froideur de la nuit , s'il vous manque quelque chose n'hesitez pas a demander , je vous laisse vous installer tranquillement et encore une fois , faites comme chez vous

Elle lui adressa un sourire et le laissa s'installer a sa guise . La jeune femme se dirigea ensuite vers leur chambre , épuisée , elle retira ses vêtements et se glissa doucement dans le lit en se blottissant contre Alde lui chuchotant " il faut attendre encore quelques jours mon amour ..." il savait de quoi elle parlait et ils s'endormirent très rapidement .



Le lendemain matin , Aenor se réveilla relativement tôt , elle n'avait pas très bien dormi , se réveillant de nombreuses fois pour des raisons qui lui étaient inconnues . Profitant alors du temps qu'elle avait devant elle , elle se leva en prenant garde de ne réveiller personne , fit sa toilette et descendit préparer le petit déjeuner .
Alors qu'elle tournait le dos a la porte , affairé a la cuisine , elle n'entendit pas celle ci s'ouvrir et sursauta quand des mains vinrent se poser sur sa taille , la jeune femme se retourna et embrassa son futur époux


Tu m'as fait peur je ne t'ai pas entendu arriver dit elle en riant , je ne t'ai pas réveillé j'espère ?

Elle suivit son regard qui se posa sur le 3eme couvert disposé sur la table

Nous avons un invité , messire Zorro18 , c'est moi qui l'est convaincue de venir a Bordeaux , je t'expliquerai , il n'avait nul part où loger et je ne pouvais pas le laisser dormir sur la plage par un froid pareil , sa ne te dérange pas ? de plus il pense que vous vous connaissez depuis longtemps apparemment , un de tes amis ?

Aenor rangea les plantes que lui avait donné Ombres la veille et mit le petit déjeuner sur la table . Ils entendirent du bruit a l'étage et Zorro ne tarda pas a se montrer , elle le salua et lui dit de s'installer .

Servez vous , je vous laisse discuter tous les deux j'ai deux ou trois choses a faire , je reviens dans un moment

Elle déposa un baiser sur les lèvres d'Aldébarand et quitta la pièce , laissant les deux hommes entre eux et monta a l'étage refaire les lits et aerer la maison . Le soleil était au rendez vous aujourd'hui , même si la température continuait a baisser c'était une belle journée pour faire un tour au lac et en profité pour aller visiter la fameuse grange qu'ils voulaient retaper pour en faire un lieu de réception pour la nouvelle année . Elle passa sa tete a la porte de la cuisine

Dites messieurs , un petit tour au lac sa vous dit ?

Aenor regarda Zorro et dit

Nous passerons chercher Ombres par la même occasion , je suis certaine qu'elle serait ravie de nous accompagner

Elle regarda ensuite sont fiancé et lui fit un clin d'oeil avant de venir s'asseoir a ses côtés
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MessageSujet: Re: (1er août 1457)   (1er août 1457) EmptyDim 11 Juil - 8:52

Aldebarand a écrit:
Aldébarand avait bien senti durant la nuit qu'il y avait du remue ménage dans sa maison, mais épuisé, il s'était rendormi aussitôt ! Il grogna de plaisir quand sa douce vint se coller contre lui, sa douce chaleur contre son corps était un réconfort..

Quand il se réveilla le lendemain matin, il se dirigea vers la salle commune et mis les mains sur les hanches de sa Douce, laquelle sursauta affairée qu'elle était à préparer le déjeuner. Elle lui annonça alors la venue de Messire Zorro18. L'esprit embrumé, il lui répondit :


Point de souci mon Amour, tu as bien fait !

Il s'installa à la table et réfléchit un peu... Certes il connaissait Zorro18 mais de nom uniquement car il était Procureur du temps ou lui même était Sergent. De toute manière, il était dehors hier soir et il sourit en pensant à sa Douce et à son coeur d'or.. Zorro18 arriva par la suite et Aldébarand le salua avec révérence.


Notre maison est petite mais chaleureuse et je suis honoré de vous recevoir Messer...


Ils discutèrent ensuite des derniers évènements, du changement de Duc et d'affaires diverses sans vouloir entrer profondément dans la discussion... Il manquait une personne essentielle pour aborder de tels sujets... La Douce leur donna le Tempo de la journée en les invitant à aller faire le tour du Lac... Aldébarand pensa à la Grange qu'il n'avait point eu le temps de visiter et plongea le nez dans son déjeuner, honteux...


Eloin a écrit:
[rp]N° 1, Demeure d'Eloin[/rp]

Parvenue devant la porte, Eloin entra chez elle et s'effaça pour laisser la place à son frère, referma l'huis, et le débarassa de son mantel. Puys elle dégrafa sa cape, retira ses gants et les déposa sur une table jouxtant l'entrée, à costé du vestement de voyage de Handek.

Invitant le jeune homme à s'asseoir à table, elle disparut quelques instants dans la cuisine. Elle en revint un plateau dans les mains, contenant plusieurs miches de pains toutes chaudes, et deux bols de lait fumants. La médicastre ouvrit la porte du grand vaisselier et saisit un petit pot empli d'une mixture dorée, qu'elle posa sur la table.


C'est du miel, expliqua-t-elle à son cadet en ouvrant le pot. C'est efficace contre les maux de gorge, et, pour ma part, je trouves cela délicieux avec mon lait !

Tu disais vouloir t'installer près du port ?
Reprit-elle après quelques instants de silence. Pour ma part je n'y voies point d'inconvénient, bien sur, et c'est un quartier peu fréquenté -pour le moment, je ne te garantis rien pour le jour où le port sera achevé et en activité !

Je t'emmènerais le voir lorsque la brume se sera levée, nous aurons une meilleure vue, et tu pourras ainsi y choisir toy-mesme la demeure qui serait la tienne.


Un bruit sec et régulier contre le carreau d'une des fenestres de la salle de vie attira son attention, et elle se leva pour aller ouvrir l'une d'elles. Un volatile s'y posa presque aussitost, tendant une patte à laquelle estoit attaché un parchemin scellé.

Eloin libéra le pigeon de son message et le gratifia de quelques graines, puys referma la fenestre, retournant s'asseoir face à son frère pour prendre connoissance du courrier. Un sourire naquit sur ses lèvres, tandis qu'elle tendoit le parchemin à Handek pour qu'il puysse également le lire.


Elianor_de_vergy a écrit:
Cara marinia,

J'aimerais beaucoup organiser une petite réception à l'occasion de la Saint Noël, accepterais-tu de célébrer une messe dans notre toute nouvelle chapelle pour l'occasion? Et bien sûr de te joindre à nous pour le banquet qui suivra! N'hésite pas d'ailleurs à venir accompagnée, les portes de Lesparre seront grandes ouvertes pour l'occasion!

Affectueusement

Elianor

(1er août 1457) Invitationhiver1457m

Que dirais-tu de m'accompagner à ceste réception ?

Et, luy laissant le temps de la réflexion, elle prit plume, encrier et papier, et s'attela à rédiger une missive à son amye Lysesl, y joignant l'invitation de sa filleule.

Citation :
Chère Lys,

Mille excuses pour t'avoir laissé si longtemps sans nouvelles de moy, ma vie à Bordeaux est si agréable que j'en oublierais presque mes amys.

J'ai récemment obtenu mon diplosme de médecine, après avoir suivi avec attention et motivation le séminaire lescurien de Rouen, premier ordre religieux à dispenser un tel enseignement.
J'espère pouvoir mettre en place, un jour un tel cursus au seing de l'ordre cistercien, mais ma tasche de Légate me prend trop de temps pour que je puysse m'y consacrer actuellement.

Et toy ? Comment se porte ta petite famille ? Handek est arrivé à Bordeaux voici quelques jours, j'en profites pour remercier ton espoux de l'avoir escorté.

Je profites de ma missive pour te joindre une invitation à festoyer ! Ma filleule, Elianor, a décidé d'organiser un banquet pour les festivités de Sainct Noel, et c'est moy-mesme, en tant que chapelaine de Saincte Marie de la Villeneuve, qui célèbrerais la messe.

Tu y seras la bienvenue, ainsi que ton espoux et tes enfants. Je t'embrasse, mon amye.

Dieu te garde.
Eloin.

(1er août 1457) Img-1532595dzgj

Ensuite, elle rédigea une seconde missive, plus courte, destinée à sa filleule.

Citation :
Cara filhòla !

Je suys heureuse de voir que tu t'atèles à faire revivre ce fief, et j'officierais avec joie en ce jour de feste !

Je prends bonne note de ce que ceste invitation est valable pour quiconque souhaiterais-je y voir participer, et j'ai d'ores et jà rédigé une missive à mon amye Lysesl, pour l'informer de ceste réception.

Dieu vous garde,
Eloin.

(1er août 1457) Img-164408frlz2

Posant les deux parchemins de costé, elle rangea son nécessaire à escriture, puys s'en revinct près de son frère.

Lors, dis-moy comment se portoit Montmirail, à ton départ ? Rastakouette et Beren y vivent-ils toujours ?


Aldebarand a écrit:
Aldébarnd rentra avec Aenor de La Croisée des Chemins. Il se hata de faire revenir le feu dans l'âtre, puis il prit sa plus belle plume et commença à rédiger les inviatations pour la soirée du 28... Il entendit sa Douce se diriger vers la salle d'eau et faire couler le Bain qu'elle lui avit promis. Il essaya de se cooncentrer sur la liste des destinataires qui lui sembla interminable... Au bout d'un moment, entendant les clapotis que faisait son Aimée, il décida de ne plus résister à l'appel de la brume et abandonna les courriers pour se diriger à son tour vers la salle d'eau... Les lettres pouvaient bien attendre demain, pas le bain...
(1er août 1457) Buee-gballand-L-1


Handek a écrit:
[rp]Handek, lorsqu'il fut débarassé de son mantel, et installé dans le salon, acceuillit avec envie les miches de pain et le lait.

Eloin lui déposa un grand pot, contenant une texture étrange et joliement coloré.

Citation :

C'est du miel.C'est efficace contre les maux de gorge, et, pour ma part, je trouves cela délicieux avec mon lait !

J'vais d'abord gouter.

Le jeune homme renifla la chose, désormais appelée miel, en pris avec la cuillière, qu'il racla avec son doigt, pour porté cet aliment à sa bouche.


C'est délicieux !

Handek mangeait et buvait toujours, lui indiquant qu'il ne savait pas quel métier faire, et que c'était sa principale préoccupation, et que l'autre était de savoir quel champ choisir.


Alors, à ton avis soeurette ?

Puis, il recommença à manger, et profita qu'Eloin aille ouvrir au pigeon pour poser son bol à terre, pour que son chat en profite. Il posa également des miches de pain qu'il avait cassé pour le nourrir.

Puis, il lut la lettre, la lui rendit, et, il accepta de l'accompagner.


Au fait, c'est qui, la dame ?

Citation :
Lors, dis-moy comment se portoit Montmirail, à ton départ ? Rastakouette et Beren y vivent-ils toujours ?

Bah, à mon départ, je ne sortais plus de chez moi, et cela depuis presque deux voir trois mois. La politique m'embêtait, pour être poli, et, je m'enuyais ferme. Je n'ai eu de contact qu'avec peu de gens,sauf avec Hermiette, pour lui annoncer mon départ, et à d'autres gens, place de la mairie. D'ailleurs, ce que m'a dit Gaelant m'a vraiment touché.
[/rp]


Eloin a écrit:
Elle sourit devant l'air méfiant de son cadet, puys entreprit de luy respondre.

Ma foy, en ce qui concerne le mestier, pourquoi ne point reprendre ton occupation de charpentier ? Le port recrute actuellement un grand nombre de charpentiers par jour, de mesme que des forgerons.

Tu peux également devenir Meunier, il en manque deux à trois pour assurer une présence quotidienne de farine sur le marché. A savoir, qu'en devenant Meunier, il vaudrait mieux que tu prennes un champ de blé, cela t'évitera d'acheter le blé au marché.

Sinon, nous manquons actuellement d'éleveurs de moutons et de cochons, si l'un de ces élevages te tente, n'hésites point.


Elle but une longue gorgée de lait agrémenté de miel, puys sourit lorsqu'il respondit par l'affirmative à son invitation.

La dame, c'est Elianor de Vergy, duchesse de Bellesme, baronne de Lesparre et de Castelnau de Médoc, ma filleule. Elle est très gentille et n'a point en elle ceste haine des petites gens qu'ont certains nobles.

Son visage s'assombrit quand il luy confia le désarroi de ses dernières semaines passées en Maine. Elle constata qu'il n'avoit point vraiment répondu à sa question, mais ne s'en offusqua point, son attention estant attirée par ses toutes dernières paroles.

Gaelant ? Je says qu'il est un homme de bonne foy et sincère. Il m'a souhaicté d'estre heureuse, lorsque je suys partie de Montmirail pour rejoindre Bordeaux, d'ailleurs je vais rédiger une invitation à son égard, ainsi nous aurons peut-estre l'occasion de le revoir prochainement...

Qu'a-t-il dict ?

Aldebarand a écrit:
En arrivant chez eux, Aldébarand se dit bien qu'il n'y avait pas d'autre solution... Il repoussa gentiment Patoune, la pris dans ses bras et lui murmura à son oreille... Tu seras bien mieux ici.. Il se dirigea vers l'écurie et commença à arnacher Satine.... Il récupéra quelques affaires qui trainaient çà et là puis jeta un denier coup d'oeil à sa Forge... Il mit ses vêtements de voyage et se rendit calmement vers la Grange...


Aldebarand a écrit:
De retour à Bordeaux, Aldébarand se mit en devoir de vendre quelques biens sur le marché... Il caressa Patoune qui sautait dans tous les coins... Aenor devait déjà être partie travailler.... Il lui tardait de la voir, même si c'était pour la dernière fois avant longtemps... Il s'étala de tout son long sur le lit et s'assoupit...


Kaylie a écrit:
[rp]Chez Aenor & Aldebarand ...[/rp]

Aenor revenant de sa petite fête au lac s'arreta net devant la porte de la maison . Elle n'avait pas encore reussi a y entrer a nouveau depuis leur rupture bien que cette décision venait d'elle ...
Prenant une grande inspiration elle tourna la poignet et poussa la porte qui grinça légèrement ... Il était tard , il faisait noir , tout était bien trop calme à son gout ...
La jeune femme fit un pas , puis un autre , referma la porte derrière elle et se retrouva alors dans le noir total de sa grande maison vide s'adossant à la porte comme ayant étrangement peur d'avancer plus loin ...
Lorsqu'elle se décida enfin a bougé , elle attrapa une chandelle placée sur un petit meuble a côté de la porte , l'alluma et avança dans la maison ... Plus aucune trace de lui , il avait tout emporté , ses affaires , Patoune ... tout ... Seul les souvenirs qu'ils avaient passés tous les deux ici mêmes restaient gravés en ces murs ...

Aenor monta doucement les escaliers , se dirigeant vers leur chambre ... Elle posa la chandelle sur la table de chevet et se laissa tomber sur le lit , a la place qui fut celle d'Alde ... Il s'était surement allongé là juste avant de partir tout a l'heure , son odeur était encore présente sur l'oreiller ... Prenant celui ci dans ses mains , elle colla son visage dessus et respira une dernière fois ce parfum qu'elle connaissait si bien . Sentant les larmes lui monter aux yeux ,elle reposa l'oreiller , se leva du lit et tenta de faire aller ses pensées vers son voyage futur , vers la nouvelle année qui s'annonçait ...
Elle enleva sa robe qu'elle rangea au fond d'un placard , se fit une bref toilette et mit ses vêtements habituels en préparant d'autres tenues de rechange dans un sac .
La petite brune redescendit les escaliers et prépara ensuite de quoi manger sur la route , elle rangea le tout dans son sac et quitta la maison , passant une main sur le canapé , là où ils avaient passés tant de moments complices a discuter , rire , se taquiner , se caliner ...
Les larmes coulant désormais sur ses joues , elle referma la porte derrière elle , son sac sur le dos ... Elle monta sur son cheval et se dirigea vers les portes de la ville , Calli , sa filleule , l'y attendait surement ...


Handek a écrit:
[rp]Handek, dès qu'il le pouvait, plaçait ses réponses...

Ouais, j'pense redevenir charpentier... Au moins, je sais comment ça marche, et, avec le sotck de bois que j'ai, pas d'pénurie en vue !
Puis, j'pourrais continuer à pêcher gratos, comme ça..
Mais, j'deviendrais jamais meunier, le trois quart, c'est des tarés du moulin, ne parlant que du cours de la farine..
Et, les élevages, c'est pas mon truc, j'prfère la compagnie d'mon chat..
Au fait, tu sais pas ou trouver un chien ?



Il but une gorgée de lait, puis, sur sa cueillère, rajouta une bonne dose de miel, qu'il avala cul sec.


Gaelant.. Il m'a dit, ...pas grand chose.
Il m'a posé sa main sur mon épaule, m'a murmuré je ne sais plus quoi, je ne sais même plus si il m'a murmuré..
Mais, il m'a servi un verre de calva, et je crois, que c'était le meilleur verre de ce breuvage de ma vie..
[/rp]


Eloin a écrit:
Un mince hochement de teste accueillit ses paroles, puys elle enchaisna.

Bien, Bordeaux aura désormais un charpentier supplémentaire, grasce à toy.

Pescher gratos ? Que veux-tu dire ?


"Des tarés du moulin"... Amusante remarque qu'icelle, que la jeune femme irait vérifier par elle-mesme en s'arrangeant pour se trouver à proximité des meuniers lors du prochain marché, et ainsi escouter leurs discussions.

La question suivante provoqua en elle un léger mouvement de surprise.


Un chien ?! M'enfin tu possèdes jà un chat et un cheval ! Bientost tu auras une basse-cour en la cour de ta demeure, si tu continues ainsi ! Nota la jeune femme avec un petit rire moqueur. A part en recueillant un chien errant, ou en trouvant quelqu'un qui donnerait des chiots, je ne says guère comment tu pourrais acquérir un chien...

La suite de la conversation la déçut, elle qui pensoit avoir là des nouvelles de l'ancien comte du Maine par le biais de son cadet.
Elle venoit hélas de constater que le jeune Bellecour estoit loing d'en avoir terminé avec le chouchen, et que, au contraire, ces dernières semaines passées en Montmirail à attendre le départ vers la Guyenne avoit semble-t-il provoqué une rechute !

Elle qui avoit cru son frère débarrassé de ceste estrange addiction devoit s'avouer vaincue pour l'instant, mais elle n'abandonnerait point la bataille de sitost !


Je croys bien que le chouchen t'a faict perdre la mémoire de certaines choses et paroles, mon frère, il va falloir te reprendre si tu ne veux point devenir vieillard et sénile avant l'heure !

De toutes manières en Guyenne nous n'avons guère de chouchen, et le faire venir jusqu'à Bordeaux te cousterait bien trop cher.


Elle s'apprestoit à continuer ainsi sa leçon de morale, lorsqu'un pigeon se posa sur le rebord de la fenestre.
Eloin alla ouvrir et délivra le volatile de son message, luy déposa une écuelle de grains pour qu'il patiente quelques instants, puys ouvrit la lettre dont elle ne tarda point à recognoistre le scel.


Prie-Montpoupon se rappelle de moy... Ce doit estre pour les allégeances, certainement... Murmura-t-elle en décachetant la missive.

Après une rapide lecture, elle sortit d'un tiroir du vaisselier une feuille de papier, la plume et l'encrier, puys rédigea sa response.


Citation :

    A vous, Jef_lebeug, comte du Maine,
    A vous, Jason de Prie-Montpoupon dict Maine,

    Je, Eloin Bellecour,

    En ce jour, et en tant qu'officier de l'Ordre du Mérite Mainois, déclare ce jour prester allégeance à Sa Grandeur Jef_lebeug, élu une nouvelle foys comte du Maine par les urnes et reconnu par les membres du conseil.

    Je luy accorde donc mon conseil, mon ayde et ma protection selon mes moyens.
    Que ce second mandat soit aussi prospère que le premier.

    Faict et scellé en le castel de Lesparre, ce quatre janvier de l'an mil quatre cent cinquante-huit.


(1er août 1457) Img-170113yo4rr

Se relevant, la bordelaise alla accrocher le vélin à la patte du pigeon qu'elle réexpédia dans les airs, rangeant ensuite la coupelle dans un placard et refermant la fenestre.

Puys elle retourna près de son cadet.


Et sinon, qu'as-tu à me conter ? Y-a-t-il des villes qui ont plus que d'aultres retenu ton attention, lors de ce voyage ? Je me souviens pour ma part du castel de Vendosme, imposante forteresse dressée sur sa colline, et de La Rochelle, qui doit désormais posséder un grand port...


Handek a écrit:
[rp]
Citation :
Pescher gratos ? Que veux-tu dire ?

Bah, réfléchis..Stère de bois à volonté, enfin, presque, veut dire barque, veut dire pêche, veut dire poisson, veut dire nourriture ? Tu vois ? Gratos, c'est une expression à Thomaas, et des jeunes de Montmirail.


Citation :
Un chien ?! M'enfin tu possèdes jà un chat et un cheval ! Bientost tu auras une basse-cour en la cour de ta demeure, si tu continues ainsi ! Nota la jeune femme avec un petit rire moqueur. A part en recueillant un chien errant, ou en trouvant quelqu'un qui donnerait des chiots, je ne says guère comment tu pourrais acquérir un chien...

Et alors?! s'emporta le jeune homme.. Le cheval, je l'ai plus, j'ai oublié de te le dire, celui avec lequel on est venu, c'est celui de Thomaas. L'autre, il est vendu.

Puis, sur le visage de sa soeur, le garçon décela une pointe de désillusion, et une grosse pointe , ou plutot lame, de colère.

Citation :
Je croys bien que le chouchen t'a faict perdre la mémoire de certaines choses et paroles, mon frère, il va falloir te reprendre si tu ne veux point devenir vieillard et sénile avant l'heure !

De toutes manières en Guyenne nous n'avons guère de chouchen, et le faire venir jusqu'à Bordeaux te cousterait bien trop cher.

Le jeune home se leva aussitôt. Quoi, qu'est c'tu m'parles? Moi, sénile ? Ne t'inquiète pas pour moi. D'ailleurs, un architecte arrive bientôt pour fabriquer ma baraque. Enfin, une sorte de domaine.
Sur l'port, ce sera plus boutique, distillerie à chouchen, et habitation de ville. Tout ça sur, je l'espère, trois étages, et un sous sol.


Le garçon s'avança, reprit son manteau, et lança à sa soeur, de la façon la plus gentille qu'il pouvait, car, honteux de s'être emporté, il voulait se rattraper.


Tu viens ? J'aimerais beaucoup avoir ma demeure au plus tôt...

Citation :
Et sinon, qu'as-tu à me conter ? Y-a-t-il des villes qui ont plus que d'aultres retenu ton attention, lors de ce voyage ? Je me souviens pour ma part du castel de Vendosme, imposante forteresse dressée sur sa colline, et de La Rochelle, qui doit désormais posséder un grand port...

Oh tu sais, je ne faisais que suivre Tak, j'ai rien visiter du tout ![/rp]
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MessageSujet: Re: (1er août 1457)   (1er août 1457) EmptyDim 11 Juil - 8:58

Eloin a écrit:
Barque... Pesche... Poisson... Nourriture...

Le raisonnement pourtant logique de son cadet mit un moment à faire son chemin dans son esprit un peu embrumé par la joie de retrouver son frère, et elle ne hocha la teste qu'après un long moment.


Oh ! Je comprends mieux, oui... D'ailleurs je vais moy aussi de temps à aultre au lac, le poisson est un aliment que j'apprécie grandement depuys que je résides en Bordeaux.

La réaction qu'il eut à ce qu'il prit pour des reproches fut loin de la surprendre, elle estoit accoustumée désormais au caractère un tant soit peu lunatique du seul homme de la fratrie.
Pour autant, la façon dont il demeura silencieux à sa remarque sur sa probable addiction au chouchen la conforta dans le sentiment qu'il n'avoit point cessé d'en consommer, maugré ce qu'il luy avoit certifié dans sa dernière missive.

Laissant de costé, pour le moment du moins, ce petit ennui, Eloin emboista son mouvement et quitta son siège, se rapprochant de la porte. Elle passa sa lourde cape de laine sur ses épaules, garnit ses mains de gants de cuir bien agréables en ces temps frais, puys échangea ses mules contre de chaudes et solides bottes d'équitation, ce qui luy éviterait d'avoir les pieds gelés.

Sur un sourire, elle ouvrit la porte de sa demeure, le poussa gentiment à l'extérieur et referma derrière eux.


Rien ? Par Aristote, mon frère, tu n'as décidément aucun intérest pour les monuments et aultres beautés de ce monde ! Nota-t-elle avec amusement en l'emmenant à l'Office du cadastre...


Callisto58 a écrit:
[ Chez Aenor...]

Calli traina ses bottes jusque dans c'quartier un peu trop bondé.
Donnant des coups d'pieds dans les mottes de neige dépassant deci-delà et pestant contre le froid dont la morsure venait lui lécher les joues et le bout du nez...

Première fois qu'elle foutait les pieds dans c'te rue... N°3....
Elle levà les yeux sur une bâtisse, coincée entre deux aut' bâtisses, en fait...
Pfff, les charmes d'la ville, sans doute...

Cognant à l'huis, elle attendit qu'on vienne lui ouvrir, l'épaule appuyée nonchalamment au chambranle, et la tête rentrée dans les épaules.


Callisto58 a écrit:
Après s'être gelé les miches un bon moment, Calli soupira.

A l'évidence, personne ne viendrait lui ouvrir...

Se frottant les mains, elle réajusta ensuite son écharpe autour du cou et se dirigea vers les tavernes, bien décidé à se réchauffer à l'aide d'une bonne bière après cette vaine attente.


Aldebarand a écrit:
Il lui falait rentrer à nouveau dans cette maison hantée de souvenirs... Il poussa la porte en fermant les yeux et attendit.. Aucune voix ne retentit... Quand il les ouvrit, ce ne fut pour constater que la poussière et les toiles d'araignées avaient envahit la place..
Il soupira et se mit en devoir de nettoyer les lieux... Une fois fait, il se dirigea vers sa forge et commença à ranger ses outils... Peu de temps après, le feu crépitait, il se noya dans son travail et se mit à cercler les seaux...en pensant à sa belle qu'il attendrait avec envie et amour.. Le reste appartenait désormais aux fantomes du passé...


Aldebarand a écrit:
Céléano se mit en devoir de rénover sa forge.... Il avait achété du fer et du bois et il était grand temps de forger et de faire profiter les gens de son savoir pour des prix raisonnables... Il mit donc une grande pancarte devant sa porte avec comme annonce... "A la forge raisonnable. En trez et parlons prix, nous nous entendrons..."


Kaylie a écrit:
Aenor ... ou désormais Hayden , avait remis les pieds a Bordeaux pour la première fois depuis bien des semaines , plusieurs raisons l'avaient jusqu'à aujourd'hui tenue hors de cette ville et bien qu'elle n'était toujours pas prête a y revenir il lui fallait cependant vaincre cette peur ...
La journée s'était écoulée rapidement , plus rapidement qu'elle ne l'aurait cru d'ailleurs ... une journée passée a trainer dans les endroits qu'elle connaissait si bien évitant malgré tout de croiser quelconque connaissance qui aurait pu la reconnaitre ... de près ou de loin ... la jeune femme ne tenait absolument pas a devoir rendre des comptes sur sa subite disparition ou même sur son retour inattendu bien qu'il ne soit qu'un bref passage .

La nuit venait de tomber lorsqu'Hayden se décida a avancer jusqu'au Quartier de la Bourse ... Quartier où elle avait élue domicile avec Aldebarand a l'époque ... Elle souhaitait voir ce qu'était devenue sa maison , ou plutot son ancienne maison car elle ne se considerait plus comme habitante de ce Quartier ni même de cette ville bien que les registres puissent en dire le contraire .
Avançant d'un pas timide et lent a la fois , elle se trouva assez vite , trop vite a son gout , devant la demeure . Frissonnant au contact d'un vent froid qu'elle prit de face , elle s'adossa contre un mur juste devant , un genoux replié de façon a poser son pied contre le mur . La désormais blondinette resta ainsi quelques minutes , observant chaque detail de la façade qui aurait pu avoir changé . Elle compris rapidement qu'Alde occupait toujours la maison ou du moins l'atelier , lorsque que la lueur d'un feu venant de la forge parvint jusqu'à elle . Hayden ferma les yeux quelques secondes puis les rouvris avant de faire quelques pas et d'atteindre la vitrine ou l'on pouvait voir ce qu'il se passait a l'intérieur ... Elle se faisait cependant discrète ne souhaitant pas vraiment qu'il la voit et évitant ainsi tout malaise possible .
Elle resta là a le regarder durant quelques secondes puis ferma de nouveau les yeux se rememorant chaque souvenir que l'endroit lui permettait de se rappeler . Reajustant son col de façon a en faire également une capuche pour se proteger du vent , elle fit demi tour ne sachant pas bien où elle irait ensuite et tenant d'une main son col pour qu'il ne s'envole pas , elle se dirigea vers la sortie du Quartier en trainant légèrement les pieds et en donnant de petits coups dans les cailloux qui se trouvaient sur son chemin ...


Kronembourg a écrit:
[ Voyage de noces pour les faux nouveaux riches, première escale à Bordeaux ]


[rp]N° 1, Demeure d'Eloin[/rp]


La carriole précédée des deux bourricots était chargée au point que casseroles ou couvertures passaient parfois par dessus bord, mais Diia, nichée entre deux laines de couleur vive la protégeant du froid, était encore endormie.
A l'aube de cette nouvelle journée Kro menait son attelage en direction de la demeure de dame Eloin ; point de visite à Bordeaux sans aller saluer cette grande dame qui l'impressionnait au point que chaque fois qu'il se retrouvait face à elle, le colosse barbu se sentait dans la peau d'un petit garçon.
Visite de courtoisie, première visite de ce long voyage de noces que le couple avait tant attendu. Et puis c'était aussi l'occasion de se réchauffer après cette longue nuit de trajet, ainsi qu'au cas où .... lui demander l'hospitalité Embarassed .

Lorsqu'il trouva porte close et volets fermés, le sacristain grommela quelques jurons dans sa barbe. Ma foi c'est vrai, il avait récemment appris que le mari ou ancien mari de dame Eloin était décédé, sans doute cette dernière était-elle retournée dans le Maine pour assister à ses funérailles et retrouver les souvenirs de sa vie passée en compagnie de ses anciens amis.

Umpf, devant la porte barricadée Kro adressa une rapide prière à l'attention de son amie, puis enchaîna sur une autre prière destinée à savoir où le jeune couple allait dormir. Lui qui avait promis la lune à la femme de sa vie au sujet de ce voyage, dindes rôties et nuits bien au chaud à travers la Guyenne, voilà que ça commençait bien ...
Regardant si personne ne l'observait il essaya de forcer un volet en tirant sur le bois comme il le faisait si souvent lorsqu'il cherchait refuge à l'époque où il était soldat : Non, non, ce n'était pas convenable :? . Un peu dépité il se retourna et aperçut le champ de blé un peu à l'abandon rattaché à la demeure.
C'était l'occasion.
Il lui faucherait quelques blés en échange de laisser leur carriole sur place un ou deux jours.
Kro fit mener l'attelage au fond du champ en espérant que les irrégularités du terrain n'allaient pas réveiller Diia. Et aussi que personne dans la Capitale ne les surprendrait à s'installer là-bas.


Aradiia a écrit:
[rp]N° 1, Demeure d'Eloin[/rp]

Ils avaient enfin prit le départ hier soir, dans la nuit aux senteurs presque printanières.
Longeant la route du bord de mer, recroquevillée sous d’épaisses couches de laine, Diia fixait le croissant de lune se refléter dans l'écume. Poussière d'étoiles et clair de Lune, accompagnaient les deux amants d’une dune à l’autre.

D’un clignement de ses yeux embrumés, la médicastre se mit à lui susurrer.

-Viens, on met les voiles !

Dans un petit rire, elle remonta ses genoux vers sa poitrine, caressant son coeur doux comme du miel.

Elle ferma enfin ses paupières les yeux fixés sur ses pensées, leur dernière soirée en taverne qui n’avait pas été si différente des autres soirs, en compagnie de Bridge et Lervia autour des verres qui défilaient aux effluves nostalgiques.

Un court instant elle conjugua l'amour à tout les temps, puis s’endormit paisiblement, le voyage en Guyenne avait commencé.

La brume matinale tel une caresse de velours sur sa peau, sortit la belle de son sommeil. Tirant les couvertures sous son menton, Diia s’assit le dos bien calé contre une vieille marmite observant le paysage inconnu et blafard. La carriole tanguait sous les sabots du marcassin Copine qui fouillait avec frénésie dans le sac de nourriture de son groin. Cette sale bête allait sûrement leur attirer bien des déboires encore. Diia la regardait un moment dormant encore a moitié quand son ventre fit un bruit familier. Se penchant au dehors, elle cherchait des yeux son tendre époux, en humant l’air à la recherche d’une odeur alléchante.

Elle le vit enfin courbé vers le sol, au fond du champ. D’une respiration, elle se redressa pour l’appeler.


Youuuhouuu !!! Kro, mon prince. Où sommes-nous ?
Kro ! Sommes-nous bien à Bordeaux, dit ?


Kronembourg a écrit:
[rp]N° 1, Demeure d'Eloin[/rp]


Umpf, tu parles d'une nouvelle vie. Condamné à mentir par faiblesse, par lâcheté, presque par dévotion.
Marmonnant dans ses dents, le barbu rumina ses souvenirs.(1er août 1457) 1917
Lorsque Diia avait perdu leur enfant à la suite d'un malaise en taverne où quelques amis avaient voulu la sauver en sautant sur son ventre, Kro avait été presque autant terrassé de douleur que sa femme.

C'est à cette époque qu'il avait rencontré Nestor, charpentier de son état mais mendiant à ses heures creuses ( d'ailleurs Kro l'avait surtout vu mendier depuis tout ce temps ) qui avait accepté de l'aider à reconstruire leur demeure moyennant quelques pièces.
Le Charpentier rapidement découragé face à l'envergure des travaux avait orienté Kro vers un domaine qui se trouvait à l'écart de la ville, appartenant à un Vicomte Artésien qui n'était pas revenu en ses murs depuis des années.

Lorsque le barbu, qui depuis des mois ronflait près de sa femme au fond d'une carriole miteuse, avait aperçu le domaine, il n'avait pas hésité très longtemps.
Diia et lui traversaient une telle épreuve suite à la perte de leur enfant, alors ... alors ... alors le cycle du mensonge s'était mis en place dans l'esprit de l'homme d'église : Pour que sa femme retrouve le sourire qu'il aimait tant, ce si beau sourire que sa magnifique Diia avait perdu depuis des mois, il lui avait expliqué ... Dieu lui pardonne, il lui avait expliqué que ce somptueux domaine n'était autre qu'un gain obtenu à la suite d'une loterie Ducale.
Depuis ce jour, le barbu se battait bec et ongles pour dissimuler cet affreux mensonge dont il avait tant honte. Et il se saignait aux quatre veines, sans un mot, pour offrir à sa femme le train de vie qu'il estimait lui revenir.

Aussi, l'emmener en voyage de noces au fond d'un champ pour une première nuit, aussi béni ce champ soit-il ...
Il grimaçait.
Ca commençait mal.



Youuuhouuu !!! Kro, mon prince. Où sommes-nous ?
Kro ! Sommes-nous bien à Bordeaux, dis ?



Pour sûr nous étions bien à Bordeaux. Et même sur la propriété de dame Eloin en personne. Mais comment lui expliquer que tous les deux allaient dormir cachés au fond d'un champ en friche ?
Le barbu hôcha la tête et s'entendit répondre ...


Bien sûr nous sommes à Bordeaux, tu ne sens pas le poisson ?

Il espérait qu'elle n'évoquerait pas le rouget que Kro conservait amoureusement, en hommage à son père, dans sa vieille muzette de soldat depuis des années, et dont elle cherchait par tous les moyens à se débarrasser. Ordonnant à la carriole de s'arrêter, Kro continua.


Nous irons sur le port mon amour. Il doit y avoir de magnifiques truites à déguster.

En espérant qu'elle ne choisisse pas de manger les plus chères, c'est que Kro avait décidé de voyager léger ...


Aradiia a écrit:
Aradiia fixa la silhouette de Kro s’approchant d’elle, sa grande mèche lui balayant le milieu du visage, et sa démarche si caractéristique de gauche à droite avec un petit rythme accentué se reconnaissait entre mille. Dans une de ses grosses mains, il tenait des épis de blé ou de maïs sûrement fraîchement arrachés.
*C’est ça mon déjeuner ? * se demanda t’elle en grimaçant.* Beurkkkk, Ha non pas de maïs, pas question !!! *
Elle ne voulu pas lui montrer son désappointement et quand il fut à sa portée, elle se pencha par-dessus la carriole pour lui donner un baiser sur le coin des lèvres en esquivant un sourire.


Bien sûr nous sommes à Bordeaux, tu ne sens pas le poisson ?

Nous irons sur le port mon amour. Il doit y avoir de magnifiques truites à déguster.


Diia, l'écouta et scruta l’horizon sachant que le large n’était pas loin et immobilisa son regard sur un vol de mouettes tournoyantes. Elle huma l’air en ouvrant largement ses narines et se retourna après un long moment vers lui.
Elle se leva d’un bond mais manqua de tomber et se rattrapa à la bâche qui leur servait de toit.



-Allons y tout de suite, je meurs de faim.
Ha bin non !! pas de truites ici mon ange ! C’est un poisson de rivière ça, allons manger plutôt du barbue, du carrelet, ou encore mieux une divine daurade grise… Ha oui !!! Je me régalerais avec de la dorade !!!!

Dans une béatitude totale Diia laissait échapper quelques mots à peine compréhensibles tout en salivant.

-Hummm !!!!! Des filets de poisson doré parfumés au bacon et à l'anis. Tout ça se mariant parfaitement avec une purée onctueuse doucement colorée.

La jeune médicastre n’avait pas eu un tel appétit depuis…. Fort longtemps et en un éclair elle se dit que peu être est ce de bonne augure pour l’avenir.

-Après manger il faut que je file à l’université mon ange, j’espère avoir quelques élèves en cours de médecine, comme ça ce soir nous irons goûter le vin du pays en taverne qu’en dis tu ?

Elle espérait qu’il ne lui parle pas du vin de messe qu’elle se sirotait en douce, dans la cave-taverne. Elle en profita pour changer de sujet rapidement.

-Dommage que tant d’étudiants choisissent la voie de l’état, à croire qu’ils se sentent tous une âme de dirigeant, c’est peu être par vocation… Imagine ! Pire encore dans la voie de l’église, là c’est désertique, personne, personne…


Dans un élan, elle l’enlaça fort et lui murmura.
-Mais toi, tu es le meilleur Diacre qu’il soit ! On va manger ?


Kronembourg a écrit:
[rp]N° 1, Demeure d'Eloin[/rp]



Comme beaucoup d'hommes qui ne l'avoueront pourtant jamais, Kro faisait semblant d'écouter sa femme. Toutes ces histoires de carrelets et autres poissons fins le dépassaient, limite avait-il mal pris le fait qu'elle parle de dévorer un barbu. Kro était très sensible sur le sujet. Il l'écoutait donc avec un regard de merlan frit, muet comme une carpe et tâchant d'oublier ses paroles aussi vite qu'un poisson rouge. Surtout lorsqu'elle lui glissa à l'oreille qu'il était le meilleur diacre qui soit, alors qu'il était Sacristain... toute l'harmonie entre l'homme et la femme devait probablement résider là : Le premier n'écoute pas et le second ne comprend pas, ainsi perdurent tranquillement dans le temps la plupart des mariages. Mais au moment des baisers, des tendresses et des regards amoureux, toutes les tensions s'apaisent. Récompense ultime qui transforme les loups en agneaux.
Laissant sa femme filer à son programme universitaire, il se mit à faucher comme il se l'était promis le champ de blé de dame Eloin.



[ Quelques heures et quelques courbatures plus tard ]

C'est qu'en cette saison il fallait plus qu'une faux pour travailler correctement. Il aurait même fallu plus qu'un homme pour parvenir à débroussailler la totalité du terrain.
Le barbu en était à cette réflexion durant sa énième pause lorsqu'un homme apparut soudain à travers le champ. L'échange fut rapide : Poignée de main, quelques écus, et l'inconnu était déjà reparti ... Un peu perplexe Kro regarda autour de lui jusqu'à ce que ses yeux croisent un panneau inattendu : " Propriété de Sieur Vendetta ".(1er août 1457) 12466435
Il prit ses clics et ses clacs et quitta la propriété en bougonnant.



Aldebarand a écrit:
Aldébarand rentra tard chez lui la nuit et ne fit pas de bruit..... Il espérait qu'au fond de la maison deux âmes dormaient paisiblement.... Il eut beaucoup de mal à s'endormir.....


Eloin a écrit:
[rp]N°1, "Ostal Bellecour", Demeure d'Eloin [/rp]

Enfin...

Le voyage de retour luy parut bien plus long que le trajet de l'aller, tant elle s'estoit sentie vidée de toute émotion en revenant du Maine.

Arrivée à Montmirail alors que la nuit estoit tombée depuys peu, elle avoit retrouvé ses amys en une taverne tenue par le mary d'une vescomtessa chère à son coeur.
Et elle avoit passé bien plus de temps que prévu loin de Bordeaux, puisqu'elle avoit assisté aux élections comtales, et presté en personne allégeance à la nouvelle comtesse. Et elle estoit repartie une dizaine de jours auparavant, alors que la capitale du comté venoit de tomber aux mains d'un fourbe angevin devenu par l'on ne savoit quel miracle vescomte de Gennes, et qui avoit tenté de faire du Maine une colonie de ceste terre italienne, pourtant située à des miliers de lieues de là. Partie la nuit de la révolte, d'aucuns diraient certainement qu'elle avoit délibérément fui la débascle, et c'estoit en partie vray.

Mais, maintenant qu'elle estoit devant la porte de sa demeure, tenant sa jument par la bride, elle se rendoit compte d'une chose : c'est le Maine, en son entier, qu'elle avoit quitté, parce qu'il n'avoit finalement guère changé durant ces années d'absence, que Montmirail estoit devenu calme, bien trop calme qu'auparavant, et que tout ce qui luy rappeloit son ancienne vie la tenoit désormais en horreur.

Son mary remis au bons soins du Très Hault, ses proches assurés de sa bonne santé et d'une future correspondance qu'elle s'efforcerait de garder régulière, les clefs de son ancienne demeure rendues au cadastre et la dicte maison déclarée à nouveau libre pour un vagabond désirant s'establir en Montmirail, Eloin estoit repartie en direction du Sud, rejoindre ceste Guyenne qui avoit fini par luy manquer bien plus qu'elle ne se le serait imaginé.

L'air marin avoit redonné un peu de gaieté à l'oblate dès qu'elle eut franchi les murailles de la cité poitevine de La Rochelle, et elle avoit faict une halte de quelques heures juste pour regarder la mer, ceste étendue d'eau si belle, si calme mais parfois si capricieuse, dont l'odeur iodée et le bruit de ses vagues luy firent grandement de bien.
Et puys, quatre jours plus tard, la voilà qui passoit les portes de la capitale guyennoise, souriant de voir que rien ne sembloit avoir changé, et surtout, surtout, que nul incendie ou acte de vandalisme ne sembloit avoir ébranlé son ostal et le quartier de la Bourse.

Un soupir de soulagement échappa à la dauna encapuchonnée qui poussa le portillon menant à l'arrière de la demeure, ouvrit la stale aménagée au fond de la grange en laquelle quatre dizaines de sacs de blés s'estoient entassés durant son absence, y fict entrer sa jument et la débarassa de la selle avant de passer un long moment à la brosser. Puys elle luy donna moults grains d'avoine et une grande bassine d'eau, referma la stale et pénestra dans son ostal après avoir déverrouillé la porte de la cour.

L'obscurité regnant à cause des volets fermés et l'odeur désagréable due au manque d'aération durant de longues semaines la saisirent à la gorge dès son entrée dans la salle principale, et elle se hasta d'ouvrir volets et fenestres afin que de faire entrer de l'air frais et pur. Elle fict de mesme après estre montée à l'étage, puys redescendit prestement dans la cour, prenant au passage un broc qu'elle emplit d'eau récupérée dans un grand baquet posé dans la cour et qui avoit récupéré les eaux de pluie de l'hiver.
Et, au bout de plusieurs va et viens entre la cour et l'étage, elle remplit le baquet de bois enveloppé d'un drap avec l'eau ainsi récupérée jusqu'à mi-hauteur, et fict chauffer l'équivalent de l'aultre moitié dans une marmite qu'elle versa ensuite dans le baquet.

Son bain prest, elle retira son vestement de voyage poussiéreux et crotté suite aux intempéries subie durant le trajet, et se glissa avec délice dans l'eau chaude à souhaict.
Elle y resta un long moment, et ce furent les cloches de la basilique, sonnant la mi-journée qui l'éveillèrent presque en sursault. Quittant l'eau qui avoit entretemps refroidi, elle revesti en grelottant une chainse et des braies, sur lesquelles elle apposa une robe de laine noire, et qu'elle superposa par une houppelande de damas d'un blanc immaculé, signifiant ainsi à tous ceux qu'elle pourrait croiser le deuil qu'elle portoit depuys jà deux lunes.
Après avoir brossé sa lourde chevelure, elle la réunit en un chignon qu'elle fixa assez hault sur son crasne, et sur laquelle elle fixa une coiffe à cornes elle aussi recouverte de tissu blanc, sans ornement aucun. Elle qui d'ordinaire ne se paroit guère que de quelques bijoux avoit ceste foys bannit de ses vestures toutes marques de richesse quelconque.

Ainsi apprestée, la bordelaise quitta sa demeure après avoir refermé les fenestres, mit en vente ses sacs de blé sur le marché, et se rendit ensuite au bureau du cadastre, se demandant, en chemin, si quelqu'un avoit songé à reprendre son poste durant son absence...
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MessageSujet: Re: (1er août 1457)   (1er août 1457) EmptyDim 11 Juil - 9:04

Eloin a écrit:
[rp]N°1, Ostal Bellecour[/rp]

Occupée à des travaux de cousture, plus particulièrement à la confection de tentures de drap épais destinées à couvrir les murs de la chambre dans laquelle souvent elle sentoit passer des courants d'air, la bordelaise sursauta en oyant le bruit caractéristique d'un volatile toquant à la vitre d'une fenestre avec son bec.

Posant sur la table de la salle principale le lourd et large pan de tissu, elle se leva et alla ouvrir la fenestre de la cuisine, délivra un pigeon de son message et referma derrière elle, après avoir nourri le volatile de quelques grains.

Elle retourna s'asseoir avant de prendre connoissance d'une missive qui soulagea son coeur d'un grand poids.


Citation :
Dame,

Maintenant que vous avez quité Montmirail, je peux vous expliquer certaines choses...

Je n'ai pas changé, je n'ai pas abandonné Lysesl, je n'ai pas abandonné les enfants.

Je les aime de toute mon âme... et justement parce que je les aime , je me suis eloigné pour les proteger : Syrus est arrivé à Montmirail ce week-end pour assouvir sa vengeance... tout le monde sait quel homme je fais semblant d'être, et grâce à cela, il ne veut s'en prendre qu'à moi et non aux personnes que j'aime puisqu'il n'y en a plus, et les habitants du village lui ont confirmé.

Je vous presente mes excuses pour le rôle que j'ai du jouer devant vous.... mais je n'avais pas le choix....
J'espère que vous me comprenez...

Lysesl le sait depuis le début, du moins le lendemain et nous n'avons pas cessé de nous voir en cachette tout ce temps...
Jamais je ne l'abandonnerai....

Et merci d'être une si fidèle amie pour mon épouse.

Cordialement

Tak

L'oblate ferma les yeux un court instant, la missive dans sa main, une larme coulant le long de sa joue.

Prestement elle prit la plume, rédigeant response à celuy dont elle avoit cherché, durant des jours et des nuits entières, à tenter de comprendre le changement radical de tempérament. Découvrir finalement que tout cela n'estoit qu'une façade destinée à protéger son espouse et sa famille, qu'il n'avoit jamais cessé de chérir, la rassuroit grandement et elle aurait presque pu en rire de joie.


Citation :
Arnaud,

Vous ne pouvez savoir à quel point vostre missive m'emplit de joie et me soulage, moi qui suys partie de Montmirail le coeur serré d'abandonner mon amye à sa tristesse et à l'abandon que je pensois estre le sien.

Je suys soulagée d'apprendre qu'il n'en est rien, et que vous n'avez jamais cessé d'aymer Lysesl, vostre geste est fort louable et ceste mise en scène a fonctionné à merveille. J'espère que cela vous aura permis de vous débarrasser de ces vils fauteurs de troubles.

Sachez que vos excuses sont entièrement acceptées et que je vous comprends amplement, moy qui regrettes tellement de n'avoir point su donner une seconde chance à mon propre hymen lorsque j'en eus la possibilité.

Merci à vous de veiller de si près sur Lysesl et ses enfants, d'estre un homme si prévenant qui luy a redonné goust à la vie. Je vous souhaicte de longues années de bonheur, vous estes pour beaucoup le modèle de l'amour partagé qui survit au temps et aux épreuves, puyssiez-vous le rester longtemps !

Oh, et si vous voulez me faire plaisir, cessez donc de m'appeler "dame", vous estes pour moy un amy aussi cher que ne l'est Lys, n'ayez donc point peur de me nommer par mon prénom !

Le Très Hault vous aict en sa Saincte Garde, amys chers à mon coeur.

Eloin.
(1er août 1457) Img-1221342ygfr

Un sourire ému sur le visage, l'oblate attacha le message à la patte de son hirondelle, et envoya icelle en direction du Nord, vers ce Maine en lequel elle savoit pouvoir compter sur plusieurs personnes maugré l'éloignement...


Eloin a écrit:
C'est l'humeur guillerette que la future moniale cistercienne vaqua à ses occupations du jour, chantonnant quelque comptine ancestrale.

Et ses occupations de ce jour, justement, se déroulèrent à l'étage de sa demeure, dans ce qui fut auparavant la chambre des jeunes enfants. Enzo ayant désormais dépassé les dix années d'existence, elle luy avoit récemment aménagé la seconde chambre de la demeure. Et elle s'estoit donc attelée à opérer un grand ménage dans la pièce désertée par son trésor. Au grenier le berceau et le minuscule baquet de toilette, ils furent remplacés par un grand lit qu'elle avoit chiné le matin mesme sur le marché bordelais.

A costé, un tabouret à trois pieds, sur lequel elle déposa un bougeoir. Près de la porte donnant sur le couloir, elle installa une table et une chaise, y posa un miroir, une cruche, une vasque de porcelaine et plusieurs serviettes de drap, pour les ablutions matinales. Un panier de busches fut déposé à costé de la petite cheminée chauffant la pièce durant les froides nuitées d'hiver, et elle jeta sur le sol quelques herbes odorantes séchées.

Ensuite, elle se chargea de garnir le lit de deux edredons, d'un drap de flanelle et d'une courtepointe de laine, qu'elle avoit réalisé elle-mesme quelques temps auparavant : de teinte azur, elle y avoit brodé une hirondelle, rappelant ainsi le blason familial.

Elle hésita longuement à déposer un exemplaire du Livre des Vertus sur la table de chevet, se demandant si son invitée apprécierait ou non l'attention. Puys le posa quand mesme en haussant les épaules, se disant que la lecture du Sainct Livre ne serait point imposée à celle qui venoit luy rendre visite, et en sus, si elle avoit bien compris le sens de ses dernières missives, celle qui avoit décidé de s'installer à Bordeaux.

Eloin se recula de plusieurs pas, jusqu'à revenir dans l'embrasure de la porte, observant d'un oeil satisfaict son oeuvre. Sa soeur -car c'estoit une frangine que la chef de famille recevrait d'ici peu en sa demeure- serait heureuse de l'accueil qui luy serait réservé, pour sur !
L'oblate avoit promis un hasvre de paix à son esseulée parente, elle tiendrait parole en tous points !

Un sourire sur le visage, les yeux cernés, trace d'une -énième- nuit d'insomnie, la cistercienne redescendit à la salle principale, et haussa un sourcil à la vue de son fils qui brandissoit un parchemin dans sa direction.


Tante Marye nous donne de ses nouvelles, mère ! Elle a encore déménagé !

Une moue de surprise se peignit sur son faciès, et elle remercia Enzo d'un sourire avant de se saisir de la lettre. Missive composée, en réalité de deux parchemins, dont l'un estoit une enluminure dont la teneur amena un nouveau sourire sur le visage de la veufve.

(1er août 1457) Img-1916206mzbo


Citation :
Ma très chere soeur,

Il y a bien longtemps que je ne vous ai donné de mes nouvelles, j'ose espérer que tout va bien pour tout les membres de la famille.

Après quelques temps à Tournais voici installée dans le duché d'Orléans, à Montargis.

J'ai pris quelques jours pour me rendre au Monastère Grégorien d'Argentat ou j'ai suivi la pastorale et ou ce jour j'ai été baptisée.

Avec toute mon affection,

Marye Bellecour

Et les sourcils se froncèrent de nouveau.

Voici que ma soeur se prend à me vouvoyer, maintenant ! Quelle mouche l'a donc piquée ? Murmura-t-elle en prenant place sur une chaire à hault dossier.

Et sa cadette avoit effectivement déménagé, après quelques brèves semaines passées en Flandres. L'ancienne bourgmestre de Mauléon estoit décidément bien discrète sur les évènements qui pouvoient secouer son existence, mesme envers son aisnée...

Son fils, ayant sans doubte deviné son intention, luy apporta, avec moults précautions -sa maternelle luy ayant maintes foys expliqué qu'il falloit économiser au maximum l'encre et le parchemin, denrées fort chères- son nécessaire à escriture.


Mercè, fils. Déclara-t-elle en se saisissant de la plume, réfléchissant à la tournure de sa missive.

Fort intéressé par ses gestes, comme à chaque foys que sa mère s'appliquoit à de quelconques travaux de rédaction, Enzo prit place sur la chaire voisine à celle de la dame, et s'installa sagement, regardant la plume courir sur le parchemin, savamment guidée par une main ferme et agile...


Lilie79 a écrit:
Lilie avait emmenée avec elle les missives de sa soeur. Arpentant les rues de la ville, Lilie décida d'en sortir une de sa besace pour s'assurer de l'adresse 1 quartier de la bourse. Elle demanda à plusieurs reprises son chemin car ne connaissant pas la ville, elle était complétement perdue et désorientée.

Elle arriva enfin à sa destination et s'approcha de la porte. Elle réajusta rapidement sa tenue d'un coup de main rapide et enleva son capuchon. Le soleil jouait sur ses reflet de feu. Elle hésita un instant se sentant soudain intimidée, souffla pour se donner du courage et toqua à la porte.

TOC TOC TOC

Elle fit un petit pas en arrière et resta aux aguets du moindre signe de vie dans la demeure. Elle en profita pour observer la bâtisse et sourit. Elle avait hâte de voir son ainée.


--Enzo.donatello.bellecour a écrit:
La rédaction de sa mère l'occupant entièrement, le garçon ne vit point la silhouette qui emprunta la rue et passa devant l'une des trois fenêtres éclairant la salle principale.

Aussi sursauta-t-il autant que sa génitrice lorsque trois coups furent donnés contre la porte de la demeure, mettant ainsi fin à son observation du travail maternel.


Je vais ouvrir ! Lança-t-il en sautant à bas de son siège, sans laysser à la dame le loisir de répondre.

Il ouvrit la porte,et s'inclina devant la demoiselle dont le visage lui rappelait vaguement quelqu'un.


Lo bonjorn, donaisela ! Déclara-t-il de sa voix fluette. Souhaitez-vous voir Mère ?

Et d'attendre la réponse de la dame qui semblait avoir fait un long voyage, curieux de savoir ce qu'elle venait faire ici. Sa mère lui avait bien dit qu'ils recevraient de la visite sous peu, mais il était loin de s'imaginer que la personne face à lui était "la" tante en question !


Lilie79 a écrit:
Lilie qui s'attendait à voir sa sœur lui ouvrir et non son petit bonhomme, elle recula d'un pas et faillit perdre l'équilibre. Lilie ne portait pas particulièrement les enfants en son cœur. Elle ne les aimait pas énormément depuis des lustres... (mais c'est une autre histoire, revenons à la notre !)

L'effet de surprise passé, Lilie sourit au petit être devant elle et le regarda de la tête au pied pendant qu'il lui parlait :
Citation :
Lo bonjorn, donaisela ! Déclara-t-il de sa voix fluette. Souhaitez-vous voir Mère ?

Lilie sourit et lui répondit :
Bonjour petit,je veux bien voir ta mère si elle se nomme Eloin.

Lilie souriait toujours au petit tout en le surveillant cependant d'un œil, on sait jamais avec eux...


--Enzo.donatello.bellecour a écrit:
La dame sursauta en le voyant, puis le regarda d'un air suspicieux, comme si... Non ?!

Enzo faillit hausser les sourcils en prenant soudainement conscience que la visiteuse semblait avoir peur de lui, qui n'avait pourtant rien de bien effrayant.

Et la réponse fusa, avec un haussement d'épaules signifiant qu'en cette demeure, il n'y avait guère que lui et sa mère.


Bien sur que Mère s'appelle Eloin ! Et moi je suis Enzo, son fils !

Il s'apprêtait à s'effacer pour la laisser entrer, quand soudain un doute lui vint.

Mais au fait, vous êtes qui ? Et vous lui voulez quoi, à Mère ?


Eloin a écrit:
Les deux coups retentissant à l'huis furent suivi du mouvement de son fils qui se précipita à l'entrée de la demeure avant qu'elle ne pu réagir, et elle le layssa donc faire.

Elle put, durant ce temps, sabler la lettre qu'elle enverrait sous peu à sa cadette, ranger l'encrier et la plume, quand les questions de son fils parvinrent à son ouïe.
La visiteuse ne parlant guère fort, elle n'avoit pu distinguer ni le ton de sa voix, ni la teneur de ses paroles, et c'est donc intriguée qu'elle rejoignit le vestibule, curieuse de savoir à qui son trésor pouvoit bien poser tant de questions.

Son visage se para de l'un de ses désormais rares sourires, et elle acheva d'ouvrir en grand la porte que l'enfant n'avoit tiré qu'a demy. Et de se reculer d'un pas pour laysser entrer la visiteuse, la gratifiant d'une bise sur la joue lorsqu'icelle eut pénestré dans la demeure.


Bonjorn, sòrre ! Benvenguts en Bordeaux ! Entres, je t'en prie ! Tu te souviens d'Enzo, mon fils, je suppose ?

Bien que la dernière foys ou sa soeur avoit vu l'enfant, iceluy n'avoit guère plus de cinq ou six ans, luy qui avoit festé, quelques semaines auparavant, sa dixième année d'existence !
Posant une main sur l'épaule de son fils, elle luy précisa l'identité de la visiteuse après avoir refermé la porte d'entrée.


Fils, voici ta tante Lilie, qui nous vient de Carcassonne. Elle va passer quelques temps avec nous, et, si la cité bordelaise luy plaist, je l'accompagnerais au cadastre pour qu'elle se puysse choisir une demeure.


Lilie79 a écrit:
Lilie laissa s'afficher un large sourire sur ses lèvres en voyant sa sœur. Elle échangèrent une embrassade amicale dès que Lilie fut entrée dans la demeure de sa soeur.

Elle regarda le petit mons... heu garçon de sa sœur et sourit :
Et bien il a bien poussé dis moi ! la dernière fois il était haut comme trois pommes...
Lilie se garda bien le fond de sa pensée : Au secours il peut réfléchir maintenant donc faire plus de misères...

Lilie suivit sa soeur jusqu'a la pièce suivante. Elle enleva sa cape et la posa sur le dossier d'une chaise.


Eloin a écrit:
De faict oui, le temps s'écoule plus vite depuys que je suys mère ! Mais le voir grandir et s'épanouir est une joie de chaque instant... Déclara-t-elle en menant sa parente jusqu'en la salle principale.

Elle l'invita à prendre place sur une chaise, puys s'éclipsa un instant en cuisine. Elle en revint portant un plateau chargé de victuailles qu'elle posa sur la table, avant de s'asseoir.


Voici de quoi te sustenter un peu, j'imagine que ce voyage t'a donné faim !

Plusieurs petites miches de pain, une plaquette de beurre, une petite terrine de pasté ainsi que plusieurs aultres charcuteries se trouvoient sur le plateau.

Je puys te proposer du jus de pomme, du chouchen, du calva ou du vin de Bordeaux, selon ce que tu préfères.

Elle laissa passer un instant de silence, le temps pour sa soeur de choisir les mets de sa collation, puys reprit.

Lors, contes-nous le déroulement de ton voyage ! As-tu faict des rencontres intéressantes ?

Enzo avoit pris place à ses costés, les yeux et les oreilles grands ouverts, friand du discours que pourrait bien luy servir ceste parente au visage si avenant.


Evy a écrit:
[rp]N°4, Demeure de Evy[/rp]

Enfin, la voilà ! La tant attendue demeure. Des mois d’errance dans les rues de Bordeaux, il était temps de se poser. Evy arriva en face de cette chaumière, sa chaumière. Une petite maisonnette rectangulaire à deux étages. Un gros 4 était inscrit tout en haut de la porte, elle ne s’était pas trompé. Les clés tournoyant autour de son index, elle faisait le tour du bâtiment.

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Quand le tour fût fait, elle s’arrêta à la porte. Un petit soupire s’échappa quand elle mit la clé dans le verrou. Porte grinçante, poussière sur les meubles, y avait du boulot. Elle savait qu’elle n’avait pas beaucoup de temps pour s’occuper du ménage. Elle était en mission depuis 4 jours mais son logis devait être propre pour accueillir Dame Med. Elle s’attela donc à faire ce qu’il fallait, pour laisser un endroit habitable. Elle ouvrit dans un premier temps les fenêtres pour aérer toutes les pièces et laisser passer la lumière. On y voyait déjà plus clair.


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Medea7 a écrit:
[rp]Au Numéro 4[/rp]

C'est en compagnie d'une petite chienne, petite car encore bébé, que la Dame de Villers-La-Combe, rejoignit la demeure d'Evy. La bordellaise lui avait preter logis, ce qui aidait fortement Medea. La Jeune Dame d'arme devant partir en mision l'échange des clefs se fit en taverne. Medea déambula donc un peu dans les rues pour trouver la demeure. Aors quartier de la bourse hummm le 2... ah voilà le 4 !

Dyna! au Pied! on est arrivé.
Medea entra la grosse clef dans la serrure, fit jouer les gongs et la porte s'ouvrit.

Elle sentait le propre, de toute évidence Evy avait eu le temps de passer par là avant son départ. Medea sourit, un tout petit baluchon à la main elle rentra dans la maison, toute génée meme si elle était seule. Elle posa son fardeau dans la chambre et repartir faire quelques achats sur le marché. La semaine se passa en finition de nettoyage, vacance à mirer l'océan et Dressage de la chienne.

Medea reprenait des couleurs. Comptant les jours elle se dit que Evy allait surement bientôt revenir. Elle courru donc au marché acheté de quoi faire bonne pitance et décoré une belle table, elle voulait remercier la jeune femme. Elle acheta aussi un bouquet de Fleur.
Elle prépara le diner, elle avait choisit du poulet tiens... et elle attendit la jeune femme.


Lilie79 a écrit:
Lilie mangea goulument les mets apportée par sa sœur. Une fois repue, elle lui conta son voyage du Languedoc jusqu'en Guyenne. Elle remarqua que son neveu ne la quittait pas des yeux. Elle osa lui faire un clin d'œil et se surpris elle même. Elle sympathisait avec un monstre !!!!!!!!! Le voyage avait du l'éprouvait plus qu'elle ne pensait...

Elle décrivait chaque contrée traversée, chaque mésaventure, chaque souvenir...

La fatigue commençait à la gagner et elle bailla à s'en décrocher la mâchoire.
Elle s'excusa poliment et demanda si elle pouvait se reposer un peu.

Elle promis de raconter la suite de son voyage dès son réveil.


Eloin a écrit:
[rp]N° 1, Ostal Bellecour[/rp]

Le silence se fict dans la demeure, mère et fils demeurant suspendus au récit de la jeune femme sise face à eux.

De temps à aultre, un sourire illuminoit le visage de la veufve, ravie d'entendre si longuement une soeur qui, d'ordinaire, estoit fort avare en paroles.

Le clin d'oeil adressé à son fils par Lilie ne luy échappa point, alors qu'au dehors, la cloche de l'Ombrière retentit. Ce signal, c'estoit celuy avertissant les derniers retardataires de l'imminente fermeture des portes de la cité pour la nuit. Ceux qui ne les auraient point franchi en seraient quitte pour passer une nuit dehors !

Elle jeta un regard sur son fils, et renonça à l'envoyer se coucher. D'ordinaire, la fermeture des portes estoit pour l'enfant le moment d'aller retrouver son lit, mais ce soir, il sembloit si intéressé par le récit de sa tante qu'elle n'eut point le coeur à l'en priver.

Puys vint le moment ou sa soeur exprima son désir de prendre du repos. La moniale hocha la teste, rangea les reliefs du repas et mena sa soeur à l'étage. Elle s'arresta devant une porte entrouverte, et la poussa pour laisser sa cadette découvrir ce qui serait sa chambre durant son séjour en les murs de Bordeaux.


    (1er août 1457) Img-214513aqwmt


Chacune se souhaicta la bonne nuit et rejoignit sa couche. La veufve bénéficia ceste nuit-là d'un sommeil sans resves ni insomnies.

Quelques jours plus tard.

La moniale sortit de son lit de bonne heure, procéda à une rapide mais soigneuse toilette, puys descendit en salle principale prendre le premier repas de la journée. Elle layssa le pain, le lait et le beurre sur la table, ainsi qu'un mot à sa soeur.

Citation :
Lilie,

Sans doubte trouveras-tu la demeure silencieuse à ton réveil. Je serais en les locaux de l'archevesché, je dois m'entretenir avec le diacre de La Teste de Buch et sa promise, à propos de leurs prochaines espousailles.

Fays comme chez toy en ma maison, je te demanderais juste de veiller sur Enzo le temps de mon absence.

Fraternellement,
Eloin


Lilie79 a écrit:
[rp]au n° 1[/rp]

Lilie avait appréciée le confort de la chambre que sa sœur lui avait laissée. Elle avait dormi d'un sommeil profond car depuis bien longtemps, elle se sentait en sécurité...

Elle se réveilla assez tot. La maison était silencieuse. Elle descendit donc et trouva un mot de sa soeur :

Citation :
Lilie,

Sans doubte trouveras-tu la demeure silencieuse à ton réveil. Je serais en les locaux de l'archevesché, je dois m'entretenir avec le diacre de La Teste de Buch et sa promise, à propos de leurs prochaines espousailles.

Fays comme chez toy en ma maison, je te demanderais juste de veiller sur Enzo le temps de mon absence.

Fraternellement,
Eloin

Lilie faillit s'étrangler en le lisant ! Elle devait s'occuper de son neveu ... Lilie respira lentement afin de calmer la panique qui l'enveloppait ! Elle devait garder un monstre !!!!!!! Au secours !!!!

Lilie s'affaira jusqu'au réveil du petit comme une automate, tiraillée par la peur et la panique. Elle espérait vivement que sa soeur rentre bientôt.


--Enzo.donatello.bellecour a écrit:
[rp]N° 1, Ostal Bellecour[/rp]

Le "monstre" en question avait dormi comme un loir, son sommeil se trouvant bercé du récit que sa tante fit de son voyage pour rallier la cité bordelaise.

Souvent le petit s'imaginait adulte, parcourant les routes de France au service de quelque ordre de chevalerie, ou bien intendant d'un domaine duquel il aurait la gérance de terres dont il lui faudrait rendre des comptes à un noble seigneur. Il savait qu'il n'aurait, à moins d'un miracle, jamais de place prépondérante dans le monde des riches nobles. Il serait au service de nobles, comme sa mère le fut envers une dame imposante dont il gardait de marquants souvenirs maugré son jeune âge.

Mais cela n'était point pour désespérer le jeune Bellecour, bien au contraire. Lui s'égayait déjà de ceste future vie de servitude, quand tant d'autres cherchaient à s'en échapper coûte que coûte !

A son réveil, Enzo sauta à bas de son lit et glissa ses jambes dans des braies cousues par sa mère, enfila une chainse de flanelle et noua à sa taille une fine cordelette. Ainsi paré il descendit à la salle principale, et observa, surpris, sa tante préparer le premier repas de la journée.


Ou est mère ? Fut la seule chose qu'il trouva à dire à sa parente.
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MessageSujet: Re: (1er août 1457)   (1er août 1457) EmptyDim 11 Juil - 9:14

Lilie79 a écrit:
Lilie s'affairer du mieux qu'elle pouvait quand elle entendit une petite voix lui demander où était sa mère. Lilie sursauta et lâcha le plat qu'elle tenait. Ce dernier se brisa en mille morceaux sur le sol. Lilie se tourna et vit la petite tête de son neveu la dévisager...

Lilie ramassa les miettes de vaisselle et sourit au petit monstre :
Ta mère reviens vite, elle l'as promis mais en attendant, accompagne moi au marché, je dois réparer mes bêtises...


Tophe a écrit:
Tout en achetant des provision pour son retour a Cahors, il apercu une rouquine sur le marché. Il éclata de rire en la voyant avec un monstre. Cela ne lui va pas trop mal^^.

Il ne la dérangea pas, surtout en ce moment ou elle venait de perdre son frere. Il resta un moment sans rien dire, juste en la fixant.

IL avait peur de son propre avenir qui ne dépendait plus de lui. Sa vie ne comptait que peu, il ne pouvait vivre sans elle cette belle rouquine. il l'avait parrainé jadis a carcassonne. Elle qui avait la joie de vivre a cette époque, elle qui l a accompagné dans tous ses malheurs.

Toi Lilie, la vie ne t a pas épargné avant, pendant et apres moi. J irai ou tu iras. Quelques soit ton choix le mien sera le même.

Puis le boulanger l interrompu dans ses pensés. Il se retourna et prit son pain du jour. Puis se dirigea vers le boucher en espérant trouver un peu de viande point cher.


Tophe a écrit:
Une fois les provision achetées, il se promena a la recherche de la belle rouquine.

Il retomba sur elle et cette fois il prit sa direction. Le mome etait toujours avec elle, il la voyait sourir. Elle etait heureuse d etre avec un enfant.


- Coucou, comment vas tu ma belle?

Tout en lui parlant, ils se promenerent dans le marché quand Tophe vit du chocolat. Il se pressa pour en acheter.


--Enzo.donatello.bellecour a écrit:
Le petit homme vit sa tante sursauter et lâcher son récipient qui tomba au sol avec un bruit aigu avant de se briser en de nombreux morceaux. Sa parente s'agenouilla aussitôt et entreprit de ramasser les monceaux.

Gêné d'avoir ainsi causé du trouble à la dame, il la rejoignit prestement et l'aida à ramasser.


Pardonnez-moi, ma tante, je ne voulais point vous faire peur...

Il lui rendit son sourire et hocha la tête lorsqu'elle parla de se rendre au marché, trop heureux de sortir, lui que sa mère n'emmenait que rarement avec elle lors de ses sorties. A croire qu'elle avait peur d'écorcher celui qu'elle appelait son trésor !

Ils sortirent donc, Enzo attrapant la main de sa tante et la serrant dans la sienne lorsqu'ils atteignirent la foule des chalands et autres habitants venant explorer le marché bordelais.

L'enfant regardait les miches de pain, les morceaux de viande, les tissus de différentes variétés et couleurs, les vêtements portés par les dames et sires arpentant les allées de son regard curieux, silencieusement reconnaissant à sa tante de lui permettre de découvrir tout cela, lui qui, jusqu'à présent, ne les avait vues qu'à travers la fenêtre de la demeure de sa mère.

La promenade prit une nouvelle tournure lorsqu'un homme, qu'il n'avait jamais vu -mais il ne voyait guère de monde, le jeune Bellecour- se planta devant eux et s'adressa à sa tante.
Enzo porta son regard curieux sur l'homme, puis sur Lilie, attendant sa réponse, prêt, du haut de ses presque dix années de vie, à protéger sa parente avec ses poings s'il le fallait.


Tophe a écrit:
Après avoir regardé Lilie, Tophe baissa son regard en direction du truc,le monstre enfin l enfant quoi!!

Il le vit méfiant, Tophe sourit en pensant qu il avait l air bien perdu dans ce monde de brut. Ayant acheté du chocolat, Tophe lui en proposa.


- Bonjour toi, tu en veux?

Puis il vit le temps passer sans que la belle ne réagisse, il comprit qu il était temps pour lui de partir. Quel regret de ne pas avoir entendu a nouveau cette douce voix qui hante ses nuits depuis de long mois. Un bouleversement avait changé la de Tophe, ce qui lui couta une transformation complète de la vision du monde. Enormément de monde lui avait tournée le dos, d autres l avait simplement oublié enfin il espérait. Seul deux personnes si chère lui avait permis de poursuivre cette vie, mais une si loin qui ne donnait plus aucune nouvelle et la deuxieme en pleine réflection. Une décision pour lui devait s'imposer.
Il donna le morceau de chocolat au P'tit.


-Tiens tu goutteras quand tu le souhaiteras.

Puis il se releva, regarda Lilie

- Merci pour tout.

Il se retourna et s'éloigna. Il ne savait pas pour quelle raison mais il pensait que c était la derniere fois que leur vie se croiserait. Certainement du au silence de celle-ci.^^


Elianor_de_vergy a écrit:
[rp]N°1 - Ostal Bellecour[/rp]

Sous un soleil déjà chaud, bien que la mi-journée ne se soit point encore écoulée, une petite poupée blonde et boiteuse cheminait par les rues de la capitale, ouvrant de grands yeux étonnés. La ville avait-elle donc tant changé? Ou bien était-ce elle qui ne la regardait plus avec les mêmes yeux? Sans doute un peu des deux. La duqueseta laissa échapper un soupir. Aristote, qu'elle avait été impatiente pourtant, de quitter la Guyenne pour séjourner en la capitale à l'occasion de ses noces...

La jeune quintefeuille secoua ses boucles avec énergie. Pas question de se laisser une nouvelle fois envahir par la tristesse que déclenchait invariablement le souvenir de ce mariage et de l'odieuse nuit qui l'avait suivi. Reprenant son chemin d'un pas aussi vif que sa mauvaise jambe le lui permettait, elle gagna le quartier de la Bourse et la maison de sa chère marraine. Espérant la trouver au logis, elle frappa doucement à l'huis.


--Enzo.donatello.bellecour a écrit:
[rp]N°1, Ostal Bellecour[/rp]

Les quelques coups donnés à la porte de la demeure firent sursauter le jeune Bellecour.

Sa mère affairée dans sa chambrée, le petit homme avait emprunté son jeu d'échecs et s'entrainait dans la salle principale. Il déplaça son fou et quitta sa chaise, puis s'en alla ouvrir au visiteur.

Un sourire apparut sur ses lèvres lorsqu'il reconnut Boucles d'Or, et il plongea dans un profonde inclinaison pour saluer la duchesse, comme sa mère le lui avait récemment appris.


Bonjorn, vostra gracia ! Entrez, je vais chercher Mère !

Et le petit brun s'effaça pour laisser entrer la visiteuse, avant de s'élancer dans les escaliers menant à l'étage.

Mère ! Mère ! Vous avez de la visite !


Elianor_de_vergy a écrit:
La poupée avait failli ne pas reconnaître son hôte. C'est qu'il avait grandi, le jeune Enzo, depuis leur dernière rencontre! La de Vergy sourit en voyant la révérence impeccable dont il la gratifia, et lui glissa au passage en franchissant le seuil de la demeure.

Voilà un salut digne de la cour royale jeune homme, mes félicitations!

Tandis que le garçon partait chercher sa mère, la duqueseta fit quelques pas et s'en vint regarder l'échiquier. Elle savait, par sa soeur aînée, que ses parents avaient eu un goût prononcé pour ce jeu. Et s'était souvent imaginée, comme eux, installée dans l'un de ses châteaux et disputant une longue partie avec son époux en devisant des affaires de leurs terres... Avec un mari tel que celui qui était désormais le sien, quelque chose lui disait que ça n'était pas demain la veille qu'ils se livreraient ensemble à une activité aussi paisible.


Eloin a écrit:
Veufve qui regarde son parchemin vierge, la teste entre ses mains, se demandant quel pourrait bien estre son sermon pour la prochaine messe dominicale.

Elle eu le plaisir de recevoir le diacre de la Teste de Buch et sa jeune épouse lors du dernier office. Le bourgmestre estoit également venu assister à la messe, mais il estoit resté si lointain et perdu dans ses pensées qu'elle doubtoit qu'il ait réellement suivi la cérémonie...

Pour le reste, ses fidèles se résumoient à quelques anonymes et aultres visiteurs de passage, en sus de son fils qui luy, avoit pris goust a voir sa mère officier en la basilique.


Mère ! Mère ! Vous avez de la visite !

Sursault de la moniale tandis que la porte de sa chambre s'ouvre , layssant le passage à la chair de sa chair.
N'attendant personne, elle avoit faict acte de négligence en se levant, ce matin-là, et enfila donc prestement une houppelande sur sa chemise de flanelle, avant de tresser sa longue et épaisse chevelure, désormais striée de quelques mesches argentées, s'accordant ainsi avec les minces rides au coin de ses yeux et de ses lesvres.


Qui est-ce, fils ? Mandat-elle simplement a sa progéniture.

C'est votre filleule, Mère...

Elianor... Un sourire se peignit sur son visage tandis qu'elle achevoit de se préparer, et elle quitta son antre, son fils sur les talons.

Elle observa un instant le visage songeur de sa protégée, penchée sur le jeu d'échecs qu'Enzo avoit disposé sur la table pour s'entraisner a ceste intéressante occupation. Nulle trace de pleurs ni de tristesse sur le faciès tant apprécié, c'estoit jà cela.

Un sourire éclairant son visage, Eloin salua la jeune femme et luy désigna un siège de la main, l'invitant ainsi a s'installer a son aise.


Bonjorn, filhòla ! Que me vault donc le plaisir d'iceste visite en ma demeure ?


Elianor_de_vergy a écrit:
Boucles d'Or se retourna en oyant la voix de sa marraine, et un sourire s'afficha sur ses lèvres. Un pas, deux, une fraction d'hésitation... Et voilà notre boiteuse qui ouvre les bras et serre contre elle sa marraine. Inhabituelle démonstration d'affection? Il est vrai. A croire que la jeune épousée était en manque de douceur et de tendresse, même si elle ne l'aurait reconnu pour rien au monde...

Bonjorn marinia! Je suis heureuse que ma visite te fasse plaisir. Je suis revenue depuis peu à Bordeaux, après quelques semaines.... assez agitées, et je voulais prendre de tes nouvelles! J'ai entendu dire que tu étais diaconesse de notre capitale, est-ce vrai? Et puis il faudra que tu me parles de Bordeaux aussi, la ville semble avoir bien changé pendant mon absence? Il y a beaucoup de nouveaux habitants? Oh et puis je voulais aussi te parler de quelqu'un, et...

La duqueseta s'interrompit en rougissant. Toujours sa vieille habitude d'inonder ses interlocuteurs de questions, sans même leur laisser le temps d'y répondre! Elle était décidément incorrigible! Revenant à un rythme plus raisonnable, elle prit place dans le siège qu'on lui offrait et sourit affectueusement.

Mais je parle, je parle, et je ne te laisse pas même le temps de me répondre... Alors, comment te portes-tu?


Eloin a écrit:
La moniale reçu le corps de la duquesseta contre son coeur avec un ineffable plaisir. Non point qu'elle estoit friande des contacts corporels en tous genres, mais ceste enfant, qu'elle connu dès ses toutes premiesres heures de vie, estoit pour elle comme sa fille.

Elle ferma un instant les yeux, savourant cet instant d'intense complicité, avant de sourire devant l'avalanche de questions qui luy furent adressées en si peu de temps. Sur ce point, la baronne de Lesparra n'avoit point changé durant son absence de Guyenne !


Ma foy oui, voir la cure de Bordeaux sans guide spirituel depuys le trépas du précédent diacre m'insupportoit de plus en plus. Et puys... J'ay gardé un grand plaisir a officier en les lieux saincts, aussi je n'ay point hésité à exposer ma volonté à Monseigneur Aurélien. J'attends d'ailleurs qu'il soit de retour en nostre cité pour estre nommée abbesse, maintenant que j'ai -enfin- obtenu le statut d'érudite.

Je n'ai finalement point eu besoin d'emprunter d'écus à quiconque, et cela m'arrange bien de ne point me savoir tributaire de quelqu'un pour ceste évolution sociale.

Il y a un certain nombre de nouveau habitants en Bordeaux, oui, et la ville reprend un peu d'animation après avoir plongé dans une sorte de léthargie durant plusieurs semaines. Donaisela Ralas est revenue d'un long voyage, elle et son compagnon Vidin ont ouvert un theastre, qu'ils ont récemment inauguré en y jouant une pièce de leur imagination. Ce fut un agréable spectacle, je ne regrette point d'avoir respondu à l'invitation qui me fut faicte !


Elle se tut un instant, replongée brusquement dans sa douleur, puys releva la teste vers sa filleule.

Mon frère est mort fin may, j'ai mandé à Monseigneur s'il accepterait de célébrer ses funérailles, je ne me sens point capable d'officier moy-mesme. Mais je n'ai point eu de response, je me demandes si je ne devrais point m'adresser à un aultre clerc du diocèse...

Je doys également vous informer que j'ay rendu ma terre de Chérancé à Guilhem. Le baron de Saincte Maure et hérault du Maine a bien reçu la copie du courrier que je luy ais envoyé, je sais ainsi que ma décision est connue de tous, mesme si vostre frère ne m'a point respondu pour le moment.

J'ay également rendu mon collier de l'ordre du mérite mainois, ne trouvant plus l'utilité de porter une décoration offerte par un comté en lequel je ne résides plus. Je garde ceste terre au fond de mon coeur, j'y ais d'excellents souvenirs, mais je souhaicte prendre un nouveau départ, et il falloit me séparer de certaines choses pour emprunter ce nouveau chemin l'esprit en paix.


Nouveau silence, durant lequel elle se lève pour aller ouvrir le vaisselier, en sortir trois gobelets de cuivre et les poser sur la table.

Souhaictez-vous boire quelque chose ?

De qui vouliez-vous me parler ?
Enchaisna-t-elle en ouvrant un pot de miel pour déposer une cuillerée dans le gobelet destiné à son fils.


Elianor_de_vergy a écrit:
La poupée afficha un sourire heureux en entendant sa marraine lui confirmer la bonne nouvelle.

Erudite, ça y est? Félicitations marraine! Je suis heureuse pour toi, même si du coup, je n'ai pas eu l'occasion de t'aider beaucoup. En tout cas, Bordeaux y gagne une diaconesse de qualité! Et les études se passent bien? On dit que le cursus religieux est des plus longs?

Oh, un théâtre? Quelle belle idée ! J'espère qu'ils donneront bientôt une nouvelle représentation, je me ferai une joie d'y aller! Il faut que je refasse connaissance avec la ville, et avec ses habitants. Sais-tu que je songe séjourner davantage en mon ostal désormais. Lesparre est bien sûr une demeure des plus plaisantes mais.... c'est un peu isolé tout de même. Bordeaux nous offrira plus de distractions, à Faran et à moi!

Le sourire disparût néanmoins lorsqu'Eloin lui fit part du deuil qui la frappait. Elle n'avait que peu connu le frère de celle-ci, mais la peine que sa disparition causait à sa marraine ne pouvait pas laisser la jeune fille indifférente. Avançant doucement sa menotte, elle la posa sur la main de sa marraine et murmura.

Oh... Je suis désolée pour toi marinia... Je suis sûre que Monseigneur officierait volontiers, mais ses charges le retiennent souvent éloigné, c'est sans doute pour cela qu'il tarde à te répondre...

Quant au silence de Guilhem.... Elle préféra ne pas relever, se contentant de hocher silencieusement la tête à l'annonce de la restitution du fief de Chérancé. Elle savait que c'était à sa mère, plus qu'à la terre de Beaumont, que sa marraine avait été attachée. La matriarche disparue, le lien perdait sa raison d'être. Et puis, Guilhem n'était sans doute pas un suzerain commode. Pour sa part, la poupée préférait éviter de penser à sa famille. La blessure causée par les incidents de son mariage était encore trop vive pour cela.

Ainsi, te voilà déliée du Maine... Je t'admire tu sais, d'avoir la force de renoncer ainsi à tout ce qui faisait ta vie passée, cela ne doit pas être facile. Et moi qui venais justement te parler d'un mainois, je tombe peut-être mal du coup?

En attendant de savoir si sa requête dérangerait ou non sa marraine, la duqueseta saisit le gobelet posé devant elle et sourit.

Ma foi, si tu avais un peu d'hydromel, j'en prendrai volontiers un peu!


Eloin a écrit:
Sourire de la moniale en oyant les félicitations de sa filleule, tandis qu'elle emplit le verre de son fils de lait acheté le matin mesme sur le marché de la capitale.

Les estudes religieuses sont en effet fort longues, puisqu'il faut desbuter par suffisamment desvelopper ses connoissances en Fondements de la morale d'Aristote, et en Eglise Romaine, Fonctionnement et Histoire, avant de pourvoir se pencher vers l'Ontologie, les vertus, les différents aspects de la morale ainsi que la Thesologie en elle-mesme.

Et il faut en sus apprendre les langues anciennes telles que le latin et le grec pour pouvoir comprendre les livres layssés par nos ancestres, sous peine de ne rien deschiffrer dans ces précieux ouvrages !

Il y a d'ailleurs peu de cours relatifs à la religion actuellement, du moins en ce qui concerne les bases, ceste semaine fut consacrée essentiellement aux apprentis marins... J'attends donc, et me rabats sur les quelques cours de médecine qui sont dispensés, en attendant.


Faran... La veufve ne put s'empescher de mander des nouvelles de celuy en lequel elle n'avoit pourtant guère d'estime, tant son caractère estoit difficile.
De plus, le garnement ne luy accordant point plus d'attention que cela, Eloin avoit cessé de se fatiguer pour obtenir son attention.


Comment se porte vostre jeune frère, d'ailleurs ? Voila bien longtemps que je ne l'ai vu !

Elle ne s'offusqua point que sa filleule n'apporte point de response à sa desclaration concernant le fief qu'elle tint durant presque dix années, sachant que le sujet de la mesnie estoit fort difficile a esvoquer pour la jeune femme depuys ses espousailles.

Elle n'avoit vu que la cérémonie et le début du banquet, prenant son repas prestement et saluant sa filleule alors que le premier plat venoit tout juste d'estre servi, avant de prendre la route pour la terre d'Empire.
Le doyen du séminaire Sainct Benoist de Noirlac, frère Uriel, l'avoit invitée à son mariage avec la duchesse d'Hébervilliers, soeur du mari de sa filleule, et il luy avoit fallu escourter sa présence en la cité parisienne pour arriver a temps en la cathesdrale d'Aix-la-Chapelle.

Lorsqu'elle revint en Guyenne une bonne lune plus tard, elle ne revict point le Von Frayner, reparti, d'après les dires des meschines, sur ses terres.
La vieille Margaux s'estoit en revanche chargée de la prévenir du fiasco que fut la nuit de noces, et du silence que la duquesseta imposoit à ses servantes à ce sujet. Les rumeurs alloient bon train parmi la valetaille de Lesparra, chacun se demandant si, finalement, leur maistresse avoit ou non esté déflorée par son Impérial d'espoux. Margaux fut intraistable, desclarant aux curieux que c'estoit là une affaire privée ne concernant que le couple ducal, et nul ne parla donc plus de ceste estrange union - du moins en présence de la servante revesche, ou de la duquesseta !

Pour sa part, Eloin n'en avoit point parlé à la guyennoise, préférant luy laysser le loisir de se confier a elle si tel estoit son désir. Elle prit donc le temps d'aller chercher une bouteille d'hydromel dans le vaisselier, et d'emplir leurs deux gobelets, avant de respondre à la nouvelle interrogation d'Elianor.


J'avois besoin de tirer un traist sur ceste partie de mon existence, filhòla. Je n'oublie point les quelques amys que j'ai connus en Maine, pour le reste je tiens à tourner la page du passé pour mieux m'investir dans le présent, et l'avenir. Déclara-t-elle en jetant un regard discret sur son fils qui avoit repris sa partie d'échecs, non sans garder une oreille ouverte sur leur discours d'adultes.

Parler du Maine et en avoir des nouvelles ne me gesne nullement, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai gardé ma fonction d'ambassadrice de Guyenne envers ce comté. Vous pouvez donc parler sans crainte de m'ennuyer...

Et de lever son verre pour trinquer avec Elianor.

A vostre retour en Guiena, duquesseta !


Elianor_de_vergy a écrit:
La poupée avait fait mine de s'assombrir tandis que sa marraine lui détaillait le cursus religieux, allant même jusqu'à pousser un petit soupir de dépit parfaitement imité.

Tout cela? Eh bien, je vais finir par me demander si choisir cette voie serait une bonne idée...

Ne parvenant pas à jouer la comédie davantage, elle partit dans un joyeux éclat de rire.

Non, je te rassure! Ce n'est pas la longueur des études qui me ferait reculer !

Il fallut quelques instants à la jeune fille pour reprendre son sérieux, avant de pouvoir donner des nouvelles de son petit prince.

Faran va bien même si..... Nous sommes moins proches depuis mes noces... Il passe beaucoup de temps tout seul...

Vite, détourner le regard pour ne pas que sa marraine y lise la tristesse que lui causait l'appartente indifférence de son demi-frère chéri. Et enchaîner sur autre chose pour éviter les questions. A point nommé, sa marraine venait de lui verser un verre d'hypocras, et la miniature s'empressa de lever son gobelet pour répondre à la santé portée par Eloin.

A mon retour, à ta charge de diaconnesse, à nous donc !

Le temps de savourer une gorgée du doux liquide et la poupée reprit.

J'étais venu te parler de messire Arnaud de Saint-Pierre, que 'on nomme The_undertaker. Je crois que c'est l'époux d'une de tes amies, la comtesse Lysel? Le connais-tu bien?


Eloin a écrit:
La moue esquissée par sa filleule fict sourire la moniale, icelle sachant pertinemment que ce n'estoit là que pure comesdie. Elle avoit connu la jeune fille dès le berceau, aussi la moindre de ses mimiques et aultres expressions faciales estoient fort simples a descripter !

Elle joignit de bon coeur son rire a celuy de la duquesseta, savourant cet instant de bonheur a sa juste valeur, les moments de joie estant fort rares ces derniers temps.


Je me doubtes que ce n'est point cela qui vous fera reculer, je ne suys moy-mesme point de nature a me descourager pour si peu ! Pour le moment j'estudie seule, je verrais avec les nouveaux estudiants qui emprunteront la voie de l'Eglise les cours dont ils auront besoin pour esvoluer, ainsi nous obtiendrons plus aisément des cours lorsque la rectrice mettra au point les employs du temps...

La mine renfrognée qui suivit sa demande de nouvelles ne luy eschappa nullement, et elle regretta presque d'avoir assombri ce visage d'ordinaire si joyeux.
Elle avoit remarqué, de faict, que le jeune Louvelle avoit pris le large depuys les espousailles de Boucles d'Or, sans toutefoys s'en inquiester oultre mesure. Le garnement serait bientost majeur et libre de ses mouvements, il ne falloit donc plus vraiment espérer obtenir quelque chose de luy !

Leurs verres s'entrechoquèrent dans un tintement mat, puys la baronne exposa le but premier de sa visite, ce qui ne manqua point de faire naistre un sourire sur le visage pasle de la moniale.

Tak... Le fidèle mainois, le vescomte intraistable et pestri d'honneur, l'espoux attentionné et presvenant de son amye Lys...


J'ai effectivement le bonheur de le compter parmi mes amys, Dieu sait que nombreux sont ceux a qui j'ai accordé ce privilesge...

Arnaud est un homme droit et honneste, un mari aimant et un père attentionné, autant pour les enfants qu'il eut avec Lys, qu'avec Emily et Leonardo, issus de l'union de Lys avec feu Emiliano de Landivy...

C'est pour son honneur et sa bravoure, qu'Izarra luy bailla la terre de Rouez. Cela eut lieu le jour ou je devins dame de Chérancé, je me souviens fort bien de l'esmotion qui fut la sienne lorsque le blason de Rouez luy fut remis par Maine.


Jour de grande importance, tant pour eux que pour la desfunte duchesse, et qui resterait a jamais en son coeur.

Elle resta silencieuse un instant, puys leva un regard curieux sur la jeune fille.


Pourquoi ceste question, duquesseta ?

Non point qu'elle soit mesfiante, mais elle n'aimoit guère confier ses sentiments sans en avoir une bonne raison.


Elianor_de_vergy a écrit:
La poupée avait écouté avec beaucoup d'attention les propos de sa marraine, tout en dégustant à petites gorgées son hydromel. La question de la moniale ne la surprit guère. Il était normal que de telles questions lui paraissent curieuses, et qu'elle s'interroge sur leur raison d'être.

Et bien justement, puisque tu parles de sa terre de Rouez... Tu sais qu'elle dépendait des terres de Sillé le Guillaume, celles que mère a légué à... à Constantin...

Aristote, que le nom de son jumeau faisait mal à prononcer, même bien des mois après son trépas!

Il se trouve que j'ai recueilli cette baronnie après la... disparition de mon frère... Et il me faut décider du sort du seigneur de Rouez, ce qui m'embêtait fort car je ne le connais pas. C'est pour cela que je suis venue quérir ton avis, car je te sais de bon conseil.

Puisque tu lui portes tant d'estime, c'est qu'il s'agit très certainement d'un homme d'honneur. Me voici donc décidée à lui renouveler la confiance que mère lui accorda jadis.


Eloin a écrit:
Constantin...

Elle aussi serra les dents en oyant ce prénom qu'elle s'estoit efforcée de ne plus prononcer depuys le trépas du jeune homme.
Elle fut véritablement affectée par la disparition du sénher de Sillé-le-Guillaume, terrassé par la consomption, en ce qu'elle avoit noué avec luy une relation amicale forte.

Imitant sa filleule, elle but un peu d'hypocras pour libesrer sa gorge nouée par l'esmotion, avant de hocher faiblement la teste.


Vous restez bien sur libre de vos décisions en ce qui concerne vos terres, filhòla, mais il est esvident que vous perdriez là un homme de confiance en luy retirant sa terre...


Elianor_de_vergy a écrit:
La poupée eut un petit sourire à la dernière remarque de sa marraine.

Perdre un homme de confiance? Je ne prendrai pas ce risque, l'espèce est trop rare pour cela!

Désabusée, la mini duchesse? Peut-être un brin, allez savoir...

Je vais donc pouvoir écrire à Maine afin qu'il organise le renouvellement d'hommage. Puisque le sire de Saint Pierre est de tes amis, souhaiteras-tu y assister?

Une nouvelle gorgée d'hydromel, avant de poursuivre en badinant.

Mais dis-moi, si je puis abuser de tes si bons conseils, ne connaîtrais-tu point une jeune fille, pieuse et présentable, qui chercherait un emploi? Je sais que ma Guillemette déteste les voyages que je lui impose, et je n'ai rien contre la libérer de sa place de chambrière, à condition de lui trouver une remplaçante correcte bien sûr. N'aurais-tu point une perle de ce genre parmi tes paroissiennes?


Eloin a écrit:
Retourner en Maine...

La moniale resta silencieuse quelques instants, pesant prestement le pour et le contre d'un tel voyage.
Elle serait heureuse, pour le sur, de revoir son amye Lys, l'esloignement ne leur permettant guère de se visiter a leur guise. Et elles avoient peu l'occasion de se croiser en la Royale Académie de France, puisque, maintenant que la cistercienne avoit sa cure de Bordeaux, elle tenoit a limiter au maximum ses déplacements pour ne point porter préjudice aux fidèles bordelais.

Et puys, mesme si la douleur de la perte de son mary estoit encore fort présente en son coeur, la cérémonie n'aurait point lieu en Montmirail, lieu ou elle vécu durant tant d'années ; mais sur les terres de sa filleule. Et, avec un peu de chance, elle aurait l'occasion de descouvrir le domaine de Sillé, Izarra n'y ayant presque jamais mis les pieds de son vivant...

Aussi apporta-t-elle une response positive à Boucles d'Or.


Je vous accompagnerais avec plaisir, filhòla.

La seconde question la plongea de nouveau dans le silence, les visages des habitantes de Bordeaux passant les unes après les aultres devant ses yeux.

Ralas estoit bien assez occupée par ses estudes et sa charge d'adjointe au bourgmestre de Bordeaux ; Margaux estoit noble et femme de baron, donc impossible pour elle de devenir soubrette de la duquesseta.
Mathildy sembloit estre une voyageuse investérée qu'elle avoit peu l'occasion de croiser dans les rues de la capitale. Les aultres paroissiennes n'estoient guère connues de la diaconesse, puisqu'elles ne fresquentoient point la basilique avec assiduité.

Un faciès s'imposa cependant à son esprit, et elle en fict part à la blonde baronne.


Ma foy, vous pourriez peut-estre contacter dauna Frédégonde, l'espouse du tribun et médicastre Brixius. Je says pour avoir échangé quelques mots avec elle que c'est une personne sensée et croyante. Elle dirige l'escole de Bordeaux, une petite institution qui dispense des cours de lecture, d'escriture et de calcul aux enfants de Bordeaux.

La moniale resta silencieuse, le temps que sa protégée ne luy responde, puys s'engagea sur un sujet bien moins plaisant.

Vous me voyez d'ores et jà navrée de vous mander d'esvoquer un souvenir qui ne doit guère estre joyeux, mais j'aimerais savoir si vostre nuit de noces se déroula convenablement... J'ai ouï tellement de choses toutes plus diverses les unes que les aultres, de part les chambriesres et aultres lavandiesres de Lesparra, lorsque je suys revenue de mon voyage en terre d'Empire pour assister à l'union de frère Uriel et de Sa Grasce Sybille...

Elle n'avoit qu'un seul espoir : que l'acte de chair ait eu lieu, et qu'il ait porté ses fruits, ce qui esviterait, peut estre, a sa filleule de subir de nouveau les assaults du duc de l'Aigle.


Elianor_de_vergy a écrit:
La duqueseta battit joyeusement des mains à l'idée de faire le voyage de Maine en compagnie de sa marraine.

J'en suis bien contente marinia, et puis tu pourras me parler de ce Maine que tu connais bien mieux que moi. Il faut tout de même que je sois un peu informée de ce Comté dont je suis noble! En tout cas, j'écrirais dès aujourd'hui au héraut afin que nous préparions cette cérémonie. Et à messire de Saint Pierre également bien sûr.

Elle écouta ensuite avec attention l'avis d'Eloin sur Frédégonde. La poupée se savait encore peu habile à juger de la nature humaine, et pouvoir appuyer ses choix sur les sages conseils de sa marraine lui était d'un grand soulagement.

Dauna Frédégonde me dis-tu? Ma foi, j'irais faire sa connaissance, nous verrons bien ce qui se passera ensuite. Quoi qu'il advienne en tout cas, je loue son idée d'école: voilà qui nous promet de futurs bordelais instruits dans les matières essentielles!

Boucles d'or se renfrogna notablement quand tomba la dernière question. Sa nuit de noces... Détestable sujet, dont elle ne se souvenait qu'avec beaucoup de réticence. L'interrogation de sa marraine fit remonter en elle des images dont elle se serait bien passée: l'appréhension, l'incompréhension, la peur, la douleur, la honte.... Tristes débuts conjugaux que les siens, en vérité... Et c'est d'une voix atone, froide et sans vie qu'elle répondit à sa marraine.

Ma nuit de noces... Qu'en dire... J'étais, comme tu le sais, fort ignorante en la matière. Mais mon "seigneur et maître" s'est chargé, de brutale manière, de faire mon éducation. Ce fut affreux, douloureux, humiliant, mais conforme à ce qui devait être.

La poupée se tut, incapable d'en dire davantage sans se mettre à hurler sa colère. Les larmes, elle les avait versées, et en abondance, à l'issue de cette triste nuit. Il ne lui restait plus que le dégout et la rancoeur à l'égard de l'époux qui avait brisé brutalement ses rêves, déchiré ses chairs pour ensuite l'abandonner et aller baguenauder Aristote savait où dans le royaume. Le seul avantage qu'elle tirait de cette absence, c'était de se trouver délivrée, pour un temps, du très pénible devoir conjugal.


Eloin a écrit:
Ainsi les dires des meschines de Lesparra comportoient leur once de vérité... Elle l'avoit craint, a dire le vray : du peu de caractère qu'elle avoit deviné de l'Impérial, elle savoit que la cohabitation avec sa filleule serait difficile, et douloureuse pour sa protégée.
Le voir loin estoit effectivement un soulagement, mais ce serait "reculer pour mieux sauter", comme le disoit si bien l'expression. Puisqu'apparemment, la nuit de noces ne fut point fertile, il leur faudrait de nouveau partager la couche conjugale, et s'adonner a un acte que la jeune duchesse avoit certainement en horreur.

La veufve ne put s'empescher de saisir une main de la jeune fille pour la serrer entre les siennes, luy offrant ainsi un maigre mais sincère réconfort.

Aussi choisit-elle de changer de sujet, pour ne point indisposer plus avant sa filleule. De fait, ce fut elle qui se trouva gesnée par la demande qu'elle formula a Boucles d'Or.


Vous allez me prendre pour femme indécise, filhòla, mais je crains de devoir vous mander l'aumosne.

Avec les économies accumulées au fil des ans, notamment grasce aux gages que m'accorda feue vostre mère, puys aux récoltes de Chérancé, j'ai pu vivre convenablement.

Si j'ai rendu ceste terre a Guilhem, ce n'est point par excès d'argent, loin de la, je pense que vous avez compris les raisons qui me poussèrent a accomplir ce geste que peu osent, de peur de retomber a l'état de roture.

Mais... A présent que je suys resguliesrement les cours de la voie de l'Eglise, en sus d'estudier certaines choses par moy-mesme, et que je me dévoues de plus en plus au service du Très-Hault, je vois mon pécule se réduire petit a petit.
Je n'aimerais point tomber dans le besoin, ni en arriver jusqu'a mendier pour pouvoir nous nourrir.
Avoua-t-elle en jetant un bref regard à son fils.

Un instant elle resta silencieuse, hesitant a faire ouvertement sa requeste. Ce fut donc un murmure qui s'échappa de ses lesvres fines, presque maugré sa volonté.


Auriez-vous terre à me bailler sur l'un de vos domaines guyennois, Elianor ? Croyez bien que je me sens grandement honteuse de venir vous mander cela...

La diaconesse n'osa point ajouter qu'elle presfererait amplement une terre despendant de Lesparra, elle se sentoit ja assez confuse ainsi !

Et, pour se redonner un semblant de contenance, elle acheva son verre d'un trait, ce qui ne luy arrivoit que rarement.


Elianor_de_vergy a écrit:
Silencieusement, la poupée rendit à sa marraine sa manuelle étreinte. Il était bon, en ces jours difficiles pour elle, de bénéficier du soutien, toujours discret mais ô combien réconfortant, de sa marraine. Oui, c'était bien de cela qu'elle avait besoin, la jeune quintefeuille écorchée: d'affection et de compréhension toutes simples, de celles qui se passent de commentaires.

Elle fut reconnaissante à Eloin de dévier leur conversation loin de ce sujet pénible. D'autant plus qu'elle se doutait à quel point il avait du être difficile à sa marraine de se résoudre à lui présenter une telle requête!

Un doux sourire naquit sur ses lèvres à l'idée de trouver ainsi une façon de montrer sa gratitude à sa marraine.


Honteuse? Mais il ne faut pas marinia! Sais-tu que tu me fais au contraire grand plaisir? Pour tout t'avouer, quand tu as évoqué pour la première fois l'idée de rendre Chérancé, j'ai eu, moi, celle de te proposer une seigneurie en Guyenne. Je m'en suis abstenue, car je craignais un refus. Je me disais que si tu avais rompu avec un suzerain de Vergy, ce n'était peut-être pas pour renouer avec un autre de la même espèce. Mais puisque c'est donc en fait un souhait qui nous est commun...

En bonne héraut, la poupée dressa mentalement la liste de ses terres guyennoises encore disponibles.

J'ai bien sûr Le Breuil, et Saint Estèphe, qui dépendent de Lesparre. Tu connais ces terres d'ailleurs, puisqu'elles furent attribuées par le passé. Mais peut-être préfèrerais-tu justement une seigneurie dont tu serais la première titulaire? Si tel est le cas, nous pourrions songer à Carcans, ou Prignac, toujours sur Lesparre. Il y aurait aussi La Trau, mais cela t'éloignerait trop de Bordeaux, ce ne serait guère commode... Ou bien Le Porge, ou encore Mauvezin, qui te feraient alors dépendre de Castelnau.

La jeune fille s'interrompit et laisse échapper un éclat de rire joyeux.

Mon Dieu, je me fais l'effet d'un camelot qui braderait sa marchandise à l'étal! Tu dois me trouver horriblement orgueilleuse, de me vanter ainsi de mes terres!


Eloin a écrit:
Son coeur s'allesgea d'un poids certain lorsque sa filleule sourit, ne se sentant point le moins du monde gesnée, ni froissée par sa demande. Et fut ragaillardie en l'oyant exprimer ce souhaict de faire de sa marraine une vassale, au moment ou elle rendit a Guilhem une terre en laquelle elle sesjourna, finalement, fort peu.

Le faict que je me soys libesrée de Chérancé n'a rien a voir avec une quelconque mésentente avec la mesnie, bien au contraire. J'avoue que je n'ay que peu eu l'occasion de lier de vesritables liens avec Guilhem, et je crains que ce ne soit guère son souhaict...

Le comte avoit d'aultres chats a fouetter, surtout maintenant qu'il s'investissoit en politique au seing du comté du Maine !

Elle resta silencieuse pendant que sa filleule dressoit prestement l'inventaire de ses terres disponibles en terre de Guiena, se remesmorant une ballade equestre, en compagnie de la desfunte duchesse. Icelle l'avoit un jour conviée à visiter ces terres récemment acquises, luy permettant ainsi de se livrer a un exercice d'esquitation, la dame de parage ayant appris a monter quelques temps auparavant, sous l'esgide du maistre d'escurie de la baronnie.


Si mes souvenirs sont exacts, Carcans se trouve proche de la mer, or je ne suys guère attirée par ces paysages-ci. En revanche, je serais fort heureuse d'obtenir la terre de Prignac, icelle me semble assez proche de Lesparra, ce qui me permet d'y venir prestement en cas d'urgence, et point trop éloignée de Bordeaux non plus.

Son mince sourire s'eslargit lorsque sa filleule exprima sa gesne.

Orgueilleuse ? Non point. Je comprends fort bien que vous puyssiez estre fiesre de cet hesritage, que vostre mère obtint au prix de longues journées de labeur et d'investissement pour ceste province...


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