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 Du 1er mars 1459 au....

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Du 1er mars 1459 au.... Empty
MessageSujet: Du 1er mars 1459 au....   Du 1er mars 1459 au.... EmptyJeu 21 Avr - 16:54

--Le_moine_stylite a écrit:
[hrp] Le RP qui suit est ouvert à tous ceux qui désirent y participer. Merci de me prévenir par mp au préalable, cependant, comme plusieurs intervenants entrent en jeu. Ceci étant, c'est avec grand plaisir que je vous y invite tous. Bonne lecture, et/ou bon jeu![/hrp]

Bordeaux, le quartier Port de Lune

Du 1er mars 1459 au.... Images10

Très tôt ce matin là, un homme vêtu d'une simple tunique blanche monta sur un bout de mur un peu plus haut que les autres, dans le port de Bordeaux. Il y grimpa seul, et s'installa droit debout sur ces deux pieds nus, les mains jointes au niveau de la taille. Il ferma les yeux, et pria.

« De ma colonne ou je suis monté ce matin, et ce n'est pas par hasard que je l'ai jointe, mais par inspiration de notre Grande et Belle Archange Galadrielle, archange de la conservation, je serai témoin d'une grande infamie, celle de la tromperie, du mensonge, et de l'aveuglement. Malheureusement, les voeux que j'ai fait au Très-Haut m'empêchent de l'annoncer au peuple de Guyenne, mais j'insiste pour en être un témoin direct.

Dans cette ville de Bordeaux, dans ce quartier du Port de Lune, depuis maintenant trois années presque complètes, un malheureux vit le véritable enfer lunaire, et ce, bien malgré lui, d'après la vision que m'en a donné l'archange.»

Pendant que le moine stylite priait en silence, trois jeunes femmes passèrent devant lui. Elles se rendaient un peu plus loin visiter un apothicaire. La deuxième fit remarquer le moine, curieuse statue vivante... et pleine de vie, à ces copines.


-T'as vu ça, ma Germaine, y'a un bric sur le poteau!

-Ben dis-donc, qu'est-ce qu'il fait là, monté sur un poteau?

-Oh! Et c'est qu'il est bien monté, en plus!
de rétorquer la troisième... Les trois amies gloussèrent de rire, s'imaginant glousser d'autre chose ensuite de leurs emplettes de l'après-midi. Elles allaient acheter une potion qui allait donner vigueur à leurs hommes, justement... Quand on a une idée fixe... Mais nous nous éloignons de notre récit.

Le moine ne releva pas la réplique. Il ne l'avait pas entendue. Il était en transe dans sa prière.

«Derrière les barricades renforcées d'un entrepôt malfamé, un groupe d'hommes et de femmes vivant en parfaite harmonie...
entre eux et contre le malheureux. Jouant de luxure, de gourmandise et d'envie, ils se complaisent à renvoyer un message à leur captif qu'ils espèrent vengeance devant ce qu'ils appellent un grave préjudice. Un jour, seront-ils punis eux aussi? Je prie le Très Haut pour que cela soit.

Ils ont choisi de faire vivre au malheureux les souffrance de Lucifer, qui, de se cellule, alors que


Monseigneur Bender.B.Rodriguez a écrit:
les jours passèrent, puis les semaines se transformèrent en mois et les mois devinrent années si bien que Lucifer atteignit l'âge de quarante-quatre ans emprisonné et toujours épris d'une indicible peine,

désespéra au point de se livrer corps et âme à la folie du Sans Nom. J'espère ô grand espoir que le sort du Démon ne lui arrivera pas! Si le Démon a choisi d'incarner dans tous les aspéritées de sa vie l'acédie en tous ces aspects, en effet de son infortune, j'espère que le malheureux qui est devant moi aura su et saura encore rester fort et inspiré! Et, à en croire les songes qui sont venues jusqu'à moi, j'ose espérer que oui! Ensuite de l'espoir, j'offre à ce malheureux ainsi qu'à notre église la seule force que j'ai: la prière... »

Le moine, sur sa colone, resta toute la journée ainsi durant. Alors que la nuit tombait, il descendit. Puis, revient le lendemain, se répétant mentalement le même crédo.

Ainsi désirait-il savoir Aristote avec lui.

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savoie




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Date d'inscription : 21/04/2011

Du 1er mars 1459 au.... Empty
MessageSujet: Re: Du 1er mars 1459 au....   Du 1er mars 1459 au.... EmptyJeu 5 Mai - 14:25

Savoie a écrit:
Bordeaux, à l'intérieur dudit entrepôt.


« Je suis entre souffrance et démence. Je prie le Très Haut pour que celles-ci sortent de mon corps. Mon dernier repas remonte déjà à trop loin. Je me sens faiblir. Mes muscles saillants deviennent sec. Mais je ne sombrerai pas dans la lamentation de Lucifer! Ma soif de connaissance sera plus forte que tout, et mon pardon sera donné à mes bourreaux. »

Puis, les incroyables scènes qu'il avait vécu il y a à peine quelques semaines se réanimaient devant lui. Rêves? Certainement pas. Il n'avait plus la force de dormir. Hallucinations? La soif et l'appétit savaient faire des ravages. Il revoyait devant ces yeux, tel Asmodée l'avait vécu,


Tibère d’Arcis a écrit:
un jour que la fête battait son plein, les tables comme les chaises étaient renversées, les corps étaient étendus à même le sol. La plupart étaient nus, enlacés, enserrés et comme enchaînés par le plaisir. Des esclaves, nus eux aussi, tentaient d’enjamber tant bien que mal les hommes et les femmes qui s’étreignaient dans des positions obscènes. Ils apportaient sur des plateaux d’ivoire tout ce qui était nécessaire aux plaisirs orgiaques.

Savoie refermait les yeux pour que le noir envahisse son esprit. «Non! Celui Qu'On Ne Nomme Pas, sors de cette pièce! Tu ne me tenteras pas comme tu l'as fais avec le Démon de la Luxure! Ma foi est plus grande que toi!» Il savait qu'il n'avait pas encore passé du côté des hallucinations. Que son calvaire était bien réel. Malgré la souffrance, il n'avait pas encore passé le point de non-retour.

Ligoté et certes affaibli, Savoie ne pouvait même pas lever le pouce. Son seul espoir était que des enfants, par exemple, un peu trop aventureux, ne le découvre sur cette table qui était devenue son lit depuis bien trop de mois qu'il ne les comptaient plus. Et, qu'il espérait, ne deviendrait pas son cercueil.

L'odeur de la pourriture des restes de nourritures commençaient à le déranger fortement. Les cendres éteinte depuis trop longtemps emplissaient le local d'odeurs nauséabonde. Il le sentait, littéralement: ces jours ici étaient comptés.

« Je suis souffrance. Que je ne devienne pas démence. Sainte Galadrielle, offre moi ton pain comme tu l'a jadis fait. Permet au Très-Haut d'interagir pour moi et de continuer mon chemin. Chasse mes cauchemars et permet moi de te voir, Lumière devant mes tourments. »

Mais qu'était-il arrivé en ces lieux? Quel était la source de tous ces maux? Savoie lui-même, trop épuisé, dévasté, ne savait dire, en ce moment, si tout ceci était réel, ou si lui-même ne se trouvait pas aux enfers lunaires...

Puis, dans sa tête, ce cantique, qui était répété cinq, dix fois, cent fois à chaque journée en ces lieux, ce cantique tout droit venu de la Lune, qui l'obsédait, et dont il ne parvenait pas à chasser de sa tête... Était-ce le signe que le Sans-Nom gagnait sur lui?


Citation :
Le désir cherche,
Un précieux cœur, il cherche.
Laisse-moi voir si c’est le tien
Et alors, il m’appartiendra.
Et si tu ne l’as pas ?
Le désir cherche,
Tout ce que tu possèdes, il cherche.
Laisse-moi te détruire pour m’en enrichir,
pour devenir mien.

Non. C'était le souvenir de ce qui s'était réellement passé sous ces yeux. Pendant toutes ces années. Il faisait tout pour chasser le chant... Pourtant, l'ode revenait malgré lui... Douleurs, souffrances... Et la vie de tous ces corps autour de lui, morts, sacrifiés, lui rappelait que tout ceci n'était pas un rêve. L'enfer, peut-être. Mais pas l'enfer lunaire. Malheureusement.

--Le_Moine_Stylite a écrit:
Bordeaux, quartier Port de Lune

Du 1er mars 1459 au.... Images10

Remonté sur sa colonne, ce matin encore, les yeux fermés, toujours, le moine stylite était entré en communion avec ce qui se passait derrière les murs qui lui faisaient face. Comment cela était-il possible? La transcendance, sans doute. Évidement, cependant, personne autre que lui ne pourra jamais en être témoin. Cela sera sa récompense toute personnelle offerte par le Très-Haut. Lui saurait. Les autres ne le pourraient pas. Il ne demandait reconnaissance à personne d'autre, de toutes manières. Pourvu que le malheureux s'en tire. Le rôle du stylite n'était pas d'interagir. Mais de communier. Telle était la récompense de son dévouement divin. S'il avait embrassé ce chemin il y a si longtemps, car il ne se résolvait pas à vivre parmi les hommes, aujourd'hui, il trouvait en quelque sorte la raison de son dévouement. Enfin, le pensait-il.

Il voyait la scène. Probablement au travers des yeux du malheureux.

L'un avait un chapeau tête de serpent qu'il mettait dès qu'il entrait dans la pièce. Il croyait ainsi revêtir le masque d'Asmodée, prince de la Luxure, et que cela lui donnait des pouvoirs exceptionnels. Dans les faits, seule sa folie les lui donnaient.

Puis, celui là, avec sa longue chevelure qu'il portait jusqu'aux genoux, avec ces tresses installées le long de son dos, comme deux grandes ailes, qui se colorait le corps pour qu'il obtienne cette teinte rougeâtre, couleur de la pierre d'Aliénor, disait-il. Afin, selon sa prétention, se se rapprocher de Satan, prince-démon de l'envie...

Ils jouaient une scène ou, recréant la vie d'Asmodée, ils prenaient par à une bacchanale qui n'en finissaient plus.

Ceux-ci s'étaient laissé engraisser au point de ne plus pouvoir bouger. Ceux là, formidablement athlétiques, ne juraient que pour leur apparence. Tous répétaient, comme une litanies, s'adressant au malheureux:

"Vous avez voulu nous exclure de la vie aristotélicienne? Nous allons te montrer ce qu'est vivre en dehors de la vie aristotélicienne. Tu verras tant de péchés que tu ne pensais pas qu'ils existaient. Puis, nous allons tous les réunir. Et te les faire vivre en direct, devant toi, tous en même temps. Ta conscience même ne pourra accepter ce que tes yeux te présenterons. Nous n'étions pas aristotéliciens? Ainsi en avez-vous décidé? Et bien voyez ce que vous avez créé."

Car bon aristotéliciens ils croyaient être, jadis... Dure comme fer. Lucioles à la Grâce du Très-Haut! Et tout ceci n'était que leur réaction à ce que l'église leur avait imposé. L'église aristotélicienne était -et de surcroit ce malheureux à qui on imposait la scène- la source de leur vie de pécheurs, depuis la prononciation de l'anathème, dont Savoie avait été l'initiateur...

L'église les voulaient hérétiques? Hérétiques ils seraient. Ils répétaient sans cesse, continuellement:


Citation :
Je te renie toi qui te prétends notre Dieu, notre supérieur.
Je crois en toi comme créateur du ciel et de la terre
Je dénonce et souhaite revendiquer ta chute
Car il ne peut y avoir aucun juge

Je promets fidélité en ma haine et ma lutte contre ta volonté.
J’aspirer en un monde de liberté où chacun agit comme bon lui semble.
Je renie tes valeurs qui nous contraignent et nous aliènent
J’appelle à la rébellion contre ta volonté

Que tes serviteurs te tournent le dos
Que leurs yeux s’ouvrent à ton Message, ton Mensonge
Que tous voient ta Duperie et ta manipulation
Oh je te promets, ici, devant Toi, de combattre pour te détruire.

Le malheureux se surprenait à croire en leur délire. Puis, se ressaisissant, il se demandait combien de jours il allait pouvoir tenir. Mentalement. Car toujours, ces anciens chevaliers aristotéliciens le tenaient en vie. Le nourrissaient de soupe aux choux, de pains rancis, de vielles poires en purée à même leurs tiges. Juste assez pour ne pas le tuer. Mais assez peu pour qu'il garde sa foi. Pensaient-ils.

Tournant la tête, le malheureux pouvait apercevoir les restes de son dernier repas... Entouré de vomissures... Qui commençait à dater au même rythme que les corps décédés qui se tenaient les uns contre les autres encore assis tout près de lui. Leurs morts avait été si fulgurante qu'encore en prière, ils n'avaient eut le temps de s'effondrer.

Des gamins passèrent auprès du moine, cet après-midi-là. Ils s'arrêtèrent devant lui. Le dévisagea. Évidement, le moine ne broncha pas. A peine les avait-il aperçu. Ils rigolaient entre eux, le regardant, discutant de lui.


-Maman dit qu'ils viennent directement de la Lune et que c'est pour ça qu'ils ne bougent pas. Pour payer de leurs péchés.

-Tu penses qu'ils cachent de la nourriture dans leur soutane?

-Tu penses qu'ils descende de leur colonne pour faire leurs besoins?

-Phouah! Restons pas ici, si jamais ils fait, ça nous tomberait dessus!


Alors que les enfants déguerpissaient en vitesse, un chien errant s'approcha de la colonne. Il la repéra, la renifla, et la trouva de son goût pour... L'histoire se garde de dire le reste...

Savoie a écrit:
Bordeaux, à l'intérieur de l'entrepôt

Entre rêve, songe, et prière, Savoie discutait avec lui-même.

«Comment en suis-je arrivé là? Pourquoi moi?
Sans doute les Lucioles t'ont-ils pris en otage comme tu es le messager de l'anathème livré par l'église.

Mais nous leur avons offert le Pardon! Ils pouvaient se repentir en posant un acte aristotélicien! En partant en Croisade!
Peut-être tel n'était pas leur désir.

Mais c'est qu'ils s'égaraient! Notre rôle, mon rôle, est de les ramener dans le giron de la douce parole!
Peut-on forcer une conscience à une âme qui refuse la parole divine à la comprendre?

Alors, il faut les en convaincre. Par la force s'il le faut. St-François de Gênes n'a-t-il pas démontré que:


St-François de Gênes a écrit:
Il s'agit d'éviter que la peste hérétique nous contamine, ainsi il est préférable de sacrifier quelques âmes hérétiques pour sauver toutes les autres, et lorsqu'il s'agit de sauver des âmes, les corps n'ont plus d'importance, le spirituel étant infiniment supérieur au temporel, il ne faut guère hésiter à devoir ôter la vie aux méchants lorsqu'il s'agit de sauver des âmes des Enfers !!!

Oui, mais il peut lui aussi choisir l'affrontement. Et alors, il lui faut être assez fort pour se défendre contre les Saintes Armées.

Et s'il choisi de ne pas se battre?
Alors il doit savoir se terrer. S'enfermer. S'enmurer afin d'opposer, le jour où il voudra vivre en notre Royaume, une adversité si forte au Très-Haut pour qu'il craigne de l'attaquer. Mais cela ne s'est pas encore produit et n'est pas prêt à se produire de ci-peu. Les armées du Très Haut ont et gagneront toujours.

Et si nous choisissons de ne pas nous battre?
Alors il faudrait créer une muraille suffisamment haute pour que ce monde vive dans l'ombre de lui-même, peut-être. Mais tel n'est pas le désir du Très Haut.

Mais je n'imagine pas un monde hérétique côtoyant le monde aristotélicien.
Pour que cela arrive, il faudrait de fait que ces hérétiques soient bellement organisés. Ce qui serait le sceau du Sans Nom.

Mais alors, nous les poursuivrions encore!
Oui, de fait. Il leur faudrait grande force et grande organisation pour réussir à résister à la volonté du Très-Haut.

Aussi, qu'ils rassemblent un grand nombre d'âmes en dérive. Puisse le Très Haut nous aider à faire en sorte que cela ne se produise pas. D'ailleurs, tous les foyers hérétiques que j'ai connu n'ont mené qu'à de plus grandes terres aristotéliciennes une fois les pommes pourries éloignées du verger. Le Maine en a été l'exemple parfait. La parole du Divin fini toujours par nous rejoindre. Maine, ah Maine! Comme tu me manques...»

La nostalgie de jours heureux le maintenait en vie, pour l'heure. Il repensait à ceux qu'il avait aimé. Ceux qui l'avaient aimé. Cela lui donnait les quelques forces supplémentaires dont il avait besoin pour continuer son combat. Contre lui-même. Un combat pour sa survie.

--Le_Moine_Stylite a écrit:
Bordeaux, quartier Port de Lune

Du 1er mars 1459 au.... Images10

Le malheureux n'avait pas conscience du chemin qu'il avait parcouru depuis sa dernière prière dans une chapelle Tourangelle. Ces bourreaux l'avaient mené quelques trois cent kilomètres plus loin, fut-il capable de comprendre cette notion. Trois années de souffrance, de clavaire, de crasse, d'hérésies se déroulant devant ces yeux à chaque jour. Les Lucioles voulaient allumer S.E. Savoie. Ils s'y prenaient par tous les moyens.

Jusqu'à... jusqu'à ce que la raison les rejoingne. Enfin. En partie. Car après avoir brûler vif plusieurs enfants, après avoir mangé, bu, comme Lucifer et Azael réunit, l'acédie les prit de cours. Voyant que le Sans Nom n'était pas dupe, et qu'il n'était pas intéressé à les accepter dans son cercle intime (le pouvait-il seulement?), les bourreaux du malheureux perdirent toute espoir en leur plan.

Ils avaient selon eux tout essayé. Mangé à plus faim. Bu à plus soif. Vécu dans la luxure, dans le péché, dans la haine et dans l'envie. Pourtant, comme le Très Haut qui les avaient rejeté, il semblait maintenant que s'était le Sans Nom qui ne les voulaient pas.

Leur meneur, après une semaine de réflexion intense, prit un papier. Il rédigea une lettre qu'il envoya au couvent de Bruz, où était rattaché le frère Savoie. Il prit également la bague de l'Éminence, la joignit au parchemin. Qu'il fit envoyer.

Puis, il réuni tous ces comparses, leur demandant de se réunir en un grand cercle autour de lui. Il avait allumé maintes bougies. L'atmosphère lugubre n'annonçait que du malheur. « Mes frères, mes soeurs », leur dit-il, « la passion de Savoie nous a trompé. Rome elle même se trompe. La vie n'est pas ici, sur Terre. Elle s'envient. Ensuite. Nous sommes ici que de passage. Nous sommes en pleine chambre de gestation. Demain débutera la Vie, la Vrai. Demain, ensemble, nous boirons cette élexir. Et ainsi, notre vie débutera.

Chose qui fut faite. Ils burent tous à même la carafe qui faisait le tour du cercle. Le dernier à boire pu voir le premier s'affaler par Terre tellement le poison qu'ils avaient bu était intense. Savoie fut témoin des évènements. Il avait depuis longtemps perdu toute capacité à parler, comme à s'émouvoir. Cette scène lui redonna par contre cette dernière faculté.

«J'ai failli, mes amis», se dit-il pour lui-même. «Je n'ai pas réussi à vous garder parmis nous. Que pourrais-je faire de mieux la prochaine fois? Faites qu'il y aille une prochaine fois!»

Enduit dans sa crasse et couvert de ces propres excréments, il se jura qu'il devait y en avoir une. Il récupéra chaque once de vie qu'il avait en lui. Il devait continuer. Il devait vivre. Il devait continuer sa mission.

Savoie a écrit:
Dans l'obscurité, la pestilence et le seul bruit des rats grignotant les restes de repas tombés sous Savoie -étaient-ce aussi des restes humains, qui sait- le malheureux ne pouvait que prier pour éviter la folie. Et se souvenir de qui il était.

« Je suis père abbé de l'abbaye St-Louis. 

St-Louis. Grâce à qui chaque jour mon oeuvre se poursuit. Lui a ramené le maïs des Indes, moi je l'offres aux nécessiteux à chaque jour grâce à la mission que je lui ai légué et offert le nom.»

Car malgré toutes les charges, malgré tous les statuts qu'il pouvait avoir au sein de l'Église Aristotélicienne Romaine, cette mission qu'il s'était confiée était à ces yeux la plus importante. Et, à quelque part, la somme de toutes les autres. Autrement dit, celle qui le résumait le mieux. Celle, d'ailleurs, qui lui donnait le plus de courage. Mais elle ne le nourrissait pas. Du moins, pas en ce moment. Et c'est bien ce dont il avait besoin, de maïs, ou de pain, en cette heure...

«Je suis archevêque de Tours.

Ne m'ont-ils seulement pas oublié? Depuis tous ces jours, cent jours, mille jours! il m'ont sans doute remplacé dans mes charges. D'ailleurs, ils ne sont même pas venu me sauver... C'est sans doute qu'ils ont trouvé ce bout de parchemin que j'avais écrit, alors que la mort m'envahissait... Alors que je sombrais doucement dans l'obscurité... Je ne me souviens même plus ce que mon désarrois ai pu me fait dire... Si jamais ils ont trouvé ces mots... il n'est que peu surprenant qu'ils m'aient cru mort... Même sans avoir trouvé mon corps...

J'ai faibli. Je tombais en des Limbes, qui, devant celles que je vis depuis ces incalculables heures, jours, semaines, mois, que sais-je! semblent aujourd'hui bien misérables... Et je prie le Très-Haut de bien m'en excuser. Le Divin est pardon. Et saît reconnaître qu'en ce moment, ma faiblesse n'est que physique... Car tant bien mal en point suis-je, je pense. Donc je suis. Toujours en vie. Tout cela est par trop réel. Puis-je contredire la souffrance que j'éprouve en ce jour?

En me pensant disparu, je ne pense pas qu'ils se soient trompé. Ils doivent plutôt l'avoir été, trompé.»

Il espérait simplement ne pas mourir de faim stupidement après cette épreuve. Mais il n'avait aucune possibilité d'interaction avec le monde extérieur. Sa seule chance était de rester en vie le plus longtemps possible. Son seul remède: ne pas oublier qui il était.

«Je suis frère franciscain.»

Sur ces mots, la première chose qui revînt en tête du Doyen de l'ordre étaient ces mots d'un de ces maîtres à penser:


son bien aimé Frère Girtan qui a écrit:
Le travail individuel n'existe pas chez les franciscains. N'oubliez pas : L'ordre "est la somme du tout !" ce qui nous rendra toujours plus forts c'est l'oeuvre collective !

« Nous sommes la somme du tout. Ma vie ne vaut pas plus que celle d'un autre. On me retrouvera forcément, mort ou vif. Et tout ceci trouvera son sens. Tu ne souffres pas en vain, même si tu ne te rends pas jusqu'au bout de cette épreuve. »

Etrangement, ces pensées l'encourageaient au plus haut point. Mais toujours, ne lui donnait pas à manger. Enfin. Ne comblait pas sa faim... physique.

« Je suis Cardinal de l'Église aristotélicienne Romaine.

Rappelle-toi le le Songe de Noam»


Citation :
Un jour qu'il était endormi, Noam fit un étrange rêve; il vit un arbre, ou plutôt son regard suivit un tronc d'arbre interminable qui semblait monter tout droit vers le Ciel, quand, soudain, rompant cette ligne immuable, des dizaines de milliers de branches emmêlées et inextricables apparurent, brouillant considérablement sa vue.

Il prit peur, se crut perdu au milieu de l'Enfer lunaire et se réveilla en sueur; du moins le crut-il, car, en fait, il rêvait toujours ... Un ange lui était maintenant apparu et, pour l'apaiser, il lui expliquait son rêve: " Ce que tu as vu, Noam, c'est le destin de ton Eglise ... le tronc, c'est elle, et ce que tu as pris pour des branches, ce sont, en fait, les racines de cet arbre, qui s'enfoncent dans la terre et qui se conjoignent en un tout unique pour donner ce magnifique arbre. Ton Eglise sera pareille, Noam, forte et brillante, parce que des milliers de racines viendront la nourrir; toi tu en es une, mais, partout, dans le monde, même chez les païens, des gens réfléchissent, pensent, et apporteront, grâce à deux prophètes que Dieu enverra aux Hommes pour les guider vers Lui, leur pierre à l'édifice, car ces deux prophètes sauront conserver ce qui, de toutes ces sciences païennes, est utile à tous, de sorte que ton Eglise, Noam, saura faire naître l'unité de la diversité - E pluribus, unum ("et de plusieurs, un") -.

« Oui, c'est cela. Un clergé travaillant de concert pour s’assurer que notre église soit à l’image du Très Haut. « La beauté résulte dans la copie des Idées », nous enseigne Aristote. Ainsi, ce clergé faisant notre église à l’image du Très Haut. Voilà ton église, mon frère.  »

Ainsi, se disait-il, même si tout ceci tournait au drame pour sa petite personne, au moins, les autres pourraient goûter le festin de la Vie. Après tout, il s'agissait de travail collectif, et il avait posé sa pierre. A tout le moins l'avait-il tenté.

« Je suis fidèle du Très-Haut

 Et c'est ce qui compte le plus dans tout cela. »

Alors, l'Éminence Savoie, en toute humilité, répétait en lui-même le Crédo aristotélicien comme le plus simple des fidèles le fait à chaque messe, comme le plus simple des diacres le fait à chaque cérémonie. Comme le plus simple des hommes et la plus simple des femmes le fait chaque matin, ou avant chaque repas.

Savoie eu alors l'impression de manger du pain, comme s'il avait communié avec la communauté aristotélicienne en fin d'une messe. Comme si l'archange Galadrielle l'eut entendu, eut entendu la prière qu'il lui faisait depuis si longtemps.

Une journée de plus s'offrait à lui.

--Le_moine_stylite a écrit:
Bordeaux, le quartier Port de Lune

Du 1er mars 1459 au.... Images10

Remonté sur sa colonne ce jour encore, le Moine Stylite était de plus en plus transcendé par ce qu'il vivait. Il lui semblait désormais vivre aux côtés du malheureux. De sentir comme lui. D'éprouver comme lui.

Le récit qui fut porté à son esprit de la manière dont avait été traité le malheureux pendant toutes ces années ressemblait étrangement aux textes qui racontaient les vies de ceux qui devinrent les Prince-Démons. Était-ce parce que le moine avait tant étudié les textes sacrés du Dogme Aristotélicien et que son imagination en était remplie? Etait-ce parce que les bourreaux du malheureux avaient fait Foi de s'en inspirer au point de les calquer? Toujours est-il qu'ainsi lu fut mentalement transmise la manière dont ils vivaient:

[hrp]Vous saisirez tout l'emprunt quasiment direct en lisant les textes suivants: démonographie d’Azazel ,Prince-Démon de la gourmandise, démonographie de Lucifer, Prince Démon de l'acédie,démonographie de Satan, Prince-Démon de l'envie. Merci en leurs auteurs. Auteurs, permettez-moi de travestir quelque peu vos travaux originaux. Lecteurs, merci de comprendre les raisons de ces emprunts. [/hrp]

« Ces fidèles adulant leurs maîtres répugnaient à se cultiver et s’instruire si bien qu'ils désertaient les universités de plus en plus.

Le travail synonyme d’asservissement était honni en leur communauté, comme dans celle D'Azazel, et n'inspirait que honte à celui qui continuait à vivre dans la vertu. A la moindre envie, le maître et ses disciples se servaient ou devrait-on dire volait tout sur leur passage.

Las de la vie et insatisfait, le maître, tel Lucifer, engagea quelques domestiques pour s'occuper de lui donner le confort qu'il n'avait pas eu. Il ne cultiva plus ses terres et passa ses journées à se morfondre dans son malheur. L'oisiveté l'avait ainsi envahit et il ne faisait rien d'autre que dormir et manger, lui qui n'avait jamais une minute à perdre pour ne rien faire. Pendant des mois avait mangé plus qu'il n'avait bougé, le maître était ainsi devenu gras et disgracieux.

En ce temps là, la communauté d'hérétiques, tel Oanylone en une certaine époque, connaissait une période mouvementée et agitée par les remous du vice et et l'écume des péchés. La haine et la violence s'étaient emparées de toute ces membres, l'acédie avait gagné les travailleurs qui préférèraient les biens matériels aux biens spirituels, l'oisiveté avait gagné chacun des suivants du maître, alors qu'il était traité en exemple, comme Lucifer le fut à ces heures. Son attitude paresseuse et oisive se répandit rapidement au sein du cloaque qu'était devenu la communauté, et un véritable culte lui fut voué. La secte, diverse et variée, faisait qu'également bourgeois et riches s'adonnèrent, eux aussi à la paresse, faisant travailler les autres à leur place et, comme Lucifer, commencèrent à ne plus croire en rien. Les péchés d'acédie, de gourmandise, d'avarice, de colère, d'envie, d'orgueil et de luxure s'emparèrent de la secte. La créature sans nom qui rôdait parmi ces hommes et femmes insuffla son venin dans le cœur de ses faibles qui se retournèrent contre les plus forts qui résistaient, au début. Si bien que la guerre éclata entre eux et que la violence, le meurtre et la haine devinrent ce qui guidait la petite communauté.

Ces derniers appartenaient à la garde rapprochée du maître et œuvraient sur ses terres en se chargeant de récolter les biens des habitants et en leur faisant subir mille douleurs si ceux-ci refusaient. Ils firent donc selon sa volonté.

Le maître prêcha de tout sa haine. Son énergie décuplée par le soutien de la Bestia Innominata le guida pour insuffler à chacun le Désir que tout homme se devait d’avoir. Ce Désir était l’incarnation de toute la perversité humaine et de Satan. Il leur criait de vouloir, toujours et sans répit. Il les exhortait à désirer toujours plus, de devenir un désir à part entière, comme une fin en soi.

D'aucun pu se surprendre de la façon dont ces horribles évènements se terminèrent... »

Sur le pavé, devant le moine, des fidèles bordelais commencèrent à remarquer l'étrange courroux qui accablaient le moine. De jours en jours, des femmes commencèrent à le rejoindre, au pied de la colonne qu'il montait. Évidement, d'autres citoyens de la ville commencèrent à ragoter...


-Tous ces célibataires en ville et les voilà éprises d'un muet...
-Si au moins il voulait danser!
-En plus, t'as vu son habit? Si tu veux mon avis, ça le fait pas!
-Une vraie statue de pierre!
Et voilà pourquoi le moine fut surnommé l'abbé Pierre...

Pendant ce temps, le mur sur lequel était juché le moine semblait s'incliner à mesure que la colonne vertébrale du moine pliait sous sa douleur toute intérieure. Les femmes, à ces pieds, par leurs prières et position sur la rue, semblaient vouloir le supporter, le redresser, en reculant du muret sur lequel le moine était juché, comme celui-ci semblait s'incliner vers elles. En fait, c'était l'odeur du moine qui commençait à sentir très mauvais, comme cela faisait plusieurs jours qu'il grillait au soleil sans avoir prit de bain, qui les faisaient reculer. Mais elles n'osaient ni le dire, ni s'en aller...

Elles mêmes silencieuses, à l'image du moine, reprenant position jour après jour, et, insouciantes du véritable enjeux, par la force des choses, elles faisaient dos au drame qui se déroulait à peine à quelques mètres derrières elles...

Savoie a écrit:
Bordeaux, à l'intérieur dudit entrepôt

Seul dans son entrepôt malfamé, Savoie souhaitait plus que tout autre chose retrouver la communauté des aristotéliciens. La solitude le pesait, car il savait que ce qui le maintenant en vie était l'Autre. C'est lui qui le faisait grand, qui lui permettait cette élévation. Tel le jour de sa profession de Foy aristotélicienne, il refit mentalement le voeu de rejoindre ces pairs les hommes, ses semblables les femmes. Le voeu qu'il faisait à tous les jours depuis son baptême. Le voeux qu'il faisait particulièrement depuis des mois, des années.

Ce qui l'empêchait de sombrer dans la folie.

« J'accepte d'être le plus simple des fidèles, tous les jours, peu importe ma charge, peu importe mon rang.

J'accepte d'être plus grand que moi. De ne pas m'en tenir aux simples impératifs des nécessités de ma vie, mais à celle de toute la communauté que forme la famille aristotélicienne. De m'élever dans ma conscience, de faire copie du Beau, et de le mettre au monde, comme nous le dit Aristote. Devant cette idée, j'accepte de n'être qu'un pâle intercesseur, s'il le faut.

J'accepte cette idée de favoriser le bien commun à mon bien personnel, car la communauté vaut plus que moi. C'est celle-ci qui me permet de vivre, c'est celle-ci qui me fait homme. Comment pourrais-je faire pousser mes champs sans le concours de on voisin? Comment pourrais-je défendre ma maison si j'étais seul au monde? C'est par le nombre que nous sommes grands, c'est par la communauté que nous sommes hommes.

J'accepte de tout donner, en raison de la communauté, afin d'être moi-même. Cela ne signifiant ni ma pauvreté, ni l'abandon de moi, Gloire à Ste-Galadrielle, qui nous suggère de vivre à la hauteur de nos besoins, Gloire à Sainte-Boulasse qui nous suggère de vivre heureux dans la joie. Tout donner à la communauté signifie tout se donner totalement, en tant que tout, en tant que soi, et pour cela, je doit être le meilleur de moi-même.

J'accepte du coup de ne plus être seul, et c'est ainsi que j'ai rejoins la Grande Famille aristotélicienne et ce que cela signifie. Ainsi, je suis homme parmi les hommes, et deviens donc plus grand que si j'étais seul dans ma grotte. J'ai trouvé la lumière au bout de celle-ci, je m'y suis approché, et j'ai vu le message du Très-Haut. Il m'a dit: « Bienvenu parmi les tiens ». J'avais trouvé mes frères les hommes, mes soeurs les femmes.

J'accepte d'être la somme des expériences venues jusqu'à moi. Avec leurs erreurs, mais surtout avec leurs découvertes, enseignements, savoirs. Ainsi, faire partie de la communauté, avec ces qualités, avec ces faiblesses. Cette communauté me grandi, me fait être plus grand que moi, comme elle réfléchie sur elle-même depuis plus longtemps que ma simple petite personne n'a pu le faire depuis ma naissance en ce monde. C'est cette communauté qui me donne la grandeur d'être, la hauteur d'homme. »

Encore ce jour, il sentit son estomac se remplir, par la communion que Sainte Galadrielle lui offrait. Son esprit transforma son appétit en pain, grâce au don divin, et pu vivre un jour de plus. Allait-il avoir la force de tenir ainsi longtemps isoler? La démence allait-il le rejoindre avant longtemps?

--Le_Moine_Stylite a écrit:
Bordeaux, le quartier Port de Lune

Du 1er mars 1459 au.... Images10

Jour après jour, le moine reprenait sa position sur le mur de cette rue du port Bordeaux. Jour après jours, les pleureuses s'agenouillaient devant lui. A chaque heure, il priait, inlassablement la même prière. A chaque seconde,les mêmes visions. Terribles. Insupportables.

« Ah! pis y'en a marre! Prier le très haut tout ce temps pour me retrouver agglutiné de vielles grincheuses qui n'ont pas réussi à se trouver des hommes de qualité! Est-ce là la raison de tout mon dévouement? Toute cette souffrance, que pour ça? De toutes manières, qu'espérer de plus du Très-Haut que ce qu'il m'a déjà offert? Je ne peux interagir avec le monde terrestre, alors ma mission ne s'arrête-t-elle pas ici? Que puis-je faire de plus pour le malheureux? Je me déconnecte! »

Certes, les motivations du Moine sont discutables... En tout état de cause, elles n'appartiennent cependant qu'à lui. Et celui-là de redescendre de sa stèle, devant les figures ahuries de ces femmes -auraient-elles été trompées?

Le moine adressa la parole à un vivant pour la première fois depuis fort longtemps.


-Non mais?! Vous vous êtes vues, peut-être? Z'avez rien de mieux à faire? Vas-y, j'te dit: longe tous les murs de la cité, si tu veux! La place d'Aristote! Tu penses que c'est comme ça que tu va te rapprocher du Très Haut?!

Évidemment, toutes ces années passées en communion directe avec lui-même lui avait fait oublier les règles élémentaires de la diplomatie la plus simple -ou simpliste- possible. Et probablement fait refoulé des inclinaisons sommes toute quelque peu égoïstes. Laissons le Très-Haut juger de tout cela avec le moine directement. Revenons à nos affaires.

Les pleureuses, médusées de la réplique du moine pour le moins inattendue, restèrent béates. Puis, une d'entre elle sorti de son mutisme, après avoir retrouvé ses esprits..


-Non mais! Petit effronté! On t'as pas appris les bonnes manière, à ton collège... ton abbaye... ton sé... m'énerve, celui-là! Viens t'en que je te les apprenne, moi, les bonnes manières!

Puis, à l'aide d'un sac dont elle se servait pour faire les courses, et malgré son âge avancée,elle commença à infliger une correction au moine qui fut à son tour éberlué, ne sachant trop comment réagir. Devant cette scène somme toute surréaliste, les consoeurs de la vielle dame se firent un honneur d'aider leur aînée.

-Comment tu parles à tes fidèles? Est-ce là, le message que tu comptes livrer? Et puis c'est quoi c'est « vas-y »? On dit pas « La Place d'Aristote », mon jeune, c'est pas un juron, c'est un lieu béni!

-Va t-en tout de suite voir m'dame le curé! Allez! On va t-y mener, t'as besoin d'une bonne confession, m'sieur le moine!


Et les pleureuses, soudainement transformées en avocates des bonnes manières, de conduire le Moine vers le confessionnal où, pensaient-elles, le Moine avait intérêt à se rendre afin de purger l'insulte qui leur venaient d'être faites. Peut-être, pour celui-là, il aurait été souhaitable que ces dames aient trouvé un autre diable sur lequel jeté leur dévolu...

Mais pendant ce temps, à l'intérieur de l'entrepôt, notre homme été toujours laissé à lui-même...


Rehael a écrit:
Bordeaux, extérieur de l'entrepôt.


Rehael, Aurélien, ainsi que plusieurs gardes épiscopaux arrivaient à l'adresse indiquée.

Citation :
rue de la Fusterie. À Bordo. A coté de l'entropo en boué.

Hum...

Il semblait avoir trouvé l'entrepôt en bois, qui semblait effectivement tout ce qu'il y avait de plus mal famé, comme la rue, et comme tout le quartier...

Le Cardinal ressera son pardessus autour de ses épaules. Inutile d'attirer l'attention plus que de rigueur.

S'adressant aux gardes épiscopaux :


Allez voir si il existe des entrées secondaires de cet entrepôt, et si il est gardé.

Discretement, naturellement.

--Guilhelm a écrit:
Du 1er mars 1459 au.... Garde211

Eminence, Monseigneur, restez ici avec les deux gardes. Je vais faire le tour de cet entrepot voir s'il y a du monde là dedans. Seul, je passerai plus inaperçu. S'il arrive quoique ce soit, je hurlerai et alors, allez loin et appelez les gardes de la prévoté.

Guilhelm laissa les prélats avec les gardes puis s'en alla vérifier les locaux. Plusieurs entrées étaient possible dans ces entrepots. Guilhelm en fit le tour discrêtement, inspectant chaque entrée. L'une des entrées à l'arrière du batiment donnait sur un couloir. Au bout, luisait une lumière vascillante. Guilhelm s'approcha lentement, vérifiant chaque pas pour ne pas attirer l'attention. Au bout du couloir, une salle sombre, avec deux hommes discutant autour d'un feu. Guilhelm s'en retourna vers les prélats.

Eminence, Monseigneur, j'ai fait le tour de l'entrepot. Il semble totalement vide, à l'exception d'une salle où l'on accède par l'entrée arrière. Il y a là deux hommes qui discutent autour d'un feu. Au fond de la salle, il y a un escalier qui semble descendre dans les sous-sol, mais je ne m'y suis pas aventuré. J'ai préféré attendre vos instructions.

Rehael a écrit:
Deux hommes ? Hmmm...

Ce peut être dangereux. Mais nous sommes plus nombreux, ne perdons pas de temps, je veux tirer cette histoire au clair, qu'importe ce que j'y trouverai.


Ni d'une ni deux, déterminé à aller au bout de ce périple, Rehael pris la direction de l'arrière de l'entrepot, faisant signe aux autres de le suivre. Il ne savait pas pourquoi, mais la tête lui tournait légèrement. Il avait une drôle de sensation, un étrange pressentiment, quelque chose lui intimant à la fois d'entrer dans l'entrepôt et de prendre ses jambes à son cou.

Saint François, guide moi...

Une fois devant la porte, il inspira une grande bouffée d'air, et entra....dans l'horreur.

--Guilhelm a écrit:
Guilhelm vit le cardinal partir en direction de l'entrepot avant même qu'il ait eu le temps de dire ouf. Il le rattrappa et bloqua sa progression.

hop hop hop, Emminence... si vous permettez .....

Petit regard à son archevêque pur vérifier qu'il n'allait pas trop loin.

Nous allons passer devant, et vous resterez derrière avec Monseigner Aurélien. Nous allons nous occuper de ces deux gaillards, et ensuite, vous pourrez venir.

N'est ce pas, Monseigneur Aurélien ?

Aurelien87 a écrit:
Eminence, je pense qu'il est plus prudent de laisser nos soldats aller sécuriser les lieux. Imaginez le scandale si, en prime, il y avait encore deux prélats de tués......

Guilhelm, faites vite et .... proprement.

Rehael a écrit:
Rehael hocha la tête. Toute cette histoire et les étranges sentiments qui le torturaient lui faisait perdre la tête.

Il recula quelque peu pour laisser entrer les gardes.



Vous avez raison Monseigneur. Allez y messieurs.
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savoie




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Du 1er mars 1459 au.... Empty
MessageSujet: Re: Du 1er mars 1459 au....   Du 1er mars 1459 au.... EmptyJeu 5 Mai - 14:26

--Guilhelm a écrit:
Du 1er mars 1459 au.... Garde211


Guilhelm revint quelque temps apres. Petit sourire en coin.

Bon, Votre eminence, la voie est libre. Nous pouvons accéder aux sous sol sans probleme.

Guilhelm se pencha à l'oreille de son archevêque

Posez pas de questions sur ce qui a pu se passer, Monseigneur, mais c'est promis, j'irai me confesser avant l'office de dimanche. Les gaillards sont quelque part .... au fond du port...... ni vu ni connu ....

Guilhelm montra le chemin vers la porte.

C'est par ici, eminence......

Rehael a écrit:
La gorge serrée, Rehael pénétra dans l'étrange entrepôt dans lequel flottait une drole d'odeur. Celle ci était doucereuse et acre, et lui rappellait vaguement une odeur de pourriture.

La mort....cela sentait la mort....

Il sentait également d'autres odeurs, peu agréables, mais qu'il n'arrivait pas encore à déterminer.

Le Cardinal frissonna puis saisit la torche que lui tendait l'un des gardes. Visiblement il n'y avait pas âme qui vive dans cet entrepôt, mais une main invisible semblait le pousser. Il l'avait sentie très nettement, alors que personne ne se trouvait immédiatement derrière lui.

Rehael pris cela pour un signe, le dernier d'une longue liste de signes étranges qui semblaient l'avoir conduit de Bruz jusque dans cet entrepôt malfamé de Bordeaux.

Il s'avanca et pénétra dans les entrailles de l'entrepôt, sa torche vacillante à la main.

Rehael a écrit:
Rehael progressait, aux côtés de Monseigneur Aurélien et des gardes épiscopaux, a l'interieur de ce mystérieux entrepot. Plus il avancait, plus la mauvaise odeur s'accentuait.
La pénombre régnait, et au milieu de celles ci les flammes de la torche tenue par le Cardinal semblaient danser sur les murs.

Pas un bruit...


Patatrac !

Rehael faillit s'écrouler sur des caisses de bois éventrées placées au milieu du chemin. Il fut néanmoins retenu par le garde se trouvant immédiatement sur ses talons. Approchant sa torche, le prélat apercu des caisses de poivre, et d'autres de vieux pétards mouillés.

Cet entrepôt est vide, c'était probablement juste un canulard.

Cependant, l'instinct du prélat lui disait d'avancer encore pour percer a jour le secret de ce lieu étrange.

Enfin, au bout de quelques minutes, la petite troupe déboucha sur une salle circulaire. Rehael s'interrompit net et lacha sa torche, comme foudroyé.

Par Saint François... murmura-t-il d'une voix blanche.

Devant le Cardinal frappé d'effroi se trouvait une série de nombreux corps, placés en rond, tous les mains jointes, semblant morts en même temps dans une ultime prière.
L'odeur était exécrable, et obligea le prélat a porter un mouchoir à son nez pour ne pas vomir, tandis que la torche, au sol, continuait de bruler.

Savoie a écrit:
Je vois la Terre. Comme si j'étais au dessus des nuages. Des zones de bleu, des zones de bruns. Je pense que je découvre un fleuve. Un peu comme si j'étais au sommet d'une montagne. Mais de bien plus haut. Je pense voir Paris. Tout gris, entouré de vert, que j'imagine être une forêt. Les nuages passent au dessus. On dirait qu'ils dessinent un nouveau paysage, une nouvelle géologie. De nouvelles montagnes, de nouveaux fleuves, tout de blanc, ce dessine. Un monde par-dessus le monde. Plus je monte, mieux j'aperçois les frontières bleues de l'océan sans fin. Je veux étirer la tête. Voir les dragons du bout du monde. Ils me sont inaccessibles. Ce que je vois est la plus belle chose que je n'ai jamais vu. Je pense que je suis en route pour le grand Astre, le paradis solaire...

« Reprends-toi ». « Respire ». « Reste parmi-nous ». Des voix connues. Mes ouailles. Qu'il fait si longtemps que je n'ai entendu. Je plane. Je sens mon dos. Mes cuisses. Je ne sens plus mes pieds. Je lève la tête. La laisse retomber aussitôt. Je sens la dureté du bois sur laquelle elle choie. Je prie Sainte Galadrielle.


Du 1er mars 1459 au.... Squelletique

Cette fois, je ne sens plus rien. Je ne veux pas que cela soit la fin. Toute cette survie. Tous ces efforts. Tous ces morts. Que le Très Haut n'ai pas permis tout cela pour rien. Que le Très Haut me prenne, mais que cela soit pour une raison. Que tout ceci prenne un sens. Comme tous ce qu'Il fait.

Je n'ai plus de force, plus la force. Aristote, reste avec moi. Ce que je viens de voir est la plus belle chose que je n'ai jamais vu. Je ne le vois plus. Encore un jour. Encore une heure. Je ne sais pas combien de temps je pourrais rester ainsi...

Des sons... j'entends des sons... miséricorde... est-ce un miracle? Un nouveau calvaire? Une sortie? Un nouveau départ? Sainte Galadrielle, est-ce toi?

Rehael a écrit:
Une goute de sueur froide perlait sur son dos...

Rehael contemplait cette vision d'horreur, dans un état second, comme dans un rêve qui s'apparentait d'ailleurs bien plus à un cauchemar.

Tout ces corps sans vie dont la mort commencait à faire son oeuvre, comme en témoignait l'odeur écoeurante et répugnante qui régnait dans la salle et dans une grande partie de l'entrepôt.

Le Cardinal contemplait ce tableau d'horreur sans pouvoir en détacher le regard. Ces corps ne semblaient pourtant, avant leur mort, pas mal en points. Ils n'étaient apparement pas mort de faim, ni de sévices. Rehael commenca à se dire qu'il pouvait s'agir d'un suicide collectif, ce qui l'épouvanta au plus haut point. Comment pouvait on mettre fin à sa propre vie, détruire ce don du Créateur ?

Il commenca a regarder autour, voyant de nombreuses bougies a la flamme naturellement éteinte. A l'extérieur du cercle se trouvait des tables renversées, des restes de nourriture a présent totalement pourris. Plus a l'extérieur encore, du bois calciné et de la cendre semblait témoigner de la simulacre de buchers.


Suis-je donc dans le temple du Sans-Nom ? murmura doucement le prélat.

Un temple cependant a présent éteint, mort comme ses occupants. Rehael semblait devoir être le témoin d'horreurs passés dont il ne pouvait mesurer l'exactitude, simple observateur d'un passé terrifiant qu'il ne comprenait pas. Le temps semblait, ici, s'être arreté.

Rehael était à la fois terrifié et tétanisé face à ce qu'il voyait. Il reprit cependant peu à peu ses esprits, s'extirpant du silence glacial, suffisament pour se signer et invoquer le Très-Haut.


Mon Dieu, prend en pitié ces âmes, puisses-t-il avoir trouvés la paix auprès de Toi...

A mesure qu'il reprenait ses esprits, les questions se mettaient à se bousculer dans sa tête. Quel est cet endroit ? Que s'y est il vraiment passé ? Pourquoi ? Qui étaient ces gens ?

Soudain, un mouvement furtif, presque imperceptible, eut lieu dans la pénombre, au fond de la salle, ce qui eut pour l'effet de tirer le cardinal de toutes ces questions.
Il crut discerner, sans en savoir si il s'agissait de la réalité ou d'un tour de son imagination ébranlée par le spectacle macabre qui se jouait dans cette pièce, un souffle très léger, presque éteint. Une force invisible le poussait dans cette direction

Faisant signe au garde épiscopal le plus proche de lui, qui tenait une torche :


Suivez moi.

Il s'approcha alors de la source de l'infime bruit qu'il avait cru déceler, enjambant les cadavres en décomposition. Il découvrit une table, au fond de la pièce, sur lequel semblait reposer un corps. Rehael pris alors la torche des mains du garde, et s'avanca, lentement, jusqu'a la table.
Probablement un cadavre de plus, semblait il penser.

Il tint alors la torche au dessus du corps allongé sur la table, couvert de crasse, de vomis, d'urine et d'excréments. Il tenta de discerner son visage, et s'il était, oui ou non, encore en vie.

Aurelien87 a écrit:
Aurélien suivait le Cardinal, torche à la main. Il jetait de temps à autre un oeil sur les gardes, pour voir leur réaction et déceler le moindre signe de danger. Mais rien. Sauf la pénombre épaisse et cette odeur épouvantable. Aurélien mit un bout de tissus devant son nez pour se'en protéger un peu.
Arrivés dans cette dernière cave, où ce qui pouvait y ressembler, l'odeur devint encore plus prenante. Respirer devenait difficile tant les miasmes donnaient des haut-le-coeur. Des cadavres dans le fond, voila bien ce qui pouvait expliquer l'odeur.

Aurélien suivit la troupe qui s'approchait pour tenter de voir et comprendre.


Quelle horreur ... qui a pu faire une chose pareille... faut bien être un monstre ....

Eminence, en effet, celui-là a l'aire d'être encore un peu en vie...

--Uride_Goumteche a écrit:
Du 1er mars 1459 au.... Uride

Depuis l'archevêché, la curiosité d'Uride avait été excitée. Un cardinal qui venait rencontrer un archevêque... Rien de banal. L'homme à tout faire de l'archevêché -ou à rien du tout, en fait, selon un grand nombre d'autres versions- ce disait qu'il y avait du mystère la dessous. Quand il a vu la petite troupe quitter l'archevêché, il les a suivit. En douce.

Jusque dans les bas quartier de Bordeaux. A quelques mètres de distance, il surveillait ceux qu'il poursuivait. Ils entrèrent dans un entrepôt. Attendirent quelque temps. Puis procédèrent plus en avant. Uride s'avança dans le petit couloir bordant les entrepôts. Entendit du bruit plus loin. Il suait à grandes goutes.

Qu'est-ce que le cardinal était venu faire à Bordeaux? Surprendre les réformés? Non... L'Église, malgré tout le respect qu'il lui portait, n'en avait sans doute pas la possibilité, ou la chose aurait été faite depuis longtemps déjà, pensait-il en son fort intérieur. Une histoire sordide de moeurs, sans doute. Goumtèche décida de continuer plus en avant. Sa curiosité l'éveillait complètement.

Puis, lui-même surprit le premier, il se trouvait déjà dans cette grande salle où tous se trouvaient. Il les croyaient bien plus loin dans le dédale des entrepôts. Mais malgré lui, il les avait déjà rejoint. C'est d'abord cette odeur qui lui monta à la tête. Et qui l'ébranla. Fortement. Puis, la vision de tous ces morts. Qui lui occasionna un sérieux tremblement. Il était là pour une histoire de moeurs. Le voilà en plein drame horrible. Il mit la main à la tête. Se senti vaciller. Et tenta un pas en avant.

La vision obscurcie par un trou noir aussi soudain qu'incontrôlable, il tenta de s'agripper à une table pour ne pas perdre pied. Table qu'il manqua de justesse, et il se senti s'affaler par en avant de tout son flanc.

Rehael a écrit:
Rehael acquiessa silencieusement aux propos d'"Aurélien. Un monstre...oui, probablement.

Il avisa l'arrivée d'un individu qu'il reconnu avoir déjà croisé à l'archevêché, Rehael avait la mémoire des visages, et que Aurélien semblait lui même connaitre. Le voyant chanceler, Rehael interpella un garde, visiblement irrité. Il se préoccuperait de savoir ce qu'il faisait là plus tard.


Occupez vous de lui, on dirait qu'il va avoir un malaise, aidez le à rester debout.

Puis, sur ces mots, il se pencha a nouveau sur le corps qui semblait encore en vie. Son visage était couvert de crasse et terriblement maigre, presque squelletique, tant et si bien qu'il eut grand mal à le reconnaitre.

Mais alors qu'il le détaillait, un frisson lui parcouru l'échine alors qu'il se figeait. Ces traits, ce visage, ces yeux... L'homme était a demi inconscient, mais c'était "lui" ! "Lui" !

Rehael palit, n'y croyant pas. Etait ce une hallucination ?

Il avait devant lui un vivant qui devait être au mort, au milieu d'autres morts...

Il crut un instant que sa raison défaillait, tandis que ses jambes devenus du coton menacaient de ne plus le soutenir. Il s'agrippa au bras d'Aurélien afin de ne pas chuter, puis se reprit aussitôt.

"Il" était visiblement a l'article de la mort et avait besoin de soins comme de nourriture.

Il tendit la main pour le toucher, afin d'être certain qu'il ne s'agisse ni d'une apparition ni d'une hallucination.

Designant Uride :


Vous, là bas ! Rendez vous utile, au lieu de bailler aux corneilles prenez ce linge, nous allons étendre Son Eminence dessus pour en faire une civière, il ne pourra probablement pas marcher.
Les gardes le transporteront ainsi jusqu'au fiacre.


Se tournant vers Aurélien, d'un air visiblement bouleversé et incrédule :

Pas de doute, c'est Son Eminence Robert Savoie, mon vieux maître et frère franciscain.


Soudain, une étrange odeur vint chatouiller les narines du Cardinal, alors qu'il découvrit avec effroi que la torche qu'il avait laissé tomber et oublié dans ses émotions avait fait prendre feux a plusieurs caisses en bois.


Vite, sortons d'ici ! Sortez quoi qu'il arrive Son Eminence en premier sur la civière !

--Uride_goumteche a écrit:
Du 1er mars 1459 au.... Uride

Touchant du bois (celui du sol), Uride repris aussitôt conscience. Il entendit une voix. Une vois forte. Celle-ci lui fit retrouver toute sa tête. "Étendre son Eminence". M'enfin... c'était pas l'éminence lui-même qui faisait la demande? Il ne comprenait plus rien... Il avait de toute évidence reçu un choc...

Il prit le drap qu'on lui tendait, et, heureusement, grâce à lui, constata-t-il, pu se cacher la vue de toute cette scène de désolation. Il souleva le drap, et senti alors une odeur prendre le dessus sur la pestilence qui reignait dans l'entrepôt. Alors il fut deux fois plus heureux, se disant "voilà la solution aux mauvaises odeurs: faites entrer un prélat dans une pièce, et oups, déjà, ça sent meilleur". Il ne voyait plus grand chose, non...

Autour de lui, on le sentit songeur.
"Vite", entendit-t-il. "M'enfin, ça va, j'me dépêche, mais bon, c'est bon, quoi!" Mais il garda cette réflexion pour lui même...

Goumtèche sentit que le temps était plus propice à l'action qu'à la discussion. Avec l'aide d'un garde qui se portait volontaire, ils enroulèrent le malheureux dans le drap, et le soulevèrent. Le garde prit les pieds. Uride prit la tête. Il ne lui restait qu'à savoir où s"en aller.

Savoie a écrit:
Savoie, depuis si longtemps stable et allongé, ne comprit pas ce qui lui arrivait. D'abord, comme un songe, comme un rêve, il avait entendu une voix. Une voix qu'il connaissait. Il faisait trop longtemps pour pouvoir l'identifier, cependant. Il avait sentit derrière elle une grande bouffé d'amour, un immense respire d'amitié, ce qu'il n'avait pas sentit depuis de nombreux mois, de nombreuses années.

Mais tout de suite ensuite, un choc le sortit immédiatement de sa méditation. Il se sentit se soulever de terre. « Cette fois, c'est bien la mort qui viens me chercher et qui m'amène vers en haut... » Il inspira du mieux qu'il pu.

Alors, il observa un doute. A nouveau, les odeurs. Nauséabondes. Mais également un filet de brulé... Non, ce n'était pas la mort. Des choses ce passant devant lui...

Il sentit le mouvement sous lui. Il sentait la tête d'un homme contre la sienne.

Celui-ci lui glissa un: « tiens-bon son éminence ».

En réponse, une phrase lui revînt en tête. Il la prononça, du mieux qu'il pu:


Le sage est heureux jusque dans les tortures, mon frère.

C'était d'Aristote, bien sûr...

Aurelien87 a écrit:
Eminence, puisque vous reconnaissez là notre ancien primat, il faut encore plus tout mettre en oeuvre pour le ramener à la vie.


Guilhelm, portez le corps de Mgr Savoie jusqu'à archevéché. Nous le mettrons dans ma chambre. Je vais faire prévenir un médicaste par Aristominus, pour qu'il intervienne rapidement. Nous n'avons pas de temps à perdre si nous voulons le sauver.



Les gardes mirent le corps sur une porte qui trainait au sol et le portèrent avec précaution. Le cortège avança lentement jusqu'à l'Archevéché.

Arrivés dans la chambre, les gardes posèrent le faible corps sur le lit de l'archevêque.


Du 1er mars 1459 au.... Chambr10

Parfait. Guilhelm, dites à Aristominus d'aller querir le médicaste de Bordeaux de ma part, et qu'il lui dise de venir toute affaire cessante.

Rehael a écrit:
Bordeaux, le quartier Port de Lune

Alors que la petite troupe quittait l'entrepôt dans la précipitation pour prendre la direction de l'archevêché, de grands voluptes de flammes ne tardèrent pas à s'élever dans le ciel du quartier Port de Lune, à mesure que le feu s'était propagé dans l'entrepôt. Il ne devait presque rien rester de celui ci, après l'incendie.


Bordeaux, le Palais archiépiscopal

Rehael était inquiet. Robert Savoie semblait dans un très mauvais état. Il n'avait visiblement pas mangé à sa faim depuis longtemps, il était amaigri, sale... Il lui avait semblé délirer avant qu'il ne perde connaissance, ce qui inquiétait d'autant plus le franciscain, car il ignorait quel était l'état de la santé mentale de Savoie. Dieu seul savait ce qui lui était arrivé depuis toutes ces années ou tout le monde le croyait mort.


Rehael ne parlait presque à personne et se montrait très renfermé, complétement plongé dans ses interrogations. Il ne parlait qu'a Aurélien, qu'il remercia plusieurs fois pour son aide.

Merci à vous, Monseigneur Aurélien. Votre aide m'est des plus précieuses. Je ne m'explique presque rien de tout ce qu'il s'est passé, mais pour le moment, plus que des réponses, la seule chose qui m'importe est la santé de Robert. Si le Créateur lui a permis de survivre jusqu'a présent, ce n'est pas pour qu'il trépasse, mais bel et bien parce qu'il a encore des choses à accomplir pour Sa gloire, sur Terre.

Je ne peux que prier et m'en remettre aux bons soins de votre médicastre, Monseigneur.


Une fois Robert Savoie installé dans le lit de la chambre de l'Archevêque de Bordeaux, Rehael passa son temps en prière ou au chevet de Savoie à le veiller.

--Aristominus a écrit:
Du 1er mars 1459 au.... Aristo10

Après avoir rempli la mission que lui avait confié Guilhelm, Aristominus vint rendre compte à son archevêque.

Monseigneur, je suis passé, comme vous l'aviez demandé, chez Messire Brixius, lui dire de venir au plus vite. Il ne devrait pas tarder. Le temps pour lui, je pense, de récupérer quelques affaires et de prendre congé de ses patients.

--Uride_Goumteche a écrit:
Du 1er mars 1459 au.... Uride

Dans les rues de Bordeaux

Ce fut tout de même une épopée éprouvante pour le jardinier-charpentier-écueilleur de fraises (et oui, on est homme à tout faire ou pas). Mais tout de même, cette traversée de la ville en vitesse mais en douceur n'avait pas été programmé au réveil ce matin-là, et Goumtèche s'en trouvait un peu déboussolé. A en comprendre les dires des deux prélats, c'est dans le transport d'Éminence qu'on lui demandait de se recycler!

Il se concentrait pour ne pas l'échapper, tentait d'aller vite mais de ne pas bardasser le "colis", et tout cela lui demandait un effort surhumain. Finalement la destination, le palais épiscopal, fut en vue... Ouf, mission accomplie.

Mais pendant le trajet, il avait eu une idée...

"Jamais mes petits enfants ne vont croire que j'ai pu remplir cette mission, aujourd'hui. Rapport qu'y penseront pas que j'en sois pas capable. Facque il me faut une preuve. Ce drap, cette "rivière", comme l'autre l'appelle, il va falloir le jeter à la poubelle. Uride, oublie pas de t'en charger. La face en sang du bonhomme est en train de laisser son empreinte sur le cotton. Ça va faire l'affaire! Fait ton travail jusqu'au bout, Goumtèche!"


Bordeaux, le Palais archiépiscopal

Une fois l'homme installé dans le lit, Uride se chargea donc de la mission qu'il s'était donné.

Laissez-moi vous débarrasser de ces patentes encombrantes. Rapport que je m'en allait brûler les vidanges. Je vais aller brûler ce drap avec les autres déchets, dans la cours. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, venez me chercher!

De fait, il descendit dans la cour, fit brûler les déchets de consommation de la journée, mais en ayant pris soin d'abord de mettre le draps en lieu sur, afin de le ramener chez lui au soir venu...

Brixius a écrit:
Bordeaux, le Palais archiépiscopal

Brixius arriva sur place et demanda à voir prestement le patient dont on lui confiait la garde. Arrivé en la chambre ou se trouvait le malade, il demanda à ce qu'on lui apporte une bassine d'eau tiède. Les mains lavées, il sortit de sa petite mallette de bois, un petit cornet puis il se rendit au chevet du malade. Il repositionna ses binocles et constata que celui-ci souffrait de sous-alimentation. Consciencieusement, il prit le pouls du patient et, après avoir constater qu'il était faible bien que régulier, il posa le cornet de cuivre qu'il utilisait afin de mieux entendre les bruits venant du corps.

Après cela, il regarda les pupilles du malade. Celles-ci montaient tous les signes d'une personne ayant vécue des moments difficiles en plus que d'avoir été torturé par la fin.

Par la suite, il sorti de sa besace des tissus propres ainsi que différents flacons ayant, autour de leurs goulots, différentes cordelettes de couleurs. Il nettoya, soigna puis pansa les quelques plaies et marques de brûlures que le patient avait.

Il demanda à ce que l'on serve un bouillon de viande de veau associé à de la soupe* une fois le malade réveillé. L'ordre était que le patient devait manger à sa fin mais, il expliqua bien qu'il était prohiber qu'il n'avale plus d'une assiette dans les trois à quatre prochains jours. Par la suite, on pouvait ajouter quelques légume écrasés mais avec parcimonie. Enfin, au neuvième jour, on pouvait y ajouter un peu de viande blanche bouillie et couper finement.


[hrp]pain*[/hrp]

Pour finir, il laissa les différents flacons qu'il avait utiliser pour prodiguer ses soins sur les blessures du malade. Ils étaient accompagnés d'un feuillet indiquant les quantité, et l'utilisation qu'il fallait faire pour chacun des remèdes et, bien entendu, leurs correspondances avec les ficelles colorées qu'il y avait sur les goulots.

Aurelien87 a écrit:
Aristominus avait été efficace et convainquant. Aussi, Mgr Aurélien vit arriver Brixius, le médicaste de Bordeaux. Il le laissa agir promptement, observant d'un oeil inquiet le déroulement.

Eminence, Messire Brixius est notre meilleur médcaste de Guyenne. ...

Alors, Messire Brixius, qu'en pensez-vous ?

Il semblerait que notre malade soit l'ancien cardinal et primat de France, Mgr Savoie. L'affaire est délicate, c'est pour cela que je vous ai fait mander promptement...


Dernière édition par savoie le Jeu 5 Mai - 14:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Du 1er mars 1459 au....   Du 1er mars 1459 au.... EmptyJeu 5 Mai - 14:26

Brixius a écrit:
" Je puis vous garantir qu'avec ce que je lui ai prescrit, son Éminence s'en remettra et à présent qu'il ai ici, ses jours ne sont point comptés. Quoiqu'il advienne, il a grand besoin de repos. Respecter les repas que je vous ai indiqués en pensant bien au fait qu'il ne faut pas qu'il se ré-alimente trop vite en grande quantité. Si vous ne respectez pas mes indications, il est de grande chance pour que la situation empire en peu de temps. N'oubliez pas de soigner se plaies et de changer ses pansements tous les jours. La guérison n'en sera que meilleurs. "

Il repositionna ses binocles puis ajouta :

" Si les moyens vous manquent, je puis m'arranger pour inscrire son Éminence dans le circuit de mes visites. Il me faudrait quelques renseignements supplémentaire le concernant afin d'avoir un meilleur suivit de sa guérison. "

Savoie a écrit:

Le lit douillet avait fait son effet. Savoie rêvait. Du moins c'est ce qu'il pensait. En fait, il revenait à lui, après avoir souffert trop longuement de la faim.

"Un nuage. Je tombe. Non, je descends. Doucement dessus, puis, dedans. Tout autour de moi passe soudainement du noir au blanc. Pourrais-je être un oiseau? Non, j'ai trop le vertige...

La ouate m'entoure et me câline, me serre et me retient de faire une chute plus violente. Je me sens enfant. Nouveau-né. Je sens ma tête se débarrasser d'étaux qui la resserrait. Leur absence me fait réaliser la pression qu'ils me faisaient. Je les avais oublié tant il faisait longtemps qu'ils y étaient. Je sens mon nez se remplir d'oxygène. Je sens ma trachée s'ouvrir et laisser passer tout l'air du monde. Je sens mes membres se détendre, comme s'ils s'ouvraient, s'allongeaient, et voulaient embrasser le monde entier.

Puis, je me rappelle Aristote, dans son Panégyrique I:


Citation :
Tout être vivant possède une âme que je nommerais anima en ce qu’elle est la puissance qui l’anime, mise en œuvre dans la formation de l’être vers sa forme achevée. Etant le principe d’organisation du corps vivant l’anima est inséparable de celui-ci. »

Je pense comprendre cette impression de flottement que j'éprouve en ce moment. C'est mon âme qui retrouve mon corps. Ou mon corps qui retrouve mon âme. En tous les cas, nous faisons deux à nouveau... Je me retrouve entier, je me retrouve entièrement. Je n'éprouve plus le besoin de me battre contre moi-même. Je renais, voilà ce qui m'arrive. Je me ré-aggrège. Après toutes ces épreuves, me voilà en train de me recomposer. J'ai du trop souffrir de la faim.

Ai-je donc été mort? Suis un revenant?


Sypous a écrit:
Livre de l’Éclipse, Chapitre VIII - « La résurrection »
Ceux qui ont opté, comme toi, pour la résurrection ne gardent pas traces de leur périple céleste dans leur mémoire.

Alors je ne peux pas savoir si j'en reviens. C'est donc qu'il ne faille pas le considérer. Une chose est sure, cependant: je pense. Ainsi, ce moment, je le vis bel et bien. Je ne suis décidément plus le moribond qui m'habitait avant. Tout cela a changé en moi, est changé en moi, quelque chose s'est passé dans mon corps. Je le sais, le sens, je me sens. Vivre à nouveau. J'entends le chant du coq sonner. C'est l'heure du réveil.

Suis-je un nouvel homme? Suis-je transformé? Suis-je donc un autre? Un nouveau Savoie? Souviens-toi de la Pangégyrique III.


Citation :
Quand une chose change, il faut bien en elle quelque chose qui demeure, sinon elle ne changerait pas, elle serait radicalement autre.

Alors je suis bien moi. Simplement, quelque chose à changé en moi. Je suis empli de vie. Suis-je celui que j'étais? Ai-je plutôt toujours été celui que je suis maintenant? C'est un peu l'histoire de la poule ou de l'oeuf...

Je reprends conscience. Je sens des gens autour de moi. On me veille. Je suis bien de retour parmi les hommes, ceux qui prennent soin les uns des autres. Je suis dans un lit. Douillet. Ce doit être celui-ci qui m'a fait me sentir dans les nuages. J'ai faim. Horriblement...J'ouvre les yeux. Avec un immense envie de manger un oeuf à la coque. Serti de poulet grillé. Allez savoir pourquoi."

C'est alors que Savoie ouvrit les yeux. Et qu'il trouva, à ces côtés, un homme qui le tenait par la main, par l'avant-bras, en fait. il devait l'avoir entendu se réveiller, et désirait s'assurer que son pouls soit bon. Derrière, il aperçu un autre homme. Ses habits trahissaient non pas le moine en lui, mais son statut d'évêque. Mais Savoie ne le connaissait pas. Puis, il aperçu un visage qu'il connaissait bien. Qui était-il? Oui! Son frère franciscain, son ancien élève... Ce petit clerc à l'avenir prometteur... Rehael... Il lui esquissa un sourire. La vue de ce dernier lui confirma ce qu'il pensait: il était effectivement de retour parmi les hommes.


Mes amis... Mon frère...

Il toussota, puis reprit tranquillement, difficilement:

Quelle joie de trouver enfin des visages amis... Mes prières ont été exhaussées... Me revoilà dans le royaume du Très-Haut: le royaume des hommes. Quelle joie...

Mais dites-moi: j'ai faim... grande faim... Vous avez des oeufs, dites-moi, à m'offrir?

Rehael a écrit:
Rehael avait de larges cernes sous les yeux, des "valises", après avoir veillé plusieurs jours Robert Savoie. Les premières heures, il l'avait longuement regardé pour être bien sur que c'était lui, ne comprenant toujours pas comment, alors même que tout le monde le croyait mort depuis des années, il était là, devant lui, en chair et en os, bien que mal en point.

Rehael s'était assoupis, laissant Aurélien le veiller quelques instants. Il sursauta cependant en entendant cette voix si familière.

Robert se réveillait...


Mon frère, ne t'épuises pas trop, tu as subis une bien grande épreuve... J'ai tant de questions à te poser, mais je les réserve pour quand tu iras mieux. Sache simplement que je suis très heureux de te revoir, loué soit Saint François d'avoir permis cela en ce monde. J'ai prévenu les frères de Bruz par courrier, ils doivent mourir d'impatience de te revoir.

Des oeufs...

Il regarda Savoie d'un air gêné.


Robert, je pense qu'il vaut mieux suivre les recommandations du médicastre qui est venu te voir durant ton sommeil. Un grand bol de bouillon de viande de veau avec de la soupe t'attend.

Savoie a écrit:
-Mmmm... Tu as sans doute raison, mon frère. Mais d'abord, et avant tout, nous devrions peut-être faire une prière tous ensemble pour remercier la grâce du Très-Haut de nous permettre de nous avoir réunis tous ensemble, ici, en ce jour. Hier encore, je ne pensais plus ceci possible...

Il offrit faiblement ces mains à tous ceux qui l'entouraient, et prononça le septième logion:

Du 1er mars 1459 au.... Logion7

Puis, tous ensemble, ils partagèrent le pain de l'amitié. Ensuite, tel le médicastre l'avait suggéré, il ingurgita un bouillon de viande. Sur quoi, Savoie se rendormit profondément, et, pour la première fois depuis longtemps, paisiblement.

Le Deuxième Jour.

Savoie n'eut cette journée-là que quelques heures de conscience, encore une fois. Il retrouva l'usage normal de ces dix doigts. Il bu le bouillon, et pu manger un petit légume. Il se régala comme si c'était un festin.

Le Troisième Jour.

Ce jour là déjà Savoie affichait meilleure mine. S.E. Rehael et lui purent commencer à discuter pour vrai. Savoie ingurgita un bouillon de poisson, ce qui le ravigota incroyablement.

-J'avais oublié le goût même de la vrai nourriture! Même cette branche de thym est un délice!!

Le Quatrième Jour.

Savoie ne fit qu'une sieste dans l'après-midi, quoi qu'il resta alité toute la journée. Lui et son vieux frère de couvent discutèrent, discoururent, même, sur les évènement qui étaient arrivés les trois années précédentes. Où résidait la bête? Quel était la volonté du Très-Haut la-dedans? Disputes dignes des années de collèges, Rehael fut impressionné par la disponibilité mentale de Savoie, qui, déjà, avait retrouvé ces facultés des beaux jours.

Il avait seulement encore très mal aux articulations, particulièrement dans le bas de son corps...


Le Cinquième Jour.

Même régime. Pain et bouillon. Un seul repas. Mais ce jour là, Savoie demanda à ce qu'on le change de lit.

-Ce lit est par trop confortable! Ceci est trop pour moi... Je n'ai jamais eu l'habitude de temps si nombreuses plumes... J'aimerais que vous me fassiez venir un lit plus... indiqué pour le franciscain que je suis... Je ne guérirai que plus rapidement...

On lui monta un lit de camps. Savoie afficha d'abord un large sourire, puis, de fait, une meilleure mine de jour en jour.

Le Sixième Jour.

Pour la première fois depuis si longtemps, Savoie pu se lever. Aidé de ces compatriotes, il pu faire le tour de la chambre, au petit matin. Puis, en après-midi, il insista pour aller faire quelques pas dans le jardin. Le médicastre insista pour qu'on le transporte sur une chaise. D'accord pour l'air pur, mais pas encore pour la promenade... Il croisa dans les jardins Uride Goumtèche, qu'il reconnu, et salua. Celui-ci lui offrit une poire à même l'arbre.

-Je vous dois la vie, mon fils... Lui dit-il, en pensant pleinement ces mots.

Le Septième Jour.

Il se reposa. Évidement.

Le Huitième Jour.

Savoie se sentait en pleine forme. Enfin. En meilleure forme que jamais. Il insistait pour qu'on lui apporte un vrai repas. Mais le médicastre s'obstina, et Savoie se résilia. Tout de même, il mangea comme un goinfre tout ce que le médecin consenti à lui amener.

-Je voudrais aller à la messe, aujourd'hui. Dites-moi, Brixius, c'est possible?

Malheureusement, il n'y avait pas de service en ce jour. Ils descendirent tous à la chapelle du palais, et purent célébrer un service en toute intimité. Ils célébrèrent, ce jour là, la vie, telle que décrite par le dogme aristotélicien:

Du 1er mars 1459 au.... Partie%202%20vie

Le Neuvième Jour.

Se déplaçant avec une canne, mais ce déplaçant par lui-même, Savoie, toujours faible mais au moins autonome, se sentait prêt. Prêt pour passer à autre chose. Prêt pour que sa nouvelle vie débute. Prêt pour retourner vivre parmi les hommes, tous les hommes. Prêt pour dire que l'étape son rétablissement, plus que celle de sa convalescence, était terminée. Car de sa convalescence, peut-être en fait n'en aura jamais-t-il terminé...

Rehael a écrit:
Rehael avait surveillé de prêt, mais sans en avoir trop l'air, le rétablissement de Savoie, qu'il jugea spectaculaire. Bien entendu, il était loin d'être pleinement remis, mais il avait récupéré toutes ses facultés intellectuelles et semblait fort bien se remettre physiquement, après ces neuf jours de convalescence.

Il lui faudrait de long mois, voir plus, pour se remettre totalement, si il le pouvait un jour, mais il ressemblait désormais a nouveau a celui que Rehael avait quitté bien des années auparavant. Il avait naturellement vieillis, et ses rides étaient accentués par son visage encore émacié, mais il retrouvait son vieux maître et frère.

Le séjour de Rehael à Bordeaux commencait a toucher à sa fin, et il fit en sorte de commencer à préparer ses bagages.

Lors du neuvième jour, Rehael vint à la rencontre de Savoie.


Eh bien, Robert, tu marches désormais comme un jeune homme ! dit il en plaisantant.

Puis, plus sérieusement :

Je sens que tu commences à avoir l'envie de parcourir à nouveau le vaste monde, comme il y a bien des années. J'en déduis que mon séjour à Bordeaux touche également à sa fin.

M'accompagneras-tu à Arles, mon frère ?

Savoie a écrit:
L'invitation de frère Rehael était ce qu'il attendait, mais en même temps, elle lui faisait peur. Il n'avait qu'une envie: quitter cette ville qui lui avait apporté tant de malheur ces derniers mois. Pour mieux y revenir, certes! Savoie n'aimait pas laisser des choses en plan, et il sentait que cette ville avait des comptes à lui rendre. Depuis qu'il était debout à nouveau, il avait rencontré de grand bordelais. Et d'autres, alors qu'il était à terre, l'avaient fait durement souffrir. Il fallait donc qu'il passe du temps ici, beaucoup de temps, afin que tous les bordelais découvrent la parole du Très-Haut, la vivent, et en jouisse, comme il se devait. Pour ceux qui le méritaient, comme pour ceux qui en avaient besoin. Oh! Il se passait de bonnes choses, d'un point de vue aristotélicien. Mais il y en avait tant d'autre à faire... Savoie s'était donc donné comme mission d'y voir... En son temps. Car il sentait bien qu'il fallait laisser retomber un peu la poussière, avant de s'investir pleinement dans cette paroisse... Les évènements qu'il avait vécu lui avaient trop demandé. A écouter son coeur, en ce moment, il appellerait purement et simplement les Saintes Armées à venir nettoyer les bas quartiers... Mais sa tête lui disait bien que c'était d'autre chose que la ville avait besoin. De l'écoute. De la compréhension. Du travail. Et le prêche par l'exemple. L'Église Aristotélicienne était grande et belle, et Aristote disait que la beauté résultait de la copie des Idées. Il ne restait donc plus qu'à faire le "mauvais" élève, c'est à dire le bon... Cependant... partir de suite... y penser le paralysait. La route. Les brigands... Autrefois, il n'avait pas peur de partir. Seul s'il le fallait. Mais dans son état... il ne pourrait pas se défendre... En même temps, il avait hâte de fouler à nouveau le sol de Rome. Il avait tant d'amis à retrouver, et hâte de voir ce qu'il était advenu de la cité durant toutes ces années. Arles était à mi-chemin de la-bas. Il pourrait certainement trouver un bateau, et naviguer doucement vers la ville aux sept collines. L'idée d'Arles avait du charme. Et Rehael pouvait le protéger, sur la route. Savoie devait se décider. Mon frère, toi qui fut un jour mon élève, c'est aujourd'hui à moi de te suivre. Arles, cela sera! J'ai également le désir de retourner à Rome le plus rapidement possible. Après une petite retraite dans ton archevêché, seras-tu disposer à m'y accompagner? Ce n'était donc qu'une question de temps avant qu'il ne revienne dans les parages...



[quote="Rehael"]Rehael esquissa un sourire. Savoie était en grande forme, et Dieu seul savait que ce qu'il pouvait accomplir avec cette forme là.

Naturellement mon frère, nous irons à Rome. Je n'osais pas encore aborder le sujet, mais il va de soi que nous devons faire part de ton retour à la Ville Eternelle.

Il n'osait encore imaginer la surprise que cela risquait de provoquer, bien que nombre des anciens collègues de Savoie fussent mort depuis son départ. Il était cependant évident que tout cela ferait couler beaucoup d'encre. Il n'aborda cependant pas ce sujet pour le moment.


--Uride_Goumteche a écrit:
Les jardins du palais épiscopal

Du 1er mars 1459 au.... Uride

Alors qu'il jardinait tristement dans le jardin de l'archevêché, se demandant pourquoi le jardinier en chef lui soumettait toujours des tâches somme toute sommaires voir inutiles, Uride Goumteche vît se promener dans le jardin celui qu'il avait aidé à rescaper. Il marchait tranquillement, aidé d'une canne.

Simplement qu'en le voyant, la joie revînt sur son visage. Celui qu'on avait dit Cardinal se dirigea droit sur lui. Soudainement, Goumtèche se senti fébrile. Savoie s'adressa à lui directement.


-S.E. Rehael me dit que vous pourriez peut-être me rendre un nouveau service... Voyez-vous, je dois me rendre bientôt à Rome... Mais, comme vous pouvez vous en douter, je suis plutôt... sans bagage. Et vu mon état, il m'est difficile de me déplacer en ville. Pensez-vous pouvoir faire quelques courses pour moi, très cher ami?

La réponse fut évidement affirmative. "Tout-de-suite-sur-le-champ-dans-la-seconde!" pensa immédiatement Uride. Il ressentait pour cet homme un immense attachement. Cet homme malade, affaibli, mal rasé, ayant de toute évidence subi de dures épreuves récemment transcendait un énorme sentiment d'empathie et de sympathie chez Goumtèche. Quoiqu'il était absolument incapable de le formuler ainsi.

Mais à l'évocation de Rome, une autre idée lui traversa l'esprit. Celle du voyage.


-Avec joie, mon bon m'sieur. Euh... M'seigneur, c'est ça qu'on dit, nan? Rapport que je sais jamais comment vous appeler, vous autres, les bonhommes de Rome... M'enfin. Dites moi ce que z'avez besoin, pis m'en va vous charcher toute ça.

Mais... si je peux me permettre...


Goumtèche changea de ton d'un coup, et apparu gêné...

-Vous z'allez à Rome? C'est-ti pas un peu dangereux, de traverser tout le continent comme ça? Vous z'auriez pas besoin d'une p'tite protection, pour vous assurer de vous rendre jusqu'au vous devez vous rendre? Rapport que j'ai pas besoin de vous dessiner mes muscles qui se dessinent devant vous et que vous pouvez comprendre le sens que j'essaie de me faire dire pour que vous compreniez la question de mes paroles...

Savoie comprit aussitôt ce qui se passait. Il avait connu dans sa vie plusieurs hommes de ce type. Des gens prêt à tout sacrifier sur le champ, comme marqué d'un mission lorsqu'il voyaient en lui un envoyé du Très-Haut qu'il était devenu lorsque Rome l'avait nommé cardinal. L'offre était tentante, d'autant plus que le besoin était réel. Mais il devait s'assurer que l'homme n'agissait pas sur un coup de tête. Il lui demanda donc:

-N'avez-vous pas femme et enfant? Responsabilité, en votre foyer et ici-même? Le voyage sera long, et dangereux... Peut-être n'en reviendrez-vous pas, mon bon ami. J'apprécie votre offre, mais en saisissez-vous complètement la portée?

-Mon plus vieux est en âge de protéger ma vielle mère... Et ma plus jeune de la nourrir, rapport qu'elle travaille déjà avec les paysans du coin, toué jours au marché... Quant à ma femme... Elle est morte depuis longtemps. M'sgneur, c'est justement pour mes enfants que j'aimerais vous 'compagner. Y serètaient fort impressionné de leur vieux, si jamais vous acceptiez mon aide...


Et c'est sur cet argument que Goumtèche fut choisit pour partir, lui aussi, vers Rome. Il prit l'après-midi pour compléter les bagages de Savoie, la soirée pour raconter l'aventure à sa famille, et la nuit pour rêver de l'épopée à laquelle il venait de s'enrôler...

Rehael a écrit:
Pendant ce temps, Rehael avait rejoint le bureau de Monseigneur Aurélien. Monseigneur, moi même et Robert Savoie allons désormais prendre le chemin du retour. Je vous remercie infiniment pour votre aide et votre soutien. En venant ici, je pensais éclaircir une étrange affaire, mais surement pas ramener un frère censé être mort depuis plusieurs années. Quelle joie ! Tout n'est pas encore très clair sur les évènements qui ont eu lieu, mais je pense que Robert Savoie m'en dira plus au fil du temps. Nul homme n'aurait vécu ce qu'il a vécu sans subir un traumatisme, mais je suis sur qu'il ressortira encore plus fort d'une telle épreuve. Si jamais vous passez par chez moi, Monseigneur, vous serez plus que le bienvenu. Rehael rejoignit alors la cour de l'archevêché ou le cocher finissait de ranger les quelques bagages sur le fiacre.



Savoie a écrit:
Savoie s'en allait donc... après cet intermède interminable pour lui dans la cité de Bordeaux. L'heure était au départ.

Mais il ne partait pas définitivement de Bordeaux. Si certains lui avaient fait la vie dure, d'autres la lui avait rendue! S'il devait quitter, c'était donc pour mieux revenir, éventuellement.

Avant de quitter Bordeaux, il se devait de remercier particulièrement l'archevêque qui avait permis les recherches qui l'avaient retrouvé, et qui l'avait si bien accueilli. Il alla le retrouver dans ces bureaux.


-Monseigneur, je vous remercie de tout ce que vous avez pu faire pour moi. Je vous en serai toujours redevable!

Sachez que je vous demande un dernier service. Notre ami, Uride Goumtèche, qui travaille pour vous, a manifesté le désir de venir avec nous... Auriez-vous l'amabilité de nous le confier? Nous en prendrons grand soin.

Je reviendrai un jour, car je suis redevable aux paroissiens de Bordeaux. J'espère qu'alors, on m'offrira l'accueil de ces derniers jours, plutôt que celui de ces dernières années!

N'hésitez pas, donc, à me demander quoi que ce soit, si jamais vous en eussiez besoin.

N'oubliez pas non plus, je vous prie, de remercier ce médicastre qui fut si bon pour moi. Je lui doit quelques fières chandelles!

Qu'Aristote soit avec vous en tous moments, très chers...

--Le_Moine_Stylite a écrit:
Dans une sombre ruelle, quartier Port de Lune, Bordeaux

Du 1er mars 1459 au.... Images10

Après sa folle course poursuite contre les pleureuses, plusieurs jours plus tôt, le moine stylite n'était pas allé au confessionnal comme elles le lui avaient exigé. Il n'était pas non plus allé se confier à aucun clerc. Ni a personne, d'ailleurs. Il avait erré. Seul. Maugréant. Seul et contre lui même. S'était, en fait, abandonné à son sort.

Il déambulait dans les rues sombres d'un quartier sale, comme il se sentait sombre et sale. Raté. Toute sa vie il avait poursuivi un idéal. Jamais on ne pourrait le reconnaître. Par sa faute. Par ces choix. Par son comportement. En raison, donc, de lui-même et de lui-même seul.

Il était, en deux mots, découragé et dépressif. Et souhaitait sa perdition. Mais son éducation aristotélicienne l'avait programmé à ne jamais penser au suicide. Il se laissait mourir à petit feu. Il se suicidait, donc, véritablement, mais à son insu...

Il avait observé ce qui c'était passé dans l'entrepôt. Il avait vu l'homme de son rêve sortir de là. Mais il ne pouvait en parler à personne. On le prendrait pour fou.

Alors qu'il touchait le fond, un soir, affamé mais saoul (car il avait renié ces voeux) le moine eut une énième vision. Du moins, c'est ainsi qu'il le prit.


-Ne vous laissez pas abattre, vieil homme! Relèvez-vous!

-Ah non, pas toi encore, saleté!

-Ne parlez pas ainsi d'une créature divine! Relèvez-vous!

-Qui es-tu, à la fin?

-Je suis l'archange Galadrielle, et cette fois, je suis ici pour VOUS sauver VOUS!

-Mais cela est impossible! Le Très-Haut ne communique pas ainsi avec ces créatures! Je ne peux pas t'entendre! Je suis fou, et rien d'autre!

-Avez-vous vu le corps que je vous ai fais voir en songe, en ces rues? L'avez-vous bien vu de vos yeux vu? N'étais-je qu'un tour de l'esprit?

-C'est bien là toute l'affaire! Même mes sens peuvent se jouer de moi. Le Sans Nom connaît maintes formes. Je le sais, je la sais, je le sais!

-Suivez cet homme! Lui vous expliquera. Vous comprendra. Et vous aussi, vous le comprendrez. Suivez-le, ou mourrez!

-Comment peux-tu m'ordonner des choses? Tu es responsable de mon malheur! Sans toi, vue de mon esprit, je n'aurais jamais vécu tout cela! Je serais heureux, aujourd'hui!

-Alors, c'est que vous n'avez toujours pas compris. vous êtes seul maître de votre désespoir. Et nous n'en avons pas fini avec vous. Vous devez devenir mâitre de votre destin, et non pas son esclave! Il nous faut travailler ensemble. Cet homme vous aidera à mieux comprendre. Suivez-le! Soyez de chacune de ses prêches! Ne lui adressez la parole qu'au moment ou vous aurez compris! Que cela prenne un siècle s'il le faut, mais d'ici-là, VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT DE VOUS LAISSER ALLER! Reprenez-vous, bon sang de bon sang!

Eberlué une fois de plus de cette vision, mais surtout, apeuré, le moine stylite se dirigea droit, en pleine nuit, affamé et saoul, vers le palais épiscopal. Il se planta devant, et attendit, mendiant sa nourriture chaque jour. Il attendait que l'homme qu'il avait vu se présente à nouveau à ces yeux.

Chose qu'il fit ce matin là. Il le suivit. Comme on lui avait ordonné. Comme il s'était ordonné. En fait, il ne savait pas... Mais voulait comprendre.

Il en avait besoin. Plus que tout.

Il le suivit de loin, gardant ces distances. Ils quittèrent les murs de Bordeaux...

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